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Accueil du site > Actualités > Politique > PS : le défi de 2012

PS : le défi de 2012

Le PS va devoir se préparer pour les échéances de 2012. Contrairement à ce que certains pourraient croire, ces élections ne sont certainement pas gagnées d’avance. Le défit est bien plus grand qu’on pourrait le croire aujourd’hui

Que doit faire le PS pour pouvoir gagner en 2012 ? La première chose à faire est de ne pas sous-estimer son adversaire. La tentation sera grande de croire encore une fois à l’alternance automatique gauche-droite, après tout Sarkozy ne pourra jouer la carte de la rupture avec lui-même. L’autre tentation confortable est de croire tous les fantasmes de la gauche sur Sarkozy et de penser que celui-ci tombera le masque, deviendra ce fasciste si craint et que le peuple verra le diable qu’il est en réalité, portant la gauche au pouvoir, tout en se flagellant d’avoir un jour pu élire Sarkozy. Non ! La gauche doit se préparer à ce que Sarkozy soit un bon, pire, même un très bon président. Dans cette situation, la diabolisation ne pourra plus fonctionner, il faudra proposer un projet crédible et cohérent.

Imaginons : nous sommes en 2012, Sarkozy a révolutionné la présidence, avec une présidence active qui parle au peuple, qui explique les enjeux, qui s’implique dans les décisions. Bref, une manière moderne de faire la politique. Son bilan est globalement positif, certes tout n’est pas accompli, tout n’est pas réussi, mais par son agitation il aura convaincu qu’il a fait tout ce qui est possible et que là où il n’a pas abouti personne n’aurait mieux fait. Autour de lui, une jeune garde fidèle qui a pris d’expérience, de jeunes ministres, des femmes, des « minorités visibles » ayant eu de vraies responsabilités politiques majeures.

En face, un PS qui n’a pas gouverné depuis dix ans. Il présentera en face, soit des anciens ministres de plus de 60 ans, soit une jeune garde sans réelle expérience. En 2012, Rachida Dati aura 47 ans, Elisabeth Guigou en aura 66. On voit dès lors que le combat est loin d’être gagné. Et la bataille de l’âge sera importante pour incarner le renouveau.

Il apparaît clairement que les arguments de campagne de 2007 sont à oublier. Outre la diabolisation, la campagne du PS ne pourra pas se contenter encore une fois de juste défaire ce que la droite a fait, il est inimaginable de faire campagne en proposant de revenir dix ans en arrière.

Il faudra alors une grande force de conviction pour inciter les Français à changer. Il faudra un programme précis réaliste sérieux pour pouvoir gagner. Il faudra un candidat jeune et une jeune garde renouvelée mais aguerrie pour pouvoir gagner. Il faudra un projet de société nouveau et ambitieux. Evidemment, tout ne peut se faire indépendamment des résultats obtenus par le gouvernement en place. Plus celui-ci sera bon, plus le programme devra ressembler à « la même chose, mais en mieux », plus celui-ci sera un échec, plus il faudra s’en distinguer.

Un grand défit que voilà, par quelle méthode le relever ? Il paraît évident que la méthode Hollande du consensus mou fut un échec. Une motion n’est pas un programme, une synthèse de motions encore moins. Le discours « le candidat c’est le projet » est une vaste blague surtout quand le projet est absurde. Pour se mettre en ordre de bataille, le PS devra commencer par se trouver un général, un général de combat, qui tranche, qui décide, qui fixe la ligne. Il faudra que l’ensemble du parti se range de façon disciplinée derrière son général.

Il faudra que le parti soit capable de se réformer idéologiquement et en profondeur, garder ses valeurs sur les objectifs à atteindre, mais oublier les tabous et les idéologies sur les moyens pour y parvenir.

Alors qui ? Comment ? L’avenir nous le dira. Je pourrais imaginer un DSK prenant le parti, lançant la réformation en profondeur, lançant des plus jeunes... et couvant son futur présidentiable... je ne crois pas qu’un DSK puisse en 2012 battre un Sarkozy avec un bon bilan. L’élection de Sarkozy aura vite fait de ringardiser d’un coup d’un seul tout les présidentiables plus âgés. Je suis convaincu que la France va se normaliser et que le prochain président devra être encore plus jeune.

Et même avec la meilleure volonté du monde, il sera très difficile de battre un président sortant ayant réussi. Il faudra, en plus, compter sur quelques erreurs, quelques ratés, quelques laissés pour compte de la part de Sarkozy pour que le PS puisse gagner. Mais attention, si le PS arrive aussi mal préparé en 2012 qu’en 2007, les erreurs et les ratés de Sarkozy risquent de ne pas suffire à faire gagner le PS, et même un plantage magistral de Sarkozy n’apporterait alors que la victoire de ... Bayrou qui lui aura son parti en ordre de marche en véritable écurie présidentielle.


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6 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 15 mai 2007 11:47

    Vous écrivez « PS va devoir se préparer pour les échéances de 2012. Contrairement à ce que certains pourrait croire, ces élections ne sont certainement pas gagnés d’avance. Le défit est bien plus grand qu’on pourrait le croire aujourd’hui »

    Franchement moi je vie au jour le jour et comme tous les français nous recherchons à ne pas nous retrouver au trou.

    Alors 2012 c’est quand même très très loin et nous n’avons pas à inaginer ce que sera un parti qui vient de se suicider en présentant Ségolène ROYAL soeur des pauvres et de la compassion pour les délinquants.

    Il manquerait plus que le PS soit dirigé par le Maire de Paris !


    • Dégueuloir Dégueuloir 17 mai 2007 00:21

      les sondages vont recommencer...........beurk !!!


    • Bulgroz 15 mai 2007 16:35

      article lucide et sincère, la situation du PS est en effet, critique à court et long terme.


      • vachefolle vachefolle 16 mai 2007 12:03

        Le PS ne sera pas au second tour en 2012. Il sera derriere Bayrou. Le vote utile et le TSS ne jouera plus.

        Ce qui peut faire chuter Sarkozy, plein de choses :
        - > des erreurs a l’international
        - > des conflits sociaux tres durs (remember juppe 1995)
        - > des scandales politico-financiers
        - > des conflits urbains
        - > une crise economique mondiale
        - > un resultat economique mauvais ..........

        Par contre en 2012, le TSS et la diabolisation n’existera plus.


        • poetiste poetiste 16 mai 2007 17:53

          Jour de gloire.

          En campagne électorale, toutes les roueries de la démagogie sont possibles pour réussir. Il y a une stratégie très simple qui consiste à séduire et trouver les alliances les plus efficientes mais tout le monde ne peut user des mêmes arguments. La manœuvre est plus facile à droite, plus volontiers soutenue par les puissances d’argent. Le mythe du changement possible de politique est plus qu’attrayant dans un pays qui ne croit plus en rien et surtout pas au désintéressement des élus. Le candidat Sarkosy a su faire passer la « dose d’extasie ». Le mythe du rassemblement est aussi passé si l’on en juge par les ralliements inattendus que l’on pourrait qualifier de « contre nature » qui se sont opérés. Le candidat Sarkosy en a fait le joint, (si j’ose dire). L’espoir ne peut rester longtemps opium du peuple, il va falloir tenir les promesses cette fois, sous peine de replonger la France dans un marasme dont elle ne pourrait plus se remettre. Le Président de la République est débarrassé de l’anxiété de gagner ou perdre. Il a gagné ! On pourrait entendre un meneur de jeu télévisé lui dire : « vous venez de gagner le droit de mener à bien les affaires de la France pendant cinq ans, contrat à durée déterminée pour lequel vous devrez faire vos preuves ». On ne va pas faire un procès d’intentions tant que les intentions ne se seront pas réellement concrétisées ; elles pourraient l’être ; on peut rêver. Notre Président n’est pas le géant Atlas pour porter autant de changements nécessaires sous sa seule responsabilité. « Lourde » est la tâche et ce serait « miracle » qu’elle soit assumée. La cérémonie d’investiture était très réussie. Soit dit en passant, le jet privé de Malte est oublié quand on a vu l’avion marqué : « République Française » emmener le nouveau chef d’état en Allemagne. Je n’ai pas voté pour lui mais pourquoi ne pas prendre de plaisir à voir sa joie et la joie de ses supporters ? Ces derniers semblent se réjouir pour leur leader et pour les idées qu’il porte. Moi je ne me suis réjoui que pour le leader car on pourrait dire, après tout ce qu’il a fait, il n’a pas volé cette course à L’Elysée mais, contrairement à ses partisans, je ne me réjouis pas d’une politique a priori. Notre pays produit toujours une trop grande quantité de fromages pour devenir gouvernable, (dixit De Gaulle). Tout beau, tout nouveau ! C’est au pied du mur que l’on voit le maçon. Le président n’est plus le candidat, il est transfiguré. C’est un candidat métamorphosé en Président de la République. L’homme en un premier temps crée la fonction et voilà que la fonction fait l’homme. La lettre de Guy Moquet lue par une jeune fille, il y avait de quoi écraser furtivement une larme ou faire semblant. Bref ! Nous sommes dans l’euphorie des commencements, nouvelle version d’une campagne électorale à épisodes. Les législatives ne sont pas loin et il se pourrait bien que l’effet dichotomique français mette un bémol à un pouvoir trop grand pour être compatible avec le principe démocratique. Il faut presser ceux qui sont lents et calmer ceux qui vont trop vite. Embaucher des gens de gauche dans le gouvernement, c’est de guerre très subtile. Si tu ne veux pas que ton concurrent te mette des bâtons dans les roues, tu t’en fais un ami ou au moins, tu fais un geste. Alors ? Rassemblement ou manœuvre ? Si nous n’étions pas si près des législatives, je me serais presque laissé séduire. C’est quand on a tout le pouvoir que tout est permis, pas avant. On parle beaucoup d’amour dans cette campagne ; après la publicité, c’est la politique qui s’empare de ce vocable. En publicité ou en politique, ce vocable a toujours été débranché. Méfiez-vous petits électeurs, le plus dur reste à faire, ne vous endormez pas. La démocratie, comme la liberté de la presse, ne s’use que quand on ne s’en sert pas. La presse est déjà passée d’un côté de la balance. Il y a des déséquilibres inquiétants. Quand la démocratie est un pouvoir unilatéral sans alternance, on lui donne le nom de dictature. On peut rêver un jour d’investiture mais reprenons nos esprits, tout est possible, à ce que j’ai entendu dire.


          • handriama 23 mai 2007 12:41

            Bonjour,

            Tout d’abord je suis extrêmement attristé par l’arrivée d’une personne que je respecte et que j’admire Bernard Koucher au sein de ce gouvernent que je combats de toutes mes forces.

            S’agissant de Besson, je m’en moque un peu, cependant il y a aussi matière à réfléchir.

            Hollande a annoncé que Kouchner ne fera plus parti du PS, j’en prends acte.

            Car comme le dit Hollande, il est de ce fait solidaire du gouvernement qu’il soutient, donc indirectement il fait parti de la majorité présidentielle, et combattra donc par défaut les députés du PS et de ses alliés.

            Vous aurez remarqué que Sarkozy a marqué un point fondamental en faisant ces nominations, avec en chapeau Hervé Morin, ancien proche de Bayrou (ses ex-bédouins)

            Maintenant je viens à votre ancien député Michel Charzat, qui voudrait également se présenter alors que le PS a investi une autre personne.

            Je pense que là il n’y a pas matière à tergiverser, Charzat se présente contre la candidature du PS, il doit être exclus d’office du PS comme Kouchner.

            Bref, je vous le dis d’emblée, on n’est pas sorti du pétrin, car en plus, le PS rentre dans une guerre des clans, des bastions, des écuries, des idées même (entre les sociaux libéraux façon DSK ou Royal ou Hollande et les socialistes pure sucre façon Fabius-Emmanueli, et bien sûr les « jeunes » comme Peillon, Harlem Desir, Montebourg, etc).

            Car au final, qui perd dans toute cette histoire ?

            Les 46% et des poussières sur le nom de Segolene Royal, des citoyens français qui n’ont pas voulu adhérer au projet de Sarkozy.

            Alors je vous en prie, cessons tout ça, car je commence à vraiment flipper, pas comme certain qui disent avec Sarkozy, on va rentrer dans une quasi dictature, qu’il verrouillerait tout.

            Au cas où vous l’aurez remarqué il est en train de nous démontrer le contraire. Bien sûr on peut penser que ce n’est qu’un leurre, et je suis le premier convaincu, puisque je combats de toutes mes forces cet homme.

            Sarkozy est une bête de politique et voilà pourquoi je flippe. Il a su rassembler son camp, il l’a même verrouillé, mais dites vous bien, personne n’était pas obligé de l’accepter, sauf sans doute pour que chacun d’entre eux puisse avoir quelque chose en retour. Ceci est un fonctionnement universel qui s’appliquerait de manière la plus systématique au sein du PS et de ses majorités passées.

            Alors trouvons le problème, qu’est ce qui cloche à gauche ? Pourquoi la gauche ne devient plus du tout crédible ?

            Pourquoi les personnes âgées, une grande partie des ouvriers, les professions libérales, les artisans, les agriculteurs se sont ils détourner de la gauche ?

            Réfléchissons d’abord à tout ça.

            Actuellement, le PS a comme socle d’idées son programme qu’il a conçu et fait voté au Mans en 2005, suivi du pacte présidentiel de notre ancienne candidate Royal.

            A partir de ces données, peut on dire que la gauche a été crédible ?

            Je pense qu’on doit absolument réfléchir à comment pourra t on sortir de notre « merde », excusez moi de ma vulgarité, mais l’heure est grave.

            Je suis flippé car dans l’état actuel des choses Sarkozy etant au pouvoir, va pouvoir faire ce qu’il a promis, et une majorité des français lui a donné sa confiance.

            Prenons l’état actuel de la France,

            On parle toujours de la majorité silence, je pense qu’elle existe vraiment, ce n’est pas un mythe.

            Et je crains que Sarkozy a réussi à toucher ses gens là, j’avoue que moi-même j’ai toujours encore du mal à le comprendre bien que j’ai pris conscience qu’il y a bien des raisons pour ça qu’on ne le veuille ou non.

            Je voudrais commencer à les citer ici tout en me gardant des prudences :

            - les fonctionnaires

            - les sans papiers

            - les cheminots (compris dans les fonctionnaires mais mis à part je m’expliquerais)

            - les chômeurs

            - les étrangers « pauvres »

            - l’héritage de mai 68

            Commençons par les fonctionnaires :

            Je crois qu’en France, les fonctionnaires sont assez mal considérés. Qu’on se le dise : oui la France a un système de service public qui a une notoriété internationale, elle est compétitive car elle a un bon service public, une qualité dans le transport public.

            J’en suis totalement conscient, mais là il s’agit de visions de l’étranger.

            Qu’en est il des français que nous sommes au quotidien ?

            Quand on fait la queue à non plus finir à la poste ? Tout en voyant tous ces guichets fermés, ou parce qu’il est midi et cinq minutes, le « fonctionnaire » ferme son guichet car il doit partir manger. Je vous le dis d’emblée, je ne dis pas que je n’ai jamais pensé à ce que je viens de dire, car je l’ai déjà pensé et je ne suis pas le seul.

            Les gens du privé surtout, pensent que les fonctionnaires ont déjà tant d’avantages et ils se sentent exclus de privilèges.

            Je vous rassure, je n’en crois pas un mot de tout ça, quand je vois les salaries du privé surtout dans les grandes entreprises comme BNP, ORANGE, où finalement ses salaries ont tellement d’avantages, on pourrait facilement les assimiler aux fonctionnaires.

            Et pour autant ça ne signifie pas que je rejette les fonctionnaires en les traitants de feignants. Mais je crains fort que beaucoup de gens le pensent et le pensent tellement fort qu’ils sont prêts après bien des hésitations qu’il faut faire quelque chose, que ça cesse. Là est malheureusement la première prime à Sarkozy.

            Je continue..

            Venons aux sans papiers :

            Quand on regarde l’Espagne, l’Italie qui a par millier généralisé la régularisation des sans papiers, ont peut dire que la France en régularisant cas par cas est loin d’être aussi solidaire qu’on ne veuille bien le dire.

            Pourtant beaucoup de Français malheureusement pensent qu’en France, on est trop généreux, qu’on accepte trop de gens. Ils estiment que ces « sans papiers » ne doivent pas occuper des logements vides de force, soutenus par ex par le DAL...

            On revient encore aux tripes de beaucoup de Français, une forme d’injustice

            Une bonne partie des Français moyen voire assez déclassé se sente trahis par la France, en privilégiant les sans papiers à ses concitoyens. Tout ceci m’attriste beaucoup mais je pense que c’est une réalité. Voilà la deuxième prime à Sarkozy.

            Venons aux cheminots :

            Segolene Royal avait totalement raison quand elle dit qu’il faut aussi revoir les régimes spéciaux des parlementaires. Mais voilà, les cheminots sont un symbole très fort pour les Français, surtout les plus touchés par les grèves de la SNCF. Car il s’agit bien de cela.

            Sarkozy en pointant sur le doigt qui fait mal mais qui fait une prime pour les millions de gens qui prennent le metro, le RER, le bus dans toute la France, Sarkozy a su mettre dans sa direction tous ces gens là.

            Je sais bien que les détracteurs disent que proposer une loi sur le service minimum serait contraire à la liberté de grève. Mais je crois que cet argument n’est plus suffisant. Encore une fois, on parle des tripes des citoyens.

            Venons aux chômeurs :

            Là il y a une double contradictions et injustices.

            Les étrangers et les français qui profitent du système français de l’allocation chômage, du RMI, des aides diverses.

            Car encore une fois, il s’agit de cela, Sarkozy une nouvelle fois tape là où ça fait mal, être ferme. Les Français font aussi l’amalgame entre l’étranger qui prendrait la place du français, et le français et/ou l’étranger qui profitent des aides diverses, pour s’en sortir, pendant que les autres français travaillent et estiment payer déjà assez d’impôts et venant compléter le budget des aides.

            Que faut il en penser de tout ça ? Et bien que finalement Sarkozy en étant ferme a voulu nous faire croire qu’avec lui y aurait plus de contrôles.

            Venons aux étrangers « pauvres » :

            J’aurais pu mettre cette catégorie soit dans les « sans papiers » soit dans les « chômeurs ».

            Il s’agit d’une frange des Français qui eux même sont pauvres, et qui estiment qu’on leur doit une priorité d’aide. Je pense qu’à force de vouloir aider tout le monde, on finit par se faire rejeter par les gens même à qui on veut les aider en premier. Il s’agit donc bien d’une délicatesse à bien maîtriser. Je crois qu’elle est là la première clé de la victoire de Sarkozy, mais même aussi de la droite en générale, une droite plus que jamais décomplexée.

            Les Français ont semble t il marre que les politiques ne soient pas assez fermes. On a souvent comparé la droite comme « facho » « dure » « injuste » « ordre » « racisme » « xénophobe » « intolérante » « bête » « ami des patrons » « licenciement » « grand capital » , et à contrario la gauche comme « juste » « progressiste » « socialiste » « paix » « tolérant » « intelligent » « éduqué » « nationalisation » « redistribution »

            Et je crains que les Français commencent de plus en plus à se détourner de ces principes dépassés. Je crois le clivage qui a disparu il est là.

            Venons à l’héritage de mai 68 :

            Sarkozy a jeté un pavé dans la mare en fustigeant cet héritage, et ça a dressé les cheveux de la tête de beaucoup de gens à gauche. Mais encore une fois, Sarkozy a mis le bouton là où ça fait mal. Segolene Royal a su donner une nouvelle vision de la gauche sur la valeur travail, sur la valeur de la nation, de la famille, des insécurités... Et comme vous l’aurez remarqué, j’ai fait exprès de ne pas dire : travail, famille, patrie. Pourtant il s’agit bien de ça.

            Voilà aussi une des clés du manque de crédibilité de la gauche, et aussi de la gauche qui à juste titre, et je suis le premier, à rejeter violemment le regime de Petain. J’entendais encore une militante soutenant DSK pendant la campagne de désignation du PS fustigeant Segolene Royal sur la valeur de la nation, et du socialisme. Cette militante parlait alors de réminiscence dangereuse.

            Voilà aussi une des clés de la perte de crédibilité de la gauche. Elle se ferme trop sur le passé.

            La gauche doit totalement rénover, elle doit s’assumer comme à gauche. En aucune manière, ça ne veut pas dire qu’il faut être à gauche dans un sens comme prônerait Fabius (quoique je ne sais plus trop bien ce qu’il veut), dans le sens où il faut aller à gauche de la gauche.

            Je pense que la gauche doit assumer être de gauche et aussi prôner la valeur du travail, de la famille, de la nation, etc. Et ne pas se laisser piéger par le passé douloureux.

            Car la majorité silencieuse elle est là, cette majorité qui se moque aujourd’hui de Petain et de sa devise. Cette majorité a besoin de nouveaux repères d’ordre, de justice. Segolene Royal a vu juste en prônant l’ordre juste.

            Mais voilà, là est aussi la clé de la défaite de la gauche. Royal a été comme une OVNI dans l’univers de la gauche, cette gauche qui s’offusque donc dès qu’on parle d’ordre... Bref j’en ai déjà parlé précédemment.

            Encore une fois, Sarkozy a malheureusement pointé là où finalement il pouvait être populaire, et voyant juste.

            Je voudrais conclure car ça commence à faire long.

            En tout état de cause, la gauche doit s’assumer comme être de gauche. Dans un premier temps, j’adhérais à la volonté de Royal de vouloir s’ouvrir au centre avant le second tour. Mais je crois que c’était trop tard. D’une certaine manière Rocard n’avait pas tord, mais même s’il estimait qu’il aurait fallu le faire au premier tour, c’était déjà trop tard aussi.

            Le travail du PS aurait du se faire pendant les 5 ans dans l’opposition entre 2002 et 2007.

            Ce qu’a fait Royal était extrêmement courageux, mais les français n’ont pas voulu la suivre car elle était trop seule, pas suivie, des défections, des contradictions de toute sorte.

            Car au final, c’est bien la gauche qui a précipité la chute de Segolène Royal (elle a eu aussi sa responsabilité sur ses « néo-raffarinades » qui n’ont pas joué en sa faveur même si ce ne fut que minime).

            Pourquoi Royal n’a jamais t elle été claire sur ses positions sur la fiscalité ?

            Sur la Turquie ?

            Sur les sans papiers ?

            Sur l’immigration en générale ?

            Sur les fonctionnaires ?

            Sur l’héritage de mai 68 ?

            En fait, elle l’a bien été, mais à sa manière, et peu de gens soit ne l’ont pas cru, soit se disent elle n’est pas sincère.

            Pourquoi ?

            Parce que la gauche est en contradiction avec les positions qu’elle a mené : la valeur travail,

            L’ordre juste, aider les gens les plus démunis, régulariser les sans papiers au cas par cas, attendre que la Turquie respecte les critères d’adhésion, revoir les tranches des impôts en taxant plus le capital que le travail...

            Je n’ai pas beaucoup parlé de l’aspect économique dans l’idéologie de la gauche, et observer la majorité des français dans la profession libérale, les artisans qui ont votés pour la droite.

            Royal n’a pas non plus été suivi car elle était trop seule.

            La vraie question est donc maintenant de revoir totalement le logiciel programmatique de la gauche.

            Il ne s’agit pas de designer tout de suite le futur leader de la gauche, mais d’abord de se positionner sur des choix clairs, de se retirer des idéologies, des méthodes qui ont fait leur preuve. Il ne s’agit pas non plus de refaire un programme et ensuite désigner le candidat ou la candidate à la présidentielle de 2012, et ou la le futur(e) chef du PS.

            Il faudra discuter avec les verts, les communistes, les centristes, les radicaux, voire au-delà, comme le fait bien Sarkozy.

            Trouver des convergences et des positions claires sur un certain nombre de sujet et par-dessus tout de l’assumer de manière collective au sein du même parti.

            Je ne pense pas qu’il faille à tout prix rassembler tout ce beau monde dans un même parti, mais de discuter et de voir les convergences comme je l’ai dit.

            Si par malheur la gauche continue de vouloir chacune dans ses composantes défendre coûte que coûte ses boutiques (verts, le nucléaire ou le sans voiture) (communistes, augmenter les impôts à tout prix, régulariser tous les sans papiers) (chevenementistes, nation nation nation et peu d’Europe), je vous le dis, la gauche est morte pour longtemps. De même, comme je l’ai précédemment dit, au sein même de la gauche, les combats de cours entre les personnalités ne feront que discréditer le PS.

            Car que fait pendant ce temps là la droite ? dans l’UMP il y a des liberaux, des souverainistes, des gens qui ont prônés des positions sociétales assez délicate (sur l’homosexualité, sur la xénophobie, ...), des gaullistes, bref tout un tas de monde qui sont unis même dans la diversité.

            Que disait Saint Exupéry ? « Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis »

            Alors je vous en prie, rassemblons nous, replions notre amour propre, et trouvons des vrais compromis pour trouver plusieurs idées fortes qui nous unies, un projet crédible pour les Français.

            Et j’en suis sur on gagnera en 2012, voire même avant.

            Faisons vite !!!!

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