Réponse à « pharmaleaks » sur Agoravox
Un rédacteur, avançant masqué, car peut-être d’une légitimité discutable, utilisant le pseudonyme de « pharmaleaks » s’est exprimé sur le site Agoravox, media citoyen, en se livrant à un calomnieux et diffamant article sur « une puissante association de patients diabétiques au secours d’une firme pharmaceutique ».
Citant nommément l’Association Française des Diabétiques, notre vertueux rédacteur nous accuse de prendre la défense des antidiabétiques Actos® et Competact® et de cultiver l’art des conflits d’intérêts avec les laboratoires de l’industrie pharmaceutique. Et de conclure : « L’association Française des Diabétiques totalise à elle seule plus de sponsors qu’une écurie de formule 1 !
En préambule, le laboratoire Takeda a subventionné l’AFD à hauteur de 1.750 € en 2009, rien en 2010, ni en 2011. Nous assumons sereinement cette subvention. Nous ne nous sentons redevables en rien envers le laboratoire. Et nous nous sommes prononcés ouvertement dans les médias, mais aussi auprès de l’Afssaps en faveur du retrait de ses deux antidiabétiques
Faut-il rappeler que l’AFD avait déjà interpellé les autorités sanitaires en juillet 2010, afin qu’ils se prononcent rapidement et clairement en faveur d’un retrait d’Avandia® et d’Avandamet ® ? lire notre Communiqué de Presse du 20 juillet et celui du 24 septembre 2010.
Mais pourquoi s’embarrasser de ce genre de détails quand on veut calomnier. Passons ! Dans l’affaire d’Actos® et de Competact®, l’AFD s’inscrit résolument dans une démarche active de transparence de la pharmacovigilance. Associée dès le début à la réflexion menée à l’Afssaps, elle s’est exprimée au nom des patients en faveur de la suspension de ces médicaments. Rappelons que, fait historique dans notre système sanitaire, pour la première fois une association de patients a été consultée, a pu voter et a été entendue dans une telle procédure. N’en déplaise aux donneurs de leçons, un avis minoritaire donné par l’Association Française des Diabétiques a été pris en compte ! Le souci de la santé des patients l’a emporté sur la logique de rentabilisation industrielle. Lire notre Communiqué de Presse du 10 juin 2011.
Notons au passage que seule la France a pour l’instant suspendu la commercialisation des deux médicaments. L’agence de santé américaine (FDA), amplement cité comme référence par notre rédacteur, ne recommande toutefois pas le retrait des médicaments à base de pioglitazone du marché américain. Comme ne le font d’ailleurs ni l’Angleterre, ni l’Espagne, ni l’Italie. Seule l’Allemagne a pris une position proche de celle de l’agence française. Enfin clairement, il n’existe pas de consensus clair des professionnels de santé, y compris en France, sur le retrait du marché de la pioglitazone !
L’AFD, par le passé a souvent été la cible d’attaques répétées. Elle a toujours préservé avec détermination sa transparence et son indépendance par rapport aux influences de tous ordres, publics ou privés. Notre indépendance ne se mesure ni à l’orée des financements des industriels, ni aux injonctions et ordres dispensés par de vertueux conseillers ou donneurs de leçons. La garantie de notre indépendance est assurée par la pluralité de nos financements et la totale transparence de leurs origines et de leur utilisation (consultables sur notre site : www.afd.asso.fr). Ils proviennent en majorité de nos membres et de la générosité publique. Les financements de nos partenaires privés ne représentent qu’un tiers, toujours dans le cadre de conventions publiées, transparentes et ne privilégiant jamais l’un plus que l’autre.
Dans un contexte social moins lourd, les amalgames et raccourcis faciles faits par notre bien-pensant rédacteur, prêteraient presque à sourire. Reste qu’aujourd’hui, il faut s’interroger sur la question « A qui profite la calomnie » ? Tenter de jeter le discrédit sur la légitimité de l’AFD, association de patients au service de patients, reconnue par le législateur dans son rôle de représentants des usagers de la santé, n’est certainement pas neutre dans le contexte actuel et si notre délateur avançait à visage découvert, cela permettrait peut-être un dialogue responsable toujours préférable à la délation anonyme et irresponsable.
Gérard RAYMOND, Président National de l’Association Française des Diabétiques
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