PS/UMP ? Gauche/droite, encore un sens ?
Le slogan du Front National et du Front de gauche (on devrait toujours se méfier des partis dont le nom commence par Front) UMPS est un leurre qui profite sur la misère d’une partie de la population. Enfin, cette manière de faire de l’antiparlementarisme a, dans l’histoire, toujours conduit à la dictature et au fascisme. Rappelons encore une fois ici que la démocratie est à ce jour le moins mauvais des systèmes.
L’UMP tient ce week-end son conseil national à Paris et son Président, contesté Jean-François Copé, entend bien rassembler et faire porter haut le programme politique qu’il a concocté. On verra donc bien si Hollande et Sarkozy sont interchangeables. Je ne citerai ici que les mesures emblématiques (aux seuls yeux de Copé) qui seront approuvées : la retraite à 65 ans, une réduction drastique des allocations chômages et la fin des 35 heures sans compensation. Et encore d’après Alain Juppé, on a échappé à la suppression du SMIC. Beau programme, et encore une fois pourquoi pas, mais est-il encore raisonnable, comme le proclame haut et fort Mélenchon, de dire que le PS et l’UMP c’est la même chose ?
Enfin, histoire de tenter de marquer la différence sur le programme économique, où François Hollande a ouvert une brèche au centre et à droite, Copé prétend un programme d’économie de 130 milliards d’euros, là où le gouvernement annonce 50 milliards en trois ans. Voilà donc un marqueur droite/gauche fort sur la manière de régler le problème du déficit et de la dette.
Ce week-end aura donc le mérite de remettre un peu les pendules à l’heure après un an et demi de gouvernance de la gauche. Enfin, les déclarations de Bernadette Chirac annonçant le retour de Sarkozy à la politique finira peut-être à faire comprendre à une partie de la gauche, que si le gouvernement Ayrault ne mène pas la politique de leur rêve, pour autant cette politique-là se démarque clairement de celle de l’UMP. Que les salariés y prennent garde, les retraités et même les classes moyennes, le retour de l’UMP serait sévère pour eux tous, pas pour Liliane Bettencourt , n'oubliez pas le bouclier fiscal !
Enfin, cette surenchère libérale n’est pas du goût de tous, en particulier le bon élève de la droite qu’est Alain Juppé ne se reconnaît pas dans ce programme qu’il juge ouvertement trop à droite, suivi en ce sens par François Baroin, Bruno Le Maire et Jean-François Raffarin. Bref les fidèles de Jacques Chirac ne sont pas prêts à se faire Harakiri. Ils n’ont pas oublié les affres par lesquels Nicolas Sarkozy les à fait passer pendant toute la campagne présidentielle. Ils se sont bien juré de ne plus jamais revivre cela.
La déclaration d’Alain Juppé qui sera absent à ce conseil est claire : « Le séminaire m’a laissé songeur. Le texte qui en a découlé me semble un peu trop libéral. Certains voulaient même supprimer le SMIC ! Heureusement que l’on a été plusieurs à s’y opposer ».
Est-ce que l’UMP va survivre à ce clivage avec en arrière coulisse les bruits de botes de Nicolas Sarkozy qui compte bien revenir et se refuse à toute primaire.
Il semble bien que Hollande soit définitivement « l’eau qui dort » et qu’il faut s’en méfier, car il sera sans doute celui qui aura cassé en deux le parti de droite et centre droit que Jacques Chirac avait en tant de mal à créer.
Sont-ce les prémisses d’une recomposition de la vie politique, que François Hollande a amorcée en proclamant haut et fort qu’il est social-démocrate et en annonçant son pacte ?
Enfin, la manière dont l’UMP vient d’annoncer la composition de ses listes aux Européennes déclenche dans ses propres rangs des commentaires amers, il est vrai que le sort fait à Lamassoure et le retour de Nadine Morano tête de liste UMP dans le Grand Est sont des signes décourageants pour ceux qui à droite croient encore à la politique.
Bref, le dernier sondage pour l’UMP n’est pas rassurant, selon le Cevipof 21 % des Français disent avoir confiance en l’UMP pour gouverner contre 24 % fin 2012.
Il ne reste plus à François Hollande qu’à réussir se reconversion économique et surtout à réduire fortement le chômage et relancer la croissance. Rien n’est encore fait.
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