Impact de la grippe aviaire (santé et économie)
Dans le contexte de crise financière et économique et de la nomination d’Obama à la présidence US, le grand public a malheureusement tendance à oublier ce que l’on nomme « la grippe aviaire » qui est avant tout la prochaine pandémie de grippe, phénomène cyclique.
INTRODUCTION
Remercions notre goût pour les déplacements en voiture (allusion au réchauffement climatique) et pour la viande (fermes industrialisées) car ce sont des facteurs très aggravants à ce niveau et qui pourraient bien être la cause de notre prochain décès.
Je serais aussi tenté de dire qu’il y a plus d’experts qui sont proportionnellement d’accords pour affirmer qu’une prochaine pandémie grippale nous pend au nez plutôt qu’une dépression économique !
Où se trouve la priorité dans ce cas ?
Donc, la chose à retenir en permanence n’est pas de savoir si une pandémie va arriver mais quand et avec quelle intensité.
Comment sait-on cela ?
LES VIRUS ET NOUS
Nous vivons nos petites vies quotidiennes locales et sociales. Notre arrogant cerveau croit de manière illusoire que l’humain maîtrise la Nature alors que certains experts que c’est peut-être bien le contraire !
Si l’on prend du recul, nous pourrions très bien être globalement « manipulés » sur le très long-terme par nos compagnons de longue date, les plus frustres qui soit, j’ai nommé les microbes (virus, bactéries et champignons ).
Rappelons que nous possédons sur et dans notre corps bien plus de microbes que de cellules : d’un point de vue biologique, que cela vous choque ou non, nous ne sommes que des « porte-avions » de microbes !
Les biologistes et experts en virologie commencent à un peu mieux connaître les habitudes de nos compagnons de longue date.
Les virus sont des parasites à la frontière de la définition de la Vie tellement ils sont petits (notez aussi que l’on possède des « morceaux de virus » intégrés dans notre ADN).
Ces experts savent que certains virus mortels reviennent « en vagues » : il existe depuis la nuit des temps des pandémies cycliques de grippe et le dernier cycle commence à dater sérieusement.
Ce que l’on sait aussi est que toutes les pandémies de virus pathogènes ne sont pas aussi « mortelles » : certains virus sont bien plus virulents (pathogènes) que d’autre.
Pourquoi ces « parasites » tuent-ils alors leur hôte ? C’est illogique !
Pas du tout du point de vue de l’Evolution (de ces « choses » nanoscopiques).
On admet qu’un virus se soucie plus de sa transmission à d’autres êtres (question de reproduction) qu’au devenir du corps hôte. La majorité du temps, il arrive à se transmettre en laissant la vie à son hôte car effectivement, il ne cible pas du tout la mort de l’hôte puisque ce serait condamner les virus captifs du corps.
Cependant, on insiste : il importe moins au virus que l’hôte survive du moment que ce dernier a fait plus efficacement son boulot de transmission (diarrhées, toux, éternuements etc. , demandez le programme !) avant de clapser.
Il finit par arriver, par le processus de sélection naturelle, qu’il soit plus « optimal » pour sa transmission qu’une nouvelle souche de virus devienne très transmissible même si, ce faisant, elle s’avère mortelle pour le porteur.
La fin justifie les moyens...
LA GRIPPE MORTELLE
Vous comprenez aisément : plus les années passent sans que rien n’arrive, plus la probabilité d’occurence d’une nouvelle pandémie de grippe se fait forte.
Le virus a déjà commencé quelques mutations dangereuses mais il est vrai que le chemin est semée d’embûches (génétiquement parlant) pour lui pour en arriver à la transmission inter-humaine.
Maintenant, certains paramètres comme la mondialisation ou la proximité des humains dans de nombreuses parties du monde avec volatils et autres animaux (cochons en particulier dont le génome est assez proche du notre) favorisent la propagation et mutations des virus (ex : ce qui s’est passé avec le SRAS).
RAPPEL HISTORIQUE
Comment la grippe espagnole de 1918 s’est propagée ?
Ce n’est pas un hasard si la grippe dite « espagnole » (car l’Espagne n’était pas en guerre et publiait sans censure la propagation du virus dans le pays) est arrivée durant la Grande Guerre.
Cette grippe n’est donc pas espagnole mais asiatique (chinoise) a priori.
On pense qu’elle est d’abord passée par les USA et s’est « renforcée » en mutant. De fil en aiguille, des soldats US en partance pour le front étaient infectés.
La proximité dans les tranchées (et c’est pareil en ce moment concernant la grippe aviaire avec nos poulets artificiellement confinés dans des hangars) a été le terreau idéal pour la transmission chez les soldats de toutes nationalités belligérantes.
La transmission ne fut pas linéaire : il y a eu ensuite des « vagues » d’épidémies successives.
COMBIEN DE MORTS ET QUELLE MORT ?
Sans parler de vaccin, pour l’instant, cela signifie qu’il y aura plus ou moins de millions de morts...
Si la prochaine pandémie (H5N1 potentiellement puisqu’il y a déjà eu environ 300 morts mais un autre candidat est possible) est caractérisée comme « modérée », ca fera théoriquement quelques millions de morts.
Si elle est « forte », les experts pensent qu’elle fera des centaines de millions de morts.
Remarquez qu’actuellement, le score du virus H5N1 atteint les 50 % de morts par personne infectée, ce qui est ENORME !
Si vous voulez savoir à quoi pourrait ressembler une mort par virus de la grippe, revoyons les sympathiques symptômes des personnes atteintes par le virus de la grippe espagnole en 1918-19 (de 20 à 100 millions de morts selon les estimations, soit pas loin de 1,5 % de la population totale ; en tout cas, bien plus de morts que ceux causés par la première guerre mondiale ...).
On a très vite la peau qui devient grise, on peut souffrir de maux de têtes abominables et surtout d’hémorragies des muqueuses, et on finit le plus souvent par mourir noyé ... dans ses propres sécrétions pulmonaires (et la peau devenait tellement bleue qu’il était difficile de distinguer une personne de peau blanche d’une noire).
Certaines fois, des bulles d’air se formaient derrière les poumons et éclataient quand le patient se retournait dans le lit : l’infirmière fut dégoûté des Rice Krispies à jamais...
A moins que vous ne résistiez , votre « affaire » est réglé en quelques jours max.
Notez que contrairement à l’intuition et à la surprise des médecins de l’époque, ce sont les personnes dont le système immunitaire étaient plus vigoureux qui, en 1918, étaient les plus susceptibles de mourir car leur système immunitaire sur-réagissait (d’où les sécrétions) : les enfants (ma grand-mère y a survécu) et le personnes âgées survivaient mieux.
QUEL IMPACT GEOGRAPHIQUE ?
En raison de la mondialisation des échanges, des modèles ont montré qu’en environ 15 jours, aucune région du monde sera épargnée lorsque le virus aura suffisamment muté.
Déjà pour le cas de la grippe espagnole, toutes les régions du monde sauf une petite île du Brésil furent concernées.
ECONOMIE
Les Nations Unies viennent donc de publier un rapport éloquent sur l’impact économique qu’aura une pandémie si elle intervenait demain.
Ce rapport félicite dans un premier temps les nombreux gouvernements qui ont pris quelques dispositions comme le stockage de médicaments (Tamiflu) et de masques et le fait qu’il existe maintenant une planification de mesures concernant l’appareil de santé (la France en particulier a fait bien plus dans ce domaine que beaucoup).
Il regrette cependant que presque aucun plan ne concerne la gestion du grand public.
Si l’on parle d’arrêt ou de régression de croissance économique en ce moment, on vient de chiffrer déjà théoriquement ce que « coûtera » une pandémie modérée ou forte : respectivement 2 à 5 % de PNB. On a bien besoin de cela en ce moment, Tiens !
Pourquoi un tel impact ?
C’est qu’il vous faut vous représenter ce que deviendra en quelques semaines l’économie d’un pays une fois que le virus fait des ravages. Le rapport dit cela à demi-mot.
Le système économique va très vite se gripper (avec jeu de mots).
Dois-je vous noircir le tableau ?
Vous imaginerez facilement le scénario dantesque où en quelques semaines seulement, les hôpitaux sont débordés, les supermarchés sont mal alimentés, les poubelles pas ramassées et on verra l’apparition de nombreux comportements barbares et violents (dont paniques) etc.
Sans faire de comparaison avec le bilan de l’administration Bush, on sait de quoi un humain est capable lorsqu’il a peur.
Tout deviendra probablement contrôlé et rationné par l’armée mobilisée dans l’urgence et maladroitement car gardez bien en tête qu’il n’y a pas de plan pré-établi à part pour la gestion des systèmes de santé.
PLANNIFICATIONS
Pendant que l’on poursuit nos petites et innocentes vies, il se passe des choses « en haut lieu » afin de « limiter la casse au max ».
Il existe par exemple, des « bureaux de veille permanent » : un « canard » ou un site web annonce qu’ un gars éternue un peu trop fort à l’hosto et une équipe de l’OMS * bondit dans l’avion et met tout le petit monde en quarantaine et passe tout au peigne fin.
C’est comme cela que l’épidémie du SRAS a été principalement jugulée : si la mondialisation est notre ennemi, Internet est notre garde-fou.
Cette vigilance n’est pas du tout suffisante toutefois.
On a par ailleurs stocké de grandes quantités de TAMIFLU mais on n’est pas certain que cela fonctionnera sur la souche pandémique et surtout ... il n’y en aura pas assez pour tout le monde de toute manière.
Il faudra fournir en priorité certaines catégories professionnelles ; et qui d’abord ? Et leurs familles ? On pense aux policiers, pompiers, armée, personnel soignant et fonctionnaires « critiques » (EDF par ex.) ; c’est normal.
On va tenter ensuite de recycler le médicament (car il revient intact dans l’urine du patient).
On verra après à qui donner le reste...
Le problème que vient de soulever les Nations-Unies et sa banque mondiale est que les gouvernements ont souvent un peu réagi et planifié quelques trucs mais c’est bien trop faible et il se peut fort bien d’ailleurs que les plans ne marchent pas le jour J.
PLAN B ?
Une bien meilleure solution actuelle d’après un groupe de spécialistes internationaux (essayant de motiver les gouvernements qui ont d’autres chats à fouetter en ce moment, vous le savez) est de commencer dès maintenant à faire une première injection de vaccin spécifique à toute la population (j’avoue qu’il faudrait étudier la pression des groupes pharmaceutiques derrière cette déclaration ...).
Ensuite, lorsque (et pas si) la pandémie se déclarera, on pourra faire un complément d’injection rapidement mais cette action préventive limitera énormément le nombre de morts même s’il faut garder en tête que le vaccin ne garantira pas une protection à 100 %, loin de là.
CONCLUSION :
Cet article peut passer pour alarmiste mais son objectif n’est en réalité pas de vous effrayer mais de réveiller les consciences trop susceptibles de suivre les effets de mode créés par les média .
Il y a trois ans, tout le monde snobait les experts qui annonçaient la crise des subprimes et s’effrayait à propos de la grippe aviaire ...
Maintenant, la vapeur s’est renversée. Qui pense même encore aux tibétains en ce moment ?
Prenons conscience du risque imminent (à échelle de quelques années au plus) qui nous menace.
Il me semble qu’il faut que le mot « grippe aviaire » revienne aussi vite que possible dans les priorités du débat public.
N’oubliez pas les véritables priorités : si l’ éventualité d’une depression économique peut affecter progressivement votre porte-monnaie, la grippe aviaire s’en prendra, elle, immédiatement à votre vie.
* Note : l’OMS doit sa naissance à la grippe espagnole
SOURCES PRINCIPALES
http://www.undg.org/docs/9489/Progress-report-2008-press-release.pdf
http://www.sciencecentric.com/blog/article.php?q=08102304
http://theherald.co.uk/mostpopular.var.2465081.mostviewed.vacci
http://www.sciencemag.org/cgi/content/summary/292/5519/1041a
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