@ Nabab
Je pense exprimer l’opinion de l’immense majorité de mes confrères généralistes en affirmant que les médicaments prétendument anti-alzheimeriens ( reminyl, aricept et exelon ) ne servent pratiquement à rien. Pour en avoir discuté avec de nombreux confrères généralistes, je n’en ai croisé aucun qui ait vu un malade ne serait-ce qu’un tant soit peu amélioré par ce genre de « traitements » .
Ce sont des médicaments forts coûteux ( entre 50 et 90 euros par mois ), dont les études pré commercialisations portent sur des traitements de 6 à 12 mois ( c’est à dire fort peu de temps. )
Selon les produits, il y a entre 60 et 80 % de patients « non répondeurs » sur lesquels le traitement est totalement inactif. Mais les échelles d’évaluation employées sont si imprécises que , selon des études, de 10 à 18 % des patients ont eu une amélioration sous placebo !
Il y a une vingtaine d’années , on se moquait à juste titre des précédents médicaments destinés à lutter contre le « déficit cognitif du sujet âgé » ( hydergine, cervoxan, solu-papa FR et autres iskédyl ), qui étaient considérés comme des poudres de perlimpinpin permettant au médecin de se donner bonne conscience et l’illusion de l’action. Je pense que, dans dix ans, les anti-alzheimériens auront rejoint leurs « illustres » prédécesseurs sus-mentionnés dans les oubliettes de la thérapeutique !
Au moins ces « glorieux » ancêtres avaient-ils l’intérêt de ne pas coûter grand-chose, et ne nécessitaient-ils pas, contrairement aux « anti-alzheimériens », une prescription initiale obligatoire par le spécialiste, ce qui ajoute le prix d’une consultation et d’investigations spécialisées au prix exorbitants de ces quasi-placebos !
il est à mon avis une priorité de santé publique de dérembourser tout ça ! Ça permettra au généraliste de mieux résister aux pressions des familles qui exigent un traitement, et donc une consultation préalable chez le neurologue.