Grenelle de la santé en entreprise
Selon l’Agence européenne pour la santé et la sécurité au travail, 50 à 60% des cas d’absentéisme seraient directement liés au stress. Faudra-t-il tenir un « Grenelle de la santé en entreprise » pour faire face à cette contrainte psychosociale qui pèse de plus en plus lourd sur la performance économique.
L’Agence européenne pour la santé
et la sécurité au travail
indique sur son site que près de 25% des salariés européens souffrent du stress
et que celui-ci serait à l’origine de 50 à 60% de l’absentéisme dans les
entreprises. Un prix énorme à payer, tant en termes de souffrance humaine qu’en
termes de réduction de la performance économique des entreprises touchées.
Les principales causes du stress
professionnel sont connues.
o
Surenchère
à la performance et à la compétitivité
o
Incertitude
quant à l’avenir, perte de sens quant à l’action quotidienne, absence de
visibilité stratégique ou absence de communication de la hiérarchie
o
Réduction
des effectifs
o
Rationalisations :
restructurations et concentrations
o
Nuisance
et mauvaise conception des lieux de travail
o
Fonctionnement
dans l’urgence permanente
o
Intensification
des charges de travail
o
Accroissement
de la complexité organisationnelle
o
Ordres
contradictoires et manque d’encadrement intermédiaire
o
Tensions
dans les relations de travail
o
Absence
de reconnaissance du travail accompli
o
Délitement
de la notion de collectif de travail
o
Agressivité
ambiante
Un véritable inventaire à la
Prévert !
Cette agence indique que la
réduction du stress au travail et des risques psychosociaux qu’il induit est un
impératif moral et légal. Au-delà de la réduction des souffrances humaines, qui
à elles seules justifieraient la mise en place d’une véritable politique de
santé, il y a également le critère économique et financier. Si rien n’est
rapidement entrepris, il y a tout lieu de penser qu’après le Grenelle de
l’environnement, il y aura lieu de tenir dans les plus brefs délais un
"Grenelle de la santé au travail". Sauf à accepter de voir s’altérer
la santé financière et les performances économiques de toutes nos organisations
professionnelles privées et publiques.
Si nous acceptons, encore une fois,
de renoncer en partie à notre sacro-sainte exception culturelle, économico-dogmatique, alors nous pourrons suivre des pistes sur lesquelles nombre de pays
se sont déjà engagés. C’est le cas du Canada qui travaille depuis de nombreuses
années sur les sujets touchant au stress. Ils viennent de mettre en place une
certification "Entreprise
en santé". Selon le directeur du bureau de normalisation du Québec,
Jacques Girard, il s’agirait d’une première mondiale. Les entreprises qui
souhaiteront être certifiées "Entreprise en santé" devront déployer quatre axes destinés à impacter positivement sur la vie de leurs collaborateurs.
Elles devront intégrer dans leur gestion, des services et conseils en matière
de nutrition ou de gestion du stress ; veiller à offrir un meilleur
équilibre vie/travail par l’intégration d’horaires flexibles, garderie en lieu
de travail... ; offrir un environnement de travail convivial intégrant entre
autres des aménagements d’aires de relaxation ou salles de gym. Elles devront
aussi mettre en place des formations et accompagnements destinés à optimiser la
performance managériale dans son aspect reconnaissance et dans une vision
humanisée de la relation employeurs/employés qui privilégierait ainsi l’être
sur l’avoir.
Cette initiative est à porter au
crédit d’une association, GPS2,
qui à l’instar de l’association L’élan nouveau des
citoyens contribue à prôner l’exercice d’une politique dans l’essence
grecque du terme politis. Un mouvement venant du bas vers le haut,
et non l’inverse comme cela est souvent le cas aujourd’hui.
Le stress n’est pas une fatalité.
Mais si rien n’est fait, alors il faudra ajouter à la longue liste des
difficultés économiques (mondialisation, concurrence, exigence des marchés...) un
nouvel adversaire qui porte comme nom : démotivation.
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