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Analyse des propositions de François Hollande sur la santé

Parmi les 60 propositions de François Hollande, deux (les propositions n°19 et 20) concernent directement la Santé, la troisième relevant du domaine éthique (accompagnement de fin de vie - proposition n°21). Certains trouvent cela bien peu, quand d’autres répondent qu’il vaut mieux tenir que courir. Voyons plutôt le contenu.

Son premier objectif est à la fois ambitieux et une nécessité absolue : Redonner un accès aux soins équitable. En décidant de maitriser la répartition des médecins sur notre territoire « je favoriserai une meilleure répartition des médecins », mettant ainsi fin à leur libre installation dès la sortie des études, système qui a créé les trop fameux déserts médicaux surtout dans le Nord-Est du pays, FH frappe fort. Il poursuit dans la cette voie  « en encadrant les dépassements d’honoraires », autrement dit, en mettant fin aux dérives du secteur II, les spécialistes, dit conventionné, mais qui est surtout déplafonné avec des consultations qui dépassent allégrement les 70 €…..En sens inverse, il redonne de l’oxygène aux généralistes « en augmentant la part de (leur) rémunération forfaitaire », afin d’endiguer la course à l’acte. « En supprimant le droit d’entrée dans le dispositif de l’aide médicale d’État », FH abroge purement et simplement une taxe injuste sur les plus fragiles, taxe qui symbolise bien les années Sarkozy. Il lui faudra également revenir sur les franchises médicales, taxe qui s’apparente à une usine à gaz et qui ne responsabilise personne. Poursuivant sa logique d’un meilleur accès, il ajoute : « Je fixerai un délai maximum d’une demi-heure pour accéder aux soins d’urgence » annonçant par là même son second axe de travail.

Son deuxième objectif est donc tout aussi ambitieux : Donner à l’hôpital public la place qu’il mérite car, derrière « Je le (l’hôpital) considérerai comme un service public et non comme une entreprise ». FH revient enfin sur la philosophie libérale qui anime toutes les réformes du secteur depuis 15 ans : la production de soins au service de la rentabilité. Comme si les agents hospitaliers fabriquaient des chaussures ! Non, ils soignent les gens, humainement dans le respect des personnes. Il enfonce le clou par : « Je réformerai la tarification pour mettre fin à l’assimilation de l’hôpital avec les établissements privés ». En effet, la combinaison tarification à l’acte ajoutée à la convergence tarifaire public-privé a eu des effets délétères, mettant au bord du gouffre financier nos hôpitaux, obligés de se séparer des activités les plus rentables (redistribuées au privé par l’Etat) tout en poursuivant le non rentable : les urgences, les « vieux », le social… .Voyez ce qui est arrivé au groupe Hospitalier du Havre, démantelé en dix ans et aujourd’hui sous perfusion !

Eh bien, je vous le dis. Si les socialistes et leurs alliés transforment ses deux ambitions en réalité durant la prochaine mandature, ils auront fait plus pour leurs concitoyens que tous leurs prédécesseurs depuis vingt ans dans le domaine.

La Santé est une richesse que l’on découvre une fois qu’elle a été perdue. Merci à FH d’en avoir retrouvée sa trace. 

Olivier MOURET - http://oliviermouret.over-blog.com


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12 réactions à cet article    


  • Robert GIL ROBERT GIL 27 février 2012 10:49

    petit a peti dans l’indifference general on est en train de liquider la Secu.....

    http://2ccr.unblog.fr/2012/02/26/le-chiffre-30-milliards/


    • Pharmafox 27 février 2012 13:59
      Démagogie de bas-étage.

      François Hollande veut mettre fin à la libre installation des médecins ? Autrement dit, imposer à un médecin qui finit ses études d’aller s’installer à un endroit donné. Le concours de médecine est national, non ? Va-t’on demander à un Alsacien qui n’a aucune attache à plus de 100km de Colmar d’aller s’installer dans le Lot ou en Isle et Vilaine ?

      Bien sûr, il y a le corollaire à cette belle proposition : les amis et les fils des amis auront le droit d’avoir les coins convoités. François Hollande propose de remplacer un système qui défavorise les zones rurales au profit d’un système qui favorise les pistonnés. Combien de députés socialistes (pour ne citer qu’eux), médecins de profession, exercent en « désert médical » ? Liberté (mais pas d’installation), Egalité (si tu as la carte du Parti), Fraternité, c’est la république française selon Hollande.

      Soyons honnêtes : pour que les médecins acceptent déjà d’aller s’installer dans des trous paumés, il faudrait pour commencer leur offrir des conditions équivalentes à ceux installés en zone urbaine. Je ne sais pas ce qu’il en est des indemnités kilométriques, mais à la campagne, le médecin en visite doit souvent rouler 20mn entre 2 patients, contre 5 à 10 pour le médecin de ville. A la fin de la mâtinée, le premier a consommé deux fois plus d’essence et a facturé 2 fois moins de consultation. Faites le calcul. Et même une fois ces mesures prises, combien de citadins endurcis parmi les électeurs seraient prêts à quitter la ville, ses magasins et son cinéma, pour un hameau et ses volailles uniquement parce que la loi les y obligent ? 

      Cela dit, la loi ne concernerait que les FUTURS médecins, aucun risque de se mettre à dos ceux qui voteront dans quelques mois. Au contraire les médecins actuels seraient sûrs de ne pas voir un concurrent s’installer à deux pas de chez eux pour leur prendre leurs patients.

      • lulupipistrelle 27 février 2012 16:36

        Tout le monde médical rêve de s’installer sur la Côte d’Azur. Mais dans son arrière -pays, il arrive que des enfants meurent de méningite,faute d’une prise en charge efficace et rapide. 


      • epicure 27 février 2012 21:51

        La liberté du médecin c’est bien, mais que fais tu des libertés des patients mises en cause par la mauvaise répartitions des médecins.

        Et puis c’est bien beau ton discours, mais quand il y a trop de médecins dans un coin, aucun n’est gagnant.

        La médecine ce n’est pas une activité de luxe, mais une activité d’intérêt général.
        Une médecin est sensé faire un serment d’Hippocrate, et non un serment d’hypocrites recherchant l’intérêt financier avant tout. Donc c’est un métiers avec des contraintes.


      • Pelletier Jean Pelletier Jean 27 février 2012 17:38

        @cher camarade,

        Tu oublies les positions de François sur la fin de vie et la nécessaire évolution d s lois Léonetti, et surtout ses positions sur l’autorisation des expérimentations sur les cellules souches qui ouvrent la vois à des traitements thérapeutiques prometteurs.
        Amicalement ;
         http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


        • xray 27 février 2012 19:44


          Trop d’argent pour le Sida. 

          Sida, un petit mensonge 
          (Le complot des blouses blanches et des soutanes) 
          http://mondehypocrite.midiblogs.com/archive/2011/01/31/sida-un-petit-mensonge.html 




          • xray 27 février 2012 19:47


            Il y a danger à aller consulter un médecin pour savoir si l’on est malade. On peut en mourir ! 

            Le remplissage des hôpitaux  (La morale est sauve !) 
            http://levirusmachin.hautetfort.com/archive/2011/01/07/le-remplissage-des-hopitaux.html 



            • Spip Spip 27 février 2012 20:44

              Je ne sais pas quelle forme prendrait une meilleure répartition des médecins, mais le terme « favoriser » fait plus penser à des incitations (fiscales ?) qu’à du directif. Je crois me souvenir que ça avait déjà été tenté jadis, mais le trop fameux Conseil de l’Ordre s’y était opposé au nom de... l’égalité.

              Pour rebondir sur Pharmafox : Il est vrai qu’il ne sera pas facile de convaincre de jeunes médecins de s’installer dans des endroits dépourvus des commodités de base. Surtout écoles et encore plus collèges et lycées pas trop loin pour les enfants. C’est valable pour tout le monde. Mais, d’autre part, dans n’importe quelle profession libérale, on ne s’agglomère pas autour des « concurrents », on choisit une zone où il y a un potentiel de clientèle. On a assez entendu le blues de certains jeunes généralistes, contraints, parait-il, de se trouver une activité annexe par manque de revenus. Puisqu’il s’agit de liberté, il faut aussi l’assumer.

              Bien qu’en exercice libéral, la médecine n’est pas vraiment une activité comme une autre, elle a quelques obligations morales. Dans les « déserts médicaux » c’est le client (souffrant, en principe) qui doit aller au devant du médecin, ce n’est pas normal.

              Sur la tirade parlant des copains, de la carte du parti, etc., on n’est pas obligé de le croire. Par paresse, je n’ai pas recherché le nombre de médecins-députés encartés à droite, s’il y en a plus ou moins qu’à gauche et où ils exercent. Par définition, s’il y a des « coins convoités », soyons logique, on ne voit pas pourquoi ce seraient des déserts médicaux, donc l’argument tombe de lui-même.

              Pour l’hôpital, sur le long cours, on a déjà alterné tarification à l’acte/envelloppe globale. A chaque changement, c’était LA solution... Le fond du problème est bien la prise en charge des activités « non rentables ». Connaissez-vous une clinique privée qui ne fasse que de la dermatologie, par exemple ? Moi pas. Par contre, la chirurgie, oui.


              • Pharmafox 28 février 2012 08:53

                J’admets que je suis allé un peu loin dans mon commentaire, mais cela m’agace que l’on livre les médecins à la vindicte populaire. Ce que j’ai voulu mettre en avant, c’est que les médecins sont avant tout aussi des citoyens comme les autres et qui ont les mêmes aspirations que les autres. Je parle des trajets pour les visites, vous citez des collèges et lycées, on pourrait aussi mentionner les gardes : en « désert médical », les médecins étant beaucoup moins nombreux, ils doivent assumer beaucoup plus de gardes, etc. Médecin à la campagne, c’est beaucoup, beaucoup plus de travail, pour gagner moins et avec les inconvénients de la campagne.


                Justement, s’installer à proximité d’un médecin concurrent peut s’avérer un excellent calcul pour peu que les deux partis trouvent avec lui un terrain d’entente sur les heures de consultation, de visite, les gardes, etc.

                J’écris que le mode d’opération sera directif parce qu’on a vu que la voie pour les aides fiscales était bloquée. C’est vrai que François Hollande parle de « favoriser », et c’est l’auteur de l’article qui parle de supprimer la libre installation. Les « coins convoités » ne serait pas les déserts médicaux, mais les exceptions comme par exemple le départ à la retraite d’un médecin installé à Nice (pas Jacques). Qui dit mode directif dit passe-droits et combines.

                Et bien sûr, tous les partis, de droite, de gauche, du centre et d’ailleurs avancent qu’il faut faire quelque chose contre les déserts médicaux, mais refusent de balayer devant leur porte. Je ne mets pas plus en cause le PS que les autres, mais puisqu’on fait ici l’éloge de François Hollande, ça me parait normal de parler lui.

              • Spip Spip 28 février 2012 11:16

                @ Pharmafox

                « un excellent calcul pour peu que les deux partis trouvent avec lui un terrain d’entente » Oui, mais là encore, il s’agirait de l’intérêt du médecin, pas de celui des patients !

                Les coins convoités : j’avais donc mal compris. En cas de départ à la retraite, un cabinet (et sa clientèle) ça se revend comme un office notarial, tout simplement. S’il y a une inégalité ou des arrangements, ça se situera au niveau des capacités financières des repreneurs potentiels, pas ailleurs.

                Tout ça ne règle pas le problème des déserts médicaux. Il faudra bien s’y attaquer, sous peine de voir des zones se désertifier tout court, puisque dans la pratique actuelle, c’est le patient qui doit se rapprocher du médecin...


              • bigglop bigglop 28 février 2012 01:28

                Bonsoir à tous,
                Une mesure simple, de bon sens et qui génèrera de grandes économies :
                donner exactement le décompte des médicaments (priorité aux génériques) figurant sur l’ordonnance du médecin et pour la durée des traitements et non des boites entières.


                • Spip Spip 28 février 2012 11:55

                  Post-scriptum

                  Il existe une solution concrète, déjà mise en oeuvre, bénéficiant d’aides et apportant du confort à tous (professionnels et patients). Ca s’appelle les maisons médicales. Ça ne règle pas complètement le problème, mais toute création d’un pôle d’activité a toujours des effets positifs sur l’attractivité du lieu (effet d’agglomératio )

                  http://www.medecinensarthe.cg72.fr/aidesMaisonsMedicales.asp

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