Bananitude et Amnesty : des policiers au dessus des lois
Sur un ton courtois, Amnesty International présente un rapport sur l’impunité des responsables de l’application des lois. Moins qu’un réquisitoire contre les cas particuliers présentés dans son document, Amnesty International constate une certaine incohérence de la politique pénale et répressive et manifeste une profonde inquiétude face à l’immobilisme des autorités.
Voici donc la « Bande Annonce » de ce rapport que tout citoyen se devrait de consulter en intégralité (46 pages) pour se forger une opinion sur les institutions de son pays et la façon dont elles sont gérées par les responsables au plus haut niveau.
http://www.amnesty.fr/var/amnesty/storage/fckeditor/File/EUR_21_003_2009%20Outrage%20FRA.pdf
Rappel du rapport « France : Pour une véritable justice » (2005)
En 2005, Amnesty International a publié à ce sujet un rapport sur plusieurs cas de graves violations présumées des droits humains commises par des responsables de l’application des lois depuis 1991 par un usage excessif de la force, ainsi que des actes de torture ou d’autres mauvais traitements.
Des motivations racistes, se traduisant souvent par des injures, apparaissaient dans bien des cas.
Amnesty International a conclu que les agents de la force publique bénéficiaient couramment, en France, d’une impunité de fait.
Les autorités françaises n’ont appliqué aucune des recommandations essentielles qui visaient à lutter contre ces violations des droits évoquées dans le rapport publié en 2005.
Rapport 2008 « France : Des policiers au dessus des lois »
Les méthodes utilisées pour enquêter sur les allégations de violation des droits humains ne sont toujours pas à la hauteur des normes du droit international, et les habitants de
Les personnes qui protestent, ou qui tentent d’intervenir lorsqu’elles sont témoins de mauvais traitements infligés par des responsables de l’application des lois, sont elles-mêmes accusées d’outrage ou de rébellion.
L’organe de contrôle indépendant,
Pour respecter les obligations découlant des traités internationaux
Le nombre élevé de plaintes de ce genre, classées sans suite par le ministère public, sans donner lieu à un procès, découle partiellement du manque d’indépendance et d’impartialité des enquêtes préliminaires.
En 2005 Amnesty International avait recommandé aux autorités françaises de recueillir et de publier des statistiques exhaustives sur les plaintes pour fautes commises par des agents de la force publique. À l’heure actuelle, aucune information de ce type n’est disponible.
Un particulier peut porter plainte individuellement auprès de l’IGS à Paris mais cette possibilité n’existe pas pour la province où l’on doit passer par le procureur. Ce manque d’accès direct entraîne des inégalités de droits entre les plaignants de Paris et ceux du reste du pays.
Le manque de transparence dans le déroulement et les conclusions des enquêtes internes est de nature à donner l’impression au grand public que les agents de la force publique peuvent commettre des fautes – y compris des violations des droits humains – en toute impunité,
En juin 2008, Amnesty International a écrit au ministère de l’Intérieur pour lui réclamer les derniers rapports annuels de l’IGPN et de l’IGS et lui demander s’il envisageait de les rapports publics, mais elle n’a reçu aucune réponse à ce jour.
Lorsque des victimes de violences commises par des fonctionnaires chargés de faire respecter la loi portent plainte elles affirment, en nombre croissant et important, être victimes de représailles sous la forme d’arrestations, de mises en détention ou d’inculpations injustifiées pour outrage ou rébellion.
Les autorités judiciaires prennent souvent leurs décisions sur la seule base des déclarations des responsables de l’application des lois, violant ainsi les obligations de
En 2007,
Ni le système pénal, ni les dispositifs d’inspection internes de la police, ni
La grande majorité des plaintes concernent des étrangers ou des Français appartenant à une minorité dite « visible ».
Dans plusieurs des affaires évoquées dans le rapport, la dimension raciste est évidente.
Une tendance constatée aussi par les organes de défense des droits humains des Nations Unies et par
Cette tendance fait craindre l’existence d’un racisme institutionnalisé au sein des organes chargés de l’application des lois en France.
Amnesty International invite le ministère de l’Intérieur à ne pas faire de déclarations publiques exprimant son opinion sur la véracité des allégations tant que toute procédure est en cours, afin d’éviter de donner une impression de partialité.
Amnesty International invite le parquet et les juges d’instruction à ne pas faire de déclarations publiques exprimant leur opinion sur la véracité des allégations tant toute procédure est en cours, afin d’éviter de donner une impression de partialité.
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