Quand nos dirigeants accentuent les méfaits de l’UE
21% de baisse du revenu médian réel en France ! Les statistiques officielles camouflent l’appauvrissement et la précarisation des Français, avec ces moyennes déformées par l’explosion des inégalités et ce chômage de masse invisibilisation par un sondage complaisant. Mais ce qui frappe dans l’UE, c’est que notre pays est peut-être celui qui s’en sort le moins bien, du fait des choix de nos dirigeants.
Le sacrifice de la France à un rêve européen
Comme je l’ai pointé il y a quelques jours, l’UE porte une lourde part de responsabilité dans la précarisation et la paupérisation des pays d’Europe occidentaux, spectaculaire pour la France, mais aussi l’Italie (où le revenu médian réel a reculé de 17% de 2000 à 2024), et l’Allemagne (-12%). Pour que même le pays montré en modèle souffre depuis un quart de siècle, c’est bien que le modèle économique proposé ne marche pas. En s’ouvrant plus à l’extérieur que l’extérieur s’ouvre à nous, ce sont des pans entiers de nos économies qui ont disparu, et des montants de richesse colossaux qui ne sont plus là pour assurer un niveau d’emploi et de salaires suffisant, tout comme un financement adéquat des services publics. Qui plus est, l’UE est un paradis pour les parasites fiscaux, qui détournent des dizaines de milliards de recettes qui devraient elles aussi permettre de financer ces services publics que le monde nous enviait.
Et la France d’il y a 20 ans était un modèle que le monde regardait : Paul Krugman en faisait une inspiration pour le système de santé des USA. Notre système éducatif était également respecté. Notre électricité était abondante et bon marché. Notre commerce était équilibré. Nous produisions plus de 3 millions de voitures sur notre sol. Nos grandes entreprises avaient souvent conquis le monde. Bien sûr, bien des choses n’allaient pas, comme la persistance d’un chômage de masse, mais comment ne pas être pris de vertige devant le déclassement colossal de notre pays depuis ? Nos services publics se sont beaucoup dégradés, nous avons sacrifié notre service public de l’électricité à un pseudo-marché destiné à assurer une parité de prix avec l’Allemagne, et qui a gonflé les marges des opérateurs. De manière parallèle, notre industrie a été largement rachetée et dépecée, et notre déficit commercial a gonflé.
Le problème, c’est qu’au sacrifice des intérêts européens par l’UE au nom de libertés de mouvements des biens, des capitaux et des hommes asymétriques avec les autres pays, nos dirigeants ajoutent un sacrifice des intérêts français dans l’UE. Nos dirigeants, PS, UMP-LR et macronistes ont développé une capacité assez stupéfiante à faire passer les intérêts des autres pays européens avant les nôtres. C’est ainsi que nous restons dans un marché européen de l’électricité qui n’a aucun intrérêt pour nous, pèse sur le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité des entreprises, pour ne pas faire concurrence à l’Allemagne. Ils poussent un plan de relance européen qui va nous coûter deux fois plus qu’il nous rapporte, tout en mettant des conditions aux subsides qui nous sont rétro-cédées. Nous acceptons de céder 30% du frêt ferroviaire de la SNCF à des opérateurs privés étrangers, comme pour EDF…
Et bien évidemment, nous sommes plus royalistes que le roi en matière d’ouverture des marchés publics. Nos dirigeants ne voyaient pas de problème à ce que nos administrations achètent des Ford et des Volkswagen quand PSA était en difficulté il y a 12 ans. Au global, à peine 20% de la commande publique est fléchée vers des entreprises françaises, contre 60% en Italie ou en Allemagne. Nos élites ont une capacité à oublier totalement leur propre nation et ses intérêts, bien plus que les élites de nos partenaires européens. Déjà que l’UE ne se défend pas (la Chine s’est construit un monde digital national), la France se défend moins que tous les autres dans l’UE, comme l’a montré la crise énergétique, où les Espagnols ont su quitter le mode de fixation des prix fixé par l’UE, soulageant ménages et entreprises, quand nos dirigeants mentaient pour défendre un maintien du mécanisme extrêmement néfaste à nos intérêts.
Voilà pourquoi notre pays s’en tire particulièrement mal dans l’UE. Nous sommes probablement le plus offert dans un espace déjà offert aux mauvais vents de la globalisation. Non seulement les partis du bloc central (du PS à LR), sont totalement incapables de remettre en question les fondements néfastes de l’UE, mais ils y ajoutent leurs poisons. C’est tout autant eux que l’UE dont il faut se débarrasser.
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