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Accueil du site > Actualités > Santé > Vincent Lambert doit-il mourir ?

Vincent Lambert doit-il mourir ?

« La vulnérabilité de personnes, jeunes et moins jeunes, en situation de dépendance et de fin de vie appelle non un geste de mort, mais un accompagnement solidaire. La détresse de celles qui demandent parfois que l’on mette fin à leur vie, si elle n’a pu être prévenue, doit être entendue. Elle oblige à un accompagnement plus attentif, non à un abandon prématuré au silence de la mort. Il en va d’une authentique fraternité qu’il est urgent de renforcer : elle est le lien vital de notre société. » (Conférence des évêques de France, déclaration sur la fin de vie du 22 mars 2018).



La situation de Vincent Lambert est plus que jamais grave. Alors que rien ne le justifie (ni obstination déraisonnable, ni souffrance, ni fin de vie, ni maladie, ni volonté clairement exprimée), Vincent Lambert risque, la semaine prochaine, de mourir par l’arrêt programmé de son alimentation et hydratation, prisonnier du service des soins palliatifs de l’hôpital de Reims. Cette situation surréaliste mais surtout cauchemardesque va faire de la fête des mères (qui est aussi le jour des élections européennes) un jour de deuil pour sa propre mère. Il faut insister sur le caractère sans précédent dans l’histoire médicale du monde d’une situation où une famille est profondément divisée sur l’accompagnement à donner à une personne extrêmement vulnérable et sur la réponse qu’un État entend apporter hors de toute humanité.

La situation actuelle est la suivante : deux recours internationaux sur la validation de l’arrêt des soins sont actuellement en cours de traitement dans des juridictions que reconnaît la France et auxquelles elle s’est soumise en ratifiant traité et convention internationale. L’un des recours est auprès de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) mais celle-ci a déjà déclaré que l’examen du recours n’empêcherait pas de suspendre l’arrêt des soins (cette position est proprement indigne, tant humainement que logiquement, pour une instance censée protéger les citoyens). L’autre recours est auprès du Comité international des droits des personnes handicapées de l’ONU (CIDH), qui a ordonné à la France de ne pas arrêter les soins tant qu’elle n’a pas fini d’examiner la requête qu’il a reçue. On peut comprendre pourquoi il ne faut pas suspendre les soins : la vie est un phénomène irréversible, et l’arrêter est un acte définitif.

Malgré cette injonction, le médecin de Vincent Lambert a annoncé qu’il arrêterait les soins de Vincent la semaine du 20 mai 2019. Il est, pour cela, encouragé par la Ministre de la Santé Agnès Buzyn qui a considéré que la France n’était pas tenue par la demande du CIDH (ce qui est juridiquement inexact).

Ne sachant pas quoi faire, la mère de Vincent a décidé de venir devant l’hôpital de Reims le dimanche 19 mai 2019 à partir de 15 heures pour demander de sauver Vincent. Il ne s’agit pas d’une opération commando, elle n’a jamais été en dehors de la loi mais elle veut manifester sa totale impuissance face à cette mécanique médico-judiciaire qui s’acharne à vouloir faire mourir Vincent Lambert depuis six ans (ce qui prouve en tout cas qu’il n’est pas en fin de vie mais en situation de handicap, ce qui est le cas de 1 700 autres personnes qui vivent cette situation en France mais sont soignés dans des unités spécialisées, ce qui n’est pas le cas de Vincent malgré les demandes répétées de la famille).

Le 13 mai 2019, la famille de Vincent a fait un recours au Défenseur des droits, Jacques Toubon, qui correspond, à court terme, et malgré les recours judicaires internationaux, à sa dernière chance de survie. Le 15 mai 2019, le tribunal administratif de Paris a rejeté un autre recours des avocats.

Voilà où en est cette situation désespérée de Vincent Lambert.

Le 16 mai 2019, cent juristes ont décidé de publier un appel commun dans le journal "Valeurs actuelles" où ils font état de leur incompréhension : « Vincent Lambert n’est pas en fin de vie, il n’est pas atteint d’une maladie incurable, il est dans cette situation terrible d’une dépendance absolue après un grave accident, celle d’un être humain qui peut continuer à vivre simplement en recevant les soins auxquels toute personne a droit (…). Accepter cette décision [d’arrêt des soins], pour la société française, signifierait que l’on a perdu, chez nos concitoyens, le sens de la valeur infinie de la vie, quelle qu’elle soit, diminuée, inconsciente, limitée par la maladie et le handicap. Rien ne peut justifier cette décision. Notre société a-t-elle perdu le sens de ses propres valeurs au point de rester en silence devant une décision de mort donnée de sang-froid ? (…) C’est parce que la vie est diminuée qu’il faut d’autant plus la respecter. ».

Et de proposer, comme la famille : « Une solution est possible et l’on voudrait comprendre pourquoi elle n’a pas été mise en œuvre : déplacer Vincent Lambert dans une structure plus adaptée, comme il en existe plusieurs dans notre pays, afin de redonner à Vincent une perspective que personne n’est en droit de lui refuser. Ce serait un soulagement pour tous : pour Vincent d’abord dont l’horizon est nettement rétréci par une véritable incarcération hospitalière, pour sa famille et ses parents ensuite qui pourraient ainsi retrouver une relation plus facile avec lui, mais aussi pour le Centre hospitalier de Reims sur lequel ne pèserait plus cette responsabilité bien lourde. ».

Le professeur Xavier Ducrocq, chef du service de neurologie du CHR de Metz-Thionville, avait déjà rappelé en novembre 2018 la situation terrible que subit Vincent : « Depuis cinq ans maintenant, Vincent Lambert ne reçoit aucun soin de stimulation, de kinésithérapie, d’orthophonie, il est reclus dans sa chambre et dans son lit dont il ne sort jamais, enfermé à clef, avec des horaires de visites de plus en plus restreints. ».

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Puisqu’il est souvent dit que les parents de Vincent sont catholiques, quelle est la position de l’Église de France ? La Conférence des évêques de France a mis longtemps à proposer une déclaration sur sa situation jugée « singulièrement complexe ». Elle a finalement approuvé la position, elle aussi très attendue, de Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, qu’il a donnée le 13 mai 2019 conjointement à Mgr Bruno Feillet, évêque auxiliaire de Reims.

Leur déclaration (dont on peut lire le texte intégral ici) propose d’abord la prudence et surtout, le refus de toute généralisation : « Tout jugement à son propos est délicat. Ce qui a été vécu autour de M. Lambert est unique et ne devrait pas être transposé à d’autres cas. Face à de telles situations, aucune décision humaine ne peut être assurée d’être parfaite, ni même d’être la meilleure. ».

Toujours en restant très prudents, les deux évêques posent l’unique question qui n’a toujours pas trouvé de réponse de la part de l’hôpital : « Tout en saluant l’engagement des équipes du CHU de Reims, on peut s’étonner que M. Lambert n’ait pas été transféré dans une unité spécialisée dans l’accompagnement des patients en état pauci-relationnel. ».

Ils poursuivent : « C’est l’honneur d’une société humaine que de ne pas laisser un de ses membres mourir (…), et même de tout faire pour maintenir jusqu’au bout la prise en charge adaptée. Se permettre d’y renoncer, parce qu’une telle prise en charge a un coût et parce qu’on jugerait inutile de laisser vivre la personne humaine concernée, serait ruiner l’effort de notre civilisation. La grandeur de l’humanité consiste à considérer comme inaliénable et inviolable la dignité de ses membres, surtout des plus fragiles. ».

C’est le message essentiel, qui n’est pas seulement chrétien mais aussi humaniste et républicain : chaque humain est digne de vivre, aussi fragile et vulnérable soit-il. Aucun n’est inutile. Car à ce compte-là, les inutiles, on pourrait dire que tout le monde en ferait partie. Car finalement, après soi, que restera-t-il ? Pas grand-chose au bout d’un certain temps, quand tous les proches auront disparu à leur tour.

L’archevêque de Reims était interpellé depuis un certain temps sur la situation de Vincent Lambert et il était concerné parce que cela se passe dans son diocèse. Sa déclaration est très "diplomatique" dans la mesure où, d’abord, il n’a pas connaissance du dossier médical de Vincent (qui est confidentiel, il faut le rappeler), ce qui signifie qu’il y a peut-être des éléments factuels qui peuvent échapper au jugement extérieur, et ensuite, il veut être prudent car la réflexion sur ce sujet porte au plus intime de chaque conscience, et l’Église, loin de la caricature, a toujours su accompagner les situations les plus compliquées, mais discrètement, dans le secret et le respect des consciences, jamais sous les projecteurs de la médiatisation.

La médiatisation, inévitable dès lors qu’il y a un recours judiciaire, et pour Vincent Lambert, il y en a eu beaucoup, apporte ce risque gigantesque de faire d’une situation singulière, unique, très personnelle, un modèle (ou contre-modèle) qui pourrait s’appliquer à beaucoup d’autres "cas". Ce risque de généralisation est sans doute le plus grand danger du rapport entre le fait-divers, "l’opinion publique" et le législateur. Combien de lois ont-elles été faites, sur la sécurité, depuis une trentaine d’années, uniquement à cause de l’émotion qu’a suscitée un fait-divers particulièrement choquant ?

C’est pourquoi il y a un autre texte très intéressant, qui émane d’une réflexion personnelle d’un chrétien, dans laquelle beaucoup de personnes pourraient se retrouver, en tout cas, c’est mon cas. Son auteur est le Père Bruno Saintôt. Il connaît le sujet puisqu’il est professeur de bioéthique et le directeur du département Éthique biomédical des facultés jésuites de Paris.

Son texte, très structuré et clairement rédigé, intitulé "Que personne ne s’empare du tragique !", met "les pieds dans le plat" dès les premières phrases : « Comment accepter que la mort de quelqu’un, une mort provoquée par la médecine et scénarisée par les journaux, fasse médiatiquement et symboliquement des gagnants et des perdants sur la scène conflictuelle de la recherche du bien ? ».

La première chose que le Père Saintôt rappelle, ce pour quoi j’ai beaucoup insisté depuis cinq ans dans mes articles, c’est de respecter Vincent jusque dans les mots : « Cette personne (…) doit être considérée avant tout avec respect jusque dans nos usages du langage. Parler d’emblée d’affaire, c’est la déposséder de sa singularité et du respect de sa dignité. Elle ne doit pas être le prétexte à des réclamations ou l’emblème de convictions à défendre. Il faudrait donc distinguer "cas", "affaire" et "cause". ».

Il y a "cas" médical quand la situation du patient demande une réflexion de la part de l’équipe médicale. Il y a ensuite "affaire" quand le "cas" problématique est médiatisé : « Mais quand un cas devient une affaire, les journalistes et le grand public ne peuvent avoir accès qu’à certaines informations qui deviennent emblématiques d’exigences ou de réclamations concernant la justice, les droits personnels ou certaines grandes valeurs. (…) Quand "l’affaire" se durcit, elle devient une "cause" où les positions finissent par se polariser entre "pour" et "contre" en absorbant ainsi toutes les autres nuances, et donc, toute la complexité du "cas". ».

Selon l’universitaire jésuite, la situation de Vincent Lambert pose sept questions. J’en reprends six qui me paraissent cruciales.

La première sur la dignité humaine : « L’humanité d’une personne se mesure-t-elle par ses conditions de vie et ses capacités de pensée et de relation ? ». La réponse est rapidement apportée : « L’humanité ne s’absente jamais de l’être humain que nous devons soigner, mais c’est à nous de l’honorer par l’attention, le respect, le soin adapté. ».

La troisième sur la volonté personnelle : « Rien ne nous permet de dire avec certitude qu’il veut refuser les soins qui le maintiennent en vie. Qu’est-ce qui justifierait de les arrêter maintenant ? ». Pas de réponse, question posée aux juges et au médecin traitant, qui semblent savoir scruter la conscience non-éveillée de Vincent.

La quatrième question, toujours sur la volonté mais plus généralement : « La polarisation sur la seule volonté du patient risque de nous faire oublier que cette volonté est ambivalente et fluctuante, qu’elle est tributaire du désir et du regard d’autrui et qu’il est donc nécessaire d’être protégé contre les regards et les avis dévalorisants et excluants. ».

La cinquième question, toujours la principale question récurrente, avec une proposition de réponse : « Pourquoi "Monsieur Vincent Lambert" n’est-il pas soigné dans l’une de ces unités dédiées ? Parce que le transfert serait interprété comme capitulation d’une certaine cause ? ».

La sixième question sur la responsabilité du médecin : « Dans la situation présente, le geste qui mettrait actuellement fin à sa vie ne pourrait qu’être interprété comme un geste euthanasique provoquant le scandale dans une partie de la famille et auprès de beaucoup d’autres personnes, à commencer par les soignants qui veillent sur les patients en état pauci-relationel ou en état d’éveil non-répondant dans des unités spécialisées. Quel médecin voudra endosser la responsabilité d’un tel geste sans paraître inhumain en condamnant symboliquement avec lui beaucoup d’autres (…) ? ».

Enfin la septième question évoque les caricatures et déformations du débat public dans certains médias militants : « L’exposition médiatique conduit à des caricatures argumentatives qui sont déplorables. Dans certains médias, la transformation du cas en une cause conduit à polariser faussement le débat entre de mauvais catholiques traditionnels censés défendre la vie à tout prix et de bons progressistes, de préférence athées, censés défendre la volonté claire de "Monsieur Vincent Lambert". (…) Comment est-il possible de sortir de cette manière biaisée d’aborder les problèmes éthiques ? Le tragique de cette situation ne demande-t-il pas, au moins, un peu de raison et de décence ? ».

Ensuite, le Père Saintôt expose les trois principes éthiques qui guident l’Église, qui « ne veut pas se substituer à la conscience de ceux qui doivent prendre des décisions ».

Le premier est la dignité de la personne, sa « valeur absolue et intrinsèque » : « La personne ne peut donc jamais être instrumentalisée pour des causes sociales, économiques ou politiques, et elle ne peut jamais être privée délibérément de sa vie. ».

Le deuxième est le refus de l’obstination déraisonnable (ou acharnement thérapeutique) : « Il faut accompagner la personne en fin de vie en soulageant autant que possible ses souffrances physiques, psychiques et spirituelles. Le principe du double effet permet de réguler le soulagement de la souffrance lorsqu’il peut hâter la fin de vie. Ce n’est pas une hypocrisie mais la volonté de soulager autant qu’il est possible ces différentes souffrances, sans provoquer délibérément et directement la mort. ». Ce principe du double effet n’est pas nouveau puisqu’il a été déjà codifié par Thomas d’Aquin au XIIIe siècle « afin d’autoriser (…) le soulagement de la souffrance au risque d’abréger la fin de vie ».

Enfin, le troisième principe est dans la devise de la République, la fraternité, « c’est-à-dire la solidarité de personnes qui partagent la même condition mortelle et la vulnérabilité commune ».

Ce troisième principe est important car il entraîne deux corollaires. Le premier, c’est qu’il n’y a « pas de solidarité pour la mort » : « Convoquer les médecins pour répondre à une demande de mort, c’est les instrumentaliser, c’est dévoyer leur mission de soignants. ». Le second corollaire, c’est le risque de généralisation d’un geste singulier : « L’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation artificielles sans recueil de sa volonté, hors contexte de fin de vie et sans motif médical grave, signifie indirectement à tous ceux qui partagent sa condition qu’ils sont indésirables. Il est devenu impossible de dissocier les cas. ».

Je conclus la présentation de ce texte très riche du Père Bruno Saintôt par ces quelques phrases qui rappellent l’essentiel : « Dans l’intrication du "cas", de "l’affaire" et de la "cause", "Monsieur Vincent Lambert" ne doit pas être réduit à la cause d’une liberté bafouée ; il demeure aussi le témoin d’une exigence de fraternité et du respect des plus fragiles. (…) "Monsieur Vincent Lambert" n’appartient à personne ; il n’est pas à disposition pour défendre une cause. Continuer de prendre soin de lui, sans obstination déraisonnable, signifie qu’il est un indisponible. Le transférer dans une unité spécialisée pour les patients cérébrolésés serait une décision de sagesse… afin que personne ne s’empare du tragique. » (13 mai 2019).

L’intérêt que suscite le sort de Vincent Lambert, l’inquiétude d’un nombre croissant de citoyens sur le sort des plus vulnérables à l’avenir, le principe de fraternité et de solidarité envers les plus fragiles, le lien de confiance qui pourrait se distendre entre soignants et soignés, me font sens et m’incitent à écrire ce jour : JE SUIS VINCENT LAMBERT.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (16 mai 2019)
http://www.rakotoarison.eu


Les deux illustrations sont des œuvres de l’artiste Egon Schiele.


Pour aller plus loin :
Vincent Lambert doit-il mourir ?
Déclaration de Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, sur Vincent Lambert le 13 mai 2019 (texte intégral).
Réflexion du Père Bruno Saintôt, directeur du département Éthique biomédical aux facultés jésuites de Paris, sur Vincent Lambert le 13 mai 2019 (texte intégral).
Déclaration de la Conférence des évêques de France sur la fin de vie le 22 mars 2018 (texte intégral).
Vincent Lambert, sa vulnérabilité et son droit à la vie bafoué.
Le destin tronqué de Vincent Lambert.
Vincent Lambert entre la vie et la mort.
La tragédie judiciaire et médicale de Vincent Lambert.
Le retour de la peine de mort prononcée par un tribunal français.
Le livre blanc des personnes en état de conscience altérée publié par l’UNAFTC en 2018 (à télécharger).
Vincent Lambert et la dignité de tout être humain, des plus vulnérables en particulier.
Réglementation sur la procédure collégiale (décret n°2016-1066 du 3 août 2016).
Le départ programmé d’Inès.
Alfie Evans, tragédie humaine.
Pétition : soutenez Vincent !
Vers une nouvelle dictature des médecins ?
Sédation létale pour l’inutile Conseil économique, social et environnemental.
Vincent Lambert et Inès : en route vers une société eugénique ?
Le congé de proche aidant.
Stephen Hawking et la dépendance.
Le plus dur est passé.
Le réveil de conscience est possible !
On n’emporte rien dans la tombe.
Le congé de proche aidant.
Les nouvelles directives anticipées depuis le 6 août 2016.
Un fauteuil pour Vincent !
Pour se rappeler l'histoire de Vincent.
Dépendances.
Sans autonomie.
La dignité et le handicap.
Alain Minc et le coût des soins des "très vieux".
Euthanasie ou sédation ?
François Hollande et la fin de vie.
Les embryons humains, matériau de recherche ?
Texte intégral de la loi n°2016-87 du 2 février 2016.
La loi Claeys-Leonetti du 2 février 2016.
La leçon du procès Bonnemaison.
Les sondages sur la fin de vie.
Les expériences de l’étranger.
Indépendance professionnelle et morale.
Fausse solution.
Autre fausse solution.
La loi du 22 avril 2005.
Chaque vie humaine compte.

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54 réactions à cet article    


  • Michel DROUET Michel DROUET 17 mai 2019 15:24

    La question est la suivante : est-on encore en vivant lorsqu’on est maintenu artificiellement en vie ?


    • foufouille foufouille 17 mai 2019 15:48

      @Michel DROUET

      c’est le cas a chaque fois que tu es opéré sous anesthésie générale et dans toutes les réa chir ........


    • devphil30 devphil30 17 mai 2019 16:22

      @foufouille

      Bien sûr et après l’opération tu es réveillé.
      Le cas évoqué est sous respirateur depuis 10 ans.

      Pour avoir travaillé en réanimation , j’ai suivi un patient dans le coma pendant pratiquement 1 an.
      Il y a eu un réveil 1 fois c’est pas beau à voir.
      C’est une déchéance humaine au niveau des muscles , des escarres , probablement au niveau du cerveau par manque de stimulations.

      La vie mérite d’être vécu à un moment il devient inutile de faire de l’acharnement , je comprends la position des parents mais c’est utopique de penser à un retour à la conscience et dans quel état.

      Si j’étais dans ce cas avec un de mes enfants ma décision serait difficile mais je n’accepterais pas une si longue durée et si c’était moi dans ce cas je ne souhaiterais pas rester dans cette situation.


    • Michel DROUET Michel DROUET 17 mai 2019 16:35

      @foufouille
      Sauf qu’en l’espèce c’est un accident et non une opération qui est à l’origine.


    • Xenozoid 17 mai 2019 16:45

      @Michel DROUET

      foufouille est traumatisé...


    • foufouille foufouille 17 mai 2019 16:53

      @Michel DROUET
      c’est pareil var le chirurgien ne fait pâs de magie. le risque de morbidité existe dans tous les cas.


    • foufouille foufouille 17 mai 2019 17:11

      @devphil30
      il n’est pas sous respirateur du tout.
      non après l’opération, tu n’es pas obligatoirement réveillé. j’en ai vu deux crever dans une journée et les autres n’étaient pas réveillé.
      la réa chir, c’est les soins intensifs avec des tuyaux partout.


    • Fergus Fergus 17 mai 2019 17:52

      Bonjour, Michel DROUET

      Excellents commentaires.

      On est là sur un cas typique d’acharnement thérapeutique sur une personne en état végétatif et atteinte de lésions irréversibles.

      Maintenir cette personne en vie artificielle n’a strictement aucun sens. Et c’est ce qu’ont compris belle lurette son épouse et les membres de sa famille, exception fait de la mère  le père suit son épouse — dont la position, uniquement dictée par une lecture intégriste des textes religieux, relève paradoxalement d’un terrible manque de compassion. 


    • Christian Labrune Christian Labrune 17 mai 2019 18:33

      @Michel Drouet

      Et quand, dans le cas d’une maladie cardiaque on a dans le coeur des valves artificielles en téflon ou un pace maker, est-ce qu’on n’est pas maintenu artificiellement en vie ? Il faudrait peut-être songer à les débrancher, ces salauds qui creusent bien inutilement le déficit de la Sécu.
      Et dans le cas des affections rénales très graves, quand le malade est obligé de se rendre régulièrement dans un hôpital pour une dialyse, peut-on dire qu’il est encore vivant ?
      La médecine, au fond, n’est-elle pas une entreprise totalement absurde, visant à prolonger la vie de gens qui devraient déjà être morts et qui, de toute façon, même si on les soigne, ne dureront pas indéfiniment. Des centenaires, il n’y en a pas beaucoup. Je n’ai encor jamais entendu parler de bicenteraires. J’aimerais bien être le premier, mais je ne me fais quand même pas trop d’illusions.
      Viva la muerte !


    • Christian Labrune Christian Labrune 17 mai 2019 18:36

      Et c’est ce qu’ont compris belle lurette son épouse et les membres de sa famille,

      =======================================
      @Fergus

      Et ceux qui vous lisent sur AgoraVox, il se pourrait bien qu’il y ait déjà longtemps qu’eux aussi aient compris la même chose !


    • JC_Lavau JC_Lavau 17 mai 2019 18:45

      @Christian Labrune. Sois rassuré : les centenaires vont bientôt disparaître. Il n’en est plus né un seul après 1919.


    • Michel DROUET Michel DROUET 17 mai 2019 19:33

      @Christian Labrune
      Je crois qu’il ne faut pas confondre soin et acharnement thérapeutique.


    • foufouille foufouille 18 mai 2019 08:02

      @Fergus
      tu n’as pas accès au dossier médical. ensuite il faudra tuer les 1500 autres personnes, les alzheimer car ça se soigne pas, etc.
      sauf les membres de ta famille ......


    • amiaplacidus amiaplacidus 18 mai 2019 09:54

      @Michel DROUET

      Puisque Rakotoarison reviens toujours avec les mêmes délires, Je ne peux que remettre un commentaire déjà posté, en le complétant un peu :

      L’auteur commence à nous les briser menu avec ses articles larmoyants sur le cas de Vincent Humbert.

      Ce malheureux Vincent est torturé, depuis plusieurs années par des parents sectaires, tortionnaires et incapables de la moindre parcelle de pitié.

      En fait, c’est une petite minorité de la parenté de Vincent, son père, un frère, une sœur, qui le torture depuis plus de 10 ans.

      La majorité de sa famille proche, son épouse, 6 frères et sœurs et un neveu, souhaite que l’on mette fin à ses souffrances.
      .
      Je ne peux que faire le rapprochement avec le cas d’un autre Vincent, Vincent Humbert, j’extrais ici une partie de l’article qui lui est consacré sur wikipédia :

      "...Vincent Humbert (3 février 1981 — 26 septembre 2003) est un jeune homme devenu tétraplégique, aveugle et muet, après un grave accident de la route. Son affaire a soulevé de nombreux commentaires face à son désir de mourir, l’euthanasie étant interdite en France.

      Après un grave accident de la route, le 24 septembre 2000, Vincent Humbert qui ne supportait plus cette vie sans espoir de guérison, entreprend de nombreuses démarches pour obtenir le droit d’être euthanasié. Il écrit au président de la République d’alors, Jacques Chirac, auquel il demande en vain un « droit de mourir ». Le 24 septembre 2003, la mère du jeune homme, Marie Humbert, provoque le décès de son fils avec l’aide d’un médecin. L’affaire se conclut par un non-lieu en février 2006...."


      Vincent Humbert a eu la chance, dans son malheur, d’avoir une mère aimante et un médecin digne de ce nom.

      Malheureusement, Vincent Lambert à la double malchance d’être totalement détruit par un accident et d’avoir des parents tortionnaires au nom de je ne sais quelle idéologie moyenâgeuse. J’espère vivement qu’il n’a pas la malchance supplémentaire d’être conscient et enfermé dans son corps, supportant toute l’ignominie du supplice qui lui est infligé.

      .

      Je le répète, les parents de Vincent sont de parfaits salauds, insensibles à la souffrance des autres, cela au nom d’une idéologie moyenâgeuse.


    • Christian Labrune Christian Labrune 18 mai 2019 13:08

      sauf les membres de ta famille ......

      ==============================
      @foufouille

      Je pense que les partisans de l’euthanasie ont dû déjà prendre leurs précautions :

      -Dis Maman/Papa, tu ne trouves pas un peu horribles ces fins de vie de vieillards qu’on empêche de mourir artificiellement alors qu’ils préfèreraient sans doute partir sans souffrance et dans la dignité. Se retrouver grabataire, ne plus pouvoir se déplacer, et souvent avec une conscience déjà un peu diminuée, ça doit être vraiment atroce, non ? Moi, je préfèrerais évidemment qu’on abrège mes souffrance. Et toi, qu’est-ce que tu en penses ?
      -Ben... oui, évidemment ; et puis, c’est évidemment beaucoup moins pénible pour l’entourage qui doit supporter ça...
      -Ce n’est pas à cela que je pensais !
      -Non, bien évidemment, mais moi, j’y pense quand même.


    • Waspasien 17 mai 2019 16:55

      ... et si ?

      Et si Vincent souffrait le martyr sans pouvoir le montrer ?

      S’il ressentait des démangeaisons atroces sans pouvoir rien y faire ?

      Si la position où on l’installe lui provoque d’infernales crampes et douleurs ?

      Et si il se trouvait dans une situation d’effroyable dépression mi-consciente ?

      Et si cauchemar permanent ?

      Et si pas tout ça et...rien électro plat ? déjà mort alors ?


      • Christian Labrune Christian Labrune 18 mai 2019 13:57

        Et si Vincent souffrait le martyr sans pouvoir le montrer ?

        =====================================
        @Waspasien

        C’est très bien, ce souci de ce que les autres peuvent ressentir, encore que la plupart des moralistes qui se sont penchés sur la question de la compassion (je pense à La Rochefoucauld ou Alfred de Vigny) aient très bien fait apparaître que la pitié qu’on éprouve pour autrui n’est le plus souvent qu’un misérable attendrissement sur soi-même.

        Il reste que ceux qui ont un minimum de culture philosophique « souffrent le martyr » à lire tant d’inepties sur cette page. J’en suis là, et apparemment, je ne suis pas le seul. Dieu merci, je peux encore « le montrer », et c’est ce que je fais.

        N’y aurait-il pas un moyen d’éviter d’infliger à autrui une pareille souffrance ? Vous allez me dire qu’on pourrait nous euthanasier, mais je n’y tiens pas du tout. Puisque beaucoup sont partisans de cette solution radicale, ne pourraient-ils pas s’organiser en association et se trucider entre eux, pour leur plus grand et définitif bonheur... et le nôtre ?

        Cela nous épargnerait le spectacle répugnant qui nous est offert ici. Quand les intestins se relâchent dans le plumard d’un grabataire, c’est horrible et puant, mais quand c’est le cerveau, sur AgoraVox, ce qui en sort est bien pire. Vous n’auriez donc aucune pudeur ?


      • Lonzine 17 mai 2019 16:58

        Bon, sujet évacué dès la semaine prochaine....


        • Pere Plexe Pere Plexe 17 mai 2019 17:38

          @Lonzine
          ...il est grand temps !


        • Xenozoid 21 mai 2019 19:48

          @Aita Pea Pea

          il a prit le train en greve


        • Christian Labrune Christian Labrune 17 mai 2019 17:13

          Quand j’étais encore professeur, avant de prendre ma retraite, j’ai connu beaucoup d’élèves qui ne brillaient pas par une intelligence exceptionnelle. A la fin de la seconde, on les orientait prudemment vers un BEP ; ou bien, sans trop d’illusions, on prescrivait un redoublement. Je me souviens encore de plusieurs qui avaient redoublé la seconde, la première, et cela ne les avait même pas empêchés de rater leur bac. N’aurait-il pas mieux valu les euthanasier avant même l’entrée en sixième, sur simple examen de leur QI ?

          Beaucoup de partisans actuels de l’euthanasie souffrent probablement de la même insuffisance chronique et incurable. Je pense même être fondé, du fait de ma culture philosophique, à considérer qu’un individu qui fait spontanément bon marché de la tendance à persévérer dans l’être propre à toute intelligence réellement consciente d’elle-même, doit nécessairement être aussi sévèrement atteint que les malheureux dont je parlais plus haut.

          Pourquoi, dès lors, les laisser vivre ? Ne vaudrait-il pas mieux, et dans ce qu’ils pensent être leur intérêt même, les euthanasier au lieu de les laisser nous offrir, jusque sur ce forum, un spectacle tout à fait indigne de l’idée qu’on peut et qu’on doit se faire de la supériorité de l’homme sur toutes les autres créatures ?

          Autrement dit : mort aux cons !


          • Pere Plexe Pere Plexe 17 mai 2019 17:48

            @Christian Labrune
            Depuis quand peut on euthanasier un mort ?
            La supériorité de l’homme serait elle son pouvoir à maintenir les apparences de la vie les plus insignifiantes chez un mort ?
            Ne serait elle pas plutôt à chercher du coté de sa compassion ?
            De l’intelligence au lieu de la croyance ?


          • Christian Labrune Christian Labrune 17 mai 2019 18:19

            Depuis quand peut on euthanasier un mort ?

            ============================
            @Pere Plexe

            Vincent Lambert n’est pas mort, que je sache, sinon on ne parlerait pas d’euthanasie.

            C’est quoi, une euthanasie ? Ca suppose un tueur et un sujet qui est plus ou moins conscient, plus ou moins consentant, mais dans le cas qui nous occupe, on ne lui demande pas son avis. Il reste qu’à la différence des morts, le patient n’est pas du tout décomposé : le coeur, les reins, le foie, tout ça fonctionne suffisamment pour que les asticots n’aient encore aucune prise.

            A telle heure précise, le tueur a rendez-vous avec son patient qui, comme vous et moi, est encore vivant, et pour une durée indéterminée. Savez-vous que nous pouvons très bien, demain, n’être plus de ce monde ? Mais peut-être que vous y serez encore dans quelques dizaines d’années. Comment savoir ? Nous sommes mortels, et ça peut arriver à n’importe quel moment : un pot de fleurs tombe du sixième étage, et c’est tout de suite fini.

            Disons qu’il a rendez-vous à quinze heures, notre tueur.

            A cette heure-là, le patient est encore vivant quand la porte s’ouvre. L’opération est vite faite. On peut donc aisément prévoir qu’à quinze heures 10 à peu près, quand le tueur sera sorti de la chambre, le patient sera mort, et pour fort longtemps, puisqu’on viendra de le tuer. Les asticots pourront alors tranquillement, dans les jours qui suivront, commencer leur besogne.


          • Xenozoid 17 mai 2019 18:58

            @Christian Labrune

            euthanasie, non on téléphone a des gens dans la bande de gaza, on leur dit qu’on va leur bombardé leurs maisons dans x ...temps,on les laisse décidé de mourire en martire ou vivre un autre jour,ceux qui meurent sont « euthanasiés »les autres peuvent recomencer,c’est mieux ?


          • Aimable 17 mai 2019 20:07

            @Christian Labrune
            J’ai connu un con qui a créé une petite entreprise , qui avec le temps est devenue une belle entreprise qui existe toujours , en se servant de gens qui eux étaient intelligents .


          • Markus 17 mai 2019 21:12

            @Christian Labrune
            Tout prof que tu sois, tu as besoin de soin psychiatriques.

            Il faut être un démon pour vouloir maintenir coute que coute quelqu’un dans cette misère durant des années ou des décennies ! Incapable de bouger, incapable de parler, incapable de se nourrir par les voies naturelles, à être obligé de regarder le plafond h24, à pisser dans une poche et à macérer dans la merde jusqu’à ce que quelqu’un daigne vous changer, en intégrale et définitive dépendance des autres jusqu’à ce qu’enfin la délivrance vienne. C’est ça que vous appelez la charité chrétienne ?? Ce sont juste des délires de religieux fracassés dans leur tête par des dogmes d’un autre âge. Ce n’est ni de la charité, ni de la compassion, ni le respect de la dignité humaine. C’est révoltant et abject !!!

            J’ose espérer que ce pauvre Vincent est déjà « mort », et qu’il n’a aucun moment de lucidité. Je n’imagine la terreur de se constater cet état sans rien pouvoir faire et réaliser que ça peut durer encore 50 ans ! De réaliser que personne ne fait rien, et pire encore que sa propre mère fait tout pour que ça dure le plus longtemps possible ! Et qu’on ne vienne pas me dire qu’il ne souffre pas ! Il souffre ! Que ce soit psychologiquement ou physiquement ! Qui peut imaginer un seul instant qu’on ne souffre pas dans cette situation !!! C’est la pire des choses qui puisse arriver !! Pire qu’un cancer, que le sida, ou que la plus lourde des maladies auto-immune !

            Si ça vous arrivait, et qu’au bout de 10 ans, on vous redonne la parole 15 secondes, vous hurleriez père, mère, dieux et démons qu’on vous fasse partir !


          • Christian Labrune Christian Labrune 17 mai 2019 22:02

            J’ai connu un con qui a créé une petite entreprise , qui avec le temps est devenue une belle entreprise qui existe toujours , en se servant de gens qui eux étaient intelligents .

            =========================
            @Aimable
            Vous apportez de l’eau à mon moulin ! Il ne vous aura pas échappé, je l’espère, que mon propos est ironique et recourt à la démonstration par l’absurde.


          • foufouille foufouille 18 mai 2019 08:09

            @Markus
            faut te faire soigner là. si il était conscient et pas dans un état végétatif, ça se verrait.
            il te restera 1500 personnes comme lui à buter, ensuite.


          • Michel DROUET Michel DROUET 18 mai 2019 08:27

            @Christian Labrune
            Les décisions d’euthanasier les mauvais élèves auraient été prises par le conseil de classe ?


          • amiaplacidus amiaplacidus 18 mai 2019 10:06

            @foufouille

            De deux chose l’une :

            Il est conscient, dans ce cas c’est une torture invraisemblable que lui font subir père, mère, 1 sœur, 1 frère.
            À noter que sa femme, 6 frères et sœurs et un neveu souhaitent que cette torture prenne fin.

            Il est dans un état végétatif, et dans ce cas, qu’a-t-il encore d’humain ?
            .

            Foufouille, il faut assumer vos contradictions.


          • foufouille foufouille 18 mai 2019 10:39

            @amiaplacidus
            non, ce n’est pas noir et blanc. de plus, il existe des recherches sur le sujet.
            https://destinationsante.com/etat-vegetatif-stimulation-nerf-vague-redonne-de-lespoir.html


          • Michel DROUET Michel DROUET 18 mai 2019 11:59

            @Christian Labrune
            Cela ne se voyait pas en première lecture.


          • Christian Labrune Christian Labrune 18 mai 2019 12:54

            Cela ne se voyait pas en première lecture.

            ==============================
            @Michel DROUET

            Si c’est de l’ironie que vous parlez, c’est que vous ne savez pas la décoder ou que vous êtes tellement enfoncé dans votre préjugés irrationnels que ça vous paraît presque logique. Au point où on en est, ce n’est plus impossible.

            Si vous y tenez, en arguant des thèmes de la souffrance, de la conscience, de la dignité, je peux aisément, par une rhétorique ad hoc, vous condamner à mort plus de 90% de l’humanité.


          • Christian Labrune Christian Labrune 18 mai 2019 13:12

            Je vous souhaite une même fin de vie que celle de Vincent Lambert : elle vous rapprochera de votre dieu.

            =================================
            @Raymond75

            Je suis un athée ultra-orthodoxe.


          • Christian Labrune Christian Labrune 18 mai 2019 13:25

            Les décisions d’euthanasier les mauvais élèves auraient été prises par le conseil de classe ?

            =============================
            @Michel DROUET

            Il faudrait légiférer à l’Assemblée et définir une procédure faisant intervenir, sur proposition du conseil de classe, le médecin scolaire, les associations de parents d’élèves et enfin le Recteur d’Académie puis le Garde des Sots (sic.).
            De toute façon, dans une France de plus en plus maréchaliste et alliée indéfectible de l’islamo-nazisme iranien, il ne faudra pas longtemps avant qu’on en arrive là. On y est presque.


          • Christian Labrune Christian Labrune 18 mai 2019 14:16

            J’ose espérer que ce pauvre Vincent est déjà « mort », et qu’il n’a aucun moment de lucidité.

            ====================================
            @Markus

            Après avoir lu votre propos, je me dis que vous n’êtes guère mieux loti que le malheureux Vincent, et je ne peux donc que vous souhaiter la même chose.
            Pour ce qui concerne « la »lucidité", vous repasserez !


          • Michel DROUET Michel DROUET 18 mai 2019 17:43

            @Christian Labrune
            Je parle de maladresse, pas d’ironie.


          • Xenozoid 19 mai 2019 14:52

            @Michel DROUET
            son ironie est un masque,il n’ironise pas vu qu’il ne fait que cela....mais bon lui même ne sait plus


          • pemile pemile 21 mai 2019 19:41

            @amiaplacidus « De deux chose l’une : Il est conscient »

            Non, il semble en coma végétatif profond, l’abolition de la conscience est totale, mais les fonctions végétatives (respiration, circulation sanguine, épuration rénale, fonctionnement du foie, régulation de la température du corps) sont peu perturbées ; notamment, la fonction ventilatoire et la régulation hémodynamique (circulation et pression sanguines) sont conservées.

            « Il est dans un état végétatif, et dans ce cas, qu’a-t-il encore d’humain ? »

            C’est très rare mais des patients se sont réveillés après des états végétatifs de 10 ou 20 ans (peut être sans commune mesure avec l’état de VL)

            J’ai subi un coma, pendant c’est l’extase (j’en fait bien évidement pas une généralité), c’est à la sortie que c’est un calvaire, pour ne fusse que retrouver l’usage d’un bras pour amener une cuillère à sa bouche !

            Le vrai débat, c’est combien de temps doit on attendre avant de débrancher, 1 ans, 3 ans, 10 ans, 20 ans, non ?

            Doit on le maintenir en vie pendant 60 ans pour que sa famille fête ses 94 ans ?


          • Christian Labrune Christian Labrune 17 mai 2019 17:38

            Je me souviens encore de plusieurs qui avaient redoublé la seconde, la première, et cela ne les avait même pas empêchés de rater leur bac.

            =====================================

            Le système d’instruction publique fonctionne à peu près comme une grande usine et, malgré qu’on en ait, de la manière la plus inhumaine. N’importe quel prof, pourtant, après quelques années de métier, ne peut pas ignorer la souffrance bien réelle des élèves qui ne parviennent pas à comprendre les choses les plus simples.

            Me revient ce souvenir atroce : expliquant un texte dans une classe particulièrement difficile à cause d’un niveau moyen désespérant, je demande si tout le monde a bien compris. Une élève me fait signe que non. Je vais à sa table, je reprends mon explication en m’efforçant d’être encore plus clair, en développant un peu sur plusieurs points. Cette fois, avez-vous bien compris ?

            -Non.

            Les autres rigolent. je reprends mon explication, et je la reprendrai au moins trois fois avec quelques variantes, sans autre réponse qu’un « non » de plus en plus pathétique. Au désespoir de ne pas comprendre s’ajoutait évidemment l’humiliation d’être la risée des autres.

            Faut-il laisser vivre des jeunes dont l’existence sera nécessairement une longue suite de souffrances et d’humiliations sociales ?

            Tous ceux qui se trouvent plus ou moins exclus d’une société capitaliste où, ne sachant pas très bien nager, ils se retrouvent assez vite avec la tête sous l’eau, ne vaudrait-il pas mieux abréger leurs souffrance au lieu de les regarder, lentement, boire la tasse ?

            Viva la muerte !


            • Markus 17 mai 2019 21:13

              @Christian Labrune Tout prof que tu sois, que tu as grand besoin de soins psychiatriques.

              Il faut être un démon pour vouloir maintenir coute que coute quelqu’un dans cette misère durant des années ou des décennies ! Incapable de bouger, incapable de parler, incapable de se nourrir par les voies naturelles, à être obligé de regarder le plafond h24, à pisser dans une poche et à macérer dans la merde jusqu’à ce que quelqu’un daigne vous changer, en intégrale et définitive dépendance des autres jusqu’à ce qu’enfin la délivrance vienne. C’est ça que vous appelez la charité chrétienne ?? Ce sont juste des délires de religieux fracassés dans leur tête par des dogmes d’un autre âge. Ce n’est ni de la charité, ni de la compassion, ni le respect de la dignité humaine. C’est révoltant et abject !!!

              J’ose espérer que ce pauvre Vincent est déjà « mort », et qu’il n’a aucun moment de lucidité. Je n’imagine la terreur de se constater cet état sans rien pouvoir faire et réaliser que ça peut durer encore 50 ans ! De réaliser que personne ne fait rien, et pire encore que sa propre mère fait tout pour que ça dure le plus longtemps possible ! Et qu’on ne vienne pas me dire qu’il ne souffre pas ! Il souffre ! Que ce soit psychologiquement ou physiquement ! Qui peut imaginer un seul instant qu’on ne souffre pas dans cette situation !!! C’est la pire des choses qui puisse arriver !! Pire qu’un cancer, que le sida, ou que la plus lourde des maladies auto-immune !

              Si ça vous arrivait, et qu’au bout de 10 ans, on vous redonne la parole 15 secondes, vous hurleriez père, mère, dieux et démons qu’on vous fasse partir !


            • Christian Labrune Christian Labrune 17 mai 2019 22:20

              il n’en souffre pas. Les seuls qui souffrent ce sont ses parents et si ça leur fait du bien de sustenter leur fils, pourquoi diable les en empêcher ?

              =========================================
              @Claire

              C’est l’évidence même. Ce sont les proches qui souffrent ou craignent de souffrir en pensant à la mort inévitable de leurs vieux parents. Quand ça arrive, ils voudraient bien que le calvaire qui leur est imposé par les circonstance prît fin le plus rapidement possible, comme si le mourant n’avait pas le droit de prendre son temps.
              Je n’ai absolument rien à dire contre le suicide. Chacun est libre d’en finir s’il l’a décidé lucidement et en pleine possession de ses facultés. Il reste que si je vois un pendu, je couperai quand même la corde !
              Très peu de gens souhaitent être euthanasiés, et je jugerais particulièrement méprisable et lâche un parfait salaud qui chercherait à trouver un imbécile disposé à le trucider et donc à devenir ipso facto le plus crapuleux des assassins. On ne peut pas concevoir une manipulation d’autrui plus irresponsable et abjecte.


            • Le Gaïagénaire 19 mai 2019 01:25

              @Christian Labrune 17 mai 17:38

              « Faut-il laisser vivre des jeunes dont l’existence sera nécessairement une longue suite de souffrances et d’humiliations sociales ?  »

              Philosophiquement, que disait Bossuet :

              Ainsi, vous ne pouvez pas déplorer les conséquences et vénérer ou soutenir par la logique les causes qui les produisent. Vous devez faire un choix entre, conserver les causes avec leurs conséquences, effets propres, ou bien, modifier les causes pour modifier les conséquences. (Hervé Hum)

              C’est en amont qu’il faut agir. Édicter dans le code pénal le crime pour toute femme ayant un QI inférieur à 110 de tenter de se reproduire avec interruption de grossesse forcée avec stérilisation.


            • bernard29 bernard29 17 mai 2019 17:41

              Il y a deux notions très importantes à prendre en considération ; ,

              « pas d’acharnement thérapeutique » et « pas d’obstination déraisonnable. » et je constate que cet article les relève aussi.

              la question est donc qui peut décider de ne plus s’acharner ou de ne plus s’obstiner déraisonnablement. 

              A mon avis, les seules personnes aptes à en juger sont les médecins de l’ équipe médicale qui suivent le patient, à fortiori si cette équipe le maintient dans cette situation depuis près de dix ans ou même plus. Si cette équipe médicale persévère dans sa conviction malgré tous les débats et recours juridiques (infructueux en plus) autour du cas, c’est certainement qu’elle en a pris toutes les dimensions. 


              • Loatse Loatse 17 mai 2019 18:27

                 Mon souhait le plus cher à cette heure, sylvain (ou ma prière si vous voulez), en espérant de tout coeur que celui-ci soit exaucé :

                « Que sa volonté soit faite ! »

                  celle de Vincent Lambert, bien sûr, n’est ce pas ce que nous désirons tous depuis le début ?





                • Louise Louise 17 mai 2019 19:36

                  Si la décision de la mort est prise, pourquoi « étaler » la fin de Vincent Lambert sur plusieurs jours ?...

                  Personne ne se sent donc capable de faire l’injection létale ?

                  Je crois comprendre qu’ainsi, la responsabilité est partagée entre médecins et personnel soignant...........................


                  • Markus 17 mai 2019 21:19

                    @Louise Il n’y aura aucune injection létale. C’est interdit en France. Il sera plongé en sédation profonde avec des substances hypnotiques.


                  • Laconique Laconique 17 mai 2019 21:12

                    @ Sylvain Rakotoarison

                     

                    Merci pour cet article courageux.

                     

                    Tous tremblent devant le bâton.

                    Tous chérissent la vie.

                    Que l’on s’identifie avec autrui,

                    Ressentant ce qu’il ressent,

                    Et l’on ne tuera pas, l’on n’incitera pas à tuer.

                     

                    N’est pas un Ariya qui attente à la vie.

                    Qui s’abstient de violence envers tout ce qui vit,

                    C’est lui qu’on appelle un Ariya.

                     

                    Celui qui a abdiqué la violence

                    Envers tous les êtres vivants,

                    Qu’ils soient faibles ou qu’ils soient forts,

                    Qui ne tue ni n’incite à tuer,

                    C’est lui que j’appelle un brahmane.

                     

                    Dhammapada.


                    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 20 mai 2019 12:14

                      @Laconique
                      Demandez à Vincent Lambert s’il chérit la vie,...


                    • Christian Labrune Christian Labrune 18 mai 2019 15:16

                      Il est question, tout au long de cette page d’Internet, de la compassion, de la manière de mourir « dans la dignité », de la souffrance, etc.

                      Avant de » mourir dans la dignité », peut-être faudrait-il être capable, déjà, de VIVRE DANS LA DIGNITE, et de ne pas nous offrir le spectacles répugnant de la faiblesse et de la trouille des dégonflés face à l’inévitable.

                      Je recopie ci-dessous, en soulignant plusieurs phrases, un extrait d’une très belle page de Servitude et grandeur militaires d’Alfred de Vigny. Le 17 août 1819, la poudrière de Vincennes explose accidentellement. Plusieurs soldats sont déchiquetés. N’importe qui, parmi ceux qui étaient là, aurait pu être victime de l’explosion. Pourtant, rien qui ressemble dans les réactions des survivants aux niaiserais qu’on peut lire ici à propos de la souffrance et de la pitié. Cette page donne une excellente idée de ce que peut être une vie digne dans un monde où la souffrance et la mort sont le sort commun.

                      On trouvera le chapitre entier à cette page :

                      https://fr.wikisource.org/wiki/Servitude_et_grandeur_militaires/II/13

                      Comme la pierre d’une fronde, sa tête avait été lancée avec sa poitrine sur le mur de l’église, à soixante pieds d’élévation, et la poudre dont ce buste effroyable était imprégné avait gravé sa forme en traits durables sur la muraille au pied de laquelle il retomba. Nous le contemplâmes longtemps, et personne ne dit un mot de commisération. Peut-être parce que le plaindre eût été se prendre soi-même en pitié pour avoir couru le même danger. Le chirurgien-major, seulement, dit : « Il n’a pas souffert. »

                      Pour moi, il me semble qu’il souffrait encore ; mais, malgré cela, moitié par une curiosité invincible, moitié par bravade d’officier, je le dessinai.

                      Les choses se passent ainsi dans une société d’où la sensibilité est retranchée. C’est un des côtés mauvais du métier des armes que cet excès de force où l’on prétend toujours guinder son caractère. On s’exerce à durcir son cœur, on se cache de la pitié, de peur qu’elle ne ressemble à la faiblesse  ; on se fait effort pour dissimuler le sentiment divin de la compassion, sans songer qu’à force d’enfermer un bon sentiment on étouffe le prisonnier.

                      Je me sentis en ce moment très haïssable. Mon jeune cœur était gonflé du chagrin de cette mort, et je continuai pourtant avec une tranquillité obstinée le dessin que j’ai conservé, et qui tantôt m’a donné des remords de l’avoir fait, tantôt m’a rappelé le récit que je viens d’écrire et la vie modeste de ce brave soldat.

                      Cette noble tête n’était plus qu’un objet d’horreur, une sorte de tête de Méduse ; sa couleur était celle du marbre noir ; les cheveux hérissés, les sourcils relevés vers le haut du front, les yeux fermés, la bouche béante comme jetant un cri. On voyait, sculptée sur ce buste noir, l’épouvante des flammes subitement sorties de terre. On sentait qu’il avait eu le temps de cet effroi aussi rapide que la poudre, et peut-être le temps d’une incalculable souffrance.


                      • Samson Samson 19 mai 2019 17:54

                        « Vincent Lambert doit-il mourir ? »

                        De toute manière, et c’est notre condition à toutes et tous !
                        Mais à son heure, ou dans le délais arbitrairement fixé par le corps médical à l’arrêt de son alimentation ?
                        Pour autant que je sache, tant que - comme d’autres personnes profondément handicapées - il est alimenté et l’objet des soins appropriés, il vit !
                        Faute de connaître sa propre volonté, de quel droit, au nom de quels principes peut-on s’y substituer ?

                        PS : J’ai développé plus haut, en réponse à @Fergus et @Arthès !


                        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 20 mai 2019 10:28

                          A quel moment une vie cesse d’en être une. Après la mort, les ongles et même les cheveux continuent à pousser. Est-ce de la vie. Une simple panne mécanique à notre voiture et celle-ci est immobilisée (en général, on répare). Mais à un certain stade la survie frôle la folie. La mère est dans le déni de la mort,....


                          • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 20 mai 2019 10:36

                            La mère a le profil type de la femme qui voterait Marion Maréchel Le PEN.


                            • Samson Samson 21 mai 2019 14:12

                              Pourvu au moins que les tragiques aléas, contradictions et déchirements entourant le sort de Vincent Lambert nous servent de leçon !

                              Quelles que soient les convictions philosophiques ou religieuses, le seul moyen de se faire respecter dans la conception que chacun(-e) se fait de sa propre dignité est de les rédiger et d’en laisser trace écrite et non-équivoque sur soi (à destination des urgentistes) et entre les mains d’une personne de confiance.

                              Si tel avait été le cas, on n’en serait pas là !

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