Une étude de l’EIAA (European Interactive Advertising Association) portant sur dix pays européens constate que 169 millions de personnes sont connectées à Internet. Les champions sont les Italiens avec 13,6 heures en ligne par semaine et les Français avec 12,7 heures se placent en troisième position des plus gros utilisateurs du web. Les dangers du net pour les jeunes tout le monde les connaît, mais d’une manière plus générale, le risque encouru n’est-il pas la désocialisation ; pourrions-nous encore nous passer du net, ou sommes-nous irrémédiablement contaminés et prisonniers de la toile ?
Incontestablement Internet est un outil formidable pour s’informer, s’instruire, communiquer, jouer, acheter et la liste n’est pas exhaustive tellement cet instrument comporte de multiples facettes.
En Europe les jeunes dans la tranche d’âge 16/24 ans sont plus souvent devant l’ordinateur que le téléviseur, évidement pour eux le PC est un objet familier et la fée Internet s’est penchée sur le berceau de toute cette jeunesse .
Véritable phénomène de société, même les seniors deviennent progressivement accros et prisonniers de la gigantesque toile d’araignée internationale, puisque depuis 2006 les utilisateurs de 55 ans et d’avantage sont toujours plus nombreux (12%)
Imaginons maintenant un scénario catastrophe, pour une raison inconnue nous voilà tous privés d’Internet pendant plusieurs jours, alors que 83% des personnes interrogées prétendent ne pas pouvoir vivre sans.
L’abstinence totale, un véritable drame pour beaucoup, pire que la grippe H1N1, des gens hagards qui déambulent dans les rues de la ville comme des âmes en peine, le regard vide et sans but .
Rendez-vous compte, plus moyen d’éviter la soirée devant le téléviseur et ses émissions de télé réalité, ou de faire l’effort d’ouvrir un livre, revenir à la veillée au coin du feu avec des amis ennuyeux et la famille, avoir de nouveau, gestes oubliés, des relations humaines avec sa femme, et puis quelle drôle d’idée, parler enfin avec ses enfants .
Voilà que tout d’un coup, les cinémas, les théâtres, les médiathèques, les restaurants, les terrains de sports se remplissent et refusent même du monde, le bistrot du coin retrouve sa gaieté et son animation, au bar où sur le zinc circulent les bières et les plaisanteries on s’ interpelle par son prénom, oublié les pseudos .
Mais rassurez-vous l’hypothèse d’une panne généralisée n’est qu’une parodie et une totale utopie, cet horrible cauchemar n’est pas possible, inutile de vous faire prescrire des antidépresseurs. Pourtant mis à part le Royaume-Uni le pourcentage d’internautes qui se désintéressent des autres activités pour le web a augmenté de 100% .
51% regardent moins la télévision, 39% délaissent la presse écrite et 30% écoutent rarement la radio et ce n’est probablement qu’un début.
D’ailleurs aujourd’hui si vous n’êtes pas connectés on vous regarde comme si vous étiez un homme ou une femme préhistorique, un marginal qui refuse les bienfaits du modernisme, même comme des parents indignes si vous avez des enfants scolarisés et que ceux-ci ne disposent pas, à cause de vous, de cet instrument pédagogique indispensable qu’est internet .
L’ engouement pour le réseau mondial est bien réel, 57% des européens sont désormais sur la toile, mais une partie de la population repousse pour l’instant les offres des fournisseurs d’accès qui à grand renfort de publicités racoleuses tentent de séduire les derniers réfractaires.
Internet c’est génial, il faut vivre avec son temps, alors pas de nostalgie du passé mais surtout rester libre.
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Ce n’est pas internet qui a détruit les relations sociales mais l’application concrète de programmes néo libéraux visant aux triomphes des valeurs individualistes,du calcul froid et glacial,et d’une fuite en avant dans la consommation à outrance, comme seul mode d’existence et de reconnaissance sociale. Internet est paradoxalement le seul lieu ou l’élitisme est banni,où s’entrecroise et s’entremêle le pire et le meilleur,il constitue un formidable accélérateur de l’histoire, abolissant les distances aiguisant la curiosité,une alternative au diktat des médias marchands, bref une des plus formidables inventions technologiques de ce cours 20 é siècle.
L’élitisme est très loin d’avoir été « banni » du net et on retrouve aujourd’hui strictement les mêmes inégalités culturelles que dans la vie « réelle »...
Croyez-vous réellement que tous les blogs d’amateurs soient lus ? (indépendamment de leur qualité d’ailleurs) qu’une hiérarchie bien réelle et efficiente (quoique implicite et « invisible ») entre contributeurs n’existe pas ?
Je pense tout le contraire : internet constitue toujours un formidable point d’accès au savoir de la planète mais il ne remplace ni l’école, ni les luttes sociales « réelles » et encore moins les relations en chair et en os...
Depuis le web 2.0, les inégalités culturelles entre internautes n’ont fait que s’aggraver et le fossé entre la « blogeoisie » et un nouveau « tiers-état » virtuel (les skyblogs qu’on prend de « haut », les blogs jamais lus, etc...) n’a jamais été aussi profond - et je ne parle même pas de la « fracture grise » et du fait que le net est surtout accaparé par les occidentaux du Nord au détriment de ceux du Sud (continent africain en tout premier lieu).
J’ajoute à cela le fait qu’il existe aujourd’hui des réseaux sociaux pour « happyfews » ou « VIP » (accessibles uniquement sur invitation), des blogs « privés » et des forums tellement « sélects », élitistes et snobs que n’importe quel newbie n’ose plus s’y aventurer.
Je ne crois pas qu internet romps les liens entre les individus, mais alors pas du tout. Bien au contriare. sauf ceux qui utilisent Internet comme une Tele, pour tuer le temps.
Juste une chanson en commentaire... De ce groupe fantastique qu’était Strangelove... Sans eux, pas de Radiohead, dixit ces derniers.. Et pourtant, une superbe chanson sur Internet, entre autre, echo à votre article Spiders and Flies www.youtube.com/watch ?v=xIIn5oaTvbg
------------------------------------------------------------------------------------------ Called by the feeling that there must be something more
To a place you’ve never ever been before
Where noone goes
Yet still you’re not alone
You wonder why
As you look into the the sky
The clatter-clatter-clatter of electric pylons
Are carrying chattering electric wires
Like a spider’s web
Just above your head
It’s a spider’s web just above your head
It’s the telephone dead on the internet.
Flies,
The electric skys, sell your friends and sell your mother
You’re not coming back forever
Flies,
The electro-skys, of the new world,
It’s the new world, meet the new world nobody can find
Caught in the feeling that there must be something more
Be a place you’ve never - ever seen before
Where no-one knows
Why can’t you be alone
You wonder why
The answer’s in the sky
The clatter-clap-trap of electric wiring
Is scattering stuttering electric lives
Like a spider’s web
Just above your head
It’s a spider’s web just above your head
Signed the telephone dead on the internet
Flies,
The electric skys, sell your friends and sell your mother
You’re not coming back forever
Flies,
The electro-skys, of the new world,
It’s the new world, Greet the new world nobody can find
It’s a spider’s web
Just above your head
You FLIES !
si il n y a plus d internet, je pense que ca fera comme il y a 10 ans, les gens regarderons la TV il n iront pas discuter avec leurs voisins ou au bistro (d ailleurs avec la repression sur l alcool au volant, c est a oublier)
Internet c est quand meme mieux quel a TV, c est pas a sens unique (de nos dirigeants vers la masse), on peut communiquer avec d autres personnes (certes ils sont peut etre en australie) et c est encore le seul espace de liberte comme l a appris a ses depens un de nos ministres
J’aime bien ton scénario catastrophe... "Voilà que tout d’un coup, les cinémas, les théâtres, les
médiathèques, les restaurants, les terrains de sports se remplissent et
refusent même du monde, le bistrot du coin retrouve sa gaieté et son
animation, au bar où sur le zinc circulent les bières et les
plaisanteries on s’ interpelle par son prénom, oublié les pseudos ."
Il y a 20 ans, il n’y avait pas d’internet (enfin, historiquement si, mais pas grand public), la situation était celle décrite au-dessus ? pas vraiment non..
Une séance de cinéma : 1h30 de smic, une biere en terrasse : 1h, un retau : 3h minimum, pour le théatre je te laisserai compléter...
Pas près d’arriver la situation que tu décris...
Par contre, quand tu as parlé d’une toile dont on serait tous prisonnier et qui pourrait cesser de fonctionner, j’ai tout de suite pensé au réseau routier. Imaginons qu’un jour on découvre que les quantités de pétroles soient limitées...
Le rêve de ceux qui nous gouvernent : un mec, paumé dans sa banlieue, scotché à son écran et qui ne met plus les pieds dehors, parce qu’il est payé juste de quoi régler son loyer, sa mal-bouffe...et son abonnement ADSL.
Et si jamais le mec se met en tête des trucs « pas-comme-y-faut », genre trop dénoncer des magouilles, voire appeler à une résistance, on a la loi Hadopi pour le faire taire... Et si ça prend malgré tout de l’ampleur, on coupe Internet, tout simplement (en Chine, ils filtrent tout, par exemple, ce qui revient au même).
Alors « Comme une mouche prise dans la toile » ? Je trouve ce titre parfait !
Internet est effectivement un lieu d’échanges et où on peut (encore) trouver des informations n’émanant pas des « politiquement corrects » !... pour combien de temps encore ? je ne sais ! Il est en effet dort probable que les « autorités » y voient un moyen subversif... la vérité étant effectivement le comble de la subversion à leurs yeux.
Il est fort probable que la planète entière se voit dotée d"un pouvoir central d’ici quelques années à peine... comme l’avait si bien prévu Aldous Huxley. Savoir quel nom il portera, quelle appartenance soi-disant politique et/où religieuse ou philosophique sera le porte-idées de son pouvoir n’a pas, à mon sens, beaucoup d’intérêt.
Il me paraît nettement plus intéressant de savoir comment les hommes vont régler les paradoxes dus à leurs consommation effrénée et aux perturbations de plus en plus importantes que celle-ci induisent dans leur environnement... vont être traitées.