Yes we did. Obama président : his-to-ri-que !
Tout a commencé aux Etats-Unis à 5 heures du matin dans deux petits hameaux, Dixville Notch et Hart’s Location dans le New Hampshire. Dans ces zones rurales, le jeune sénateur de l’Illinois, Barack Obama, remporte haut la main, les suffrages. Dans la première ville, il explose McCain avec 15 voix contre 6, et dans la seconde, avec 17 voix contre 10. C’était de bon augure, l’annonce du raz de marée.
Il est 1 h 30 du matin. L’anxiété gagne les supporters de Barack Obama, dont votre humble serviteur. Les premiers dépouillements commencent. McCain mène au score. 13 contre 3. Etrangement, ça dure. Personne ne sait ce qui se passe. Pourquoi n’avons-nous pas d’autres résultats ? Or, il y a juste trois Etats qui sont déjà passés au crible. Il est 2 heures du matin.
Quelques instants après, de nombreux Etats tombent dans l’escarcelle de Barack Obama : Vermont, Pennsylvanie, Illinois, New Jersey, Massachusetts, Maryland, Connecticut, New Hampshire, Maine, Delaware, DC. J’ai l’impression, à ce moment-là, que quelque chose est en train de se passer. Tout bascule. L’Amérique change. On apprend par les télévisions que dans le quartier général du candidat républicain, John McCain, à Phoenix, les sous-fifres du vieux sénateur, se livrent honteusement à un jeu morbide en truquant les tableaux des résultats, fermant les postes de télévision, pour faire espérer les partisans…
Puis, à 3 heures du matin, tout semble être in the pocket (dans le sac), vraiment. Pas comme ce match de la France contre la Bulgarie en 1996, pour la qualification de la Coupe du monde américaine de football et l’utilisation de ce terme anglais par Thierry Laurent. Quelle nuit, quelle matinée ! On comprend tout de suite que les choses se précisent. Du côté de amis de McCain, selon des journalistes, les républicains connaissent à mi-voix leur défaite. Je parcours CNN, I-TELE, BFM.TV, MSNBC, CBS. En revanche, ce constat est accompagné de périphrases, de circonvolutions, desdits communicants.
Il est 4 h 59 du matin. Le compteur des grands électeurs de Barack Obama reste à 207. Tous les bureaux doivent fermer à 5 heures. C’est plié, disent les commentateurs. Mais, finalement, en comptabilisant l’ensemble des votes, le sénateur passe la barre de 350 grands électeurs. Le président Obama, qui prendra ses fonctions le 20 janvier 2009 a finalement réussi son pari.
A Chicago, dans l’immense Grant Park, Barack Obama fait mieux que le pape, qui n’avait réussi qu’à réunir… 200 000 personnes. Il y a probablement 2 000 000 de personnes : des Noirs, des Blancs, des Rouges, des Verts. C’est l’Amérique d’Obama le rassembleur.
Les Etats-Unis donnent un nouveau visage au monde. La réconciliation se précise. Les questions raciales ne se poseront plus de la même façon. La doxa occidentale est cassée, brisée, laminée, par un homme charismatique, fort, doué. Zen, il a supporté les attaques de caniveau de la campagne républicaine. En revanche, John McCain fait son meilleur discours en reconnaissant sa défaite.
Et que dire du discours de Barack Obama. Historique. Il a dit : "Oui nous pouvons". Mais, aujourd’hui, il a pu. Yes we did. Il a réaffirmé que la force des Etats-Unis, c’était la démocratie et l’ingéniosité, et non la politique de va-t-en-guerre. Le 44e président des Etats-Unis, Barack Hussein Obama, a simplement brisé, enfin, les chaînes morales que tous les Noirs ont toujours.
>>> Allain Jules
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