Georges Fenech, le bouillant omniprésident de la MIVILUDES, grand amateur de litotes et périphrases, constate avec effarement l’explosion des « dérives sectaires » : + 300% en 15 ans ! Et ce, en dépit de tous ces mouvements « anti-dérives sectaires » (comme dirait notre expert en euphémismes) de plus en plus foisonnants : associations virulentes (telle l’UNADFI), sites pléthoriques, lynchage médiatique.
Mais n’y aurait-il pas, justement, un lien de cause à effet entre cette stigmatisation systématique des sectes (appelons un chat, un chat, M. Fenech), et leur « étonnante » recrudescence ? Et G. Fenech, l’UNADFI, les médias et bien d’autres encore, ne contribueraient-ils pas à leur insu, au développement de ces « groupes suspectés d’emprise mentale » ? (Pardon, M. Fenech, de vous faire de la concurrence !) Tous ces « anti » ne seraient-ils pas finalement, des « prosélytes qui s’ignorent » ?
Fort de mon expérience d’ex-scientologue, j’estime être en mesure d’aborder le phénomène sectaire sous cet angle insolite et inédit. Mon point de vue pourrait même s’avérer potentiellement dangereux pour tous les manipulateurs, scientologues ou pas. En effet, je connais leurs armes, pour les avoir moi-même utilisées !
Ainsi, c’est à une plongée dans les méandres psychiques des "gourous", que je vous convie. C’est alors que vous vous rendrez compte qu’en ce qui concerne la secte la plus décriée : l’Eglise de Scientologie, celle-ci n’a même pas besoin d’employer ses propres outils de manipulation mentale, ses détracteurs le font très bien à sa place, sans le savoir !
Pour commencer, que croyez-vous que font réellement les médias quand ils braquent leurs projecteurs sur telle ou telle organisation sectaire : leur portent-ils préjudice comme ils le croient ingénument ? (ou affectent de le croire, pour des raisons marchandes évidentes) Ces "excommunications laïques", récurrentes, ne s’accompagneraient-elles pas plutôt d’un effet pervers immédiat ? Celui de créer un grand "intérêt antagoniste" (si vous me permettez cette expression paradoxale) vis-à-vis de toutes ces associations (c’est souvent le statut juridique dont se dotent les sectes) à but...hautement lucratif ! Une "anti-pub" n’est-elle pas au final, encore de la publicité ? Les stars déchues, celles qui effectuent leur "traversée du désert" le savent bien : rien de tel qu’un "bon petit scandale" (une "anti-pub", donc) pour relancer une carrière qui s’essouffle ! Idem pour les autres, "inconnus qui enragent dans l’ombre" (l’expression n’est pas de moi) et veulent à tout prix connaître la notoriété : ils s’arrangent pour attirer l’attention sur eux par le biais de paroles, d’écrits ou de comportements excentriques, choquants, croustillants ou sulfureux "à souhait".
Attirer l’attention (en choquant, en effrayant, en intrigant, peu importe) : c’est l’amorçage du piège. Mais il y a plus subtil et plus "tordu" que ça ; et c’est là que réside toute la dangerosité du mécanisme psychologique mis imprudemment en branle par ces apprentis sorciers que sont les "anti-sectes".
Inconnu du grand public et apparemment des psychologues, je l’ai baptisé du nom très évocateur de : "syndrome du fruit défendu". Cette allusion directe à la "faute originelle" d’Adam et Eve, met l’accent sur la désobéissance.
Bien sûr, tout un chacun connaît la fascination qu’exerce sur les esprits, "l’interdit" ; et on pourrait alors me faire le reproche "d’enfoncer des portes ouvertes". ( bien que les médias et les différents acteurs de "l’anti-sectarisme" semblent ne pas être au fait de ce truisme !) Mais ici, l’Eglise de Scientologie par exemple (et certainement d’autres phalanges tout aussi machiavéliques), exploite consciemment cet automatisme pour arriver à ses fins : recruter de nouveaux adeptes ("disséminer", selon sa propre terminologie). De plus, les scientologues savent pertinemment ce qui anime ces invisibles rouages, quel en est le "moteur" ou, pour utiliser une autre métaphore, le "terreau" dans lequel pousse ce "chiendent", terreau qui le nourrit et le maintient vivace. Ce "terreau" est une réelle découverte de L. Ron Hubbard, malheureusement ridiculisée par les médias et les psychologues qui, de ce fait, se rendent complices de ce contre quoi ils se battent : on se défend mal contre quelque chose dont on ne soupçonne ni l’existence ni la nocivité !
Mais je reviens à mon propos : "mon" syndrome du fruit défendu est décrit par le menu dans un livre que tout adversaire sérieux des sectes devrait se procurer. Cet ouvrage, véritable bréviaire de la manipulation mentale, a été écrit par un scientologue convaincu. Il porte un titre des plus trompeurs : "Dites-le sans détour". En effet, l’auteur de ce bréviaire, dans toute la suite de son oeuvre, recommande chaudement à ses lecteurs exactement le contraire de ce qu’exprime cet intitulé !
Mais j’en arrive à ce qui nous intéresse ici, c’est à dire à l’exploitation du "syndrome du fruit défendu", dénommé en scientologie : "Vouloir-Non vouloir", ou bien encore "Accord-Désaccord". Vous allez voir à quel point ces techniques sont aux antipodes de ce que préconise le titre déjà cité !
Que lit-on donc au sujet de "Vouloir-Non vouloir" ?
[ Si vous voulez obtenir l’accord de quelqu’un, la seule chose que vous ayez à faire est de manifester du désaccord...Exercez une poussée sur un mur ; le mur vous renvoie la poussée dans la direction opposée. Tirez quelque chose, cette chose tirera dans la direction opposée ]. L’auteur apprend ensuite à ses lecteurs, censés être scientologues, comment intéresser autrui à la scientologie :
[ Ne croyez pas que vous avez échoué parce qu’un ami intime ou un parent ne vient pas à la scientologie...Mettez-les en situation de "non-vouloir". Dès que vous mettez quelqu’un à "non-vouloir", il réagit en "vouloir"...Vous pouvez certainement vous montrer d’accord en disant : "D’accord, la Scientologie ce n’est pas pour toi. Je te conseille de ne pas t’en occuper". Il ne sera pas d’accord avec vous et voudra venir. Soudain, vous le verrez s’intéresser" ].
Alors ne pourrait-on pas dire que les "anti-sectes", par le seul fait d’être "anti", d’être "en désaccord" (comme on dit en scientologie) avec les sectes, utilisent le principe "Vouloir-Non vouloir, mais à mauvais escient ? (Et inconsciemment, bien sûr) En condamnant sans appel telle ou telle secte, en dénigrant systématiquement ses membres, qui sont tantôt des "salauds", tantôt de pauvres victimes, en rejetant en bloc tout enseignement "non-académique" et ce, par médias interposés (y compris internet, bien sûr), cela ne revient-il pas à vouloir interdire aux gens d’en faire partie ? ("N’y allez pas, c’est dangereux !") Et la réaction de certains d’entre eux ne sera-t-elle pas de se "mettre en désaccord" avec ceux qui voudraient les empêcher de se "convertir" ?
Ainsi, ceux qui pensent être les pires ennemis des sectes parviennent, comble de l’ironie, à l’opposé de ce qu’ils recherchent : ils retournent contre eux, parce qu’ils le méconnaissent, le "syndrome du fruit défendu" ! Comme Dieu (le véritable tentateur), ils attirent l’attention des futurs "pécheurs" sur "l’arbre de la connaissance du bien et du mal" (les sectes) qui, comme par hasard était "agréable à regarder" et au beau milieu du jardin d’Eden, et veulent ensuite leur interdire de manger de son fruit (se convertir) sous peine de mort :
1) Attirer l’attention 2) Interdire : le piège peut alors se refermer : les "pécheurs" se précipitent tout droit sur la "pomme", et la "croquent" avec délectation !
Faudrait-il donc cesser toute mise en garde ? Non, bien sûr ; mais il serait peut-être judicieux de s’y prendre autrement. Comment ? Et si nous interrogions à nouveau Peter F. Gillham, grand émule de Machiavel, et auteur de "Dites-le sans détour" ? Et si nous nous servions des propres armes des manipulateurs pour les contrer !
Que lisons-nous dans notre "petit livre orange" ? (C’est la couleur de sa couverture)
Page 63 : [En disséminant (répandant) la Scientologie, gardez le coeur léger et soyez sans souci. Ne devenez pas sérieux...Cet univers devient vraiment solide quand vous êtes sérieux. C’est alors que vous vous y embourbez..."Plus vous prenez le jeu au sérieux, moins vous avez de chances de gagner". (Bande N° 25, Philadelphia Doctorate Tape, par L. Ron Hubbard)].
Mais la légèreté n’est pas le fort de M. Fenech, ni la désinvolture celui des médias. Dommage. N’ayant de pouvoir que celui d’informer, je ne peux me contenter ici que d’indiquer des pistes à suivre à d’éventuelles personnes influentes, sous les yeux desquelles tomberont peut-être ces quelques lignes ?