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A Jérusalem, il y a presque 2000 ans, une guerre sur fond de religion

En l’an 70, éclatait l’effroyable guerre de Jérusalem ; une guerre déclenchée par les fractions les plus dures du judaïsme. Rome écrasa la révolte. Un nombre incroyable de Juifs fut crucifié. La ville fut brûlée et le somptueux temple d’Hérode disparut dans les flammes. Bien sûr, cela s’est passé il y a presque 2 000 ans ; personne, aujourd’hui, ne peut imaginer qu’un évènement de ce genre puisse se reproduire ; mais les hommes ont-ils changé ?

Les Juifs s’étaient rendus en foule à Jérusalem pour la fête des Azymes, autrement dit la pâques. Sur le toit des portiques du temple, une cohorte de légionnaires montait la garde pour prévenir tout mouvement séditieux.

 Y eut-il provocation de la part d’un Juif, un geste, une parole déplacée, nul ne le saura jamais, mais ce que l’on connait, grâce à l’historien Flavius Josèphe, c’est la réaction d’un légionnaire qui retroussa son vêtement. Se baissant avec une indécence toute soldatesque du haut d’un portique, il montra son derrière à la pieuse assemblée ; et il lui envoya à la face… un bruit incongru.

 Indignée par cette offense gravissime, la foule des fidèles hurla, réclamant la tête du profanateur, et des jeunes gens lancèrent des pierres contre les Romains. Comme des légionnaires arrivaient en renfort, les Juifs, saisis d’une panique soudaine, se précipitèrent vers les portes. Ce jour-là, 30 000 hommes (?) moururent piétinés et écrasés dans la foule.
 
  Au cours d’une opération de ratissage, un soldat découvrit dans un village le texte de la Loi. Il se saisit du Livre, le déchira et le jeta au feu. La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre. Le pays se souleva comme si tous les villages de la région avaient été incendiés. On réclama là aussi au tribun la tête du soldat ; et celui-ci le livra à la mort pour calmer la foule.

 Un Galiléen avait été assassiné dans un village de Samarie. Aussitôt, la foule rassemblée à Jérusalem pour la fête des Azymes quitta la ville, semant la panique sur le territoire de Samarie. Les prêtres couraient après les exaltés pour essayer de les retenir, se répandant sur la tête la cendre du désespoir. L’empereur Claude condamna les Samaritains.

 Néron vint. Et le pays se couvrit de croix, car les brigands étaient devenus innombrables. Ils tuaient la nuit comme en plein jour, à la campagne comme à la ville. Des hommes étaient poignardés sans raison les jours de fête et les assassins s’éclipsaient dans la foule.

 Des charlatans, qui se disaient inspirés par Dieu, prêchaient dans le désert et des foules les suivaient. Un faux prophète égyptien avait amené 30 000 naïfs sur le Mont des Oliviers ; il s’apprêtait à forcer les portes de Jérusalem.

 Bref, partout, des brigands, des charlatans agitaient les populations dans le plus grand désordre. La Judée était remplie de leur folie. Les maisons brûlaient. On enlevait aux riches leurs biens et on les mettait à mort. Le pillage était de règle.
 
 Six mille personnes périrent dans le temple pendant les combats, par la faute d’un faux prophète qui les avait amenés de la ville jusque-là en les assurant qu’ils y recevraient ce jour-là les effets du secours de Dieu.

 Et toujours dans son ouvrage sur la guerre des Juifs, Flavius Josèphe poursuit :
 
Cet exemple prouve qu’il ne faut pas s’étonner de la crédulité des hommes du peuple que le malheur poussait à suivre n’importe quel imposteur qui abusait du nom de Dieu pour les tromper.
 On fermait les yeux et on se bouchait les oreilles pour ne pas voir ni entendre les signes certains et les avertissements véritables par lesquels Dieu avait prédit la ruine de la ville.

 Voici quelques-uns de ces signes véritables... d’après l’historien juif :

 -Une comète qui avait la figure d’une épée était apparue au-dessus de Jérusalem une année entière.
 -Lors de la fête de Pâques précédant le début de la guerre, on vit à la neuvième heure de la nuit, durant une demi-heure, autour de l’autel et du temple, une si grande lumière qu’on se serait cru en plein jour.
 -Une vache que l’on menait au sacrifice fit un agneau au milieu du temple (sic).
 -A la sixième heure de la nuit, la porte du temple qui se trouvait à l’orient et qui était d’airain et si pesante que vingt hommes pouvaient à peine la pousser, s’ouvrit d’elle-même (resic).

 -Le vingt-septième jour du mois de mai, avant le lever du soleil, on aperçut dans les airs, traversant les nuées, des chariots pleins de gens en armes qui se dirigeaient vers les villes comme pour les assiéger.
 -Le jour de la fête de la Pentecôte, les sacrificateurs qui célébraient le divin sacrifice entendirent au milieu de la nuit du bruit et aussitôt après une voix qui répéta plusieurs fois ces mots : « Sortons d’ici ».

 -Quatre ans avant le commencement de la guerre, alors que Jérusalem était encore dans une profonde paix et dans l’abondance, Jésus fils d’Ananus, qui n’était qu’un simple paysan, était monté à la fête des Tabernacles. Et il se mit à crier : « Voix du côté de l’Orient ! Voix du côté de l’Occident ! Voix du côté des quatre vents ! Voix contre Jérusalem et contre le Temple ! » Et comme il ne cessait point de courir par toute la ville en répétant la même chose, on se saisit de lui et on le fit fouetter.
 Mais lui ne se plaignait aucunement et se contentait de répéter toujours la même chose. Les magistrats, voyant en cela quelque chose de divin, le firent mener au gouverneur de Judée qui, pour le mettre à l’épreuve, le fit fouetter jusqu’au sang. Mais lui répétait d’une voix plaintive et lamentable : « Malheur, malheur sur Jérusalem ! » A aucun moment, il ne pensa injurier ceux qui le battaient.
 Quand Jérusalem fut assiégée, on le vit faire le tour des murailles de la ville en criant : « Malheur, malheur sur la ville ! malheur sur le peuple ! malheur sur le temple ! » Et comme il avait malencontreusement ajouté : « Malheur sur moi ! », une pierre lancée par une catapulte, le projeta à terre et il rendit l’esprit en proférant toujours les mêmes mots.
 
d’après Flavius Josèphe
 
Extraits de mes ouvrages, http://www.bibracte.com

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18 réactions à cet article    


  • Massaliote 15 octobre 2010 11:39

    Superbe article Monsieur Mourey, comme toujours. Merci de nous révéler des évènements historiques peu connus.

      Lire les 4 réponses ▼ (de verdan, Emile Mourey, COVADONGA722)

    • BEBE 15 octobre 2010 17:46

      Voici quelques-uns de ces signes véritables... d’après l’historien juif :

      c’est bien de le souligner.
      Il buvait ou se droguait ?

        Lire les 7 réponses ▼ (de Emile Mourey, undefined, Antenor)

      • Antenor Antenor 15 octobre 2010 17:51

        Autres lieux, autres temps : la France à la fin du 16ème siècle. C’est depuis cette période, bien avant Waterloo, que nous courrons après les Anglais qui ont eu l’habilité de neutraliser l’influence religieuse extérieure en quittant l’église romaine tout en conservant un clergé unifié derrière le roi.
        Un siècle plus tard, ils promulguaient l’Habeas Corpus quand notre roi-soleil ne savait plus à quel saint se vouer pour se débarrasser des Camisards à grands renforts de dragonnades.


        • Ouallonsnous ? 15 octobre 2010 21:45

          Effectivement, Egosum, notre auteur Mourey est en train de se décridibiliser en traitant en historien des ragots bibliques jamais vérifiés !


        • yoav 16 octobre 2010 06:06

          Merci à l’auteur, c’est intéressant.

          Par curiosité, j’ai recherché des informations sur le pain Azyme et c’est assez saisissant de lire que c’était un pain fabriqué avec du sang de sacrifices humains de non-juifs (de préférence des enfants) et que ça a été au moins pratiqué jusqu’en 1840.
          Ça vaudrait un article de l’auteur si féru d’histoire.

          • Emile Mourey Emile Mourey 16 octobre 2010 10:15

            Le pain Azyme est tout simplement un pain non levé. C’est un pain que les Juifs pratiquants mangent le jour de Pâques en souvenir d’un évènement historique fondateur que relate le Pentateuque : le départ d’Israël d’Egypte sous la conduite de Moïse.


          • Emile Mourey Emile Mourey 16 octobre 2010 10:29

            Israël, c’est une histoire ; probablement une des plus intéressantes mais aussi une des plus compliquées à étudier sur le plan de l’anthropologie. La solution de facilité est de dire que les récits bibliques ont été inventés... Les raisins sont trop verts et bons pour des goujats.

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