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Accueil du site > Actualités > Religions > Pie XII et l’aveuglement de Marc Ferro

Pie XII et l’aveuglement de Marc Ferro

Dans son dernier essai, L'aveuglement, l’historien Marc Ferro s’en prend à Pie XII, qu'il décrit comme un « admirateur du Führer ». Une accusation grotesque à l'encontre d'un Pape qui tenta au contraire de faire assassiner Hitler.

Aujourd’hui, je vais exercer mon droit exorbitant de critique littéraire. Oui, je vais critiquer un livre. Mais, chers lecteurs, je ne vais pas, comme font tous ces autres gens de lettres auxquels vous vous êtes habitués, critiquer un livre en entier.

Oui, je vous fais une fleur : je vais juste relever deux pages. Un bref passage, presque planqué au beau milieu d’un ouvrage, pourtant très bon, qui vient de paraître aux éditions Tallandier : L’aveuglement, de l’historien Marc Ferro.

L’aveuglement, cette grande tare du XXème siècle, complice indispensable de tant d’atrocités. Aveuglement de tous, à toutes les étapes : dirigeants politiques convaincus d’avoir gagné la paix, militants communistes refusant d’entendre la sinistre vérité, intellectuels minables devant la montagne de cadavres maoïstes, population allemande célébrant la victoire de son armée le 11 novembre 1918, etc. Complète qui voudra, comprenne qui pourra.

Alors, pendant que je lisais L'aveuglement de Marc Ferro et, pour le dire comme un célèbre Français aveuglé, Louis Aragon, pendant que je buvais « comme un lait glacé le long lai des gloires faussées », je sursautais, stoppé net.

Pie XII, "admirateur du Führer" ? Une attaque aussi violente qu'infondée

En effet, au beau milieu de cette longue liste de dissonances cognitives accablantes et qui résonnent tristement en ces jours, Marc Ferro s’est égaré totalement dans une attaque aussi violente qu’infondée de Pie XII... et même de Jean-Paul II !

Pie XII

Vous voulez sursauter comme moi ? Lisez ces lignes de Ferro : « Le silence de Pie XII, naguère cardinal Pacelli, a secoué la communauté catholique. Admirateur du Führer et d’un anticommunisme sans partage, il juge que combattre l’URSS justifie tous les moyens. Ses héritiers ont eu à rendre compte de ce comportement dont bien des fidèles ont eu honte. Pour ce faire, Jean-Paul II a pris le parti de neutraliser le passé. » (Marc Ferro, L'aveuglement, Tallandier, 2015, p. 153.)

Ce qui semble tenir particulièrement à cœur à Marc Ferro, c’est le fait que le cardinal Pacelli, le futur Pie XII, aurait été un admirateur d’Adolph Hitler. Il y tient vraiment : c’est une accusation qu’il a déjà lancé un peu plus tôt, subrepticement mais explicitement, dans son essai. Il la réitère à nouveau un peu plus loin quand il évoque la « fascination que le nazisme exerça sur Pie XII. » (Ferro, idem, p. 155.)

C’est une révélation d’une force inouïe que Marc Ferro nous fait là. Si c’est vrai, c’est le scoop de son honorable carrière. Mais c’est faux. Tellement faux que cela en est même grotesque, risible.

Le futur Pie XII condamne publiquement le nazisme

Sous le pontificat de son prédécesseur Pie XI, le cardinal Pacelli est un des coauteurs de l’encyclique « Mit brennender Sorge », rédigée exceptionnellement en allemand, et acheminée secrètement en Allemagne pour y être lue en chaire en 1937 par tous les curés. Elle fait suite aux dizaines de protestations pour violation du Concordat conclu en 1933.

Albert Hartl, espion nazi la tête de l’unité en charge de la lutte anti-catholique, la résume ainsi dans un rapport adressé à sa hiérarchie : elle « a sommé le monde entier de combattre le Reich ». Hartl se désole également que l’église catholique rassemble toutes les races au sein d’une même famille, et par conséquent rejette l’antisémitisme.

Pie XII critique le nazisme dans l'Europe en Guerre

Devenu pape en 1939, Pie XII dans sa première encyclique, "Summi Pontificatus", condamne les totalitarismes et le racisme de façon explicite. Pas besoin d’exégèse savante pour s’en apercevoir, comme le montre le New York Times qui titre en cette fin octobre 1939 : « Les dictateurs, le viol des traités et le racisme sont condamnés par le pape dans sa première encyclique » qui précise que c’est l’Allemagne qui est avant tout visée. Pour le London Daily Telegraph, « le Pape condamne la théorie nazie ». Dans l’édition du Figaro du 28 octobre, Paul Lesourd écrit que « tout en ne prenant à partie aucune nation donnée, le Pape dénonce en termes non équivoques les dangers des doctrines totalitaires. »

Et ce n’est pas qu’une façon pour les alliés et leurs amis d’interpréter en leur faveur un texte ambigu. Les Nazis pensent de même. Heinrich Müller, chef de la Gestapo à Berlin, estime que l’encyclique est « dirigée exclusivement contre l’Allemagne ».

En décembre 1942, rebelote. Pie XII parle d’une voix brisée par l’émotion de « ces centaines de milliers de personnes, qui, sans aucune faute particulière, parfois en raison de leur nationalité ou de leur race, sont destinées à la mort ou à un lent dépérissement. » Pour le New York Times, en ce jour de Noël, « la voix de Pie XII est une voix solitaire dans le silence et les ténèbres recouvrant l’Europe ».

Pie XII tente de faire assassiner Hitler

Mark Riebling, Church of Spies, 2015Il n’est pas besoin de prolonger : la coupe est déjà pleine et la messe est dite. On le constate, non seulement l’affirmation selon laquelle Pie XII aurait été un admirateur d’Hitler est grotesque et devrait faire honte à son auteur, mais même la thèse du silence et de la passivité du Pape en face de la barbarie nazie ne peut qu’être sérieusement remise en question.

A cet égard, un livre vient tout juste de sortir aux Etats-Unis qui contient une affirmation historique crédible et parfaitement documentée, cette fois-ci, une révélation fracassante. Il s'agit de Church of Spies : The Pope's Secret War Against Hitler de Mark Riebling (Perseus, 2015).

Riebling nous apprend que Pie XII a tenté dès 1939, à plusieurs reprises, de faire assassiner Hitler pour mettre fin à la guerre. La neutralité revendiquée par le Vatican n'était donc pas une stratégie ratée qui n'a jamais trompé les Nazis, une stratégie futile au regard des génocides en cours. Cette neutralité de façade s'insérait dans une résistance quotidienne, concrète et absolue au nazisme.

L'aveuglement de Marc Ferro

Marc Ferro a-t-il conscience de son égarement coupable ? Essaie-t-il maladroitement, dans un mouvement de balancier, de critiquer quand même les autorités vaticanes après avoir implacablement constaté la faillite du système politique communiste et de ses thuriféraires ?

En tout cas, Ferro ne cite évidemment pas ses sources, et pourtant son essai fourmille de bonnes références. Il ne mentionne rien du long débat historiographique, rien de rien. Pour ne pas être encore plus cruel, on ne relèvera pas les autres absurdités assénées par lui dans le même chapitre à propos de Mgr Stepinac et de Jean-Paul II.

Pourquoi abandonner en rase campagne l’espace d’un instant son esprit critique et se faire le propagateur d’une légende noire ? Marc Ferro illustre bien malgré lui le processus d’aveuglement qui guette chacun d’entre nous. Notre représentation du monde, notre système de pensée, sont parfois étayés par des éléments trop fragiles que nous ne souhaitons pas voir s’effondrer. Et nous les pensons si solidement établis que nous ne les questionnons même plus. Ce penchant doit sans cesse être combattu. C’est une des leçons du XXème siècle.

En critiquant injustement Pie XII, Marc Ferro a préféré accorder une trêve à son esprit critique. Il a préféré ne pas éclairer ses lecteurs et prolonger son aveuglement. 

 

Références

  • Marc Ferro, L'aveuglement - Une autre histoire de notre monde, Tallandier, 2015.
  • Mark Riebling, Church of Spies : The Pope's Secret War Against Hitler, Perseus, 2015.
  • Lorenzo Calligarot, "Pie XII, le Pape qui aurait tenté de faire assssiner Hitler", Slate, 20 octobre 2015, http://www.slate.fr/story/108575/pie-xii-assassiner-hitler

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27 réactions à cet article    


  • CN46400 CN46400 16 novembre 2015 09:53

     En tous cas Rome et son église ont sciemment organisé, et protégé, la fuite des nazis et des miliciens français (ex Touvier) en Amérique du Sud, en Afrique ou au Proche Orient.....


    • gorguetto gorguetto 16 novembre 2015 10:28

      @CN46400
      Les Américains, sionistes, qui ont financé le nazisme et leur guerre et IG Métal, où travaillaient les déportés dont les juifs, ces Américains se sont chargés de cacher les nazis après la guerre et de les employer dans leurs industries et leurs laboratoires d’expériences psychologiques, et Von Braun étaient bien nazi qui a créé les fusées de la NASA. Les fusées russes aussi, se sont développées grâce à l’apport des savants nazis recueillis avec diligence après la guerre.
      Ce sont bien les sionistes américains qui ont refusé le Contrat de Transfert, par lequel Hitler offrait aux juifs la possibilité de créer un foyer juif en Israël. Pour les sionistes, une maltraitance des juifs en camp de concentration, était bien plus payant pour la création d’Israël et la culpabilisation éternelle des goys. Le plan diabolique a fonctionné au delà de toute espérance.
      Pie XII a protégé et réfugié beaucoup de juifs pendant la guerre. Beaucoup de chrétiens ont fait de même en France et ailleurs. Pourtant le Talmud n’est qu’une fournaise anticatholique depuis toujours, et Israël nourrit une haine indéfectible envers la France dont elle a juré la perte.


    • njama njama 16 novembre 2015 11:03

      @CN46400
      les US ont également exfiltré des scientifique nazis, et la France, l’Angleterre et l’Union Soviétique également ce qui évita à pas mal d’entre eux d’être jugés à Nuremberg
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Paperclip


    • CN46400 CN46400 17 novembre 2015 07:49

      @njama


      Même en France on a récuoéré des ingénieurs allemands (SNECMA), mais peut dire que Von Braun = Eichman ?.....

    • soi même 17 novembre 2015 14:42

      @CN46400, je crois dans cette histoire les communistes soviétiques non rien à envier ,dans cette guerre personne n’a véritablement le nez propre.... !
       


    • Clark Kent M de Sourcessure 16 novembre 2015 10:18
      « Au cours de la deuxième guerre mondiale le Vatican est au courant des exterminations de juifs par les nazis. On saura après la guerre que le pape a hésité à lancer un appel public, à plusieurs reprises, mais s’est finalement abstenu de le faire, essentiellement car il est communistophobe, et pense qu’une victoire russe serait »pire« . En 1942, il pleure par contre parmi les ruines de Rome bombardée et condamne les bombardements alliés. Hélas, il oublie de mentionner que son allié politique Mussolini avait sollicité auprès d’Hitler « l’honneur de participer aux bombardements sur Londres » - il est vrai que le pape n’habite pas à Londres ... »

      (Enrico Riboni - Les pages Noires du Christianisme, 2000 ans de crime, terreur, répression )

      • Julien30 Julien30 16 novembre 2015 10:28

        @M de Sourcessure
        Pour répondre à la basse propagande du minable qui a écrit ces lignes :

        et vous avez encore beaucoup de choses à découvrir sur le sujet de Pie XII et son exceptionnelle et courageuse action en faveur des juifs durant la 2è guerre mondiale.


      • Julien30 Julien30 16 novembre 2015 10:30

        @M de Sourcessure
        « 2000 ans de crime, terreur, répression »


        J’adore le nom du livre vraiment, on sent tout de suite que l’on va être dans l’objectivité, l’absence de parti pris et la rigueur de la recherche historique.

      • Julien30 Julien30 16 novembre 2015 10:36

        @M de Sourcessure

        GOLDA MEÏR (à l’occasion de la mort de Pie XII 1958) : “Pendant les dix années de terreur nazie, quand notre peuple subit un terrible martyre, la voix du pape s’est élevée pour condamner les persécuteurs et invoquer la pitié envers leurs victimes. La vie de notre temps a été enrichie par une voix qui disait les grandes vérités morales au dessus du tumulte des conflits quotidiens. Nous pleurons un grand serviteur de la paix. »

        MARCUS MELCHIOR, GRAND RABBIN DU DANEMARK, (RESCAPE DE LA SHOAH) (cité par David Dallin, « le mythe du pape d’Hitler » TEMPORA 2007 : « Si le pape avait parlé, Hitler aurait massacré beaucoup plus que six millions de Juifs et peut être 10 millions de catholiques. »

        ISSAC HERZOG, Grand Rabbin de Jérusalem et père de l’ancien Président de l’Etat d’Israël. (Lettre à Pie XII, mars 46) : « Le peuple juif se souviendra vivement avec la plus profonde gratitude de l’aide apportée par le Saint Siège au peuple souffrant durant la persécution nazie. Sa Sainteté a agi pour éradiquer l’antisémitisme dans de nombreux pays. Que D… permette que l’histoire se souvienne que lorsque tout était noir pour notre peuple, Votre Sainteté a allumé pour lui une lumière d’espérance.

        ALBERT EINSTEIN : « L’Eglise catholique a été la seule à élever sa voix contre l’assaut mené par Hitler contre la liberté. »

        Dr ELIE TOAFF, GRAND RABBIN DE ROME (Le Monde 10 Octobre 1958) « Les Juifs se souviendront toujours de ce que l’Eglise Catholique a fait pour eux sur l’ordre du pape au moment des persécutions raciales. Quand la guerre mondiale faisait rage, Pie XII s’est prononcé souvent pour condamner la fausse théorie des races. De nombreux prêtres ont été emprisonnés et ont sacrifié leur vie pour aider les Juifs. »

        L’ORCHESTRE PHILARMONIQUE D’ISRAËL SE REND A ROME JOUER DEVANT LE PAPE EN TEMOIGNAGE DE GRATITUDE POUR l’attitude du pontife pendant la Shoah (novembre 1955)

        Le 13/12/63 le journal « le Monde » publie une déclaration de Pinhas Lapide : « Pourquoi cet acharnement envers Pie XII ? Le pape, personnellement, le Saint Siège et toute l’Eglise ont sauvé plusieurs centaines de milliers de Juifs d’une mort certaine » Le même publiera en 1967 « Rome et les Juifs » Le Seuil où il écrira : « Après enquêtes approfondies, c’est 860.000 Juifs que Pie XII a sauvés.

        1963 La pièce de théâtre LE VICAIRE de Rolph Hochut qui critique le comportement du pape pendant la guerre est interdite en Israël.

        LEON POLIAKOV, dans un article intitulé « Le Vatican et la question juive » : « Pie XII mit personnellement plusieurs kilos d’or à la disposition des Juifs de Rome lorsqu’une participation de leur part fut exigée des Allemands. Tout au long des neuf mois que dura l’occupation de Rome des dizaines de Juifs Romains trouvèrent refuge dans les édifices du Vatican. »

        Le même dans « Bréviaire de la Haine » calman Lévy 1951 : « Face à la terreur hitlérienne, les Eglises déployèrent sur le plan de l’action humanitaire une action inlassable et inoubliable avec l’approbation ou sous l’impulsion du Vatican. »

        29/11/45 le pape reçoit délégués des réfugiés Juifs, provenant de camps de concentration allemands « très honorés de pouvoir remercier personnellement le Saint Père pour la générosité qu’il leur a démontrée pendant la terrible période nazie. »

        Le procès de Nuremberg n’établira pas de complicité entre Pie XII et les criminels nazis.

        En 42, Pie XII fit savoir au Maréchal Pétain, par l’intermédiaire du nonce à Vichy, Mgr Valério Valeri qu’il n’approuvait pas l’attitude du Gouvernement français à l’égard des Juifs.

        LE 25/12/42 Le New York Times écrivait dans son éditorial : « La voix de Pie XII est bien la seule qu’on entend dans l’obscurité qui enveloppe l’Europe en ce Noël. »

        Harold Tittman, délégué US au Vatican déclarera dans ses mémoires publiées en 2004 par son fils : « Je ne peux m’empêcher de penser qu’en évitant de parler, le Saint Père a fait le bon choix ; il a ainsi sauvé bien des vies. »

        Le 2/6/43, devant le collège des cardinaux, Pie XII déclare : « Toute parole de notre part à l’autorité doit être sérieusement pesée dans l’intérêt même des victimes. »

        Le 26/6/43 Radio Vatican déclare : Quiconque établit une distinction entre Juifs et autres Hommes doit être considéré comme un infidèle. »

        Sept 43 suite à l’invasion de l’Italie du Nord par l’Allemagne : 477 Juifs trouveront refuge au Vatican, et plus de 4000 dans les monastères et couvents des environs.

        Le New York Times du 25/12/40 : “Si le pape dans son discours de Noël, a eu l’intention de condamner le régime hitlérien, il n’aurait pas pu le faire plus clairement qu’il ne l’a fait en dénonçant « l’Ordre Nouveau qui prétend imposer sa loi à toute la société. »

        Le 6 mars 1939, 4 jours après son élection il fait diffuser par le Saint Office une mise en garde contre la politique antisémite de Mussolini.

        http://www.terredisrael.com/infos/le-courage-de-pie-xii-par-arnold-lagemi/


      • gorguetto gorguetto 16 novembre 2015 11:04

        @M de Sourcessure
        Je prends comme référence Monsieur Raymond Aron pour vous citer ce qui suit, parce qu’il était juif, et journaliste à Londres pendant la guerre, donc il était informé au sommet :
        "Car aucun observateur n’avait imaginé qu’un jour de 1942 serait appliquée la « solution finale », conçue et préparée dès 1941 par un aréopage de déments. Raymond Aron en témoigne, qui, à Londres de 1940 à 1944, était informé, en qualité de journaliste et de rédacteur en chef de la revue « La France Libre », de tout ce que le monde libre savait : « Le génocide qu’en savions-nous à Londres ? Les journaux anglais l’ont-ils évoqué ? S’ils l’ont fait, était-ce hypothèse ou affirmation ? Au niveau de la conscience claire, ma perception était à peu près la suivante : les camps de concentration étaient cruels, dirigés par des gardes-chiourme recrutés non parmi les politiques mais parmi les criminels de droit commun ; la mortalité y était forte, mais les chambres à gaz, l’assassinat industriel d’êtres humains, non, je l’avoue, je ne les ai pas imaginés et, parce que je ne pouvais les imaginer, je ne les ai pas sus »[89]. Ernst Jünger évoque ce sujet et cite dans son Second journal parisien un commentaire paru en 1772 sur le procès de la Brinvilliers : « Les grands crimes, loin de se soupçonner, ne s’imaginent même pas »
        http://www.marechal-petain.com/juifs_suite.htm


      • njama njama 16 novembre 2015 10:59

        Le Concordat du 20 juillet 1933 signé entre le Vatican et Hitler est toujours en vigueur ...le Saint-Siège, représenté par le cardinal Pacelli (futur pape Pie XII), secrétaire d’État, et le Reich allemand, représenté par le vice-chancelier Franz von Papen. Ayant vu sa validité confirmée en 1957, il est encore en vigueur de nos jours.


        • Julien30 Julien30 16 novembre 2015 11:03

          @njama
          Allez lire ce que je mets en lien au-dessus, ce concordat ne pèse pas bien lourd en comparaison.


        • njama njama 16 novembre 2015 11:14

          @Julien30
          replacé dans l’époque un peu quand même !
          « La conclusion du concordat me paraît apporter la garantie suffisante que les citoyens du Reich de confession catholique se mettront dorénavant sans réserve au service du nouvel État national-socialiste. » déclarera Adolf Hitler (Communiqué publié dans la presse allemande le 10 juillet 1933)

          En même temps j’admets que ce n’est pas très significatif ni exceptionnel puisque l’Italie de Mussolini, l’Espagne de Franco, le Portugal de Salazar ont également signé des Concordats toujours en vigueur également.
          C’est sûr que l’Église a toujours été farouchement anti-communiste, et a toujours brossé les pompes des dictateurs de la planète sur tous les continents.


        • Julien30 Julien30 16 novembre 2015 11:26

          @njama

          « et a toujours brossé les pompes des dictateurs de la planète sur tous les continents. »
          C’est faux et vous le reconnaissez vous-même en rappelant l’action anti-communiste de l’Eglise ou comme je le rappelle plus haut son action contre le nazisme, mais bon on a bien compris que la vérité ne vous intéresse pas plus que ça, ce que vous voulez c’est saloper à tout prix, comme le fait aussi Omar sur ce site, il croit que ça diminue ou occulte les crimes de l’islam. J’ai une nouvelle pour vous : ça ne marche pas comme ça, surtout quand on ne sait qu’aligner mensonges et déformations. Bref encore une fois lisez ce que je cite plus haut et prenez une leçon de dignité (et d’humilité) si vous êtes capable de la recevoir.

        • njama njama 16 novembre 2015 11:47

          @Julien30
          La doctrine sociale de l’Église a toujours été une doctrine bourgeoise, elle pleurait quand la monarchie a été renversée, et n’a jamais reconnu les droits de l’homme.

          Connaissez-vous cet interview de François Brune, il évoque la mort très suspecte de Pie XI (à partir de 6’45 dans la vidéo jusque la fin à 12’02)
          http://gloria.tv/media/YCxvSrs6jLT

          Dans les clauses du Concordat, les évêques devaient prêter devant Dieu serment de fidélité au Reich, et derrière eux faire suivre tout le clergé allemand dans le soutien au national-socialisme.


        • Julien30 Julien30 16 novembre 2015 11:55

          @Julien30

          D’accord, donc je parle à un mur.

          « et n’a jamais reconnu les droits de l’homme. »                            Et allez toujours plus loin dans le n’importe quoi : http://la.revue.item.free.fr/chronique_juillet1.htm

          « Dans les clauses du Concordat, les évêques devaient prêter devant Dieu serment de fidélité au Reich, et derrière eux faire suivre tout le clergé allemand dans le soutien au national-socialisme. »*                                     Bon je remets puisque qu’apparemment votre souris est cassée :

          GOLDA MEÏR (à l’occasion de la mort de Pie XII 1958) : “Pendant les dix années de terreur nazie, quand notre peuple subit un terrible martyre, la voix du pape s’est élevée pour condamner les persécuteurs et invoquer la pitié envers leurs victimes. La vie de notre temps a été enrichie par une voix qui disait les grandes vérités morales au dessus du tumulte des conflits quotidiens. Nous pleurons un grand serviteur de la paix. »

          MARCUS MELCHIOR, GRAND RABBIN DU DANEMARK, (RESCAPE DE LA SHOAH) (cité par David Dallin, « le mythe du pape d’Hitler » TEMPORA 2007 : « Si le pape avait parlé, Hitler aurait massacré beaucoup plus que six millions de Juifs et peut être 10 millions de catholiques. »

          ISSAC HERZOG, Grand Rabbin de Jérusalem et père de l’ancien Président de l’Etat d’Israël. (Lettre à Pie XII, mars 46) : « Le peuple juif se souviendra vivement avec la plus profonde gratitude de l’aide apportée par le Saint Siège au peuple souffrant durant la persécution nazie. Sa Sainteté a agi pour éradiquer l’antisémitisme dans de nombreux pays. Que D… permette que l’histoire se souvienne que lorsque tout était noir pour notre peuple, Votre Sainteté a allumé pour lui une lumière d’espérance.

          ALBERT EINSTEIN : « L’Eglise catholique a été la seule à élever sa voix contre l’assaut mené par Hitler contre la liberté. »

          Dr ELIE TOAFF, GRAND RABBIN DE ROME (Le Monde 10 Octobre 1958) « Les Juifs se souviendront toujours de ce que l’Eglise Catholique a fait pour eux sur l’ordre du pape au moment des persécutions raciales. Quand la guerre mondiale faisait rage, Pie XII s’est prononcé souvent pour condamner la fausse théorie des races. De nombreux prêtres ont été emprisonnés et ont sacrifié leur vie pour aider les Juifs. »

          L’ORCHESTRE PHILARMONIQUE D’ISRAËL SE REND A ROME JOUER DEVANT LE PAPE EN TEMOIGNAGE DE GRATITUDE POUR l’attitude du pontife pendant la Shoah (novembre 1955)

          Le 13/12/63 le journal « le Monde » publie une déclaration de Pinhas Lapide : « Pourquoi cet acharnement envers Pie XII ? Le pape, personnellement, le Saint Siège et toute l’Eglise ont sauvé plusieurs centaines de milliers de Juifs d’une mort certaine » Le même publiera en 1967 « Rome et les Juifs » Le Seuil où il écrira : « Après enquêtes approfondies, c’est 860.000 Juifs que Pie XII a sauvés.

          1963 La pièce de théâtre LE VICAIRE de Rolph Hochut qui critique le comportement du pape pendant la guerre est interdite en Israël.

          LEON POLIAKOV, dans un article intitulé « Le Vatican et la question juive » : « Pie XII mit personnellement plusieurs kilos d’or à la disposition des Juifs de Rome lorsqu’une participation de leur part fut exigée des Allemands. Tout au long des neuf mois que dura l’occupation de Rome des dizaines de Juifs Romains trouvèrent refuge dans les édifices du Vatican. »

          Le même dans « Bréviaire de la Haine » calman Lévy 1951 : « Face à la terreur hitlérienne, les Eglises déployèrent sur le plan de l’action humanitaire une action inlassable et inoubliable avec l’approbation ou sous l’impulsion du Vatican. »

          29/11/45 le pape reçoit délégués des réfugiés Juifs, provenant de camps de concentration allemands « très honorés de pouvoir remercier personnellement le Saint Père pour la générosité qu’il leur a démontrée pendant la terrible période nazie. »

          Le procès de Nuremberg n’établira pas de complicité entre Pie XII et les criminels nazis.

          En 42, Pie XII fit savoir au Maréchal Pétain, par l’intermédiaire du nonce à Vichy, Mgr Valério Valeri qu’il n’approuvait pas l’attitude du Gouvernement français à l’égard des Juifs.

          LE 25/12/42 Le New York Times écrivait dans son éditorial : « La voix de Pie XII est bien la seule qu’on entend dans l’obscurité qui enveloppe l’Europe en ce Noël. »

          Harold Tittman, délégué US au Vatican déclarera dans ses mémoires publiées en 2004 par son fils : « Je ne peux m’empêcher de penser qu’en évitant de parler, le Saint Père a fait le bon choix ; il a ainsi sauvé bien des vies. »

          Le 2/6/43, devant le collège des cardinaux, Pie XII déclare : « Toute parole de notre part à l’autorité doit être sérieusement pesée dans l’intérêt même des victimes. »

          Le 26/6/43 Radio Vatican déclare : Quiconque établit une distinction entre Juifs et autres Hommes doit être considéré comme un infidèle. »

          Sept 43 suite à l’invasion de l’Italie du Nord par l’Allemagne : 477 Juifs trouveront refuge au Vatican, et plus de 4000 dans les monastères et couvents des environs.


          http://www.terredisrael.com/infos/le-courage-de-pie-xii-par-arnold-lagemi/


        • Julien30 Julien30 16 novembre 2015 12:00

          @njama
          « C’est pour cette raison que l’Eglise a favorablement accueilli la Déclaration universelle des Droits de l’Homme des Nations Unies, approuvée lors de l’Assemblée générale du 10 décembre 1948. Ce document marque « un pas vers l’établissement d’une organisation judico-politique de la communauté mondiale. Cette déclaration reconnaît solennellement à tous les hommes, sans exception, leur dignité de personne ; elle affirme pour chaque individu ses droits de rechercher librement la vérité, de suivre les normes de la moralité, de pratiquer les devoirs de justice, d’exiger des conditions de vie conformes à la vie humaine, ainsi que d’autres liés à ceux-ci »(Pacem in terris, n. 75). »


        • njama njama 16 novembre 2015 13:40

          L’article donne surtout l’impression qu’il ne faut pas toucher à sa sainteté le pape (et julien30 aussi), que l’écrit de l’historien friserait le blasphème, mais Pie XII n’est qu’un personnage parmi bien d’autres du livre de Marc Ferro. Le Vatican est un État, pourquoi serait-il au dessus de toute critique ...
          personne n’est à l’abri d’erreur, comme personne n’est à l’abri d’une conversion smiley
          L’aveuglement dont parle l’auteur touche toutes sortes de gens, c’est un dommage de réduire l’ouvrage à ce seul personnage.

           
          Les réflexions de Marc Ferro sur l’aveuglement devant l’histoire

          "Finalement tous ces aveuglements ne seraient-ils pas la preuve que l’humanité existe à peine  ? 
Ne prouverait-il pas que l’être humain n’est pas encore capable d’avoir un raisonnement juste et clairvoyant sur ce qui l’entoure  ?

          Marc Ferro va donc offrir une sorte classification 
de l’aveuglement. S’il est sans pitié pour les grands, les appareils d’État, les apparatchiks de tous bords, les experts de tous poils, il a par contre de la tendresse pour le simple citoyen embarqué dans un monde en mouvement qu’il ne maîtrise pas. Et de citer cet homme, marié, ingénieur et père ..."
          http://www.humanite.fr/...


          • Julien30 Julien30 16 novembre 2015 13:54

            @njama
            « L’article donne surtout l’impression qu’il ne faut pas toucher à sa sainteté le pape (et julien30 aussi) »

            Soyez un peu de bonne foi, il ne vous aura pas échappé qu’il y a un dossier à charge qui a été constitué contre Pie XII qui ressort dès que l’on parle de lui dans les medias, la littérature et à l’occasion les films, et vous y contribuez, et qui vise à en donner l’image d’un pape collabo ou au mieux très passif face au nazisme. Mes commentaires visent juste à contrer ici ces mensonges vu que c’était en réalité exactement l’inverse. C’est tout. Nulle histoire de blasphème ou de personnalité intouchable.

          • soi même 16 novembre 2015 15:12

            ( Dans son dernier essai, L’aveuglement, l’historien Marc Ferro s’en prend à Pie XII, qu’il décrit comme un « admirateur du Führer ». Une accusation grotesque à l’encontre d’un Pape qui tenta au contraire de faire assassiner Hitler. )

            Et bien comme Pape, ne ne sait où vous avez mit votre mitre de Cardinal , vous en tous cas le christianisme ne peut vous étouffer.

            Visiblement vous n’avez rien compris à toute l’histoire, il faut arrêtez de rêve à la blancheur inoculé Papale, surtout avec Pie XII qui leva tous les entraves pour que les catholique Allemand puissent voter Hitler sans remord de conscience.


            • soi même 16 novembre 2015 19:22

              Complément d’information : «  LE VATICAN, L’EUROPE ET LE REICH  »La germanophilie obstinée de Pie XII.

              (

              Nonce en Allemagne, secrétaire d’Etat, pape enfin (1939) sous le nom de Pie XII, Eugenio Pacelli concentrait sur sa personne les interrogations soulevées par la politique vaticane pendant la seconde guerre mondiale, notamment à propos de l’assourdissant silence sur la tentative d’extermination des juifs européens. Annie Lacroix-Riz élargit la perspective en prenant pour point de départ 1914, et tout s’en trouve changé. Eugenio Pacelli reste à coup sûr une figure centrale de cette histoire, mais on découvre que, parvenu aux postes de responsabilité, il n’a fait que poursuivre une politique dont il avait été, lors de sa nonciature, un exécutant zélé, et qui se définit par une germanophilie militante.

              Tout au long du premier conflit mondial, ce parti pris pour l’Allemagne étonne autant par son âpreté que par son aveuglement. A deux mois de l’armistice, le Vatican propose encore la restitution d’une partie de l’Alsace-Lorraine à la France... en échange de Madagascar  ! Le dépit suscité par la victoire française se traduit même par des enfantillages peu dignes d’une institution qu’on eût cru plus rassise : «  L’annuaire pontifical maintint jusqu’en 1924, malgré des protestations répétées, le nom de «  Strassbourg  » et la localisation des deux évêchés en «  Alsace- Lorraine  » , rubrique hors-France.  » Tenue pour la fille dénaturée de l’Eglise depuis les Lumières, coupable d’athéisme et réputée livrée à la franc-maçonnerie, la France était l’objet d’autant de détestation que l’Allemagne d’affection. L’auteur indique sans ambages que les énormes contributions germaniques au «  denier de Saint-Pierre  » venaient à propos renforcer les sentiments. )

              Annie Lacroix-Riz (1). Son dernier ouvrage, Le Vatican, l’Europe et le Reich (2) ne lui vaudra pas absolution de la part des historiens qui tiennent que la pudeur ordonne de réserver le scalpel aux turpitudes des seuls régimes dits socialistes.


            • Julien30 Julien30 16 novembre 2015 19:34

              @soi même
              Référez-vous plutôt aux voies juives que je cite sur ce fil autrement plus significatives sur le sujet, vous êtes sans doute capable le comprendre, qu’à cette pauvre propagandiste de bas étage qu’est Lacroix-Riz. 


            • soi même 16 novembre 2015 20:19

              @Julien30, vous référez exclusivement à qu’un aspect de l’affaire, vous négligez d’autre fait en autre le temps où il a été Nonce en Allemagne avant d’être Pape à son tour ( Né dans une famille de l’aristocratie du Saint Siège, étudiant et prêtre brillant, il progresse dans la curie, en tant que juriste dans la diplomatie vaticane. Nonce apostolique pendant la Première Guerre mondiale en Bavière puis en Allemagne, où il assiste à un coup d’état communiste et à la naissance du parti nazi, négociateur de plusieurs concordats, il devient en 1929 secrétaire d’état et est créé cardinal par le pape Pie XI. Il travaille avec lui au quotidien, en particulier sur les relations avec l’Allemagne où Hitler arrive au pouvoir avec l’appui du catholique Von Papen, avec lequel il négocie un concordat. Il travaille ensuite pour Pie XI à la lettre de condamnation du nazisme ).


            • Julien30 Julien30 16 novembre 2015 20:32

              @soi même
              Je vous fais la même réponse qu’à Njama, à savoir que ce concordat pèse bien peu voir quasiment rien comparé à ses actions durant la guerre.


            • soi même 16 novembre 2015 21:43

              @Julien30, sauf ce que vous tenez pas compte, et le marchandage autour du concordat qui a permit d’élire Hilter, d’ailleurs j’en conviens c’est un mauvais procès, car l’église Luthérienne réformé d’Allemande a eu le même enthousiasme pour voté pour Hitler .

              Il y a des archives qui sont explicite sur le sujet où les prélats ont invités les fidèles à votés pour Adolf Hitler.


            • CN46400 CN46400 16 novembre 2015 16:43

              Dans mon patelin, lorsque le STO fût institué, il y eu des fuyards dans les bois (maquis), des obéissants disciplinés, qui partirent en Allemagne et 1 qui s’engagea dans la Milice de Darnand qui opérait sur Toulouse. A la libération, ceux des maquis défilaient derrière le drapeau tricolore, ceux qui revenaient d’Allemagne soignaient leurs plaies, celui de Toulouse se découvrit une vocation de missionnaire pour l’Afrique Noire...amen !

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