Qu’est ce que le Sarkozysme ?
Il est des notions, des mots, des barbarismes à prétentions néologiques, qui apparaissent à grand coup de renforts médiatiques et qui, comme ça, à froid, font presque sens. Sans trop savoir qu’est ce qu’un mot défini explicitement, il est souvent suffisamment parlant pour permettre de donner a voir ce que l’on veut dire, ou à quoi ou qui on fait allusion sans se référer a un dictionnaire. Mais finalement, on s’aperçoit que le mot sans définition précise devient vite fourre tout, concept abstrait, et entache d’ « à peu prismes » malhabiles qui l’utilise pour fournir un raisonnement « sérieux ».

La première définition, la plus souvent proposée est que le sarkozysme, c’est le nom du groupe de ceux qui sont pour Sarkozy, les sarkozystes...
Dans cette définition on s’aperçoit que le sarkozysme ne désigne pas, malgré son « isme » une idéologie, mais fait office de nom pour une sorte de fan club. Mais en creusant on s’aperçoit que la condition d’entrée dans ce fan club n’est pas définie. Il ne suffit pas d’avoir voté pour lui pour en faire parti, ni d’être à l’UMP. Ni même d’être devenu son ami sur Facebook, pour être un sarkozyste.
Aussi, en suivant cette définition, comment distinguer un véritable adhérent au sarkozysme d’un faux ? La question n’est pas tranchée. Alors il apparaît que le critère pour être un véritable adhérent au sarkozysme est une question de confiance en son leadership et d’engagements dans une activiste obéissance orientable à sa convenance. On s’aperçoit bien vite que cela ressemble à la définition d’un mouvement sectaire qui a foi dans la parole d’un gourou et le suit aveuglément. Cela ne peut évidemment convenir à des citoyens libres...
La deuxième définition, c’est que le sarkozysme est une forme de pragmatisme actif.
La France va mal, il faut arrêter de palabrer et agir, changer, bouger, interpeller, tout en cassant/ modifiant selon les critères du pragmatisme ce qui empêche les français de travailler, de vivre en sécurité, de punir plus sévèrement les criminels et de s’investir ou d’investir. L’inconvénient qui apparaît rapidement dans cette définition, c’est qu’est-ce que le pragmatisme ?
Est ce que c’est une théorie politique, une vision, un projet collectif pensé, écrit, avéré ? Et le pragmatisme qui arrange mon voisin est-il le même que le mien ? Et celui de mon patron le même que celui de ses actionnaires ? Est-ce que le pragmatisme est démocratique ou justement un argument pour ne pas avoir à confronter les opinions avant décisions mais se résoudre à n’en suivre qu’une seule ? Et surtout en période de conflit, le « pragmatisme qui décide », il le fait à partir de quoi ?
Est-ce une idéologie du simple « bon sens » qui finalement permet à ceux qui font la définition du « bon sens » de faire ce qu’il leur plaît et privilégier leur pragmatique intérêt à l’éventuel détriment des pas assez sarkozystes, heu pardon des pas assez pragmatiques ?
Le sarkozysme, ce pragmatisme actif « idéologique », se mesure à l’aune des résultats, c’est pour cela que c’est pragmatique. Et encore une fois, comment distingue t on une idée, un acte, une opinion issue d’un bon sarkozysme d’un mauvais ? Avec quoi on le mesure ? A l’aune des résultats. Point.
Donc, si le sarkozysme était une sorte de médecine pour soigner les maux de la France, on commencerai par faire des annonces médiatique de diagnostique, puis d’opérer la malade, comme ça, au jugé. Et surtout partout en même temps, pour éviter qu’elle est le temps de constater et mesurer là où on lui fait mal maintenant de là où elle aura mal plus tard.
Et puis si elle crie, geint, bouge un corps social, ou pas, on lui casse un doigt mécontent, un par un et sans effort, cela fait longtemps que la France, dans son état, n’a plus la force des poings levés...
Au pire, on clips une veine de droit constitutionnel un peu trop rétroactive, on fait des moulinets médiatiques devant le lit de la patiente qui décidément ne veux pas avaler toutes ces pilules, et l’on profite de son état de choc ou de son sommeil pour réformer le contenu des perfusions à son insu.
Ainsi au fur et à mesure de l’état de santé de la malade, on juge les résultats de façon fiable, par exemple on mesure par des questionnaires sur les lits des malades la cote de confiance subjective envers le médecin chef pour estimer les résultats concrets de la médecine effectuée par tous les médecins de l’hôpital, ça c’est du pragmatisme...
Et puis si un résultat engendre au corps de la France une boursoufflure trop voyante, de celle que l’on ne peut que mal masquer sous le maquillage avant de passé devant des caméras, ou si la gangrène oblige, et ce malgré l’adjonction permanente d’un cocktail de tranquillisants, cette adjonction combinée de comptines médiatiques, de drogues douces et de coups de matraques, mesuré et doser selon l’intensité de la douleur, alors ce n’est pas le pragmatisme qui est responsable, puisqu’il fait forcément ce qu’il faut et que c’est fiable puisque cela se mesure. Et si on ne le mesure pas aujourd’hui, on ne « peut pas », point de bilan à faire, cela se mesurera plus tard, il faut laisser le temps au traitement...
Et parallèlement aussi le temps au médecin de préparer son discours de campagne pour expliquer à la patiente pourquoi elle doit, avec son libre arbitre, (ou ce qui lui en reste après pareil traitement), s’engager activement dans son traitement, ( mais sous peine de risquer de plus grandes douleurs encore si elle n’obéit pas), et continuer à lui faire confiance pour la soigner...
Évidemment, entre temps, si quelques désagréments sont vécues, c’est le corps de la malade qui est responsable de décidément mal réagir au traitement, si ce n’est son bon cœur c’est son sein, si ce n’est son foi c’est son manque d’estomac,etc...
Mais le traitement, lui, puisqu’il est établie a partir d’un diagnostique issue lui même d’une idéologie fiable et explicitement cohérente, le sarkozysme, heu pardon le pragmatisme actif guidé par le simple bon sens... Le traitement, donc, est et reste sans critiques admissibles quand elles sont déjà bien en peine, issue d’un corps de la France aussi mal en point dans sa démocratie, d’être audibles.
La troisième définition, c’est que le Sarkozysme, c’est un courant de pensée qui guide vers une vision d’avenir.
C’est un projet de société, un espoir, vers un France plus libre, plus riche, plus ouverte à la réussite par le travail, amenant vers un société où tout est possible pour tous, le talent, la gloire, la réussite, etc... Le tout restant évidemment à définir comme étant le plus éloigner du rien, ou son semblable selon son opinion...
Bref, le Sarkozysme n’est donc pas dans cette définition un fan club, pas plus qu’un pragmatisme actif en quête de résultats, mais une vision d’avenir meilleur indéfinie. Et si cette vision est indéfinie, ce n’est pas qu’elle n’existe pas, bien sur, c’est que les Français ne peuvent pas, harassés de malheurs, entendre, comprendre et adhérer à cette vision en y prêtant confiance, engagement et surtout espoir. Il faut préparer les esprits et les émissions, reportages, films, peoples, etc... avant.
Ce n’est pas non plus parce que les Français sont un peuple politique et qu’il leur faut un peu plus qu’une vision indéfinie, même issue d’un pragmatisme actif, pour assujettir leurs destinées autant individuelles que collective à ce Sarkozysme, ou courant de pensée servant à moderniser la France.
Encore une fois, on tombe sur le problème de la définition du moderne. Le moderne d’hier étant souvent le péniblement banal d’aujourd’hui, il fait au quotidien ces preuves d’effets secondaires nocifs, alors le moderne indéfinie de demain ?
Et est ce que le moderne est une idéologie collective explicite, cohérente, pensée, écrite, issue des français avant d’être proposée à leurs suffrages ou bien est ce un copier coller francisé de la définition du moderne pensé ailleurs ?
Si c’est un moderne pensée et défini ailleurs, alors il n’y a pas d’autodétermination de la France vis à vis de son avenir par et pour elle même, l’usage cohérent d’un esprit adulte qui se veut libre de décider sans influence et se construire un demain dans l’indépendance assumée.
Elle ne fait plus que suivre ou pas l’avenir proposé avec la fermeté et l’insistance des rapports de force mondiaux, par des autres qu’elle assimile plus ou moins bien et décidément jamais assez vite pour « les modernistes », quitte à s’oublier ou se renier elle même comme le font les adolescentes influençables avec souvent des conséquences qu’elles déplorent par la suite ...
Et si le sarkozysme c’est avoir le regard tourné vers un avenir qui se résume à un mieux et des possibles ou une saucisse et des fayots... L’expérience profonde et déjà établie à son usage vue de cette idéologie du « sarkozysme » vue « d’en bas », est que ce mieux sera plus certain pour certains que pour d’autres...
En ne profitant pas forcément à la citoyenneté dans son ensemble mais plus surement contribueras à l’instauration de plus de barreaux. Que ces derniers soient inclus dans une nouvelle échelle de hiérarchie sociale ou sur les fenêtres des nouvelles prisons restant a l’appréciation subjective dans laquelle cette vision indéfinie d’un avenir meilleur nous laisse...
La quatrième définition du sarkozysme, c’est que c’est la valeur travail au pouvoir.
Encore une fois, on ne sait si c’est le travail des ouvriers ou celui des actionnaires, celui du professeur ou celui du policier, ou encore celui de l’obligé de céder a des abus de situations de faiblesses et se rendre corvéable à merci, la peur au ventre de devenir chômeur, tout en répétant pieusement les arguments de son employeur qui lui explique qu’il n’est pas responsable des abus qu’il perpétue, c’est de la faute des charges... Alors il faut voter contre les charges, et pour la valeur travail au pouvoir...
Qu’est ce qui distingue un bon d’un mauvais travail sous le règne de la valeur travail au pouvoir ? Ce n’est que des détails, en faite, c’est le travail dans sa valeur absolue qui est au pouvoir, C’est son bien qui compte au dessus du bien des citoyens, ce bien souverain qui motive et légitime la lutte contre la fainéantise, c’est ça le sarkozysme au dessus des clivages...
Mais si le travail porte des fruits, crée des richesses, ou régule les infractions, il brille aussi par sa trop grande absence concrète dans la société, et paradoxalement par sa présence en parole pour ne rien dire dans les conversations de salon des politiques...
Il est en éventuellement polluant, sur consommant des matières ou mettant en danger la vie, la santé, l’avenir autant des citoyens que de leurs environnement, ou encore génère aussi en guise de prime au courage et d’audace des petits entrepreneurs et des créatifs, leurs ruines... Est ce que la valeur travail au pouvoir, dans sa définition absolue, et au pouvoir tendance absolue, est une idéologie fiable ? Il se mesure dans sa lutte contre l’oisiveté, la fainéantise et le profiteurs, le travail crée le travail.
Le Sarkozysme deviens dans cette définition la légitimation morale de la haine du fainéant. Vous savez celui que l’on envie le matin en ce levant encore fatigué et que l’on déteste le soir en rentrant crevé. Ce sont eux les responsable de l’argent que l’on ne gagne pas assez chaque mois, parce que si la France était plus riche et moins généreuse, plus de coup de pied aux culs et moins indulgentes, etc...
Mais est ce qu’un travailleur pauvre, un auto entrepreneur mal inspiré où quelqu’un qui ne dépasse pas le seuil des milles euros du RSA de peur d’y perdre vue le peu qu’il a déjà, n’est pas, même si on valorise au travers de l’idéologie de la valeur travail au pouvoir, en plein supplice de Sisyphe. Mais pas n’importe lequel, un supplice avalisé par les lois issues du sarkozysme définie comme la valeur travail au pouvoir...
A chaque début de mois on peine à monter son fardeau sur la pente, pour craquer après le 15 et les prélèvements automatiques et le finir à bout de force, dans la même galère et même un peu plus dans le rouge à la banque au moindre pépin, en devant tout recommencé au début du mois suivant, du mois suivant, du mois suivant, etc...
La valeur travail au pouvoir absolue moderne, ce n’est plus marche ou crève sous le fouet d’antan, c’est marche pour que le temps de ta vie ne soit pas une trajectoire ascendante vers un avenir meilleur "indéfinie", mais prenne la forme d’une roue dans laquelle tu cours tel un hamster, et pour que l’énergie issue du mouvement ainsi rendu statique serve le bien fondamental qu’est la valeur travail.
Pour le bien fondamental de la répartition des récoltes du fruit du travail, là, c’est la valeur absolue de l’économie au dessus du bien du citoyen qui compte, et c’est toujours les banquiers qui gèrent. Aussi, la différence entre l’avant et l’après 2007, c’est que dans le tout des possibles, il y a la nouveauté offerte aux citoyen de vouloir et de pouvoir devenir des hamsters suppliciés pour le bien de la cause. Vous savez, ces hamsters si exténués et obnubilés par les efforts qu’ils ont fait pour obtenir le petit bout de carotte qu’ils ne sont plus capable de ronger les barreaux de la cage.
Il y a bien sur d’autres définitions du sarkozysme, moins à même de me donner matière a en faire un article pour agoravox, du genre nouveau bonapartisme là où Napoléon était du genre a vouloir conquérir l’Europe non a lui soumettre l’autorité de la France. Le sarkozysme est une stratégie habile, moderne, utilisant parfaitement les médias, pour la conquête d’une nouvelle grandeur de la France, etc, etc.. sans compter bien sur les votre, chers lecteurs et penseurs de l’agora dont je ne doute pas que vous allez nous faire part.
Aidez moi, aidons nous à trouver une définition du mot sarkozysme, parce que malgré tous mes efforts, et j’ai bien peur que si je persiste je vais faire un malaise vagal, je n’en trouve pas une qui soit explicitement fiable.
Amicalement, barbouse.
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