Il est des métiers qui grandissent, qui enrichissent l’être humain, qui, quelquefois, le subliment dans sa triste condition.
Les métiers « artistiques » viennent aussitôt à l’esprit.
L’ébéniste, le peintre, le sculpteur, l’écrivain, le compositeur se réalisent dans leurs œuvres.
On peut dire, à la limite qu’ils le font « égoïstement », étant centrés tout entier vers la « création personnelle ».
D’autres professions sont valorisantes par le « service » rendu à l’autre : geste qui soulage, qui guérit ( chirurgiens, médecins, personnel soignant), par l’empathie, le sens de l’écoute qu’elles apportent à autrui (médecins, psychologues), par le courage (sapeurs pompiers, secouristes, gardiens de la paix en P.S.), par l’éducation (enseignants)…
D’autres nécessitant un simple sens de l’accueil : hôtesses, vendeuses.
Mentionnons les professions qui, d’après les critères évoqués ci-dessus sont « neutres » : secrétaires, employés de bureau, postiers, etc.…, cette catégorie étant la plus nombreuse….
Et finissons sur les métiers qui, par leurs spécificités demandent une force morale particulière pour ne pas sombrer dans le côté le plus sombre de l’être humain.
Ce sont, pour la plupart, des professions qui ont le privilège de détenir, de par la force de la loi, l’Autorité.
Nous nous arrêterons ici au cas très particulier des forces de l’ordre puisqu’elles sont régulièrement mises en question.
Car, à la différence des professions évoquées ci-dessus, nous changeons complètement de registre.
Le lecteur lambda aura probablement du mal à s’identifier aux personnages qui composent certains services.
L’ex-commissaire Patrick Rougelet s’est dit avoir été victime de pratiques mafieuses de la part de ses collègues.
Quant aux « visites domiciliaires » illégales, l’ex-commissaire de la P.J. Georges Moreas écrivait déjà, sur son blog 28 /10/10 Monde.fr « Le plus dur n’était pas d’entrer mais de refermer la porte derrière soi sans laisser de traces » , reprenant les paroles de collègues lors d'une "visite classique".
Un Flic a besoin d’informateurs. « Sans informateurs, la police est aveugle et sourde »
a-t-on coutume de dire. Il doit donc, pour ce faire, côtoyer un certain milieu, le monde de la nuit, de la drogue, des voyous. S’il coince un petit délinquant, il pourra passer l’éponge et en faire « une balance ». Si son gibier est un gros, il devra choisir la « balance » en conséquence : une grosse.
Le tout étant de savoir s’arrêter à un moment faute de quoi, on n’interpelle plus personne, étant toujours à la recherche de « plus gros ».
D’une manière générale, le commissaire Claude Cances, qui s'autogratifie de "chasseur" en se rengogeant, a admis avoir, à de nombreuses reprises, été dans l’illégalité lors de ses actions.
Le plus grave étant que ces flics, souvent de la P.J., commencent, avec le temps, à perdre leurs repères ; ainsi que tout ce qu’on leur a enseigné à l’école de police (droit pénal et procédure pénale).
L’attrait de l’argent facile les fait souvent basculer. Le cas du commissaire Neyret n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
Ce qui est encore plus grave, c’est lorsque, pour éliminer des confrères gênants, ils se mettent à fabriquer des preuves contre eux (cas des cadres de l’I.G.S. qui a fait s’indigner l’ancien ministre de l’intérieur, Daniel Vaillant). Ou lorsque, par facilité, ils en font de même pour « charger » un innocent qui passera nombre de ses années derrière les barreaux. Les affaires Richard Roman, Patrick Dills, Dominici pour anciennes qu’elles soient, témoignent toujours de la même mentalité policière.
De même plus proche, l’affaire dans laquelle l’avocat Karim Achoui a été victime d’une tentative d’assassinat par, selon ses dires, un indic d’un commissaire de la P.J. de Versailles.
Le nécessaire et rapide contrôle de la police par une autorité indépendante devient, comme l’a réclamé Daniel Vaillant, d’une nécessité urgente.
Espérons que l'actuel Ministre de l'Intérieur ne reste pas sourd à cet appel...