Ségolène Royal persiste et signe
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Ségolène Royal a de la suite dans les idées. En affirmant que la sécurité n’est pas "à droite", elle reprend un discours de fermeté et de rigueur qui avait fait le fond, pour certains surprenant, de sa campagne présidentielle (Le Parisien, nouvelobs.com, JDD, Marianne 2). A l’époque j’avais été frappé par sa volonté non seulement de ne rien céder sur ce plan à Nicolas Sarkozy mais d’entraîner la gauche vers des horizons répressifs totalement inconnus pour elle. Clairement elle avait mis au rancart l’angélisme.
Aujourd’hui, la socialiste qu’elle est ne se contente pas, comme la plupart de ses amis du parti, de dénoncer par exemple "la politique gesticulatoire" de Nicolas Sarkozy s’il faut en croire Laurent Fabius (Le Monde).
Quand elle affirme que la sécurité n’est pas "à droite", paradoxalement elle manifeste à quel point la gauche a été obligée depuis 2007 de venir sur le terrain de l’adversaire. Elle confirme une priorité que la réalité n’a cessé d’imposer et qui se trouve au coeur, depuis toujours, des pratiques gouvernementales de droite.
Mais elle fait plus en tentant idéologiquement de récupérer un bien, une exigence dont elle soutient qu’ils relèvent plus du socialisme que du camp opposé.
A ce titre elle montre comme les débats d’antan sont vraiment devenus obsolètes. Je me souviens d’une époque où c’était la droite qui protestait contre, selon elle, l’appropriation abusive par la gauche d’un capital universel et indivis comme notamment la générosité sociale,voire la culture. Giscard d’Estaing, dans une apostrophe célèbre, avait déclaré que la gauche n’avait pas "le monopole du coeur".
Le combat a changé d’âme et la crise est passée par là. On ne songe plus, dans ces domaines, à s’empoigner théoriquement mais à répondre, pour le Pouvoir, aux défis lourds du présent et, pour ses opposants, à démontrer leur crédibilité pour demain.
L’insécurité d’autant plus vivement ressentie qu’elle est une fille naturelle de la crise occupe tout l’espace et à l’évidence cette prédominance sociale demeurera. En 2012 on parlera beaucoup d’elle.
Ségolène Royal, en persistant et signant, anticipe.
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