Et que va-t-on faire de tous ces jeunes qui vont entrer à l’université, alors que très peu d’universités vont pouvoir boucler l’année 2013, par manque d’argent.
Dans toutes les formations supérieures ’normales’, le personnel enseignant est en baisse, des cours sont supprimés - même s’ils sont prévus dans la maquette. Ou alors, ils sont ’mutualisés’, c’est-à-dire qu’on regroupe dans les mêmes cours des étudiants de formations différentes. On veut faire apprendre l’anglais oral à des groupes de 48 étudiants.
Dans le même temps, les Départements universitaires qui ne laissent pas assez d’étudiants passer en 2e Année sont pénalisés dans leur budget. Le mot d’ordre est : si vous voulez que votre formation survive, faites « réussir » vos étudiants ! Peu importe s’ils ont acquis les connaissances pour suivre dans l’année supérieure.
On veut donner le bac à tout le monde, soit. Mais l’entrée à l’université doit alors faire l’objet d’un examen de ’capabilité’ (de capacité à suivre des études supérieures).
Il y a cependant une parade pour les universités qui veulent ’trier’ sans faire passer d’examen : découvrir que les capacités d’accueil sont limitées, soit pour les TP, soit pour les postes d’ordinateur, soit pour la taille des salles.
Faute de place, les ’vocations tardives’ resteront sur le carreau.
A force de dire que chacun peut faire ce qu’il veut dans son orientation, on crée des chômeurs.
Qui a dit qu’une « orientation plus contraignante » en Troisième ou Seconde résoudrait une partie du problème. Une autre partie de ce problème peut être résolue par un système qui fonctionne bien dans les pays du nord, c’est l’implication des entreprises dans les formations professionnelles, et cela par la mise en place de vrais formateurs professionnels (diplome de maitrise) qui reçoivent les apprentis à mi-temps dans l’entreprise ; l’autre mi-temps est consacré à la formation générale en lycée professionnel (français, langues, math-physique, culture civique et générale, ...)
Attention, il n’est pas question de privatiser la formation professionnelle ! La formation dans l’entreprise est supervisée par l’enseignement public qui délivre le diplome, mais les apprentis apprennent sur du bon matériel, dans cadre professionnel et sont rémunérés pour leur travail.
On peut rêver ...