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Accueil du site > Actualités > Politique > Magistrats en colère : le coup de gueule de Gilbert Thiel

Magistrats en colère : le coup de gueule de Gilbert Thiel

Dans une récupération peu ragoûtante de l’assassinat de la jeune Laetitia, Nicolas Sarkozy joue l’opinion contre les juges. Ravalés avec les éléments de langage de l’Elysée à faire les perroquets François Baroin et François Fillon opposent la compassion gouvernementale à des magistrats présentés comme corporatistes et sans cœur. Dans ce contexte l’avis de juge Gilbert Thiel réputé pour son caractère entier et ses coups de gueule était attendu. Invité de Pascale Clark dans la matinale de France Inter lundi, ce juge brut de décoffrage n’a pas mâché ses mots.

Évoquant une situation grave et inédite, le juge Thiel a parlé sans langue de bois. Si le magistrat trouve normal que l’exécutif puisse formuler des critiques, il dénonce en revanche les saillies contre l’institution judiciaire. “Peut-être que le premier ministre n’a pas pris je le crains je le crois n’a pas pris l’exacte mesure de l’exaspération qui a gagné le corps des magistrats et qui semble même, horreur suprême gagner la haute hiérarchie judiciaire qui n’est pas une spécialiste non plus de ce genre de manifestations“.

Gilbert Thiel reconnaît volontiers qu’il y a des dysfonctionnements mais rappelle que le premier président de la cour d’appel de Rennes avait attiré l’attention de la Chancellerie et des comptables délégués par Bercy pour mettre en œuvre la RGPP. Et de souligner que le premier des dysfonctionnements réside dans les 100 000 décisions de justice non appliquées , de l’aveu même du garde des Sceaux, sans oublier l’impossibilité matérielle d’assurer un suivi des condamnés faute des moyens suffisants.

Thiel tord le cou à l’idée véhiculée par la majorité que l’on serait face à une corporation qui refuse de rendre des comptes et souligne qu’il faut attendre que les rapports d’inspection soient rendus pour stigmatiser ou sanctionner les fonctionnaires susceptibles d’avoir fauté.

Le juge lorrain pointe en revanche la responsabilité directe de ceux qui, de gauche comme de droite, sont chargés de doter la justice de moyens suffisants pour faire face à l’ampleur de ses tâches…et qui s’en abstiennent. Le fossé entre magistrats et exécutif semble aujourd’hui immense.

La volonté de l’exécutif à verser de l’huile sur le feu témoigne d’une intention affirmée et soigneusement soupesée d’en découdre que seules des arrières pensées populistes électoralistes peuvent expliquer. Comment ne pas remarquer que pour une fois les porte-flingues de service Hortefeux and co sont restés en arrière plan, sans oublier le ministre de la justice, et que ce sont le Premier ministre et le porte-parole du gouvernement qui mènent la danse.

Mardi François Baroin estimait sur France 2 que la protestation des magistrats contre les déclarations de Nicolas Sarkozy était “pour une large part orchestrée par des syndicats” opposés au gouvernement et évoquait “une des corporations qui a le plus de mal à assumer sa part de responsabilité“. La ligne jaune est toutefois franchie quand il ajoute les magistrats qui protestent “s’appuient sur ce qui est un fait divers pour eux” et qui est “pour nous un drame épouvantable, auquel nous devons apporter des réponses”.

Vincent Peillon avait déclaré il y a quelques années que “les campagnes de Nicolas Sarkozy sont fondées sur l’émotion, la peur et le mensonge”. Candidat à sa succession le Chef de l’Etat récidive en usant de ces vieilles ficelles.

“C’est le président de la République qui reçoit la douleur des familles, qui reçoit ce cri. C’est une douleur pour lui” et “sur ces sujets, il n’accepte pas la fatalité, il n’accepte pas que la société ne soit pas capable d’apporter des réponses, il n’accepte pas qu’il n’y ait pas des évolutions pour sauver nos enfants” a ainsi déclaré dans cette lignée François Baroin.

Tonalité étrangement identique du côté de François Fillon devant l’Assemblée nationale expliquant que Nicolas Sarkozy s’est fait “l‘écho de l’émotion” suscitée par le drame et en regrettant que “les acteurs dans cette affairen’aient pas fait preuve de la même compassion pour les victimes. Le martyre de Laëtitia a ému toute la France, et je veux dire avant toute chose que c’était le devoir du président de la République de se faire l’écho de cette émotion avec coeur”.

 

 

A voir également : La Justice et Sarkozy, ce joueur de pipeau multirécidiviste , avec les interviews de Marc Trévidic, Renaud Van Ruymbeke, Serge Portelli...

 

 


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18 réactions à cet article    


  • epapel epapel 9 février 2011 16:48

    Le meilleur moyen d’échapper à ses responsabilités c’est d’accuser les autres.


    • 2102kcnarF 10 février 2011 12:48

      Ca résume trés bien la situation. Des mecs au pouvoir depuis 20 ans et qui découvrent les problèmes ! Sacré Sarko toujours aussi nul.

      Mentalité de petits cons dans la cour de récréation, c’est jamais lui, c’est toujours les autres. Pas fini va !


    • anny paule 9 février 2011 18:42

      Monsieur le Président de la République « n’a pas le monopole du coeur ». Pas plus que certains de ses ministres... qui tirent sur toutes les ficelles faciles pour faire « pleurer dans les chaumières », pendant que tous les abus (Pas besoin de faire une liste, il y en aurait trop) sont soigneusement étouffés.
      Les faits divers les plus sordides sont montés en épingle pour donner du « lustre » à un sombre individu... Les morts de Karachi sont certainement des pécadilles... à côté de cet assassinat...
      Que notre système judiciaire soit en ébulition n’est qu’une réaction juste et légitime : peut-être même aurait-elle dû advenir plus tôt quand on voit la collusion entre l’exécutif et le judiciaire versus Sarkiki, et quand on sait que la règle démocratique impose par essence la séparation des pouvoirs.
      Tout va de mal en pis : le chômage atteint des sommets, la pauvreté aussi, l’éducation est mise à mal ainsi que la santé... Il faudrait bien d’autres « coups de gueule »... partout, mais peut-être qu’il faudrait aussi que les « fruits soient mûrs »... « Tout vient à temps qui sait attendre » !
      ...


      • xray 10 février 2011 12:54

         


        L’affaire Laëtitia  (Une affaire en or) 


        Encore un fait divers magique. 
        À croire que le criminel a été remis en liberté pour animer l’actualité. 

        Pour les flics, c’est facile. L’image est bonne. Ils n’ont pas besoin de faire une vraie enquête. Ils ont le criminel sous la main. (Combien d’autres affaires sont ainsi oubliées et passées sous silence ?) 

        Mais qu’en font-ils de tous ces vieux ? (La liste Charlton)
        http://mondehypocrite.midiblogs.com/archive/2009/06/09/qu-en-font-ils-de-tous-ces-vieux.html 


        La magistrature, c’est pareil. 
        Pour la justice c’est une affaire facile,  une « limace » à juger.  Les magistrats vont pouvoir s’adonner à leur grand cinéma à pas cher mais cinéma qui rapporte beaucoup. 

        Pour le criminel, ce sera soit la prison à 120 euros/jour, soit l’internement psychiatrique à 1 000 euros /jour. 
        Il n’y aura pas que des perdants. 


        LA DICTATURE DE L’IMAGE
         
        http://la-dictature-de-l-image.over-blog.com/#

        Les faits divers magiques 
        http://la-dictature-de-l-image.over-blog.com/article-les-faits-divers-magiques-60533800.html 

        L’affaire de l’Yonne 
        http://la-dictature-de-l-image.over-blog.com/article-l-affaire-de-l-yonne-60403072.html 



        Le seul problème de la justice est un problème de mobilier humain. 
        Trop d’argent va à la justice pour payer des magistrats irresponsables et incompétents. 

        De quelque façon l’on observe l’institution,  on ne voit qu’une immonde mafia animée par les pires truands. 

        Pour persécuter les victimes, la justice dispose du temps et des moyens. 

        Cette juge d’instruction incompétente en tous domaines va « glander » huit mois sur une affaire qui n’existe pas avant d’aboutir à un « non-lieu ». Tout cela dans l’espoir de s’approprier à bon compte un bien privé. 

        La juge d’instruction
        http://echofrance23.wordpress.com/2008/08/10/la-juge-d%e2%80%99instruction/ 



        En France, les magistrats n’ont d’ordre à recevoir que de l’autorité. Va sans dire de l’autorité religieuse, naturellement ! 
        Ceci explique cela ! 

        La loi 1905 (France) La première grande imposture du 20 ième siècle. 
        http://echo-athees.over-blog.com/article-moralistes-par-devant-sans-scrupule-par-derriere-55533349.html 

        L’EUROPE des CURÉS 
        http://mondehypocrite.midiblogs.com 




      • juluch 9 février 2011 19:38

        Et les victimes là dedans que deviennent elles ??


        • juluch 10 février 2011 12:38

          @cogno3


          Se que je veux dire que les victimes sont oubliés ! C’est pas besoin d’être chef d’Etat pour y penser !

          Ceux dont les enfants ont été massacrés se fiche de ces discours des juges et consort y compris de Sarko, ils auraient voulu que les récidivistes soient hors d’état de nuire avant qu’ils commettent l’irréparable !


        • kasko 9 février 2011 20:05

          Non à l’augmentation des effectifs de la Justice !

          Je suis totalement opposé à toute augmentation des effectifs de la Justice. Le vrai problème peut se résumer en 2 points :

          - les ressources sont très mal réparties, trop sont affectées aux affaires mineures (conflits entre voisins, vols sans agression, différents propriétaires-locataires,...). Trop de magistrats sur ces affaires, pas assez sur les affaires graves.

          - trop de jeux de procédure, aussi bien sur les affaires mineures que graves. Ces subtilités de procédure sont le délice des spécialistes mais s’opposent souvent à l’esprit de la loi et au bon sens. D’où une incompréhension du public, un grave discrédit de la justice et une charge énorme !
           
           Le jour où les magistrats, notamment leurs syndicats, feront des propositions pour mieux répartir les effectifs et simplifier leur fonctionnement en rendant leurs travaux moins lourds et, donc, leurs arrêtés plus lisibles, je soutiendrai leurs revendications. Tant qu’ils ne feront pas cela, je considère leur agitation comme un caprice de gamins égocentriques, suffisants, manipulateurs et irresponsables ! 

          Un justiciable responsable.


          • kerzagreu 10 février 2011 09:29

            Navré de vous faire remarquer que vous vous opposez à l’égalité de tous les citoyens devant la Justice.
            Pour un justiciable, quel qu’il soit : il n’y a pas « d’affaire mineure » pour reprendre la distinction que vous faites.


          • David Meyers 10 février 2011 11:39

            @ kasko

            La politique n’est pas un jeu simple. Tous les équilibres qui font qu’une société fonctionne se sont produits par des faits sur lesquels ont a appliqué un « droit ». Autant dire que ca tient par miracle (comme au Mikado) et qu’il n’y a pas de solution miracle (sinon tout le monde l’appliquerait) et que le « jour où... » n’existe pas.

            Cela dit je vous rejoins sur les affaires mineures et les affaires graves, une notion qui n’existe pas dans l’urgence de juger (le droit sépare quand meme les contraventions, délits et crimes et affecte des peines maximales différentes selon les gravités, sans oublier les circonstances, agravantes ou atténuantes, heureusement à disposition des juges).

            Ce n’est qu’un avis mais il me semble aussi que certains actes sont plus graves que d’autres : un politicien qui truque les appels d’offre et met en danger des dizaines d’entreprises et des milliers d’emploi c’est bien plus grave qu’un gamin qui casse une porte d’ascenseur, voire une vitre d’autobus. Et que le calendrier des audience pourrait tenir compte de cet impact plus ou moins grave sur la société.

            Pour la procédure, qui peut paraître si tatillonne, elle représente en fait un formidable rempart contre l’arbitraire, un élément de liberté indispensable dans un état qui penche vers la fachisation à outrace du régime. Que certains se servent de la procédure pour bloquer la justice est un autre problème mais ce n’est pas la faute des procédures.

            Le bon sens n’est pas un acteur fiable de la politique ni de la justice. Le bon sens populaire ramène directement au lynchage, à la vengeance, à l’erreur judiciaire : « pendons le d’abord et jugeons le ensuite ».

            Enfin, justice et politique sont incarnées par des êtres humains. Si vous mettez des arrivistes dans les rouages (comme la clique de NS ou comme le Silvio transalpin) les institutions publiques les plus solides finiront par s’effondrer (cas de l’assemblée nationale entre autre). C’est autrement plus grave que de squatter dans les cages d’escalier.


          • kasko 10 février 2011 22:43

            Ce n’est pas le « bon » combat
            Ce que l’on oublie c’est que développer des débats de procédure tatillons et s’éloignant de l’esprit de la loi et du bon sens favorise les « riches » et « les gros » car eux peuvent s’offrir les services d’avocats compétents, subtils et malins. Plus c’est compliqué et plus les grands avocats, les grands cabinets et les services juridiques des grandes entreprises se frottent les mains,...et plus les particuliers, les artisans et les petites entreprise se trouvent spoliés sans bien comprendre ce qui leur arrive.

            L’égalité devant la loi doit avoir pour principe de base : lois simples, privilégiant clairement l’esprit par rapport aux procédures, référence permanente au bon sens commun. Sans cela, c’est un piège : un puits sans fond, des dépenses de justice jamais suffisantes, des délais sans fin, des puissants qui s’en sortent toujours mieux (avec le temps et l’argent), des petits qui ne comprennent plus rien, des journalistes qui se régalent avec des injustices « à sensation »...

            C’est pour cela que je considère que le combat pour plus de ressources dans la justice est pernicieux car allant à l’encontre de ce que les Français attendent au fond. 


          • keiser keiser 9 février 2011 20:20

            Mais où est donc le ministre de la justice ?... smiley


            • daipivo 10 février 2011 00:31

              Je n’arrive pas à comprendre qu’on ne puisse pas être d’accord avec ce juge. Même certains flics sont d’accords et pestent aux cotés des magistrats !

              Des prisons surpeuplés, les délais de décisions de justices les plus long (ou presque) d’Europe et maintenant un récidiviste dangereux remis dans la nature !

              C’est à l’état de fournir les moyens nécessaires à la police et la justice pour assurer la sécurité des citoyens !
              C’est pas en supprimant les postes de fonctionnaires de polices, de travailleurs sociaux, ou de magistrats qu’on va y arriver !
              C’est pas en attribuant un budget (par habitant) plus faible que celui de l’Azerbaïdjan (avec tout le respect que j’ai pour ce pays) à la justice républicaine que celle-ci va pouvoir fonctionner correctement ! (source : http://www.lexpansion.com/economie/le-budget-de-la-justice-francaise-est-l-un-des-plus-faibles-d-europe_248422.html )

              De plus, comme le dis le juge, une enquête est ouverte, si faute professionnelle avéré il y a, il y aura sanction. Ce qui est normal, est pas nouveau... comme tente de le laisser croire certains ******** de notre gouvernement.


              • FLORILEGE1975 FLORILEGE1975 10 février 2011 01:23

                Sarko va beaucoup trop loin dans son arrogance !
                il veut avoir main mise sur la justice depuis le début, et il l’a montré dans différentes affaires...Mais la justice dit NON, et veut garder la séparation !
                Alors, toc ! Sarko le lâche leur envoie un avertissement, en les mettant directement en cause dans cette tragique affaire, sans preuve aucune !
                Tenez bons, les magistrats et autres : ne le laissez pas prendre les décisoins à votre place !
                Sarko le roi des coups en douce, foireux et lamentables, tu nous fais vraiment c...r !


                • le journal de personne le journal de personne 10 février 2011 07:55

                  Merde ! On s’rappelle

                  Merde… je crois que c’est le mot… qu’il faut…
                  Pour un guignol de l’info…
                  Quelle âme est sans défaut ?
                  C’est nous qui sommes des guignols
                  Gouvernés par des guignols
                  Avec de la merde plein les yeux
                  Oui nous sommes trop vieux
                  Trop peureux… trop sérieux !

                  http://www.lejournaldepersonne.com/2011/02/merde-on-srappelle/


                  • David Meyers 10 février 2011 11:21

                    Certes NS en fait beaucoup mais on peut le comprendre vue sa psychopathie maladive sur le plaisir de la « sanction ».

                    Mais il ne faut pas oublier les « bonnes gens » bien intentionnées, et electeurs de surcroit, qui ne souhaitent pas que leurs impôts servent à améliorer la vie des délinquants (qui l’ont bien mérité).

                    Alors tous ces gens qui réclament plus de prison, plus d’enfermement, moins de suivi et d’études des situations (car pour eux, bizzarement, comprendre les cause des infractions ça revient à excuser le couplable) sont finalement des complices des criminels et délinquants et mettent la vie des autres en danger.

                    Alors oui, pensons à une (vraie) politique pénale en France pour penser aux victimes, aux futures victimes, avec des peines qui réinsèrent plutôt que de désocialiser.


                    • xray 10 février 2011 13:05


                      Gilbert Thiel est un menteur.  
                      Pour les saloperies, la justice dispose de tous les moyens, et cela fonctionne.  

                      La juge d’instruction
                      http://echofrance23.wordpress.com/2008/08/10/la-juge-d%e2%80%99instruction/ 



                      • Francis, agnotologue JL 10 février 2011 13:07
                        Emmanuel Todd déclarait ce matin sur France Culture que l’on était dans le pire régime que l’on puisse imaginer : un chef de l’Etat garant des institutions, qui démantèle celles-ci et qui dans le même temps, accuse les fonctionnaies de ne pas faire leur travail !

                        Cette affaire de manque de myens a quelque chose de surréaliste quand on sait que l’introduction de la culture du résultat a eu pour conséquence de multiplier par quatre en 8 ans le nombre de gardes à vue ! Et que c’est précisément à ce moment-là que NS instaure la présence de l’avocat pendant la durée de la garde à vue, donc sur le budget de la justice ! On croit rêver : un gangster n’aurait pas fait mieux ! 


                        Emmanuel Todd était l’invité ce matin de 8H40 à 9H45 des matins de France Culture pour parler parler sur le thème : « les sociétés arabes s’occidentalisent-elles ? » 

                        cette émission est disponible en podcast.

                        Nb. Cette émission dure 135 minutes. Les interventions d’Emmanuel Todd (que l’on ne présente plus), se situent aux gaps suivants : 55’ à 70’, et 95’ à 120’.


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Auteur de l'article

Henry Moreigne

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