« OGM, armes de destruction politique massive »
Marianne, n° 561 - OGM, armes de destruction politique massive. Selon les uns, il n’y a aucun risque avéré, pour les autres, c’est tout le contraire. En reprenant l’article de Marianne, des extraits d’interview ou d’articles, j’ai tenté de faire une synthèse. J’aurais envie de tirer la sonnette d’alarme. Mon premier article sur le nucléaire n’a pas été retenu pour faute de « complémentarité d’informations », de « références », de « chiffres » ou de données... celui-ci en a.
Marianne, n° 561 - OGM, armes de destruction politique massive.
La manoeuvre a été parfaitement exécutée ! Acte I. Les OGM sont placés au cœur du « Grenelle de l’environnement ». Acte II. La création d’une Haute Autorité est mise en scène, pour symboliser la volonté du gouvernement de s’en remettre à des experts indépendants. Première mission : dire si la seule céréale OGM cultivée en France, le maïs Monsanto 810, doit être interdite ou non. Acte III. Le président de la Haute Autorité, Jean-François Le Grand convoque la presse : des doutes sérieux, fondés sur des études scientifiques encore inexploitées, permettent d’invoquer la clause de sauvegarde autorisée par l’Europe. Problème : la moitié des membres de l’Autorité jugent l’interprétation de leur président excessive et démissionnent. Les écolos applaudissent, sauf Voynet, muette sur le sujet. C’est elle qui, ministre de l’Environnement, avait autorisé le Monsanto 810... Les agriculteurs sont furieux. Mais que pèsent-ils alors que l’opinion est majoritairement méfiante vis-à-vis des OGM ? Au bout du compte, le gouvernement a montré que le « Grenelle de l’environnement » n’a pas été inutile, et il prive la gauche d’un argument polémique. Tans pis pour la science, même si, dans le même temps, les crédits destinés à la recherche sur les OGM ont été multipliés par huit. Après un coup comme celui-là, on voit mal les industriels accepter de se lancer dans des recherches coûteuses, au risque d’être brisés dans leur élan par des décisions purement politiciennes.
Positions de Le Grand, président de la Haute Autorité :
il note que les Américains, qui consomment des OGM depuis plus de dix ans, n’ont jamais fait d’études épidémiologiques pour évaluer l’impact sur la santé des OGM. Ni sur l’environnement d’ailleurs.
Une étude menée au Canada entre 2003 et 2007 vient de montrer que, contrairement à ce que les experts assuraient, le pollen de maïs se dissémine sur une centaine de kilomètres et peut contaminer des champs conventionnels ou bio sur de grandes distances.
Pour Le Grand, ces fausses notes devraient inciter à la prudence.
Il refuse de s’aligner sur les Etats-Unis ou l’Amérique latine (soja en Argentine et Brésil) qui ont fait un choix économique sans évaluer les risques. Il est pour le développement d’une agriculture durable européenne. « Nous ne sommes pas des moutons de Panurge », ajoute-t-il.
Parmi les partisans du "pour" les OGM, et notamment en France, le maïs issu du Monsanto 810 :
Philippe Joudrier, spécialiste des OGM à l’Afssa - « Il n’y a rien d’autant et mieux contrôlé qu’un OGM mis sur le marché » - (26/10/07).
Selon Philippe Joudrier, spécialiste des OGM à l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments), je cite : « Le maïs MON 810 est cultivé depuis maintenant dix ans et, dans tous les cas, il devait y avoir une réévaluation cette année, selon la procédure habituelle. Et, si l’on en croit les bilans de cultures, qu’a-t-on pu constater ? Rien de négatif. Il est bien évident que si quelque chose d’anormal avait été constaté, on l’aurait su. En revanche, le seul élément nouveau est que le maïs GM contient moins de mycotoxines, et c’est plutôt une bonne chose. »
« Pour qu’un moratoire soit justifié, il faut que l’on mette en évidence un risque éventuel, or rien ne montre dans l’histoire des OGM en général et du maïs MON 810 en particulier, qu’il pourrait y avoir un risque quelconque quant à sa consommation. J’irai même plus loin en disant : bien au contraire ! »
Pourtant, après plus de dix ans d’utilisation du soja transgénique, les agriculteurs argentins commencent à en évaluer les dangers et les risques. Après un bienfait économique, ils prennent conscience des méfaits :
Pour le chef du Mocafor, les cultures transgéniques menacent la sécurité alimentaire du pays : « Le soja, à Formosa et dans le reste du pays, entraîne de nombreuses calamités, il détruit la terre, il pollue l’environnement, il provoque des maladies et, dans le même temps, il entraîne le déplacement de populations paysannes, créoles ou indigènes.
Eduardo Buzzi, pdt de la FAA : « Beaucoup de petits paysans ont vendu ou ont loué leurs terres, ils ont été remplacés par des agriculteurs plus gros dans le meilleur des cas ou par des acteurs qui ne viennent pas du tout du monde agricole, des investisseurs, des opportunistes qui disent ‘tiens j’ai des capitaux’, cela peut être des fonds de pension qui forment ce que l’on appelle des pools de semis, ils placent leur argent dans l’agriculture commerciale et industrielle à grande échelle ».
Hector Barchetta, qui exploite 127 hectares, il a planté du soja transgénique sur les ¾ de sa ferme, mais aujourd’hui il est inquiet : « Le soja a tout envahi. Comme il valait plus que le maïs et que ses coûts de production étaient bas, et bien les producteurs sont passés directement au soja. On a tous arrêté de produire le maïs, le tournesol, les légumes et on a arrêté de pratiquer la rotation des cultures. En fait, le producteur est tombé dans un piège car maintenant il se rend compte que ses sols sont complètement détériorés, c’est-à-dire que d’un point de vue humain je ne sais pas si ce que je fais est bien, d’un point de vue économique si, mais je ne sais pas si c’est bien pour le futur de mes enfants. On est en train d’exploiter et de sacrifier l’avenir du pays car si la terre est finie, ç’en est aussi fini du pays ».
http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=13177
Autres sources : Avoir : Argentine, le soja de la faim : http://www.vodeo.tv/4-69-1981-argentine-le-soja-de-la-faim.html
Résumé du reportage - documentaire : Arte TV
Roundup ready - Monsanto, 1996
Glyphosate
Raison de son introduction et utilisation : Faire face à la crise économique, d’où des achats massifs des paysans argentins : une « pépite d’or », pensaient-ils.
Aujourd’hui, ils sont inquiets. Le soja a tout envahi. Les sols sont détériorés. D’un point de vue économique, le bilan est positif, d’un point de vue humain, c’est une catastrophe.
Aujourd’hui, 14 millions d’hectares couvrent les cultures en Argentine, soit presque 30 % des sols cultivés.
Cela n’a pas réduit la consommation d’herbicides, c’est même tout le contraire. Les plantes, les mauvaises herbes sont devenues « tolérantes » aux herbicides, donc il faut en utiliser davantage, répandre davantage ou en créer de plus puissants : c’est un vrai « cercle vicieux », disent-ils.
Colonisations des provinces les plus fertiles d’Argentine.
Ils appellent ça : un cauchemar sanitaire.
Si la question reste ouverte... des données sont récoltées au quotidien : problèmes de vomissement, maux de tête, diarrhée, problèmes de thyroïde, de peau, de voies respiratoires et j’en passe.
Malheureusement, tous ceux qui tentent de parler de ça sont « considérés comme des fous », s’opposant au bonheur et à la prospérité de leur pays.
Pour porter plainte, ils ont besoin d’un rapport scientifique !
- manioc brûlé ;
- pieds de pomme de terre décimés ;
- préjudices : cultures et bétail anéantis.
La police et les politiciens essaient de faire taire ces agriculteurs.
Grande extension de soja entourée de petits producteurs, qui n’ont pas le poids de lutter.
10 milliards de dollars : une manne.
Beaucoup de petits paysans ont vendu ou abandonné leur terre : à des gros producteurs, mais également à des investisseurs qui ne connaissent rien au métier : comme des fonds de pension par exemple !
Ils utilisent les médias, l’argent, puis font « des pressions ». Tout est planifié, affirment-ils.
Le brevet de la société Monsanto est tombé dans le domaine public depuis 2000. Ils n’ont plus le monopole, alors ils ont décidé de demander aujourd’hui des « royalties » sur le soja (la date du procès de Monsanto coïncide avec les faits). Le conflit avec Monsanto est fort. Ils menacent d’attaquer toutes les exploitations d’Argentine. Les cultures transgéniques menacent le pays (Monsanto, Cargill sont en cause) : « c’est un « modèle de production criminel », clament ces agriculteurs, ces scientifiques indépendants.
« Nous voulons des campagnes peuplées de paysans ».
En attendant, le soja continue sont extension : déforestation. 800 000 hectares partis en fumée. Malgré les règles mises en place décidées par le ministère et face aux enjeux qu’est « l’argent », la loi est violée en permanence, comme ces arrachages non autorisés.
Combien faut-il encore de preuves, de fait pour s’opposer aux OGM et à ses conséquences : perte de la biodiversité, des espèces. Sols altérés (ruissellements, inondations, manque de fertilité, etc.) ?
Quelle est la position de nos pouvoirs publics sur cette question ? Nous sommes en mesure de leur demander, au même titre que nous devons, individuellement, nous la poser ?
28 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON