• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Politique > Manifeste pour une nouvelle écologie politique

Manifeste pour une nouvelle écologie politique

Nous sommes les habitants de la Terre et nous ne sommes ni de gauche ni de droite, nous sommes humains ! Notre mode de vie, aujourd’hui, ne permet pas d’envisager la préservation de nos ressources, et plus grave encore, l’impact de nos activités risque de détruire notre écosystème. Face à cet effrayant constat, le courant de l’écologie politique a émergé dans les années 70. Qu’en est-il advenu ?

Les origines de l’écologie politique

En France, plusieurs formations se sont revendiquées de l’écologie politique. A la mort du président Pompidou, René Dumont fonda l’écologie politique française sur des positions proches de l’alter-mondialisme. En effet, l’auteur publié dans la collection Terre Humaine, était également l’un des membres fondateurs du groupe ATTAC.

Celui qui joua le rôle de directeur de campagne en 1974, fut ensuite conduit à se présenter lors de l’élection de 1981 : Brice Lalonde a finalement été ministre de l’Environnement de François Mitterrand, il est aujourd’hui sous-secrétaire général à l’Organisation des Nations Unies…

En 1982, Les Verts – Parti Ecologiste voit le jour. Constitué autour du Mouvement pour une Ecologie Politique (MEP), le parti a dans un premier temps participé à la Fédération pour une Gauche Alternative. Pourtant, Antoine Waechter parviendra à imposer l'indépendance du paradigme de l'Écologie politique, en consacrant une formule déjà célèbre, le « ni ni ».

En réalité, le courant a rapidement retrouvé son « ancrage à gauche ». En participant à la gauche plurielle jospiniste, l’écologie s’est fragmentée en une kyrielle de petits groupuscules indépendants qui ont durablement affaibli le courant. Mais, l’élection européenne de 2010 est venue bouleverser la donne. Pendant quelque temps la matrice politique Europe Ecologie – Les Verts espérait refonder le courant de l’écologie politique dans sa pluralité et son indépendance, qu'en est-il aujourd’hui ?

Quel sera le devenir de la matrice EELV ?

Le départ des cadres du parti :

De temps en temps, de brèves citations valent mieux que de longs commentaires…

  • Lors d’une interview donnée au journal Le Monde, le 25 Septembre 2013 Noel Mamère déclare :

« Notre parti ne produit plus rien : il est prisonnier de ses calculs et de ses clans. Nous sommes devenus un syndicat d'élus. J'ai l'impression d'un sur-place qui nuit au rôle que nous pouvons jouer dans la société »

  • A la matinale de Canal +, en décembre 2012, Daniel Cohen-Bendit explique :

« Politiquement je ne fais plus partie de l’espace EE-LV, je ne participe plus à aucune réunion et je ne discute pas de l’avenir et du futur d’EE-LV (…) L’état d’esprit majoritairement partagé au sein d’Europe Ecologie pour le moment m’empêcherait de représenter « le parti ».

  • Enfin, Nicolas Hulot livre ses confidences à l’Express :

« "il y a parfois un peu trop de dogmatisme", estime-t-il. "On est contre tout, mais on n'est pas suffisamment clair pour savoir pour quoi on est" ».

La Matrice devenue clan se resserre :

A présent, il faudra attendre le congrès de novembre pour connaître l’avis des militants sur la future ligne idéologique du parti. Pour le 8 Octobre 2013, sept listes ont été déposées. La motion « pour un cap écologiste », ayant pour tête de liste Emmanuelle Cosse, rassemble les désormais célèbres apparatchiks verts (Cécile Duflot, Jean-Vincent Placé, Pascal Canfin). Parmi les concurrents remarquables, on note Via Ecologica, qui conteste le plus fortement la ligne du parti, la motion participative d’Alain Lipietz ; et enfin Là où vit l’écologie (LOVE) d’Eva Joly.

On souhaite ici s’attarder sur la favorite, Emmanuelle Cosse qui dispose d’un profil bien particulier. Après avoir présidé l’association Act-Up, elle s’est engagée dans la région d’Ile-de-France où elle a rencontré Cécile Duflot. On retrouve, à travers cet exemple, le fonctionnement de clan dénoncé par les cadors ayant quitté la direction de l’appareil. En effet, celle qui s’apprête à prendre la direction du parti n’est pas seulement l’ancienne collaboratrice de l’ex-dirigeante écologiste, devenue ministre ; elle est aussi la femme du Vice-Président de l’Assemblée Nationale, Denis Baupin.

Encore récemment Daniel Cohen-Bendit affirmait sur Europe 1  : « Je partage le ras-le-bol sur le fonctionnement, le clanisme, les couples terrifiants qui règnent sur EELV »… D’autres exemples des dysfonctionnements de l’organisation pourraient ici être soulignés, comme les suspicions de financement illégal qui entourent Jean Vincent Placé, mais intéressons-nous plutôt maintenant au principe qui pourrait fonder cette nouvelle écologie politique…

La nouvelle écologie politique, humaniste, passe par un aggiornamento énergétique

Premier cheval de bataille, la politique énergétique reste souvent l’objet de débats techniques entre spécialistes. Pourtant, le dernier rapport du GIEC alarme sur le rythme du réchauffement climatique, tandis que ceux qui sont aujourd’hui au gouvernement pour représenter l’écologie politique militent encore contre l’énergie nucléaire.

Les indications sur les conséquences d’une fin voire d’une diminution de l’énergie atomique sont pourtant univoques. Dans une étude, le think tank PRESSEUROP nous donne plus de renseignements quant à celles-ci en prenant l’exemple de notre voisin outre-Rhin : « Aucun autre pays ne construit actuellement autant de centrales alimentées par le coke que l'Allemagne, avec 23 installations. La plupart d'entre elles vont brûler le lignite, le combustible le plus sale des énergies fossiles ».

Au Parlement, l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST) a publié un rapport qui met en garde contre le choc énergétique qu’engendrerait une sortie du nucléaire sur les ménages les plus pauvres. Bruno Sido et Jean-Yves Le Déaut exposent également l’insuffisance des solutions alternatives, c’est pourquoi toute sortie de l’atome induit nécessairement une hausse des émissions de gaz à effet de serre.

A propos de ce document, il est intéressant de noter les commentaires de Denis Baupin, relevés par l’Usine Nouvelle . Celui qui est marié avec la probable future Madame EELV continue de dénoncer une "vision archaïque" de la transition énergétique qui "donne la préférence au conservatisme".

Malgré cette nouvelle hypocrisie, la lutte contre le réchauffement climatique devrait rester notre objectif prioritaire. Dans cette optique, il apparaît que l’énergie nucléaire devrait arrêter de faire l’objet d’un dénigrement systématique de la part de ceux qui se disent préoccupés par le devenir de la planète et de l’espèce humaine. Le film Pandora’s promise expose cette nouvelle conception de l’écologie. A l’instar du du Breakthrough Institute, un think tank californien, le réalisateur soutient « les énergies renouvelables mais considère qu'elles ne suffiront pas et que leur développement s'accompagne aujourd'hui d'un nouvel essor des énergies fossiles, aux effets dramatiques sur le réchauffement de la planète". 

 


Moyenne des avis sur cet article :  2.43/5   (14 votes)




Réagissez à l'article

13 réactions à cet article    


  • Croa Croa 15 octobre 2013 12:47

    Cet article passe sous silence la véritable écologie, celle qui n’a passé aucune alliance envers le système politicien.

    Les Verts (ou EELV qui n’en est que la continuation après avoir essayé de récupérer quelques dangereux électrons libres) sont inféodés à l’Europe et ne preprésentent qu’une ’’écologie’’ corrompue et infiltrée, c’est à dire neutralisée.


    • Klisthène 2017 Kxyz 15 octobre 2013 13:06

      L ’ écologie politik ne se résume pas à avoir des élus dont on voit non seulement le piètre résultat en terme d ’écologie. Je n ’ évoquerai même pas le discrédit d ’ un clan de policarts font de l ’ombre à des députés comme Michel Rivasi ou même José Bové au parlement européen.
      Les Verts n ’ ont pas le monopole de l ’ écologie politik des associations comme FNE par exempleou même Greenpeace sont des acteurs de l écologie politik.
      Vous faites référence au la problématik du réchauffement de notre Planète vous omettez comme beaucoup de parler d ’ un phénoméme beaucoup plus inquiétant pour l ’ espèce humaine elle même , je parle de la destruction des espèces - Les spécialistes s ’ accordent sur une disparition de 20 à 30% des espèces et ceci d ’ ici 2030..autant dire demain..
      Pourtant vous n ’ entendez peu de politique encore moins les verts n ’ en émouvoir..
      Les problèmes d ’ énergie sont une problématique pour le capitalisme dans sa forme actuelle. le peak -oil que nous subissons vous l ’ avez constaté comme moi limite les croissances tant rêvé..il en sera de même pour l uranium d’ où la sagesse des interroger sur l’ avenir du nucléaire.
      Maintenant on ne pourra pas fermer toutes nos centrales en même temps edf n ’ a pas les moyens on estime à 2 -3 milliards la fermeture d’une centrale vu le nombre en France je vous laisse faire le calcul...
      Enfin dans liste des Pères de l’ écologie vous avez oubliez de citer Michel Crépeau un des pères de l écologie politik.
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Cr%C3%A9peau


      • Abou Antoun Abou Antoun 15 octobre 2013 13:19

        je parle de la destruction des espèces - Les spécialistes s ’ accordent sur une disparition de 20 à 30% des espèces et ceci d ’ ici 2030..autant dire demain..
        Je fais sensiblement la même remarque ci-dessous. vrais problèmes écologiques ignorés. alors qu’on remplace la caricature de verts que nous avons au gouvernement par d’autres zigues cela n’a aucun intérêt si les nouveaux sont aussi inconscients des problèmes que ceux que nous avons là.


      • Abou Antoun Abou Antoun 15 octobre 2013 13:15

        Notre mode de vie, aujourd’hui, ne permet pas d’envisager la préservation de nos ressources, et plus grave encore, l’impact de nos activités risque de détruire notre écosystème.
        Certes, mais aussi et surtout notre nombre. Aussi longtemps que l’on ne s’attaque pas au problème de la démographie tout effort sur disons la ’réduction du niveau de vie’ (moins d’énergie) consommée repousse indéfiniment le problème à plus tard.
        Quand il y a une fuite dans la salle de bains on ferme le robinet avant d’éponger. On voit encore dans ce discours la volonté affichée de ne pas sortir du politiquement correct.
        Cela reste un article technique sur la nébuleuse prétendument écologique française, parmi laquelle il faut bien le dire on n’entend pas s’élever une grande voix.

         


        • Croa Croa 15 octobre 2013 14:58

          Tu as raison : Nous devrions immédiatement passer à l’enfant unique partout dans le monde (les pays riches ou ayant encore un peu de place seraient avisés de réviser leurs fermetures à l’immigration dans le même temps pour compenser.)

          Mais pas tout à fait : Seul un changement de mode de vie peut immédiatement avoir un impact sur la planète. ( L’enfant unique commencera à avoir un impact dans 40 ans au mieux .)


        • Abou Antoun Abou Antoun 15 octobre 2013 15:23

          Mais pas tout à fait : Seul un changement de mode de vie peut immédiatement avoir un impact sur la planète. ( L’enfant unique commencera à avoir un impact dans 40 ans au mieux .)
          Il faut en fait combiner les deux, commander demander aux pays pauvres de renoncer aux familles nombreuses (leur assurance sociale traditionnelle) si le monde nanti ne montre pas la voie par des sacrifices.
          De la même façon, la classe politique française obtiendrait sans doute beaucoup plus de coopération et de collaboration de la population si elle commençait par nettoyer les écuries d’Augias, réduire les dépenses de fonctionnement, le nombre des élus, leurs avantages exorbitants.


        • Esprit Critique 15 octobre 2013 15:29

          Plus absurde qu’un parti spécifique : «  écolo », deux voir trois !


          • Laurenzola Laurenzola 15 octobre 2013 16:02

            Etre écolo, c’est être de Gauche, les français votant majoritairement à droite au regard de l’histoire républicaine, ne pourront donc jamais cautionner une politique écologique sur le long terme.

            Si la gauche espère changer l’histoire politique de la France par une alliance qui semble contre nature (notre gouvernement actuel l’illustre remarquablement), je crains qu’ils ne fassent fausse route.

            De mon point de vue, seul un parti centriste solide (pas de centre droit), pourrait changer la donne, en faisant une véritable alliance avec l’ensemble des partis écologistes.


            • almodis 15 octobre 2013 17:05

              l’auteur :. « Pourtant, le dernier rapport du GIEC alarme sur le rythme du réchauffement climatique, tandis que ceux qui sont aujourd’hui au gouvernement pour représenter l’écologie politique militent encore contre l’énergie nucléaire. »

               

              eh ben ! si défendre le nucléaire , c’est la bonne solution , on n’est pas rendu !

              c’est tout ce que vous avez trouvé pour prôner le « ni droite , ni gauche » ???

              l’ETAT POLICIER qui découle forcément de ce choix énergétique est clairement à la droite de la droite ; et , tôt ou tard , les anti nuke seront sommés de se taire .


              • Claude Courty Claudec 15 octobre 2013 17:41

                Et bien entendu, tout comme ailleurs, nullement question dans cet article, de démographie.

                Pourtant, aucune des politiques menées par les Etats, notamment économiques et sociales, avec leurs aspects écologiques, migratoires, de l’emploi, de santé publique, de sécurité, etc. ne peut avoir de sens si ne sont pas pris en compte les fondamentaux de la démographie mondiale et les problèmes (dont la pauvreté, la violence et les atteintes à l’environnement) qu’elle génère inexorablement.

                L’empreinte écologique de l’humanité résulte d’une transfusion à son profit des ressources limitées de son habitat qu’est la terre. C’est ce qui est extorqué à celle-ci pour le développement de l’espèce la plus performante de toutes, notamment en termes de prédation

                L’écologie en tient-elle compte , quand elle néglige que chaque jour 200 à 250 000 êtres humains supplémentaires déferlent sur la terre ? Quand elle est mise au service d’intérêts politiques partisans, plutôt que défendue par eux. ? Non ! Elle n’est plus l’écologie mais une idéologie comme une autre, luttant pour la conquête du pouvoir, à des fins noyées dans un flot de revendications démagogiques.

                Elle devient écopolitique, véhiculée par les partis qui la servent à travers le prisme de leurs ambitions et surtout s’en servent, en ignorant les effets d’une croissance démographique incontrôlée.

                Le seul combat écologique qui vaille est désormais celui conduisant à limiter la taille et les proportions de la pyramide sociale, pour l’adapter aux ressources de la planète. Et c’est une utopie contre nature que d’imaginer l’homme renonçant au développement et au progrès dont il est porteur.

                Pour approfondir cette réaction, voir :

                http://claudec-abominablepyramidesociale.blogspot.com

                Les articles et commentaires publiés sur ce blog sont accompagnés de schémaset tableaux, à l’intention des visiteurs que décourage la lecture.



                • Abou Antoun Abou Antoun 15 octobre 2013 17:59

                  Et bien entendu, tout comme ailleurs, nullement question dans cet article, de démographie.
                  Et oui, une fois de plus, le problème n°1 source de tous les autres est passé à la trappe.
                  Car il faut ne jamais oublier l’équation fondamentale de la bien pensance :
                  Contrôle de la natalité=eugènisme=nazisme.


                • almodis 15 octobre 2013 17:53

                  En effet, la production d’électricité par des centrales nucléaires est une activité tellement déficitaire qu’elle nécessite de lourdes subventions publiques, inconciliables avec les règles européennes de la fameuse « concurrence libre et non faussée » qui, pour une fois, devrait avoir un effet positif.
                   
                  En conclusion, la plupart des médias français annoncent un grand succès pour l’atome hexagonal. alors que se profile, au contraire, une débâcle encore plus cinglante que celle qui est en cours aux USA (cf http://observ.nucleaire.free.fr/rev-presse-2013-07.htm ). Ces médias feraient mieux de faire leur travail en enquêtant sur la facture totale des investissements insensés consentis par EDF en 2008 pour construire en Grande-Bretagne et aux USA des réacteurs nucléaires. qui ne verront jamais le jour.

                   

                  cet extrait de la « revue de l’observatoire du nucléaire » , datée de ce jour , devrait faire réfléchir un peu :

                  1 l’auteur et ses semblables

                  2 les commentateurs qui sont obsédés par la démographie ( pour ceux là peut être que le nucléaire est la solution ? ) et hop ! un petit Tchernoshima dans l


                  • Marc Chinal Marc Chinal 15 octobre 2013 23:22

                    La planète (sans réellement penser par elle-même) nous offre deux choix :

                    • crever comme des cons asphyxier pour faire des « profits » nécessaires pour payer notre loyer,
                    • ou passer à un système post-monétaire, seule alternative pour résoudre les problèmes de chômages, de retraites, de nucléaires, de guerre, etc. insolvables dans un système de monnaie.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès