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Accueil du site > Actualités > Société > Bonheur et niveau de vie : les vertus de la cupidité

Bonheur et niveau de vie : les vertus de la cupidité

Le bonheur de l’individu semble lié à un taux de consommation supérieur à la moyenne qui entraîne un phénomène de croissance inhérent à nos sociétés d’économie libérale. A l’heure où cette spirale résonne comme une absurdité trouverons-nous les moyens d’éviter le gouffre qui se profile aux horizons de la cupidité ?

Nous sommes désormais bien loin de l’Antiquité et des débuts du monde chrétien quand le bonheur pouvait consister à tendre vers une perfection de soi-même qui permettait de se détacher de sa condition humaine, c’est-à-dire de répondre au problème de l’absurdité de sa mort. Le bouleversement se produit au XIXe siècle, avec la révolution industrielle, quand apparaît la notion de croissance ainsi que le décloisonnement des classes sociales qui deviennent la marque presque exclusive de la fortune. Une composante principale du bonheur devient alors liée à la possession. A partir de cette époque, chacun peut devenir supérieur à partir du moment où il en a les moyens. La démonstration fait long feu et aujourd’hui encore, on l’a constaté lors des dernières élections en France, tout parti politique (excepté peut-être les écologistes), ne jure que par la croissance qu’il présente comme seul remède à tous nos maux récurrents depuis maintenant plus de trente ans.

Schopenhauer, comme Marx, l’avait pourtant signalé très tôt : la notion de bonheur en rapport à ses désirs est toute relative. « La limite de nos désirs raisonnables se rapportant à la fortune est très difficile, sinon impossible à déterminer car le contentement de chacun à cet égard ne repose pas sur une quantité absolue mais relative », Arthur Schopenhauer, Aphorismes sur la sagesse dans la vie (1851). « Nos besoins et nos jouissances ont leur source dans la société ; la mesure s’en trouve donc dans la société, et non dans les objets de leur satisfaction », Karl Marx, Travail salarié et capital (1849).

Pourtant, toutes les études sociologiques actuelles vont dans le même sens. Si dans le monde occidental, il est indéniable que l’on assiste à une augmentation considérable du niveau de vie ces cinquante dernières années, la sensation de bonheur, elle, reste stagnante. En revanche, elle est avérée chez ceux qui connaissent un enrichissement nettement supérieur à la moyenne. Le bonheur n’a donc plus aucun rapport avec les besoins. Il prend son essor chez l’individu qui parvient à se distinguer de ses semblables et, depuis deux siècles, demeure presque exclusivement lié à l’abondance de biens. Le corollaire de cette théorie concerne le malheur qui est perçu dès lors qu’un individu se situe en dessous du niveau moyen de consommation. Pas tant à cause de la souffrance engendrée que de la marginalisation qui en résulte, parce que cet « asocial » se considère, ou qu’on le considère alors comme d’essence inférieure et donc indigne de fréquentation.

La spirale est infinie et confine à l’absurdité, à savoir : la possession de l’inutile, pourvu qu’on le possède. C’est la naissance du gadget, dans les années 70, dont on admet d’emblée qu’il ne sert à rien, mais que l’on souhaite malgré tout acquérir pour demeurer dans la norme consommatrice.

Un exemple parmi d’autres : une automobile est perçue comme un luxe dans les années 50. Elle ne l’est plus aujourd’hui, mais l’individu qui n’en possède pas se trouve déclassé par rapport à une majorité chez qui l’objet est devenu « naturel ». Seule objection : les villes ne sont pas extensibles à l’infini et souvent les temps de trajets citadins se sont trouvés multipliés par deux en vingt ans. Ce qui était source de bonheur, voire de liberté, devient source de problème, voire d’aliénation, tout en restant indispensable au maintien sociétal. En poussant le raisonnement un peu plus avant, on peut imaginer que la voiture devienne inutile, mais que la population continue à s’en procurer comme marque de niveau de vie.

On ne connaît donc le bonheur que par rapport aux autres, par une sorte de relativité sociale qui ne permet pas à tout le monde d’y accéder. Au sein d’une entreprise, un individu X ressent une vague de satisfaction quand il est nommé directeur d’un secteur. Toutefois, il n’était pas le seul à convoiter le poste et l’entreprise ne peut pas compter que des directeurs dans ses rangs. Il laisse donc les autres candidats rejetés dans un relatif désarroi. Toutefois, on peut tristement constater que son bonheur aurait été nettement moindre si tous les candidats avaient été nommés directeurs également. Il tire donc ce bonheur, non pas de l’avantage que présente pour lui cette nomination, mais surtout de l’orgueil d’avoir été choisi, lui plutôt qu’un autre.

Ces études montrent également que la cupidité de l’individu est une composante essentielle de son bonheur. On est loin des philosophes de l’Antiquité et même des modes de pensées orientaux jalonnés des préceptes visant à ne plus dépendre de nos désirs pour accéder à l’épanouissement. Dans l’Occident contemporain, tout l’inverse : plus on en demande plus on est satisfait. Plus les désirs sont accrus (la publicité a de beaux jours devant elle) plus nous ressentons l’ivresse d’exister surtout si les autres ne parviennent pas à assouvir les mêmes ambitions. La Chine nouvelle, qui ne veut pas être en reste, va nous faire la démonstration de ce modèle appliquée à plus d’un milliard d’individus dans un an à Pékin. Jusqu’à ce qu’à force de croissance on verse dans l’asphyxie... et nous n’en sommes plus très loin. Les pourfendeurs du Malthusianisme qui prétendent que l’esprit humain saura toujours inventer de nouveaux moyens pour favoriser son épanouissement oublient que les sociétés les plus évoluées ne parviennent même plus, aujourd’hui, à résoudre leurs problèmes de surpopulation urbaine.

Alors l’écologie montre le bout de son nez et apparaît comme une bouée de sauvetage de notre monde en péril et même une forme naissante de bonheur qui privilégie la qualité de vie au dépens de la surconsommation. Un nouveau type de comportement naît chez l’individu occidental : respect de l’environnement, chasse au gaspillage, recyclage à tout crin, énergies renouvelables, aide au tiers-monde et tout une kyrielle de principes louables, capables de redonner bonne conscience aux acheteurs que nous sommes : consommer propre, et moins, avec une conscience collective retrouvée. Mais en oubliant que l’écologie et la croissance sont antithétiques et que tous les systèmes politiques mondiaux ont fait de l’expansion le principal objectif à atteindre... sous peine de régression qui, dans notre mode de pensée contemporain, équivaut à disparition. Il ne reste plus maintenant qu’à surmonter cette aporie en reconsidérant la notion même de bonheur sans que l’économie s’écroule pour autant... vaste chantier.

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60 réactions à cet article    


  • velocopeau 10 août 2007 15:10

    « Le bonheur de l’individu semble lié à un taux de consommation supérieur à la moyenne »

    1) je dirais que c’est plutôt une illusion de bonheur. On court de frustration en frustration (instrumentalisé par la pub). La publicité nous pousse à acheter de nouveaux produits mais dès qu’on en a acheté un, il perd toute valeur puisqu’il faut courir après le nouvel objet à la mode hyper tendance qui vient de sortir. On achète, on jette (ou on stocke dans un placard). Bref, on n’a jamais eu autant d’objets et ils n’ont finalement jamais eu aussi peu d’importance.

    2) le « supérieur à la moyenne » est très intéressant. En effet, on est dans une société de bonheur relatif : on n’est heureux que si on est plus heureux (ou moins malheureux) que les autres. Comme on dit : « l’herbe parait toujours plus verte dans le champ du voisin ». Mais le voisin se dit la même chose...

    Cette tendance pousse à être individualiste, à toujours dénigrer l’autre et à l’enfoncer si possible. Et si la solution consistait juste à être heureux de ce qu’on a, même si le voisin a mieux ?

    « tout parti politique (excepté peut-être les écologistes), ne jure que par la croissance »

    Y’avait aussi une partie du collectif unitaire antilibéral. Mais oui, la fameuse croissance, mère de toutes les promesses et de tous les bonheurs est là depuis 60 ans et pourtant on est le pays le plus gavé d’antidépresseurs. Cherchez l’erreur... N’oublions pas que la croissance se base sur le PIB qui grimpe quand on vend des armes, des voitures... et des antidépresseurs ! Mais elle ne compte ni les sourires, ni le bénévolat ni l’éducation. Pas même une soirée entre amis. Si l’argent ne fait pas le bonheur, la croissance encore moins !

    « Pas tant à cause de la souffrance engendrée que de la marginalisation qui en résulte, parce que cet « asocial » se considère, ou qu’on le considère alors comme d’essence inférieure et donc indigne de fréquentation. »

    Le regard des autres est terrible ! Il faut réussir à s’en détacher au maximum, même si ce n’est pas facile. Le regard des autres est aussi parfois plein de contradictions. Ex : tout le monde s’accorde à dire que la sieste est bonne à tous points de vue mais faire la sieste au boulot est encore perçu (en France) comme preuve de fainéantise.

    « C’est la naissance du gadget dont on admet d’emblée qu’il ne sert à rien, mais que l’on souhaite malgré tout acquérir pour demeurer dans la norme consommatrice. »

    Bien vu ! Surtout, rester dans le troupeau, ne pas prendre le risque d’en sortir !

    « l’écologie et la croissance sont antithétiques »

    D’accord pour moi. Mais tous les écologistes ne sont pas de cet avis...

    « Il ne reste plus maintenant qu’à surmonter cette aporie en reconsidérant la notion même de bonheur sans que l’économie s’écroule pour autant... vaste chantier. »

    Au boulot ! Remontons nos manches pour montrer qu’on peut faire autrement. Y’a tout plein de solutions qui ne demandent qu’à être mises en oeuvre. Merci pour cet article qui remonte le moral !


    • Luciole Luciole 10 août 2007 17:12

      Merci pour ce commentaire ! Si j’en avais le droit, j’aurais voté 10 points sur lui.


    • Luciole Luciole 10 août 2007 17:15

      Doit-on distinguer le bonheur, qui est libérateur et se partage, de la joie malsaine de dominer les autres, qui nous enchaîne dans un esclavage sans fin à l’opinion des autres ?

      Il est possible que beaucoup de gens qui se déclarent heureux éprouvent en réalité une joie malsaine et haineuse.

      Le bonheur est-il compatible avec la jalousie et la haine ?


    • Garp Garp 14 août 2007 18:04

      « Le regard des autres est terrible ! Il faut réussir à s’en détacher au maximum, même si ce n’est pas facile. Le regard des autres est aussi parfois plein de contradictions. Ex : tout le monde s’accorde à dire que la sieste est bonne à tous points de vue mais faire la sieste au boulot est encore perçu (en France) comme preuve de fainéantise. »

      Pourtant certains scientifiques dont Axel Kahn (auteur de « l’Homme ce roseau pensant... ») font l’hypothèse que le regard des autres est un processus nécessaire à l’humanisation et à l’émergence des civilisations. Sans l’autre, ce miroir dans lequel on se regarde tous les jours, impossible de se remettre en question, de s’enrichir à son contact, d’évoluer... On ne peut s’en détacher mais il faut savoir le traiter objectivement, avec sagesse et lucidité. En ce sens il faudrait peut-être se rapprocher de la vision des philosophes Stoïciens grecs dont Epictète est un des représentant les plus connus. Pour être libre, l’Homme doit pouvoir faire la distinction entre les choses qui sont en son pouvoir exclusif (opinions, désirs, inclinaisons, aversions...) de celles qui ne le sont pas (corps, biens, réputation...). En s’affranchissant de cela on arrivera peut-être à se satisfaire de notre bonheur sans regarder ce qu’à notre voisin.

      Pas facile...


    • Philippakos Philippakos 15 août 2007 19:17

      Difficile, selon les psy, de se passer de l’image des autres (et donc de leur regard), surtout au début de la vie. Il semblerait que l’individu se forge par une assimilation de différentes images qui finissent par créer sa personnalité.


    • Krokodilo Krokodilo 10 août 2007 16:51

      « Il prend son essor chez l’individu qui parvient à se distinguer de ses semblables et, depuis deux siècles, demeure presque exclusivement lié à l’abondance de biens. »

      Cette affirmation est tout à fait discutable : si l’argent permet la satisfaction des besoins de base et de jouir du superflu, le vieux dicton sur le fait que l’argent ne fait pas le bonheur a été confirmé par nombre de philosophes. Le bonheur n’est pas l’opposé du manque, sinon tous ceux qui ont plus que la satisfaction des besoins de base (nourriture, satisfaction sexuelle et instinct de reproduction) seraient heureux.

      Ce sujet recoupe de près un de mes articles, aussi je me permets d’indiquer le lien :

      http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=18155


      • Luciole Luciole 10 août 2007 17:19

        La question que je pose toujours c’est : les obèses sont-ils plus heureux que les gens qui mangent seulement ce dont ils ont besoin ?

        La théorie économique prétend que oui, puisqu’ils consomment plus, mais franchement, j’ai des doutes...


      • haddock 10 août 2007 17:08

        Réaliser un ou deux de ses rèves d’ enfant est du vrai et pur bonheur , bien que le bonheur n’ existe pas .


        • haddock 10 août 2007 17:25

          Le bonheur est d’ avoir le sens du goût et de savoir aimer une soupe à l’ oseille .


          • haddock 10 août 2007 17:27

            le bonheur c’ est de vivre encore un peu avant de mourir .


          • Luciole Luciole 10 août 2007 17:44

            "Voici la fine sauterelle

            la nourriture de Saint-Jean

            Puissent mes vers être comme elle

            Le régal des meilleurs gens"

            Guillaume Apollinaire


          • claude claude 11 août 2007 13:41

            bonjour,

            si bonheur et richesse doivent être liés, alors quand on la chance d’avoir l’amour de sa famille et de son conjoint, l’amitié de quelques personnes, nous possédons un trésor inestimable.

            si sur le plan matériel, nos besoins essentiels sont couverts et que l’on peut se permettre quelques fantaisies, que demander de plus ?

            les biens matériels s’envolent à la moindre tempête, qu’elle soit climatologique ou humaine ( les guerres sont là pour le prouver).

            la poursuite sans fin du « plus-plus » : plus d’argent, plus de gadgets, plus de possessions " n’est pas une forme de bonheur, puisque dès qu’un désir est satisfait, un autre aussitôt le remplace.

            or, comme le dit maxim, rien ne remplace une bonne bouffe entre copains : elles sont rarement sinistres même, si on ne partage qu’une tranche de pain avec du jambon et une vieille piquette, rien ne remplace la tendresse de son conjoint, de ses enfants, de sa famille. un sourire, une poignée de main, une parole réconfortante sont plus importantes que des millions de dollards.

            la vie a fait que je me suis retrouvé « out » depuis 15 ans, mais en dehors du fait, que professionnellement, je végète, j’ai une chance inestimable, un trésor : un conjoint, des enfants, une famille et des amis... je suis donc heureuse. bien sûr si je pouvais gagner un petit pécule au loto, cela arrangerait mes affaires, mais ce n’est pas indispensable.

            le secret du bonheur ? : carpe diem ! smiley


          • carla carla 14 août 2007 21:10

            J’aime bien votre commentaire hormi cette allusion au loto qui gache tout ! et remet en question tout ce que vous venez de dire deroutant !


          • melanie 10 août 2007 18:05

            Moi qui suis souvent dans le déploiement de l’analyse et de la pensée dans mes commentaires ; je reste sans un mot si ce n’est que c’est un exellent essai qui vaut bien tous les Gilles Lipoveski de « l’Ere du vide » .

            Exellent et presque brillant .


            • Luciole Luciole 10 août 2007 18:34

              Tiens, c’est ce que disait effectivement Marcel Proust, immense connaisseur de l’âme humaine.


            • pixel pixel 11 août 2007 14:41

              Le bonheur dans le présent quand on l’anticipe.


            • pixel pixel 11 août 2007 14:44

              Le bonheur « est »


            • Lars 10 août 2007 18:30

              Sur ce point, d’accord avec Demian. Il faut avoir vécu et connu l’échec de la société consommatrice pour se rendre compte qu’elle nous leurre. Comme dirait le Dalaî-Lama, le bonheur ne dépend QUE de nous, et en AUCUN CAS de l’environnement ou des difficultés qu’on peut connaître.

              J’ai tendance à dire qu’un cadre de vie modeste (pas pauvre, mais modeste) et du temps libre sont propices à la propension vers le bonheur, largement plus que les hautes sphères qui, par pression sociale, ne tendent qu’à montrer que le bonheur est entièrement dépendant de la notoriété et des possessions matérielles.


              • Luciole Luciole 10 août 2007 18:37

                Je suis d’accord avec vous et j’aimerai signer une pétition pour que les films français ne se déroulent pas systématiquement dans des baraques somptueuses ou appartements de 350 m2, comme si c’était le lot quotidien du quidam ordinaire.

                Comment ne pas renvoyer comme image de la société celle d’un miroir aux alouettes ?

                Rendez-nous le néo-réalisme italien !

                 smiley


              • caramico 12 août 2007 11:23

                Le bonheur est aussi celui de rêver en voyant de belles choses, et non pas de les posséder.


              • ZEN ZEN 10 août 2007 19:21

                Trés bon article.

                Le couple « imitation/distinction » a été excellemment décrit par Bourdieu (LA DISTINCTION). Girard a bien analysé aussi l’ambivalence du désir, qui nous fait vivre mais qui aussi nous enchaîne. Mais sur le fond, Epicure et Tchouang-Tseu avaient déjà tout compris, chacun à leur manière..


                • Luciole Luciole 11 août 2007 09:37

                  @ Zen

                  Dans le désir mimétique dont parle René Girard, nous désirons avant tout ce que les « autres » désirent, ces autres étant principalement les gens proches de nous et qui nous ressemblent.

                  Mais le désir se heurte à la rivalité lorsque l’objet ne peut être partagé. La rivalité nous « scandalise », elle présente à nous le masque de l’obstacle haineux, qui fait naître en nous une haine réciproque.

                  Le désir se détourne alors de son objet pour s’enchaîner à « l’autre » (l’Enfer dont parle Sartre), sur lequel on souhaite emporter la victoire pour la victoire.

                  Nous tombons alors dans la rivalité sans objet où chaque malheur de notre rival fait notre propre joie.

                  « Pâle et livide émulation » comme disait Shakespeare, qui nous conduit à gaspiller notre vie à travailler pour consommer plus et consommer plus pour paraître supérieurs à nos rivaux. Que de vies gâchées...


                • ZEN ZEN 11 août 2007 12:14

                  Excellent petite synthèse, Luciole, petite lumière philosophique...

                  On peut trouver aussi chez Freud et surtout chez Mélanie Klein des éclairages psychanalytique tout à fait intéressants, en comprenant mieux comment le nourrisson vit son rapport conflictuel à la mère et au monde. Je vais chercher des textes là-dessus

                  Amicalement


                • ZEN ZEN 11 août 2007 12:18

                  Salut Maxim

                  Faire du vélo, oui...« le bonheur » est au bout du guidon...Je vais sortir mon Colombus, qui piaffe déjà à l’écurie...Bonne route !


                • Luciole Luciole 11 août 2007 13:59

                  @ Zen

                  Merci, je suis très sensible à votre compliment. J’aime beaucoup aussi le sage Tchouang Tseu et son humour subtil sur les vertus de l’humilité.


                • lyago2003 lyago2003 10 août 2007 19:30

                  Tiens demian je vous ai voté 1 + pour une fois que vous écrivez quelque chose de compréhensible pour nous pauvres analphabètes.

                  Et pour une fois que vous ne faites pas preuve d’arrogance dans un commentaire je vous en r’ajoute 1, ah zut le modo n’a pas accepté ! Celà sera pour une prochaine fois si vous continuez comme celà ! Vous êtes sur la bonne voie mon bon west rangez au placard votre égo habituel car je vois que vous en êtes capable.


                  • Philippakos Philippakos 10 août 2007 20:27

                    Il faut que je précise que bonheur et réussite (financière ou sociale) ne sont pas une relation d’équivalence. Si, selon les études, la réussite individuelle entraîne du bonheur, le bonheur n’est pas nécessairement lié à la réussite et on peut lui trouver de multiples autres sources. Le bonheur est aussi beaucoup fonction de l’individu lui-même, de son état d’esprit à un moment déterminé, ce qui n’est pas quantifiable en terme de statistiques. Ceci pour dire, que j’aurais dû écrire, comme le fait remarquer justement Krokodilo, au lieu de « demeure presque exclusivement lié à l’abondance de biens. », « demeure en grande partie lié à l’abondance de bien ». En soulignant, mais vous l’aviez compris, que je n’adhère pas spécialement à cette idée mais ne fais que remarquer ce que les études sociologiques nous apprennent.


                    • L'enfoiré L’enfoiré 11 août 2007 15:45

                      Philippakos,

                      A la modération, ton article avait attiré mon attention et avait passé ma rampe avec les félicitrations.

                      J’adresserai ce problème par un autre point de vue dans un de mes article futur.

                      Il est écrit mais j’y ajoute cette référence.

                      Merci.


                    • haddock 10 août 2007 20:56

                      Me concernant , j’ ai remarqué dès ma plus petite enfance des gens souriants et gais , d’ autres toujours la tronche , et il m’ est arrivé ceci et encore celà , pendant que les personnes avec un tempérament heureux continuaient de rire en se marrant . J’ ai comme l’ impression qu’il y a plusieurs bains dans lesquels on met les bébés , le bain des optimistes avec tout le reste qui suit , et le bain des pessimistes avec son eau noire nauséabonde . Comment voulez-vous que la vie soit souriante si vous lui faites la gueule ?


                      • Luciole Luciole 11 août 2007 09:40

                        Vous avez raison capitaine, c’est très difficile d’être heureux quand on n’a pas été aimé dans son enfance.


                      • Céline Ertalif Céline Ertalif 11 août 2007 10:31

                        Bonjour,

                        Je reporte ici ce que dit wikipedia sur le bonheur :

                        On peut tenter de distinguer quatre sortes de satisfactions liées au bonheur[réf. nécessaire] :

                        1. la satisfaction du désir : désirs liés au corps, recherche des biens matériels, etc. 2. la satisfaction du devoir : accomplissement du bien. 3. la satisfaction du vrai : désir de connaissance. 4. la satisfaction du beau : contemplation et recherche esthétique. 5. Le bonheur suppose une harmonie et un équilibre qui nécessitent la satisfaction des besoins (voir la pyramide des besoins de Maslow) et la réalisation des désirs essentiels.

                        On peut réunir les trois dernières catégories et distinguer simplement satisfactions physiques et psychiques ou spirituelles.

                        Le bonheur se distingue du plaisir par son caractère spirituel et global, alors que le plaisir est une satisfaction généralement corporelle et localisée. Il se distingue de la joie en tant que cette dernière est un état plus dynamique et transitoire que le bonheur. La félicité, ou béatitude, est un bonheur parfait.

                        Il me semble que la notion de bonheur est assez récente, et que les religieux y ont été longtemps hostiles.

                        Merci pour cet excellent article.


                        • Forest Ent Forest Ent 11 août 2007 14:36

                          « Il me semble que la notion de bonheur est assez récente, et que les religieux y ont été longtemps hostiles. »

                          « Hostile » n’est pas le terme exact. Pour nous croyants le bonheur sur terre n’existe pas. On ne trouve d’ailleurs cette idée dans aucune société sauf la société occidentale moderne. Cela montre que la foi est plus accessible au pauvre qu’au riche.

                          Nous sommes hostiles à l’idée que la vie soit une recherche du bonheur, car cela sous-entend de son propre bonheur, alors que beaucoup d’entre nous pensent qu’elle doit plutôt consister en la recherche du bonheur d’autrui.

                          Ce qui apparait clairement sur ce thread, c’est la faillite du positivisme. Englué dans son matérialisme, l’homme moderne regrette d’avoir perdu sa sagesse, voire son innocence. Il semble qu’il n’y ait pas de retour arrière.


                        • ZEN ZEN 11 août 2007 11:11

                          Le mieux est de renoncer à cette idée de bonheur, qui nous obsède et nous tourmente, mythe sans objet . Vivre la sérénité, à la Montaigne ou à la Tchouang-Tseu, suffit et comble.


                          • maxim maxim 11 août 2007 12:11

                            bonheur et niveau de vie ????? evidement ,il y a l’adage qui dit que l’argent ne fait pas le bonheur mais qu’il aide à faire les commissions ...... mais ,le bonheur à quoi ça tiens ??à pas grand chose ,je parle des petits moments de bonheur .....

                            un bon repas entre bon amis ,une sieste crapuleuse ,un bonne ballade dans un endroit sympa ,faire du vélo ( quoique en ce moment on est pas trop gâté) faire les brocantes ,les musées ,ecouter la musique qu’on aime ,faire un voyage agréable ,en fait tellement de choses ...... le bonheur et le niveau de vie ??? la bagnole ??c’est un outil ,évidemment ,je n’acheterai pas une Lada ou une Logan du même genre ,question plaisir et peut être standing ,quitte à acheter autant se faire plaisir suivant ses moyens bien entendu.... la belle baraque ? ça rend esclave ,et la taxe foncière fait mal dans certaines régions ,mais un certain confort est appréciable tout de même.......mais dans une bonne petite cabane à deux bien au chaud .........

                            l’appart de 300m2 ???c’est chiant quand il faut passer la paille de fer et encaustiquer les parquets ,il faut les meubles et les tableaux qui vont avec ,on peut se faire cambrioler ,et tomber sur des voisins casse couilles ......

                            les vacances à ST Tropez ???aux Seychelles ,à Ibiza ,à Cancoon ???à St Trop,j’y suis allé en 79 ,2 heures de bagnole pour aller de Cogolin à St Trop ,pour se payer une conso chez Senequier hors de prix dans l’ambiance des frimeurs et les odeurs d’ambre solaire en supplement ....horrible !!!!!

                            le bateau ???à moins de le rentabiliser en le louant à Sarkosy ,mais une fois qu’on a fait trois tours ,la mer c’est monotone ,y’a que de la flotte ......

                            je me contente finalement de mes petits instants de bonheurs pris au cours de la journée .......

                            salut Zen ,cet après midi ,le temps à l’air de vouloir se lever ,je vais sortir mon Pinarello ........


                            • ZEN ZEN 11 août 2007 12:20

                              Maxim

                              Ma réponse s’est placée plus haut...

                              J’ajoute :http://www.routard.com/mag_livre/364/le_bonheur_au_bout_du_guidon.htm


                            • ZEN ZEN 11 août 2007 14:50

                              "L’homme s’épuise à nourrir le feu. Mais le feu qui se propage, se propage infiniment. "

                              En peu de mots, Tchuang-Tseu en dit long sur le désir humain...


                              • La mouche du coche La mouche du coche 11 août 2007 18:48

                                Oui mais si l’on n’a plus de désir, on s’ennuie. smiley


                              • Philippakos Philippakos 12 août 2007 07:31

                                Peut-être qu’on s’ennuie sans désir, mais le désir doit-il être synonyme de se sentir supérieur aux autres ?


                              • Luciole Luciole 12 août 2007 20:47

                                A mon avis, l’ennui ne vient pas l’absence de désir mais l’imposibilité totale d’assouvir un désir.

                                Le désir n’est pas toujours de vouloir se sentir supérieur aux autres. Mais comme le désir est mimétique, il est toujours inité par l’autre et donc porte en germe la rivalité.

                                Néanmoins, ma « philosophie » est qu’il est possible de « simplifier » ses désirs pour être moins l’esclave du jugement des autres.


                              • Luciole Luciole 12 août 2007 20:57

                                @ kri kri

                                « En fait, dans tous les pays, il faut un sacre ego pour etre indifferent aux regards des voisins. »

                                Il me semble que vous touchez là à l’essentiel.

                                « Keep up with the Johnes » disent les Anglais.

                                Peut-on vraiment affirmer parler de « libre arbitre » quand nous avons tant de mal à prendre des décisions qui ne sont pas déterminées par l’opinion de nos « voisins » ??

                                C’est ma grande question du jour...


                              • frédéric lyon 11 août 2007 17:36

                                N’est-il pas naturel que les médiocres nous informent qu’ils savent se contenter de peu et qu’ils dénoncent « la cupidité » des autres ?

                                Qu’ils sachent se contenter de peu, ce n’est pas une affaire. Et on ne saurait trop leur conseiller de persister dans cette voie, car il est peu probable qu’ils aient un jour davantage que ce qu’ils ont.

                                Mais pourquoi dénoncer la « cupidité » de ceux qui savent se procurer plus que le nécesaire ?

                                Pourquoi ces leçons de morale ?

                                Et pour finir, la tarte à la crême écologiste, toujours les mêmes bêtises énoncées d’un ton docte et accompagnées des mêmes prévisions de curés :

                                « Si vous ne m’écoutez pas, l’enfer viendra sur terre ».

                                Car les médiocres prétendent nous réformer le monde tout entier et se prennent volontiers pour des phares de l’humanité. Dès qu’ils sont parvenus à apprendre à lire et à écrire, ils tiennent à nous faire part de leur philosophie et donnent leurs leçons.

                                Tout ceci sent très mauvais, mais c’est dans l’air du temps. Une odeur pestinentielle qui flotte, de ci,de là.

                                C’est le désir d’un maître qui taraude ceux qui ont de la peine à jouir. Lacan les dénonçait déjà.


                                • Philippakos Philippakos 11 août 2007 19:03

                                  Je crains de devoir être plus explicite quant au contenu de l’article. D’abord vous semblez croire que celui qui n’a pas les moyens est un médiocre, et que celui qui les a est supérieur, vous illustrez donc très bien mon paragraphe sur les marginaux, ceux qui n’ont pas les moyens d’acquérir ce que tout le monde possède et qui sont donc rejetés. Il faudrait que vous developpiez votre théorie tendant à dire que la fortune est admirable et que tous ceux qui ne l’ont pas, le bas peuple en sorte, ne peut que nager dans les basses eaux et c’est tant mieux, cela m’intéresserait beaucoup. Vous ne devez pas rencontrer beaucoup de gens nouvellement riches sinon vous seriez souvent surpris de leur niveau de raisonnement, leur vacuité culturelle... mais ce n’est pas de leur faute puisque, le plus souvent, toute leur vie est axée sur un même but : gagner de l’argent, ce qui n’est pas spécialement enrichissant pour l’esprit. Enfin je vous conseillerai aussi de fréquenter des personnages qui ont tout depuis toujours, sans faire d’effort, et ainsi réaliser que la possession ne les intéresse plus trop, qu’ils ont intégré l’absurdité de la consommation et qu’ils poursuivent d’autres buts. Ce sont les nouveaux riches les pires, ceux que vous paraissez encenser, qui s’imaginent qu’ils deviendront supérieurs avec leur pognon, ce sont eux aussi qui font tourner le commerce. Mais enfin, on a les buts qu’on peut et si l’enrichissement vous semble être une valeur estimable, libre à vous mais ne citez plus Lacan à tort et à travers et sachez, par exemple, que les philosophes grecs faisaient le plus souvent partie des plus démunis de leurs cités (des médiocres donc), histoire de vous donner un peu à penser... Pour conclure, je ne fais pas l’apologie de l’écologie, il faudra apprendre à mieux lire, mais dis qu’elle se présente comme une solution alors qu’elle est antithétique avec la société libérale où nous vivons.


                                • Satyre satirique Satyre satirique 11 août 2007 19:25

                                  Je crains que Frédéric L. n’ait pas bien compris l’article ici car il accumule contresens sur contresens, hors-sujet sur hors-sujet. Je ne crois pas, à la lecture de l’article, qu’on puisse imaginer que l’auteur moralise, pontifie ou dénonce quoi que ce soit. En revanche, le ton de la réponse, qui distribue les bons points et termine complètement hors de propos par une vague citation de Lacan laisserait songer que c’est encore un petit frustré intellectuel qui cherche à en découdre sur un sujet qui le dépasse infiniment. Alors qui est médiocre ici ? Celui qui essaie simplement de donner sa définition d’un aspect du bonheur sans pour autant blamer qui que ce soit, ou le petit arriviste de base qui récite son Anabac et fait un gros gros contresens sur la notion de bonheur chez Lacan ? Frédéric L., avant de jouer au petit fat, apprenez à saisir réellement le sens des articles et (re)lisez Lacan !!! Avez-vous au moins les moyens de votre arrogance ? Bienvenue au club des médiocres, vous nous dépassez tous sur ce coup !


                                • claude claude 12 août 2007 20:51

                                  @ frédéric lyon

                                  je ne vois pas ce qu’il y a de médiocre à se contenter de peu !

                                  une bonne bouffe, du bon vin, une maison où l’on a chaud, des amis autour de la table...

                                  et si on a de la chance, on exerce une profession qui nous plait...

                                  qu’apporte de changer de voiture tous les ans, de télé tous les 6 mois et de pc tous les 3 mois ?

                                  dans ma situation, je devrais-être très malheureuse : en effet, j’ai grandi dans une famille aisée, jusqu’à plus de 40 ans, j’avais un boulot qui m’assurait une rémunération confortable... et les accidents de la vie ont fait que, pouf ! plus de boulot ! et l’impossibilité de retrouver un salaire décent...

                                  mais, j’ai toujours une bouteille au frais pour recevoir l’ami qui passe, nous allons en vacances ... simplement dans des endroits moins onéreux, nos enfants font du ski, mais ne sont pas habillés à la dernière mode...

                                  je crois que je ne suis pas malheureuse, ni ma famille, parce qu’il existe toujours ces moments de beauté que sont les couchers de soleil, la senteur d’une fleur et le bourdonnement de l’abeille, les gros câlins parents /enfants et la fête entre copains...


                                • frédéric lyon 11 août 2007 17:48

                                  pestilentielle


                                  • frédéric lyon 11 août 2007 19:55

                                    Réponses médiocres et souvent hors sujet.

                                    Vous avez le droit de vous complaire dans votre jus. Ce jus n’est-il pas le vôtre ? Celui que vous vous ètes concocté ? S’il s’avère que décidemment il ne vous plait pas pour quoi en rendre d’autres responsable ?

                                    Et pourquoi ces leçons de morales ? Qui ètes-vous donc pour dénoncer la « cupidité » des autres ? Pour nous expliquer comment il faudrait que nous vivions, selon vous ?

                                    Que nous vivions comme vous, comme des cloportes qui s’ocupent trop de ce qui ne les regarde pas et de sujets qui les dépassent ?

                                    Et ce dernier couplet sur le « libéralisme » !! On pourrait écrire à votre place.

                                    Et toi « Satyre satirique », quelqu’un t’a sonné ?

                                    Foutez-donc la paix au pauvre monde, qui tournera très bien sans vous et sans vos prescriptions de charlatans.


                                    • Satyre satirique Satyre satirique 12 août 2007 06:01

                                      Réponses médiocres à commentateur basique qu’est Frédéric L. Non seulement il ne comprend toujours rien à rien, mais en plus, son style bateau (« on t’a sonné ») donne à penser très nettement que c’est un jeune c... parvenu qui croit que c’est son salaire qui le rend heureux... Pauvre de lui, faudrait pas qu’il se ramasse un jour dans la vie, parce qu’après, je ne donne pas « cher » de son bonheur. Et pourquoi tant d’agressivité dès le départ ? Pas capable intellectuellement d’argumenter sainement et sereinement ? Les idées de l’auteur de l’article le dérangeraient-elles quelque part inconsciemment ? Noooon, Môssieur Frédéric est tout fier de lui, l’a un gros salaire, l’a une grosse voiture 4x4 sans doute (j’adapte mon style au niveau ras-des-paquerettes du sieur, mais c’est dur pour moi), mais pour être tellement à côté de la plaque vis-à-vis de cet article, c’est bien tout ce qu’il a « pour lui ». Ah, la grosse tête du petit parvenu sans éducation, on la reconnaît bien là... smiley


                                    • Philippakos Philippakos 12 août 2007 07:17

                                      Je dois dire que je ne comprends pas grand chose à votre histoire de jus, mais d’autre part il faudrait essayer de comprendre les phrases au lieu de décocher des flèches inutiles. Où avez-vous vu, par exemple, que je dénonçais la cupidité ? Pourquoi ces attaques personnelles sans fondement ? Quelles leçons de morale avez-vous vues dans cet article. Vos critiques sont des clichés que vous ressortez pour exprimer un débordement de haine (vis-à-vis de qui ???) mais qui sont complètement décalées par rapport au texte. Voilà, ce sera ma dernière réponse vous concernant.


                                    • haddock 12 août 2007 10:35

                                      frédéric lyon ,

                                      bonheur = sérénité .


                                    • Ghirlandaio 11 août 2007 20:33

                                      Le dénuement est pas toujours bien vécu il me semble alors entre les deux, je préfère encore consommer même si finalement cela doit me frustrer...


                                      • Philippakos Philippakos 12 août 2007 07:50

                                        Il ne s’agit pas de consommer ou non (nous consommons de toute façon) mais de ne pas donner à cette consommation une valeur morale et en faire (comme vient de le faire un intervenant sur le forum en illustrant très bien, sans le vouloir, mes propos) un critère pour juger quelqu’un : s’imaginer qu’en consommant davantage on se distinguera des autres. Il n’y a pas que la consommation qui est concernée dans cet article mais aussi le bonheur ressenti par celui qui réussit, impliquant en cela que les autres ne réussissent pas. J’ai voulu souligner qu’en élevant le niveau moyen de consommation, une population ne ressent pas davantage de bonheur (ce n’est pas moi qui le dis mais des études sociologiques sérieuses), mais que ce bonheur est relatif à sa propre situation en fonction à celle des autres et pas une valeur absolue, comme si un niveau de vie X suffisait à garantir un bonheur généralisé. Je ne parle, bien-sûr, que du monde occidental, la situation du tiers (quart) monde étant bien différente puisqu’il y a là une souffrance dûe au manque dramatique de l’essentiel.


                                      • krikri 11 août 2007 21:47

                                        *la sensation de bonheur,..... En revanche, elle est avérée chez ceux qui connaissent un enrichissement nettement supérieur à la moyenne. *

                                        Admettons.

                                        *Le bonheur n’a donc plus aucun rapport avec les besoins. Il prend son essor chez l’individu qui parvient à se distinguer de ses semblables*

                                        Admettons... mais c l oeuf et la poule. Quelle est la cause et quel est l effet ? Est-ce que les gens sont plus distingues par la societe parce qu ils sont heureux ? Ou est-ce que la distinction rend les gens heureux ?

                                        Je pense que les gens bien dans leurs baskets attirent les bons sentiments des autres, et reussissent en moyenne mieux que les schtroumpfs grognons. Les activites qui rapportent le plus classiquement du poignon -le bizness surtout- sont celles qui demandent le plus de rayonnement personnel. Le commercial depressif fait fuir les clients.

                                        Bon, c est qu une tendance, parce qu on a vu des artistes tortures amasser des fortunes alors qu ils touchaient le fond.


                                        • Philippakos Philippakos 12 août 2007 07:57

                                          Il semblerait que le bonheur fasse boule de neige. Les gens heureux attirent davantage, les grognons rebutent. Mais le bonheur, ce pourrait être autre chose que se distinguer des autres. L’Orient a un tout autre point de vue sur la chose, avec des gens qui ne sont pas obsédés par leurs ego, obsédés par montrer plus que son voisin et qui voient le bonheur comme une valeur intérieure... toutefois les mentalités changent à grands pas, encore quelques années et nous nagerons tous dans les mêmes eaux.


                                        • krikri 12 août 2007 10:15

                                          *L’Orient a un tout autre point de vue sur la chose, avec *des gens qui ne sont pas obsédés par leurs ego, obsédés *par montrer plus que son voisin et qui voient le bonheur *comme une valeur intérieure... toutefois les mentalités *changent à grands pas

                                          Ce qui change a grands pas, c est la connaissance de l autre. On peut de moins en moins etaler des fables sur un Orient mythique qui n a jamais existe. L Orient n a pas UN point de vue, il en a mille. Il n y a jamais eu une plus grande proportion de moines zen parmi la population japonaise qu il n y eu de nonnes carmelites parmi les Francais. Le renoncement ascetique etait jusqu a tres recemment reserve aux elites les plus fortunees, aux plus hautes castes. Le Dalai Lama est a peu pres aussi representatif que le Prince Charles. Si vous ne faites pas la part des choses entre un ideal religieux minoritaire et la realite de la societe, comment peut-on parler de sociologie ?

                                          L obsession de paraitre, d acquerir et de defendre une bonne reputation et d afficher son bonheur [AKA reussite sociale] reste traditionnellement dominante en Chine, en Coree ou au Japon. Meme si les criteres evoluent, la richesse ca a ete selon les epoques un grand nombre d enfants, les plus beaux kimonos, les plus beaux tailleurs Chanel, les objets precieux antiques ou high tech, les plus grosses voitures, le nombre de sacs Vuitton qu on peut trimballer sous les yeux des collegues et voisins, les moyens de vivre dans des quartiers chics et d envoyer ses enfants etudier a l etranger, etc. L esbrouffe continue. Encore maintenant, la plupart de mes amis asiatiques pensent que si on vit chichement et qu on est ensemble par amour, c est pas si mal et d ailleurs ils aimeraient bien, les plus occidentalises le font, MAIS ca ne vaut pas un mariage avec quelqu un d un bon statut social et une reussite sociale [financiere au minimum]. Hors du monde chinois, c est un peu different, mais regardez le nombre de societes ou les gens se font la competition pour l accumulation de richesses consistuant la dot de leur fille, et l importance de cette dot et d un *bon* mariage pour se dire heureux.

                                          En fait, dans tous les pays, il faut un sacre ego pour etre indifferent aux regards des voisins.


                                        • Satyre satirique Satyre satirique 12 août 2007 11:20

                                          L’Orient n’est pas l’Extrême-orient, et là encore, je crois qu’il faut distinguer les deux.


                                        • caramico 12 août 2007 11:39

                                          Dans un monde où a jalousie et la méchanceté sont reines, on fuit les gens heureux comme la peste :

                                          Je comble un de tes voeux, avait dit un génie à un « brave homme », mais en même temps je double la mise pour ton voisin.

                                          Crève moi un oeil, avait-il demandé.

                                          Il est bon aussi de le rappeller.


                                        • Philippakos Philippakos 12 août 2007 13:51

                                          Oui, cest vrai, j’ai tendance à idéaliser l’Orient (extrême) mais le cas est différent du nôtre dans la mesure où ces sociétés sortent d’une longue absence de consommation, même du plus nécessaire et, mondialisation oblige, rattrapent aujourd’hui leurs frustrations passées. Autre exemple, j’ai vu l’ouverture de la Russie, la folie aux portes des premiers Mac Do. Aujourd’hui on voit des embouteillages monstres dans une ville pourtant étendue aux larges avenues et le délaissement des transports en commun. Il est sûr que se moquer du regard des autres est un acte héroïque aujourd’hui, mais il existe une frange de la population pour qui richesse n’est pas synonyme de valeur individuelle. Les populations du monde ne sont pas toutes composées de classes moyennes montantes pour qui la réussite passe inévitablement par l’abondance de biens. Je reconnais que cette frange est de plus en plus minoritaire et qu’elle le sera encore davantage dans l’avenir. Merci à Krikri pour ce commentaire pertinent qui remet les idées en place. J’ai tendance à confondre philosophies orientales et mode de vie des populations.


                                        • socribe 16 août 2007 23:39

                                          Tous les humains n’ont pas les mêmes désirs. Certains vont s’épanouir dans la possession à un certain moment de leur vie, d’autres trouveront de la joie dans le contact avec la nature, d’autres en se cultivant etc.. En fait, ce qui est dérangeant pour moi, c’est que seules quelques voies soient valorisées. De devoir se conformer pour avoir le droit d’exister. Les bouddhistes ne disent pas qu’il ne faut pas avoir de désirs ( car sans désir, on est mort ), mais qu’il faut en être libre, ce qui est très différent. Je pense aussi que les personnes qui ont un grand désir de reconnaissance sociale, sont aussi celles qui bien souvent ont l’identité la plus fragile. Qui dépendent énormément du regard des autres pour se sentir exister, tout en se persuadant que si elles en sont arrivées là, c’est parce qu’elles sont les meilleures, ou que c’est un dû. Mais elles ont sacrifiées beaucoup de leur authenticité au passage. Il y en a aussi beaucoup qui après avoir atteint leur but, font des dépressions, parce qu’elles se sont rendues compte que ce quoi après elles courraient, n’était que du vent. Moi qui me contente de peu, je me sens parfois beaucoup plus libre que ceux qui exige beaucoup de sécurité de la la vie. Parce qu’il me semble que le problème se situe là, aussi. Ceux qui sont obnubilés par l’avoir ont peur de manquer d’argent et d’amour, de mourir etc.. Ils vivent dans l’illusion que s’ils acquierent certains objets de consommation, ils seront plus aimés. Il y a aussi une volonté de toute puissance, qui quand elle est satisfaite les laissent face à un grand vide, ce n’est pas réjouissant finalement de vivre parmi des marionnettes ! J’ai l’impression que pour accéder à un certain bonheur, la capacité de savoir apprécier la vie comme elle vient, aide. Arnaud Desjardins cite souvent son maître qui disait qu’il fallait savoir être le grand appréciateur, mais de tous les évènnements. Après tout, ce qui importe c’est la manière dont nous les interprétons, ces aléas de la vie. Cela peut être aussi la capacité de ressentir ses émotions, sans pour autant s’y identifier, et ainsi de se sentir vivant mais pas submergé. Se sentir exister, se sentir respecté et pris en considération par l’autre. smiley


                                          • mab mab 17 août 2007 11:11

                                            Bien heureux qui COMME le simple d’esprit ne se pose pas de questions.......


                                            • nos 17 août 2007 11:19

                                              Sympa cet article, je m’y retrouve parfaitement ...

                                              « L’argent qu’on possède est l’instrument de la liberté, celui qu’on pourchasse est celui de la servitude. »

                                              JJ Rousseau

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