Face à la chimie de la mort
Comment est-il possible qu’aujourd’hui, dans notre pays, les pesticides restent majoritairement autorisés, alors que l’arsénite de sodium, pour ne citer que lui, a été interdit aux Etats-Unis dans les années 60…pour finalement n’être interdit en France qu’au début du 21ème siècle ?

C’est une première en France, la fille d’un viticulteur, décédé il y a peu, porte plainte contre x en impliquant l’arsénite de sodium que son père utilisait régulièrement, affirmant que ce dangereux pesticide est responsable de sa mort.
Elle s’appelle Valérie Murat et son père, James-Bernard, qui était viticulteur en Gironde, à Pujols, a quitté ce bas monde en 2012, après que sa maladie ait été reconnue comme maladie professionnelle, un lien formel entre l’utilisation de ce pesticide et sa tumeur ayant été établi.
Si ce dérivé de l’arsenic avait bien été interdit en France en 1973, il ne l’était pas en viticulture, on peut s’interroger sur ce choix, car s’il était considéré comme dangereux pour l’agriculture, pourquoi l’autoriser pour la viticulture ? En tout cas, il est probable qu’il soit responsable de la mort du vigneron. lien
Il s’agissait entre autres du Medipyral commercialisé en 1995, puis suspendu un an après, remplacé par le Midipyral, fabriqué par la même entreprise, finalement interdit en 2001.
Ajoutons qu’il ne doit pas être un cas isolé, et il est possible qu’à la suite de cette plainte, d’autres agriculteurs, ou viticulteurs, si elle aboutit, s’engouffreront dans la brèche pour demander réparation.
C’est en tout cas l’accusation que porte Valérie Murat, se base sur le fait que le produit qu’utilisait son père portait la mention « cancérogène suspecté sans preuve suffisante », alors que selon elle, l’étiquette aurait du mentionner « cancérogène avéré ». Elle ajoute « si le ministère de l’agriculture avait bien fait son boulot, il aurait vérifié et interdit la vente de ce produit, à moins qu’il n’est caché sciemment la dangerosité du produit ». lien
Mais il y a plus grave…
L’Assemblée Nationale a bien sur « courageusement » interdit les pesticides dans les espaces verts publics…mais seulement à partir de 2020…et pour les particuliers, à compter de 2022, tout en écartant la possibilité de les interdire dans le monde agricole, ajoutant que les pesticides pourraient être utilisés en cas d’urgence sanitaire. lien
On essaye de comprendre ?
Si nos chers députés sont convaincus du danger que représentent les pesticides, pourquoi attendre 2020…2022, pourquoi ne pas les interdire dans le monde agricole, et pourquoi les accepter en cas « d’urgence sanitaire » ?
Pour ceux qui en douteraient encore, des études convergentes ont prouvé l’impact des pesticides sur notre santé.
En effet, des janvier 2007, le magazine Sciences et Vie évoquait les dangers d’un usage intensif des pesticides en France, ce qu’à confirmé en mai 2014 un rapport de l’INSERM.
Plus grave, notre pays est le plus gros utilisateur des pesticides, que l’on retrouve dans les nappes phréatiques, les cours d’eau, et bien sur dans nos aliments, le risque de leucémie passant de 25% à 100%...et celui de tumeurs cérébrales de 30 à 50%. lien
Pour se renseigner en profondeur sur les pesticides, les dangers qu’ils représentent, et les solutions pour s’en prémunir, ce lien
Quittons la vigne pour les oliviers.
Ils qui sont menacés par une mouche qui pond ses œufs dans les fruits, avec les dommages que l’on imagine.
Cette mouche, la xylella fastidiosa a déjà contaminé 30 000 hectares dans les Pouilles italiennes et les autorités ont décidé en haut lieu de procéder carrément à l’abattage des arbres contaminés, afin de créer une « ligne de contrôle » destinée à empêcher la dissémination de la fameuse mouche, et en utilisant abondamment des pesticides. lien
Au-delà de la légitime interrogation que l’on peut se poser sur le temps qu’il aura fallu aux autorités pour réagir face au drame, puisque les premiers cas ont été signalés en 2008, pourquoi mettre en place des solutions si draconiennes, puisqu’il existe des parades…sans en arriver à de pareilles extrémités, d’autant que l’olivier a une croissance lente, qu’il fait l’objet d’une mode, atteignant parfois près de 20 000 euros, et qu’il peut devenir plus que millénaire. lien
En effet, chaque prédateur a le sien, prouvant une fois de plus que la nature est bien faite, et utiliser des pesticides pour résoudre le problème pourrait bien être la pire des solutions, car l’insecticide tuera sans discernement la mouche tout comme ses prédateurs.
Il existe en effet un Hyménoptère, le Psyttalia concolor, qui s’en prend à la larve de la mouche, et la Mantispa pagana, variété de mante religieuse, prédateur que l’on trouve dans beaucoup de vergers. lien
Et puis il y a la possibilité de piéger l’insecte en les attirant dans des cartons dotés d’une capsule attractive sexuellement, ou plus simplement en installant des pièges alimentaires remplis d’une solution de phosphate d’ammoniaque.
N’oublions pas la cuve curative qui consiste à traiter le feuillage avec une bouillie à base de diméthoate. lien
Passons de l’olivier au blé, puisqu’un agriculteur a trouvé une parade intelligente à tous ces soucis en cultivant des variétés anciennes afin d’éviter les traitements chimiques. lien
Il s’appelle Jean-Jacques Mathieu et travaille avec 200 blés différents, blés justement connus pour offrir une résistance naturelle aux insectes et aux maladies, tout en assurant une bonne production. lien
Et puis, bonne nouvelle, 2 chercheurs belges ont découvert un désherbant 100% naturel.
Il s’agit d’une bactérie, la streptomyces scabies, qui lorsqu’elle rentre en contact avec des aliments, libère une toxine qui a un important pouvoir désherbant naturel et biodégradable, sauf qu’il était difficile d’en produire en grande quantité, vu son prix.
Les chercheurs ont donc trouvé un procédé pour produire à grande échelle une toxine aux effets similaires, mais à plus bas prix. lien
On le voit, il existe donc de nombreuses solutions acceptables pour l’environnement permettant d’éviter les dangereux pesticides, et les OGM.
En effet, les promoteurs de l’agriculture chimique ont proposé les OGM, (organisme génétiquement modifiés) dont la finalité est d’intégrer à la plante le pesticide, de façon à ce que l’insecte prédateur soit éradiqué s’il tente de s’en prendre à la plante…sauf que les pesticides de la plante se retrouveront fatalement dans nos assiettes.
Pour être plus précis, il faut distinguer les plantes OGM qui tolèrent certains herbicides, et celles qui produisent dans leur cellules des protéines insecticides…ce qui sur le fond ne change pas grand-chose. lien
Soit dit en passant, une bonne partie du financement de la recherche sur les OGM vient des millions récoltés pour le Téléthon, puisque ce sont les mêmes laboratoires qui travaillent sur les maladies génétiques et la recherche sur les OGM, sans que les français en soient conscients.
Alors comment ne pas s’étonner de la récente décision européenne d’autoriser 19 produits OGM, libre ensuite à chaque pays de décider pour lui-même…(lien) ce qui est parfaitement hypocrite, car une fois les OGM entrés en Europe, il sera bien plus compliqué de les empêcher d’intégrer les produits transformés.
Comme l’ont affirmé 2 porte-paroles d’EELV : « dans une zone de libre circulation des marchandises, la possibilité laissée aux Etats d’interdire ensuite ces OGM sur leur territoire est un leurre (…) les porcs et les jambons produits avec des aliments transgéniques en Pologne ou en Espagne se retrouveront sans aucune difficulté dans les rayons des grandes surfaces des autres pays. Il n’y aura en effet aucune possibilité de mettre en place des contrôles efficaces ».
Alors quelle parade pour le consommateur ?
Et quid de Monsanto, créateur de Round-UP ?
Cette courte vidéo fait un joli tour de la question et des lanceurs d’alerte ont dressé la liste la plus complète possible des sociétés qui utilisent les produits Monsanto.
Il s’agit de sociétés peu connues en France dont ils ont répertorié les marques qu’ils commercialisent, et qui sont vendues sur le marché français et européen.
On y trouve pèle mêle coté boissons Coca-Cola, d’autres bien connus.
Sur le chapitre sucreries, ils citent Carambar, Malabar, Hollywood, et beaucoup d’autres.
La liste complète est sur ce lien
Les lanceurs d’alerte précisent tout de même que toutes les marques mentionnées ne contiennent pas forcément des produits Monsanto, mais elles appartiennent à des sociétés qui, selon le blog américain, « Collective Evolution » utilisent des produits Monsanto pour certaines de leurs productions.
Les consommateurs sont-ils prêts à boycotter ces produits dangereux, afin de redonner à notre alimentation la qualité qu’elle a perdue ?
L’avenir nous le dira, d’autant que l’on sait aujourd’hui que l’agriculture biologique pourrait alimenter 9 milliards d’êtres humains, en étant plus productive que l’agriculture intensive et chimique. lien
Comme dit mon vieil ami africain : « fais du bien à ton corps pour ton âme ait envie d’y rester ».
L’image illustrant l’article vient de ligue-cancer.net
Merci aux internautes de leur aide précieuse
Olivier Cabanel
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