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Accueil du site > Actualités > Société > Des liens naturels

Des liens naturels

Deux villages vivaient en paix depuis des années et régnaient en harmonie sur une vallée. Tandis que l’un de ces villages était établi autour d’un lac, l’autre administrait une immense plaine irriguée. Durant longtemps, les gens du lac ont fourni de l’eau aux personnes de l’autre village, tandis que ces derniers leur apportaient toute la nourriture dont ils avaient besoin. Ainsi..., en agissant ensemble, ils étaient parvenus à trouver un équilibre vital qui permettait à la vallée de rester verdoyante et fertile.

Un jour, il y eut un grand conflit. Les gens du lac et de la plaine se querellaient fréquemment et ne se supportaient plus. Ils décidèrent de proclamer leur indépendance et agir sans avoir recours à l’autre. Cependant, ils savaient que sans l’addition naturelle de l’eau et des végétaux, ils ne pourraient pas vivre longtemps et encore moins donner vie à de futures descendances. D’un commun accord, ils décidèrent de se venir en aide une dernière fois. Les gens du lac construisirent une grande cuve pleine d’eau que l’on transporta jusqu’à la plaine. Et les personnes vivant sur cette dernière offrirent une quantité impressionnante de blé qui permettrait à leurs voisins de cohabiter en autonomie.

La première année, les choses se passèrent pour le mieux et les deux villages purent jouir de leur nouvelle liberté. Des décennies s’écoulèrent, et les habitants se renouvelaient, donnant naissance à de nouvelles générations. Un siècle fut clos, et désormais plus aucun habitant des plaines n’avait eu un jour l’occasion de croiser un autre homme du lac.

Pourtant, il y eut cette année-là une terrible sécheresse. L’eau de la cuve installée sur la plaine se mit à se vider subitement et les habitants vinrent à souffrir de la soif. Ils s’en allèrent supplier ceux du lac de leur fournir de l’eau afin de subvenir à leur besoin mais ils refusèrent. Méfiants, ils ignoraient tout de l’ancienne harmonie qui unissait naguère les deux villages et ne voyaient pas pour quelles raisons ils se devaient de s’entraider dans la difficulté. Au bout de quelques jours seulement, les gens des plaines moururent de soif et furent décimés.

Peu de semaines plus tard, la sécheresse était toujours de vigueur et rendit les sols infertiles. Le blé autrefois planté près du lac ne donna rien et la récolte fut catastrophique. Les natifs n’étaient pas un peuple naturellement compétent en matière d’agriculture et cela se fit ressentir. Il ne suffit que de quelques mois avant de voir les réserves s’épuiser et les habitants mourir à leur tour de la faim.

C’est ainsi que deux villages, unis par des liens naturels, ont causé leur propre déchéance et ont conduit, au nom de la liberté, leur filiation au déclin.


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7 réactions à cet article    


  • Raphael Monard 23 février 2013 15:50

    Votre vulgarité est à la hauteur de votre ouverture d’esprit. :)


  • Raphael Monard 23 février 2013 16:44

    « une contine d’enfant communiste exilé en Patagonie » si ça ce n’est pas parler pour rien dire...

    Je note que le « on s’en fou » traduit bien, malheureusement, un phénomène de société. Merci de votre grande contribution.


  • Raphael Monard 23 février 2013 16:11

    Apparemment vous n’êtes pas le seul à ne pas avoir compris le but de cet article. C’est sûr que pris comme tel, je le confirme : c’est bête comme histoire. Du moins, pas plus intelligent qu’une fable...

    Cependant je pensais qu’il était inutile de préciser la nature du récit, car elle sauterait aux yeux... En effet, mon texte est en quelque sorte métaphorique, c’est une image sensée correspondre à une actualité récente, ou à notre époque, tout simplement. 

     


    • Raphael Monard 23 février 2013 16:39

      Je pense que vous ne faites pas le lien entre l’article et les différents éléments d’actualité auxquels il s’y rapporte, tout simplement.


    • plexus plexus 23 février 2013 20:38

      Je ne vois pas bien où s’applique votre parabole ?
      Il ne peut s’agir du Golan, où il y a l’eau.

      Car en bas, ils ne cultivent pas, ou un peu de salade roquette.
      Eclairez-nous, on ne demande que ça !


      • Raphael Monard 23 février 2013 21:14

        Ecoutez, je veux bien reconnaître que mon article ait été un tantinet ambigu. Pour l’avoir testé en « aveugle » auprès de proches, ces derniers semblaient avoir compris le message de fond. Je suis fautif de ne pas avoir sondé d’autres personnes avant de le publier.

        Loin de moi donc de vous éclairer, je vais simplement et modestement vous répondre, vu que vous me le demandez avec courtoisie et respect, contrairement à d’autres.

        Cette petite histoire, certes gentillette, a été écrite il y a peu de temps lorsque plusieurs faits d’actualité ont été rapportés dans la presse : La pma/gpa, les différents scandales alimentaires, et un autre faisant l’éloge du lait maternel. A priori, il n’y a pas un grand rapport entre ces trois évènements. En creusant bien, on distingue toutefois un élément fondamental : l’attrition du « naturel » au profit de la science et du « progrès ». D’où mon titre, « des liens naturels ».

        J’ai voulu à travers cet article mettre en cause un constat simple mais pas simpliste. Devenons-nous sous couvert de liberté, d’individualisme et de progrès cautionner toute évolution de la société faisant l’éloge de la science au détriment de la nature ? 

        Cette question en réalité pose un nombre considérable de sous-questions, d’interrogations. J’ai jugé bon de simplifier la problématique à travers mon exemple et en exposant un cas qui à mon sens pouvait interroger et mettre le lecteur en alerte contre certaines dérives. Car toutes les notions et valeurs sont bonnes, mais peuvent devenir néfastes dès lors qu’elles sont extrêmes.

        Je ne vais pas disserter un nouvel article et expliquer en profondeur l’ensemble de mon point de vue. Le but de l’article étant de poser des questions et non de donner les réponses. J’espère néanmoins que cet éclaircissement saura vous faire redécouvrir mon billet.  


      • plexus plexus 24 février 2013 10:34

        OK, merci.
        Mais il y a parfois trop d’incompréhension, voire même trop de haine, pour que le bon sens triomphe, entre gens du lac et gens des champs. ;
        Il en va ainsi de l’éternel conflit ouvriers-patrons.
        Il y a, certes, des patrons exploiteurs, il y a aussi des ouvriers qui ne veulent rien comprendre.
        Exemple ce dicton : « Si tu ne voles pas quelque chose tous les jours à ton patron, t’es un con »
        Et aussi des familles où l’on s’opposait à ce que des jeunes fassent des études « Nous, nous sommes des OUVRIERS, et tu restera OUVRIER »
        C’est loin des belles théories, mais, l’ignorer, c’est vouloir coller une médication sur une jambe de bois.
        Cordialement.

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Raphael


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