Bactérie tueuse : origine humaine
C’est l’explication la plus récente, et bien argumentée : ECEH serait d’origine humaine. Attention : il ne s’agit pas d’un complot fomenté dans les laboratoires d’un savant fou ou d’une quelconque agence gouvernementale malveillante, mais d’une évolution naturelle. Ce qui commençait à circuler depuis deux jours semble se vérifier.

Le polymorphisme bactérien
En France au 19e siècle, Jacques Antoine Béchamp affirmait déjà que les bactéries, et d’une manière générale les micro-organismes, pouvaient évoluer et changer de forme sous certaines conditions. Ce chercheur (docteur ès sciences, docteur en médecine, en chimie et en pharmacie), contemporain de Louis Pasteur, attaqua les théories de ce dernier qui focalisait la médecine sur le microbe en délaissant la notion de terrain, c’est-à-dire de milieu où un microbe peut évoluer et muter. « Le microbe n’est rien, c’est le terrain qui est tout ».
Aujourd’hui on sait qu’en effet des virus ou des bactéries peuvent muter ou se combiner entre eux et former de nouveaux agents pathogènes. Béchamp avait raison.
Ce mariage de bactéries pourrait être la cause de la virulence particulière de ECEH. Sous la plume de Michel Verrier, la Tribune de Genève apporte un certain nombre de précisions qui recadrent le débat et pointent les erreurs grossières qui ont été commises par les autorités sanitaires allemandes, entraînant une véritable psychose collective et une catastrophe pour l’agriculture de l’Europe de l’ouest.
« L’examen, par les scientifiques de l’Institut fédéral allemand d’évaluation des risques (BfR), de l’ADN de la bactérie coupable, décrypté à l’institut du génome de Pékin (BGI) à Hongkong, confirme en tout cas qu’il s’agit d’un croisement de souches originales. L’une des deux serait quasi-identique à une bactérie de « type Eaec » détectée en Centrafrique, qui niche dans le système digestif humain. Elle se serait accouplée avec la bactérie Ehec et serait ainsi coupable du « syndrome entérohémorragique » (SHU), qui paralyse le système rénal, s’attaque aux systèmes digestif et cérébral du malade. »
La contamination humaine
Un responsable de cet institut va même plus loin en mettant hors de cause toute contamination animale :
« ... pour Lothar Beutin, expert en bactérie Eceh de ce même institut, « la question de la contamination par l’homme ne se pose même plus. » L’Université de Münster conforte cette thèse en affirmant que l’E. coli Ehec SHU 41, n’a jamais été localisée dans les systèmes digestifs animaux. »
L’épidémie provient donc d’une contamination humaine. Les autorités allemandes suspectent une entreprise du pays d’en être à l’origine. En effet des employés d’une firme d’emballage et d’étiquetage des légumes ont montré début mai les signes de la maladie, soit des diarrhées. Toutefois ils n’ont pas développé la forme grave hémorragique.
Cela signifie en clair que des employés de cette entreprise ont contaminé des légumes par manque d’hygiène - mains pas lavées en sortant des toilettes, par exemple - ce qui conforte la thèse que j’avançais il y a quelques jours sous forme d’humour.
D’autre part certaines personnes consommant ces légumes contaminés avaient probablement un terrain propice au mariage des bactéries. Il faut savoir que notre intestin est un puits à bactéries. Bactéries normales pour la plupart, donc le fameux colibacille qui est non seulement utile mais indispensable à notre assimilation.
Mais selon l’état de notre intestin, lié à ce que nous mangeons, des bactéries nuisibles peuvent se développer. L’excès de viande ou d’aliments trop acidifiants favorise une putréfaction anormale dans les voies digestives, ainsi qu’une possible irritation intestinale et un affaiblissement des défenses naturelles locales. Par réaction d’adaptation certaines bactéries peuvent évoluer, muter ou se combiner à d’autres, et produire des toxines d’une extrême dangerosité.
Manger des légumes et réfléchir !
En l’état, les légumes sont hors de cause. Cela aurait dû se voir très vite puisque le foyer principal est très localisé dans le nord de l’Allemagne. Si les concombres espagnols avaient été en cause l’Espagne aurait connu très vite une flambée d’infection dans la région de production. Cela n’a pas été le cas.
La panique légumière est donc totalement irrationnelle. Un vrai gâchis quand on voit, hier encore, des maraîcher français ou suisses jeter leur production qui a pourtant été analysée et déclarée saine.
Ce qu’il faut en déduire :
1. La confiance dans les autorités sanitaires, déjà sérieusement ébranlées par la gestion de la grippe AH1N1, s’effrite encore. Il faut de plus en plus compter sur soi-même et recouper les informations pour se faire sa propre idée.
2. A force de manger n’importe comment nous engendrons nous-même une partie des bactéries qui nous tuent. L’abus d’antibiotiques favorise les transformations bactériennes.
3. La nourriture demande à être réfléchie et choisie. Manger a fini d’être un acte innocent et bienfaisant, cela non seulement à cause des bactéries, métaux lourds, hormones et autres polluants mais pour les maladies de civilisation que la malbouffe entraîne.
4. Les humains aiment se faire peur et vivent actuellement dans une sorte de perpétuelle psychose collective alimentée de tous côtés : peurs écologiques, violence et insécurité amplifiées, etc. Cette psychose, signe d’immaturité collective, va engendrer des comportements et d’autres maladies.
5. Enfin, et cela tombe sous le sens : le minimum d’hygiène est de se laver les main en quittant les toilettes !!! A moins que vous n’ayez envie de faire déguster à vos proches et connaissances quelques miettes de vos matières fécales. Car c’est bien cela qui se passe...
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