L’arianisme, au point de vue catholique (la xénophobie monothéiste, caricaturant aussi les paganismes)
Le catholicisme est injuste avec l'arianisme, du moins selon cet article par sous Philitt traitant des Grandes Hérésies du franco-britannique Hilaire Belloc (catholique de père français, émigré en Angleterre) mais aussi cet article traitant du même sujet sous AgoraVox.
Quand on lit les recenseurs, on s'aperçoit du problème axiologique fondamental : étant donné qu'ils souscrivent au livre d'Hilaire de Belloc, parce qu'ils sont eux-mêmes catholiques, ces recenseurs ont des biais d'interprétation (biais d'autorité catéchique, effet de halo négatif sur les non-catholiques). Les Hébreux déjà, étaient religieusement xénophobes, ça n'a pas changé avec les chrétiens pas plus qu'avec les musulmans. C'est ainsi.
D'emblée, la notion d'hérétique, étymologiquement qui choisit, positionne au point de vue catholique. Celui qui choisit, ne choisit que par rapport à un préjugé non-choix catholique, non-choix qui n'est pas censé être contraignant, puisque le catholicisme détiendrait la Révélation absolue (la vérité spirituelle). Remarquez que les notions d'apostasie et de blasphème fonctionnent à sens unique, de la même manière, et avec hérétique dans toutes les religions dites "révélées" (ça tombe bien, puisque c'est à cause de cette diction, "révélées", qu'elles parlent d'hérésies, d'apostasies et de blasphèmes).
Florilège des articles :
"Pour comprendre [l'arianisme], il faut déjà avoir à l’esprit la conception que l’Eglise catholique se fait de la nature du Christ, et son dogme de l’Incarnation. Le Christ, affirme-t-elle, est indubitablement un homme, et comme tout homme est né, a vécu et est mort. Mais elle proclame aussi qu’il est Dieu, incarné en homme. Le Christ catholique a donc deux natures : il est vrai Dieu et vrai homme. Il n’est ni un demi-dieu, ni un surhomme, comme l’on peut en trouver légion dans les mythologies païennes. [...]
Doctrine professée par le théologien chrétien alexandrin Arius au début du IVe siècle, l’arianisme niait la nature divine de Jésus Christ. Pour les ariens, le Christ était le Fils de Dieu mais il n’en restait pas moins un homme et non un Dieu. C’est en se confrontant aux partisans d’Arius que l’Église catholique proclama le dogme de la consubstantialité du Fils et du Père lors du concile de Nicée en 325. Malgré toute l’attention apportée par l’Église pour choisir le vocabulaire servant à qualifier la relation entre le Fils et le Père, l’hérésie arienne se poursuivit sous de nouvelles formes qui refusaient d’admettre la stricte égalité entre le Fils et le Père. L’arianisme cherchait donc à élucider la question de l’incarnation dont elle refusait le mystère. [...]
Passons sous silence les analyses de Belloc sur les lobbies puissants de l’époque qui soutinrent l’arianisme - l’armée, les aristocraties anciennes de l’Empire, - si ce n’est pour relever qu’il était branché à l’époque de se dire arien. Cela vous distinguait de la plèbe, en grande partie fidèle au catholicisme, en vous rangeant parmi les héritiers d’une haute culture païenne. [...]
C’est cette même volonté de simplification et de rationalisation qu’Hilaire Belloc perçoit dans l’islam qu’il qualifie d’hérésie chrétienne. Issu d’un milieu païen dans les marges de l’Empire romain devenu chrétien, Mahomet aurait adopté un christianisme purgé de ses complexités dogmatiques. L’islam reprend l’idée d’un dieu unique créateur du monde et octroyant la vie après la mort mais nie l’incarnation en faisant de Jésus un prophète. Pour l’historien britannique, l’islam préfigure la quête hérétique de rationalisme et d’abolition des mystères catholiques que fut ensuite la Réforme. Toutes ces grandes hérésies auraient pour point commun d’avoir simplifié le dogme catholique en tentant de le purger des mystères que l’orgueilleuse raison humaine ne parvenait pas à saisir. [...]
Le roi arien, avant les princes protestants, était chef de son église. En somme, il conservait tous ses pouvoirs, s’identifiait à l’Eglise, rassemblant ainsi en sa personne tous les pouvoirs, humains et divins, de coercition possibles. Au fond, l’arianisme était un totalitarisme chrétien."
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Commentaire :
Comme d'habitude, les monothéistes font de l'exégèse scolastique en spéculant sur le sexe des anges, tout en diabolisant sur la base de leurs fidèles croyances. On a ici affaire à l'introduction de notions anachroniques, telles que celles de mode ou de totalitarisme*, afin de discréditer l'arianisme 1° en tant que genre des puissants, contre lesquels exciter l'envie, le ressentiment, le fiel et la haine (concurrence sournoise du catholicisme) et 2° en tant qu'instrument des mêmes puissants, pour augmenter d'autant plus leur puissance. On est immédiatement sur des outrances, des exagérations, des fallaces... dont on ne voit pas comment les idées catholiques de rois thaumaturges et lieutenants de Dieu sur Terre, au sein des trois ordres féodaux, pourraient mieux prémunir (surtout au vue de la colonisation et de l'Histoire au siècle dernier). Bref, c'est uniquement de la calomnie "anti-hérétique".
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* Sans parler de la notion de légion (de demi-dieux et surhommes dans les mythologies païennes) comme si les paganismes étaient des fourre-tout et des supermarchés spirituels, au déni de leurs spécificités à chacun, en même tant qu'à leur diabolisation implicite (le démon dit dans l'Évangile "je suis légion").
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Le déracinement sociohistorique des articles est total, puisque l'arianisme fut répandu par les Gètes ou Goths, des germano-slaves venus en petit nombre militaire, par rapport à la population globale de l'empire romain. D'ailleurs, l'ingratitude catholique est inexpugnable, puisque c'était déjà quelque chose, à l'époque, que l'empire romain ait réussi à les convertir au christianisme, alors qu'ils voulaient investir ses contrées...
... Gètes ou Goths germano-slaves, avec d'un côté les Germains (vénérant Wotan dont le fils est Baldr) et de l'autre les Slaves (vénérant Svarog dont le fils est Péroun), allaient fatalement être séduits par la hiérarchie horizontale du Père et du Fils chrétiens ariens (mimétisme mythologique), au moment où l'empire se féodalisait en les vassalisant hiérarchiquement, de la même façon (l'empereur et ses seigneurs de guerre). Si l'arianisme les distinguaient, c'était justement parce qu'ils étaient en minorité régnante, d'héritage culturel différent.
Enfin, d'un point de vue psycho-spirituel, tant moral qu'initiatique, l'égalité du Père et du Fils contient quelque chose de rebelle et d'incestuel, ainsi que quelque chose d'antitraditionnel et d'anti-intellectuel (antimétaphysique, anti-suprarationnel) sans même qu'il soit besoin de faire ici de la logique cartésienne - comme le prétendaient sournoisement ces auteurs catholiques en subvertissant la critique guénonienne de Descartes, surtout new age actuellement.
Le problème, ce n'est pas de penser une simultanéité (le Père et le Fils coexistent bien mythiquement même hiérarchisés) mais une distinction créatrice, que le dogme de la consubstantialité fusionne : dans l'arianisme, le Fils est effectué par le Père acausal, en tant que le Fils est créé dans la Création du Père incréé ; dans le catholicisme, le Fils est un doublon acausal du Père effectué**. Paradoxalement, le catholicisme demi-déifie/surhumanise bien l'humanité en Jésus-Christ, ce dont se passait humblement l'arianisme - et derrière lui innocemment les paganismes ! Dans les deux élans chrétiens pourtant, l'Esprit-Saint assurait la communication du Père et du Fils, et l'archange Gabriel insufflait les entrailles de Marie...
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** Effectué dans l'adjonction progressive d'une femme Conçue de façon Immaculée, enfantant Vierge elle-même... constellant nombre d'antiques déesses, telles que Spes, Cybèle, Artémis, Frigg ou Morigana.
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Conclusion
Le catholicisme est injuste avec l'arianisme, du moins selon cet article par sous Philitt traitant des Grandes Hérésies du franco-britannique Hilaire Belloc (catholique de père français, émigré en Angleterre) mais aussi cet article traitant du même sujet sous AgoraVox.
Quand on lit les recenseurs, on s'aperçoit du problème axiologique fondamental : étant donné qu'ils souscrivent au livre d'Hilaire de Belloc, parce qu'ils sont catholiques eux-mêmes, ces recenseurs ont des biais d'interprétation (biais d'autorité catéchique, effet de halo négatif sur les non-catholiques). Les Hébreux déjà, étaient religieusement xénophobes, ça n'a pas changé avec les chrétiens pas plus qu'avec les musulmans. C'est ainsi.
D'emblée, la notion d'hérétique, étymologiquement qui choisit, positionne au point de vue catholique. Celui qui choisit, ne choisit que par rapport à un préjugé non-choix catholique, non-choix qui n'est pas censé être contraignant, puisque le catholicisme contiendrait la Révélation absolue (la vérité spirituelle). Remarquez que les notions d'apostasie et de blasphème fonctionnent à sens unique, de la même manière, et avec hérétique dans toutes les religions dites "révélées" (ça tombe bien, puisque c'est à cause de cette diction, "révélées", qu'elles parlent d'hérésies, d'apostasies et de blasphèmes).
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