Dieu, sa vie, son oeuvre

La plaisanterie originelle
Dieu, ineffable farceur s’il en est, n’a jamais offert aux humains la preuve ultime, incontestable, irréfutable de son existence . Manquerait plus qu’il n’existe pas. Combien de bouilles rabougries de ces faces contre terre-culs en l’air, de ces barbus psalmodiant des versets, mais zigouillant à tour de bras les infidèles au nom du Miséricordieux , combien de grenouilles de bénitiers, le crucifix entre les jambes, dépitées d’avoir conservé intacte leur toison pourtant défraîchie par les années, combien de messages inutiles glissés dans les interstices du mur des lamentations
Science et religion incompatibles ?
Examinons les pièces du dossier …….quelques hominidés semblent être apparues en Afrique (n’en déplaise au Ku Klux Klan et à Sarkozy qui croit que l’homme africain n’est pas encore rentré dans l’histoire alors qu’il en est l’essence) il y a environ 2 millions d’années (une paille en rapport avec la création de notre planète , 4,5 milliards d’années) et, en dépit ou à cause de changements climatiques, passant de la forêt à la savane , contraint à la station debout, leur cerveau aurait grossi leur curiosité aussi, ils auraient essaimé à travers le monde , blanchissant ou jaunissant en fonction des conditions, et finalement colonisé la planète , asservissant désormais tout autre forme de vie.
Selon les créationnistes (chrétiens, musulmans, juifs, tous les tenants des religions du Livre) , Dieu aurait créé l’univers en 7 jours , chacun avec sa mégalomanie particulière , les juifs se croyant le peuple élu, les chrétiens que Dieu nous a créé à son image et les musulmans nous affirmant que Dieu ne parle qu’en arabe. Les Ecritures, bien qu’imprécises, nous laisse quelques dates, on situe Abraham (le tronc commun des monothéistes)en c.1800-1850 av.JC. L'Ancien Testament date la création d'Adam et ,Eve en c.3700-3750 av.JC, donc 6000 ans à tout casser ….Dieu se serait donc réveillé du néant que très récemment . Comparé au Big Bang daté à plus de 14 milliards d’années, il aurait bien , vraiment bien réfléchi avant de nous créer, il était moins une, minuit moins une .
La science ennemie des religions
Alors, la science en contradiction avec les livres. Pas si sûr. Si la preuve scientifique balaye allégrement les fadaises et autres contes à dormir debout de la Torah, la Bible et le Coran , elle ne remet en aucun cas l’existence d’une intelligence supérieure créatrice. On peut quand même douter et se demander si ce n’est pas l’homme , en proie à une angoisse mortifère, qui a créé Dieu à son image, c'est-à-dire créateur de tout, responsable de rien.
Car ce qui caractérise Dieu, c’est bien qu’il n’a pas de comptes à rendre. Omniscient et omnipotent, il n’a guère de scrupules à envoyer ta petite âme inexpérimentée dans le corps d’une petite fille africaine et il ne lèvera pas le petit doigt lorsqu’une main cruelle pratiquera, commettra l’irréparable excision…. mais si tu es dans ses petits papiers, tu naîtras avec un petit robinet sous ta bedaine, et au sein d’une famille aisée de Manhattan
Les compteurs remis à zéro
Les promesses n’engageant que les crédules, les derniers deviendront les premiers au jour du jugement dernier. Dieu viendra faire le ménage et réglera ton compte pour l’éternité, alors tout rentrera dans l’ordre. Parlons en de l’ Eternité, c’est un peu comme l’infini, ou l’immortalité, une notion tout à fait difficile à appréhender pour un cerveau humain…..c ‘est vachement long, surtout vers la fin.
Le Paradis sur terre, çà me botte
Alors pourquoi les hommes croient ils en Dieu ? uniquement dans la perspective d’une vie future, d’une survie post mortem, vaincre la mort quoi
Et voilà que des médecins nous promettent prochainement une vie longue, très longue, plusieurs siècles , un renouvellement des cellules qui nous gardera jeune, un élixir de jouvence à portée de main, tout en gardant notre existence terrestre , car reconnaissons le, la vie sur terre n’a pas que des inconvénients, je lui concède même quelques aspects inégalables
Y aura-t-il au Paradis de la bière belge faite par des moines trappistes en bouteilles de 33 cl, du crottin de chèvre, des coquilles st Jacques aux perles de Caspienne, du filet de canard au poivre vert ? Y aura-t-il de longues soirées où, au coin d’une cheminée, accompagné de quelques amis, nous pourrons refaire le monde , évoquer avec nostalgie un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître ? Y aura-t-il cette béatitude innée à faire l’amour avec l’être aimé, l’alliance de la fusion spirituelle et physique ?
J’avoue ma préférence pour une réincarnation immédiate, même avec des rhumatismes, des rhumes, des allergies, des chagrins d’amour , des collègues désagréables, des serrures récalcitrantes . Errer dans les limbes du Paradis, surveillé par le patron ou ses sbires, cela ne m’enthousiasme que très modérément. Sinon, pourquoi m’ avoir fait goûter au Vin de Bordeaux, au Miroir aux 3 chocolats, m’ avoir fait ressentir un amour sacrificiel pour mes deux filles, m’avoir émerveillé devant un coucher de soleil au Grand Canyon, devant les couleurs flamboyantes d’un peintre d’Ubud à Bali, ou encore celles des ciels flamands de ma région lilloise
Existe, existe pas ?
On peut aussi envisager que Dieu existe, mais qu’il n’ait plus rien à nous dire, pas de Paradis….je vous ai créé mais pas de perspective d’avancement, comme dirait un supérieur hiérarchique. Je crois alors que les âmes se détourneraient de lui et chercheraient d’autres idoles, histoire de dépasser le désespoir.
Ultime hypothèse, Dieu n’existe pas, nous ne sommes qu’un amas d’atomes, de neurones mal assemblés, vociférant dans l’espace comme si nous en étions les maîtres.
Conclusion
Les religions restent l 'opium des peuples, la clef de voûte d'un dogme insidieux qui appuie son pouvoir temporel sur la spiritualité craintive et crédule de mortels assoiffés d'éternité . Elles anesthésient la curiosité instinctive, la capacité d’indignation et l’esprit critique.
L'hypothèse de Dieu n’est pas un fait scientifique, sa non existence est tout aussi invérifiable. Dieu devrait être une passion, il n’est qu’une excuse. Le pauvre pêcheur jette l’éponge et démissionne devant le noble dessein d’inventer son destin, délivré de la tutelle de son créateur.
Croire, ce n’est pas monnayer son salut, ânonnant prières insipides, répétitives et incantatoires , mais trouver l’inspiration divine dans le sens du collectif , du partage, de la probité , de la simplicité , de l’humilité. L’amour est une intuition de l’âme qui se gorge de compassion . Il nous grandit , se nourrit de petits riens qui s’égrènent en pétales de bonheur, nous prépare à l’envers du décor, à passer de l’autre côté du miroir, sans promesse ni appréhension
Dieu est une réalité introspective si personnelle qu’il est inquiétant de la confier à des curés, imams et rabbins dont l’ambition concentrique est de perpétuer la sujétion à Dieu, présentant en permanence la Miséricorde et le Châtiment comme les deux mamelles du choix de notre existence. Ils appuient le dogme sur la parole de prophètes , réceptacles de la volonté divine , dépositaires de livres sacrés , décrétant l’intangibilité intemporelle des saintes écritures. La crainte engendrée assied leur pouvoir , mais créent des brebis plus apeurées que convaincues . Puisons plutôt notre force dans le compromis sans la compromission, la compassion sans la passion .
Trop d’ énergie se gaspille dans l’angoisse du jugement dernier. La camarde s’invitera de toute façon. Tuer Dieu , entité omnipotente et omnisciente , le ressusciter au travers de chacun, se pénétrer de l'idée : tout grain de sable est essentiel au fonctionnement de l'ensemble , l'humain en tant que tel est un avatar insignifiant d'une arrogance surannée
Délivrée du carcan égocentrique, la mort désamorce la bombe à retardement d'une apocalypse infernale, mais devient la fin annoncée, la passage obligé et naturel vers l'oubli du moi.
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