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Accueil du site > Actualités > Santé > Alzheimer : Xavier Bertrand sacrifie-t-il 200 000 malades ?

Alzheimer : Xavier Bertrand sacrifie-t-il 200 000 malades ?

Dans le contexte actuel de restrictions budgétaires, le gouvernement semble avoir tranché : il faudra faire payer les malades ! En effet, malgré les déclarations rassurantes mais mensongères du ministre de la Santé Xavier Bertrand, il semblerait bien que l’on aille vers un déremboursement des médicaments anti-Alzheimer pour 200 000 malades.

Le ministre de la Santé compte sur l’art de la rhétorique afin de faire passer la pilule auprès de la population. En effet, il présente l’avis de la Haute Autorité de Santé de dégrader le Service Médical Rendu de ces médicaments à « faible » comme n’entraînant aucune conséquence sur les malades reconnus en Affection Longues Durée (ALD). 
 
Le ministre affirme que les malades d’Alzheimer en ALD resteront pris en charge à 100%. Il oublie cependant de dire que tous les malades d’Alzheimer ne sont pas en ALD. En France, 200 000 personnes touchées par la maladie ne sont pas en ALD et devront donc payer le prix fort. Xavier Bertrand a donc pris en toute
connaissance de cause la décision d’écarter du système de soins 200 000 malades.
 
Pour la communauté médicale, les médicaments anti-Alzheimer sont essentiels, car ils ralentissent la progression des symptômes de la maladie. Les malades et leurs familles commencent à s’inquiéter car le traitement est particulièrement coûteux. Plusieurs proches de victimes se sont d’ailleurs unies afin de lancer une pétition demandant l'abandon du déremboursement.
 
Cette pétition dénonce également l'inégalité face aux soins de santé, accentuée si les quatre médicaments se retrouvent déremboursés, et le délaissement du suivi médical de la maladie d’Alzheimer. 
 
L’époque où la lutte contre la maladie d’Alzheimer était une priorité du gouvernement semble lointaine. Le succès de la Journée mondiale de lutte contre l’Alzheimer qui s’est tenue le 21 septembre dernier, montre pourtant l’impératif social pour les pouvoirs publics qu’est la mise en œuvre de tous les moyens possibles afin d’aider les malades et leurs proches. 

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15 réactions à cet article    


  • penajouir penajouir 26 octobre 2011 13:56

    Le gentil p’tit gros Xavier Bertrand a prit la gentille décision de taxer les gentils malades en appliquant le gentil principe, toujours autant de fric pour les gentils laboratoires qui reverseront une gentille commission au gentil p’tit gros. Comme punition, le gentil X.Bertrand se réincarnera en haricot dans une boite de gentils flageolets afin de finir comme vent merdeux et nauséeux par le gentil trou de balle de financier libéral en mal de digestion. 


    • Nanar M Nanar M 26 octobre 2011 15:31

      Le soucis de bertrand n’est pas de sauver les malades mais de rassurer les marchés !


      • docdory docdory 27 octobre 2011 13:44

        @ Nanar M

        Xavier Bertrand se trouve confronté à une double contrainte, ou à un conflit d’intérêt :
        Si il reconnaît l’inefficacité globale de ces traitements, dont personne ne doute plus, et les dérembourse en toute logique, il va satisfaire les marchés financiers, qui trouvent que la France dépense trop pour la sécu, mais il va rendre furieux l’industrie pharmaceutique qui fabrique ces médicaments, qui ne vont , d’un jour à l’autre , plus être prescrits du tout, vu leurs coût faramineux !
        Et ça, les marchés financiers n’aimeront pas non plus !
        Il est probable que Xavier Bertrand finira donc par décider de ne pas décider, c’est à dire de rembourser ces produits à seulement 30 % comme « traitement de confort » , ce que les mutuelles vont détester !...

      • Luc DUSSART Luc DUSSART 26 octobre 2011 15:38

        Une ordonnance du Conseil d’État du 25 octobre demande (’ordonne’ donc) au Ministère de la Santé d’accorder 1500 € de dédommagement des frais de procédure de l’Association Formindep pour avoir obtenu l’abrogation de la recommandation émise par la HAS par des experts farcis de liens d’intérêts avec les fabricants des médicaments indiqués pour cette maladie. La messe est dite : la plus haute autorité française a jugé.

        Il n’est pas démontré que ces médicaments aient une utilité pour les malades. Ils en ont par contre une, notable, pour les fabricants ( 250 millions d’euros/an) et pour les neurologues, gériatres et autres spécialistes s’étant fait une spécialité de la démence sénile. Les médicaments justifient et induisent les consultations, bon business hein ?


        • Pharmafox 26 octobre 2011 15:53

          Les médicaments en cause ne ralentissent rien du tout, ce sont les laboratoires qui font croire le contraire à coup de publicités.


          Leur seul effet démontré est de limiter les symptômes physiques, pas les phénomène qui en sont la cause. Limiter ces symptômes n’a d’intérêt que chez les patients lourdement malades.

          • louviellas louviellas 26 octobre 2011 16:33

            La lutte contre la maladie d’Alzheimer était l’un des grands chantiers mis en avant lors de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy.

            Le problème reste entier, dès lors que ceux qui ont souscrit hier à son programme n’ont aujourd’hui aucun souvenir des conséquences de leurs votes.


            • docdory docdory 27 octobre 2011 13:34

              @ Louviellas

              Une promesse électorale selon laquelle « demain, on soignera la maladie d’Alzheimer » est aussi crédible que la publicité du barbier qui affirme que « demain on rase gratis ! » .

            • dr lamy 26 octobre 2011 19:36

              Il faut savoir de quoi l’on parle : les médicaments « anti-alzheimer » actuels, surtout les anticholinestérasiques, n’ont pas d’activité sur la maladie et présentent beaucoup d’effets néfastes ! Voir les revues sérieuses comme PRESCRIRE...


              • Krokodilo Krokodilo 27 octobre 2011 10:59

                Seriez-vous en mission commandée pour le compte des labos ?
                "Pour la communauté médicale, les médicaments anti-Alzheimer sont essentiels, car ils ralentissent la progression des symptômes de la maladie."
                C’est totalement faux. Au mieux, c’est une améiloration de quelques symptômes pendant quelques mois, et pour une maladie qui va évouluer sur plus de dix ans, c’est vraiement très très modeste. En fait, les fabricants devraient s’estimer heureux de ne pas avoir eu un SMR insuffisant et une suppression totale du remboursement. Le financement de soutien social, aides à domicile, centres de jour, etc. serait plus utile au quotidien.


                • ZEN ZEN 27 octobre 2011 12:27

                  Seriez-vous en mission commandée pour le compte des labos ?

                  Bonne question
                  Merci de l’avoir posée... smiley


                • docdory docdory 27 octobre 2011 12:11

                  @ Nabab

                  Je pense exprimer l’opinion de l’immense majorité de mes confrères généralistes en affirmant que les médicaments prétendument anti-alzheimeriens ( reminyl, aricept et exelon ) ne servent pratiquement à rien. Pour en avoir discuté avec de nombreux confrères généralistes, je n’en ai croisé aucun qui ait vu un malade ne serait-ce qu’un tant soit peu amélioré par ce genre de « traitements » .
                  Ce sont des médicaments forts coûteux ( entre 50 et 90 euros par mois ), dont les études pré commercialisations portent sur des traitements de 6 à 12 mois ( c’est à dire fort peu de temps. )
                  Selon les produits, il y a entre 60 et 80 % de patients « non répondeurs » sur lesquels le traitement est totalement inactif. Mais les échelles d’évaluation employées sont si imprécises que , selon des études, de 10 à 18 % des patients ont eu une amélioration sous placebo !
                  Il y a une vingtaine d’années , on se moquait à juste titre des précédents médicaments destinés à lutter contre le « déficit cognitif du sujet âgé » ( hydergine, cervoxan, solu-papa FR et autres iskédyl ), qui étaient considérés comme des poudres de perlimpinpin permettant au médecin de se donner bonne conscience et l’illusion de l’action. Je pense que, dans dix ans, les anti-alzheimériens auront rejoint leurs « illustres » prédécesseurs sus-mentionnés dans les oubliettes de la thérapeutique !
                  Au moins ces « glorieux » ancêtres avaient-ils l’intérêt de ne pas coûter grand-chose, et ne nécessitaient-ils pas, contrairement aux « anti-alzheimériens », une prescription initiale obligatoire par le spécialiste, ce qui ajoute le prix d’une consultation et d’investigations spécialisées au prix exorbitants de ces quasi-placebos !
                  il est à mon avis une priorité de santé publique de dérembourser tout ça ! Ça permettra au généraliste de mieux résister aux pressions des familles qui exigent un traitement, et donc une consultation préalable chez le neurologue.

                  • Krokodilo Krokodilo 27 octobre 2011 12:18

                    En outre,une fois ce type de traitement commencé, il est psychologiquement difficile d’arrêter, car la famille le ressent comme un abandon thérapeutique, et soupçonne que le médecin le fait pour améliorer son profil, son contrat de rationnement des soins... écho public de la convention récente.
                    Et si on avance son inefficacité, la réponse automatique est « Alors, pourquoi vous l’avez prescrit ? »


                    • docdory docdory 27 octobre 2011 13:30

                      @ Krokodilo

                      C’est exactement ça. Une petite nuance cependant : quand le malade devient par trop gâteux, la famille en général demande de cesser tout acharnement thérapeutique, et là, il devient facile de les convaincre du bien-fondé de l’arrêt du « traitement » , en leur disant que le patient est « non-répondeur » , ou est « en phase d’échappement thérapeutique » .

                    • ZEN ZEN 27 octobre 2011 12:20

                      Merci Doc et kroko pour ces mises au point informées

                      Y aurait-il menace sur nos neurones ?


                      • docdory docdory 27 octobre 2011 13:31

                        @ Zen

                        Je ne sais pas, mais en tous cas, les neurones des actionnaires des multinationales pharmaceutiques ne semblent pas menacés, surtout ceux qui comptent les bénéfices !

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