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Accueil du site > Actualités > Société > Euthanasie, le crime de l’Orient-Express

Euthanasie, le crime de l’Orient-Express

Qu’est-il passé par la tête du docteur Nicolas Bonnemaison ? Les lits manquaient-ils tant dans son unité de soins qu’il fallait passer à trépas les patients jugés trop mal en point ? Etait-ce l’épuisement psychique à voir, chaque nouvelle nuit, arriver des personnes âgées esseulées dont personne ne savait plus que faire ? Personne ne sait encore ce qui a poussé ce médecin à euthanasier des patients admis aux urgences de l’hôpital de Bayonne.
 
Le plus inquiétant dans cette affaire ne sont pas les actes isolés du docteur Bonnemaison, quand bien même ils seraient criminels… Le plus inquiétant, c’est l’indéfectible soutien dont bénéficie aujourd’hui le médecin-urgentiste. Des dizaines de milliers d’anonymes levés en masse, défendant corps et âme un médecin dont ils ne connaissent rien, à peine la réalité des actes qui lui sont reprochés. Peu importe !... Ils se sont levés comme un seul homme, magnétisés parle nouveau mot d’ordre : euthanasie !
 
Euthanasie… euthanasie… euthanasie… C’est devenu un mot magique aujourd’hui… Presque une incantation, comme une prière qui effacerait tout : la souffrance des mourants, celle de ceux qui restent et peut-être même la réalité de la Mort…
 
Les militants de l’euthanasie partagent tous le même secret. Un secret qu’ils avouent à mots couverts quand une affaire d’euthanasie comme celle de Bayonne délient les langues. Les témoignages et les messages d’amitié postés au Docteur Bonnemaison racontent tous la même histoire : celle d’une mort ratée qui continue à hanter les vivants. Le fantôme d’une mère mal morte, un père dont le râle de l’agonie les empêche toujours de dormir, un fils dont on soupçonne qu’il se retourne encore dans son cercueil… Tous ont un compte à régler avec la Mort. Et tous, d’une manière ou d’une autre, sont rongés par la culpabilité.
 
Culpabilité de s’être défilé face à la Mort qui vient, de n’avoir pas été à la hauteur, de n’avoir pas su trouver les mots pour parler au mourant, de n’avoir pas eu le Courage d’aider l’autre à mourir. Aider quelqu’un à mourir ne consiste pas à le tuer mais à faire un bout de chemin avec lui dans le Noir, trouver les mots ou les caresses qui apaisent, le regarder en face, lui pardonner, car très souvent c’est le Pardon que réclament, sans oser le demander, ceux qui n’arrivent pas à mourir. 
 
Aider un être à mourir demande beaucoup d’Amour, de la Joie et de l’Espérance. Et de tout cela, très souvent, nous manquons. Au lieu d’avouer la détresse et l’effroi dans lesquels nous plonge la venue de la Mort, au lieu d’oser demander de l’aide, on se tait, on ne parle que des souffrances insupportables du mourant, de l’indignité de son état, de l’acharnement thérapeutique du médecin.
 
On se laisse persuader que l’euthanasie est un problème strictement médical alors que c’est un problème de société, ce que nous savons, tous, au fond de nous. Exactement comme personne ne souhaite voir les décharges immenses où s’accumulent nos monceaux d’ordures ou la pollution que génère notre terrible société, nous ne voulons pas voir les corps de nos parents rongés par le cancer, nos grands-parents dégénérescents et tous ces gens âgés abandonnés dont plus personne ne veut. Et on voudrait que tout cela disparaisse vite et bien, sans un cri, sans un mot, afin que rien ne vienne troubler la fiction sur laquelle repose notre petite existence.
 
Bien que les héros de l’euthanasie tentent de nous persuader du contraire, on ne tue pas ses parents par amour, on ne tue pas son enfant par amour, on les tue parce qu’il leur en manque et qu’il arrive un instant où, épuisé, esseulé, on ne peut leur en donner plus. Si les 40 000 personnes qui soutiennent Bonnemaison s’étaient relayées jour après jour au chevet de Vincent Humbert, il est peu probable que ce garçon ait eu une telle envie d’être euthanasié. Il est peu probable que sa pauvre mère, manipulée par l’A.D.M.D., en soit venue à tuer son fils.
 
Pourquoi Marie Humbert n’a-t-elle jamais trouvé la Paix si en euthanasiant son fils elle accomplissait ce qui lui semblait juste en son âme et conscience ? Après qu’elle eut bénéficié d’un non-lieu, elle clamait sur toutes les chaînes de T.V : « On a trahi mon fils ! ». Que voulait-elle de plus ? Son fils était mort comme il le souhaitait et elle-même bénéficiait de la clémence de la justice.
La vérité est que comme tous les militants de l’euthanasie, Marie Humbert aurait souhaité être absoute de son geste, être libérée de sa culpabilité. Tous les militants espèrent qu’à travers une loi, l’Etat — érigé en Dieu — va les laver de leur « faute ». 
 
La cause de l’euthanasie avance grâce au prosélytisme. On connaît le principe. Le prosélytisme consiste à soudoyer l’autre en flattant sa bassesse, en encourageant sa lâcheté. « Fais comme moi murmure le prosélyte. Si nous agissons tous de la même façon, cela deviendra la seule référence » ; « Soutiens-moi quand je souhaite la mort de mon vieux père ou de mon enfant malade et je te soutiendrai en retour quand l’heure intolérable sera venue pour toi ». Voilà, pourquoi en matière d’euthanasie reviennent sans cesse les mêmes questions insidieuses, celles qui jettent le trouble dans les esprits faibles : « Que feriez-vous à ma place ? ». Ceux qui douteraient encore des bienfaits de l’euthanasie sont invités à regarder sur Dailymotion d’atroces vidéos. On y voit des êtres à l’agonie qui souffrent le martyre nous laissant croire que c’est la seule réalité de la mort et que le l’unique réconfort consiste à avaler très vite un flacon de Nembutal.
 
L’euthanasie, c’est le crime de L’Orient-Express. Dans ce roman d’Agatha Christie, tous les personnages du wagon ont un intérêt secret à voir mourir la victime et tous, l’un après l’autre, vont lui asséner un coup de couteau. Ces personnages ressemblent aux 40 000 pétitionnaires rassemblés autour de Bonnemaison, pour un motif dont chacun, au fond de lui, a le secret. Dans le lot pourtant, il n’y en a pas un pour assumer réellement un assassinat ou un acte d’euthanasie. C’est pour cela qu’ils admirent secrètement Bonnemaison qui, quoi qu’il ait fait, est spirituellement le moins salaud d’entre eux. Tous, cependant, ils sont prêts à filer un coup de couteau à la victime désignée mais un seul coup, bien sûr, ce qui permettra à chacun de ne pas se sentir vraiment responsable de la mort donnée… On n’est pas très loin du vote par SMS… Libérez Vincent Humbert (ou Chantal Sébire) de sa souffrance ! A chaque vote, vous enverrez dans sa perfusion une petite dose de barbiturique.
 
Qui a tué ? Personne. Tout le monde. La société entière rassemblée. Se partager la responsabilité permet à chacun de ne pas se sentir responsable de la mort d’un être humain. L’euthanasie légalisée, c’est l’équation parfaite du prosélytisme : si nous sommes tous coupables, il n’y a plus de coupable, il n’y a donc plus de crime.
 
Anne-Sophie Benoit.

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21 réactions à cet article    


  • le journal de personne le journal de personne 23 août 2011 12:25

    Euthanasie

    Je suis ici dans votre cabinet, parce que vous prétendez au salut par la parole… alors que je prétends tout le contraire… que la parole est mortelle…
    Quelqu’un qui vous dit : j’ai envie de mettre un terme à ma vie… vous ne pouvez rien pour lui ! Et vous ne pouvez rien contre lui.
    C’est comme ça que je conçois les rapports humains… à mi-chemin entre l’euthanasie et la paralysie. La paralysie ! Et c’est mon dernier mot.
    Accrochez-vous parce que vous n’êtes pas au bout de vos peines !
    Vous rendez-vous compte, toute histoire est tributaire d’un mot et d’un seul… le noyau autour duquel gravitent tous les sentiments…
    Je te crains, tu me crains… c’est toujours un mot, rien qu’un mot qui domine notre esprit ! Qui nous suit et poursuit et nous rend encore et toujours plus petit !
    Le mot qui n’aurait jamais dû être prononcé… je vais vous le révéler… rien que pour m’en débarrasser : J’ai entendu mon père confier à un tiers qu’il n’a jamais aimé ma mère… je ne sais toujours pas pourquoi ça m’a dégoutée de la terre entière !
    Je peux aussi vous révéler celui qui a donné et ôté la vie à une vieille amie, Marie Madeleine…
    Noli me tangere : « Ne me touche pas » lui dit son bien aimé avant de disparaître dans les nuées.

    http://www.lejournaldepersonne.com/2011/02/euthanasie/


    • UltraLord 23 août 2011 12:29

      Chère A.S. Benoit,

      Vous dites "Le plus inquiétant, c’est l’indéfectible soutien dont bénéficie aujourd’hui le médecin-urgentiste. Des dizaines de milliers d’anonymes levés en masse, défendant corps et âme un médecin dont ils ne connaissent rien, à peine la réalité des actes qui lui sont reprochés."

      Je vous rétorque que vous faites partie des dizaines de milliers de personnes qui se lèvent en masse pour condamner un médecin dont vous ne connaissez sans doute pas non plus grand chose ... Vous êtes contre l’euthanasie, et c’est votre droit. Mais vous tombez dans le même excès que celui que vous condamner chez vos adversaires ...

      Pour ma part, je serai plutôt défenseur de l’euthanasie. Chaque fois que je vois ma grand mère, elle est fatiguée, malade, triste, seule. Il lui est devenu difficile de discuter. Elle souffre simplement en silence, n’attendant que la mort, qu’elle espère rapide. Voir sa petite fille lui arrache à peine et avec difficulté un léger sourire, dont elle ne se souvient plus 5 minutes plus tard ...

      Voila donc sa réalité de la vie. Alors vous dites que je manque d’amour de préférer la voir partir ? Non, je pense simplement que sa vie est terminée. Elle a vécu, et ne vivra plus rien ... Elle ne peut plus rien vivre. Et malgré toute l’attention qu’on peut lui porter, le temps qu’on peut lui consacrer, elle reste seule. Elle est seule parce qu’elle attend la mort, et que c’est une attente solitaire. Personne ne peut l’aider, personne ne peut la comprendre ...

      Alors peut être suis-je vraiment magnétisé par la magie du mot euthanasie comme vous le dites, et peut être me manque t-il du courage et de l’amour. Je ne puis vous souhaitez qu’une chose : que la vie ne vous confronte jamais à ce choix de devoir ou non aider quelqu’un à mourir ... et que vous puissiez resté avec vos convictions ...

      Cordialement,


      • Didier 67 Didier 67 23 août 2011 12:53

        Bonjour Ultralord,


        Vous osez écrire : « je pense que sa vie est terminée » ! C’est ahurissant ! 

        Je pense que la vôtre n’est pas encore commencée. 
        Je vous souhaite de commencer à vivre, et bientôt ne plus arriver à comprendre celle que vous êtes aujourd’hui. Vous êtes seule, et personne ne peut vous aider, ni vous comprendre, tant que vous vous érigez en « Ultralord » alors que vous n’êtes qu’une enfant trop gâtée, persuadée que seul votre plaisir donne de la valeur à la vie.

      • Renaud Séchiant 23 août 2011 14:39

        Non, je pense simplement que sa vie est terminée

        Tout à fait d’accord ! cette Phrase horrible résume bien le fond de l’article.

        On croirait entendre un adolescent sur le point de changer de portable : « Bah celui là il fera plus long feu. Direction Poubelle que je m’achète le dernier I phone à la mode ! »

        Vous pensez mal car si elle n’est pas morte c’est bien que sa vie continu. C’est sûr qu’une fin de vie c’est pas le pied mais ça en fait partie, même quand certains aimerait ne pas y assister. Sûrement un effet miroir qui nous rappel qu’un jour aussi nous passerons par là. Personnellement je préférerais profiter de ma famille et de mon entourage jusqu’au bout pour qu’ils m ’accompagnent dans la mort que de me suicider pour éviter la douleur et ces moments, uniques dans une vie, ou il est temps de pardonner, de soutenir et d’accompagner le mourant face à un des grands tabou de notre société : la mort.

        Si certains préfèrent ne pas vivre ces moments pour ne pas regarder dans ce miroir, je les trouve biens lâchent face à la mort.

        Quand à la personne concernée, si elle veut mourir nul besoin de suicide assisté. Il y a le suicide tout court : Sa fonctionne très bien et aucun doute sur la volonté du défunt(e)... Quoique l’on sait aujourd’hui que les suicides ne sont vraiment intentionnels que dans 5 à 10% des cas au grand maximum (le reste se faisant sur un coup de tête, crise, appel au secours raté et donc suicide réussi...).

        Si même dans le cadre du suicide une majorité de gens regrettent leur acte manqué (les autres ne sont hélas plus là pour le dire), que dire de l’euthanasie qui sera éventuellement proposé au patient si elle rentre dans un traitement classique de fin de vie (Quid de la manipulation par rapport à la souffrance de la famille qui se libérerait d’un poids... bref du mourant, Quid des éventuelles pressions par du personnel pro-euthanasie ou qui désirerait désengorger son service...)

        Il y a des sujets qui relèvent du dogme : L’euthanasie en est un. Le travail de propagande est régulier, à tel point qu’on peut parler de lobbying. Les gens ne font que répéter ce que le politiquement correct leur dit sur la chose. Les manipulations touchant l’émotionnel (ne surtout pas faire réfléchir les sujets d’une manipulation) ont fait leurs preuves.

        Et sur cette histoire, l’opinion publique s’est rangée exactement là ou on voulait qu’elle se range  !

        Nous échangeons nos libertés fondamentales contre de la sécurité mais le pouvoir arrive quand même à nous convaincre que la seule nouvelle liberté que nous pourrons encore conquérir est celle de mourir (mais dignement... sous entendu la mort naturelle n’est pas digne, il faut que l’homme ai le contrôle même sur sa propre mort).

        Rappel : si tu veux mourir il existe tout un tas d’ouvrage sur le suicide, comment se suicider sans douleur etc etc

        A quand l’euthanasie des chômeur de longue durée ?

        Quand on voit vers quoi va le monde, la monté du racisme et des extrêmes, les crises provoquées et entretenue, le chômage, le retour au nationalisme il faut en revenir à l’histoire. L’euthanasie a déjà été pratiquée par le passé et on a vu ce que ça a donné au final.

        http://www.monde-diplomatique.fr/2005/05/HEIM/12193

        La monté en puissance de la psychiatrie, de l’euthanasie, du racisme, du fichage et de l’écologie coïncident et me font me poser cette question : N’est ce pas là un préalable au retour du Nazisme ?

        Quand plusieurs composantes d’une idéologie coïncident dans leur progression, il y a de quoi se méfier de l’avenir, surtout quand celles ci sont plus ou moins amenées par lobbying et par martelage télévisuel.


      • UltraLord 24 août 2011 10:54

        Mais je suis désolé, vous partez complètement en live ...

        Ma grand mère elle même dit que sa vie est terminée. Elle a eu 13 frères et soeurs dont il n’en reste aujourd’hui que 2 ou 3. Tous sont veufs ou veuves. Pour beaucoup, ils ont perdu des enfants ...

        Alors vous me prenez pour un adolescent lâche et sans amour, très bien pour vous ... Mais oui, ma grand mère souhaite mourir, et non, votre solution de suicide ne lui convient pas ... Vous lui proposez quoi ? Une arme à feu ? Un cocktail médicament + alcool ?

        Non, elle ne souhaite pas mourir comme ça. Elle souhaite mourir dans la dignité, pas dans la détresse et l’isolement. Elle ne souhaite pas que sa famille risque juridiquement de l’assister dans cette démarche.

        Et quand vous dites « A quand l’euthanasie des chômeur de longue durée ? », vous parlez d’un autre problème. Ma grand mère a toute sa tête, a 85, et les médecins ne peuvent plus rien faire pour elle. Je vous évite le dossier médical, mais la dernière fois que le médecin est venu, il a simplement dit : il lui faudrait une opération qu’elle ne supporterait pas. Il n’y en aura donc pas ...

        Quand à regarder quelqu’un mourir, croyez moi, je n’en ai pas peur, puisque c’est ce que je fais à chaque fois que je vais la voir. L’entendre dire que je ne la reverrai pas, parce qu’elle espère être morte avant ma prochaine venue, voir son état empirer, voir que sa mémoire commence doucement à dérailler, voir que finalement, mes visites deviennent douloureuses pour elle, parce que ça la fatigue trop ...

        Alors oui, l’euthanasie peut conduire à de très graves dérives ... Mais vous faites des généralités ... Je n’ai pas dit qu’il fallait exterminer les handicapés. J’ai simplement dit que l’euthanasie permet à des personnes en fin de vie d’alléger leur souffrance et de mourir dignement.


      • sonjaline 27 août 2011 10:10

        vous affirmez que la peur de la mort, la peur de la souffrance est la cause du désir de mort
        évidemment non
        je n’ai pas peur de la mort, pourquoi aurai-je peur d’une chose que je ne connaitrai pas, puisque, mort, je ne sentirai plus rien, et qu’avant je suis encore en vie...
        je n’ai pas peur de la souffrance, mais je n’ai pas envie de souffrir pour mourir, je mourrai de toutes façons et rien ne m’en empêchera : c’est la loi de la nature
        dire que la vie d’un vieillard est terminée, vous choque ? pas moi, il faut bien mourir un jour, et tant mieux si la mort vous cueille âgé, la vie a été plus longue, que lorsque la mort fauche un jeune...
        c’est simplement être réaliste de constater que des gens commencent le processus de l’agonie
        s’ils veulent la subir, libres à eux
        mais on peut empecher les souffrances (on a toujours pu le faire) alors pourquoi obliger à souffrir ceux qui ne le souhaitent pas
        aider quelqu’un à mourir : c’est tout simplement humain, charitable, aimant, on n’aime pas celui qu’on laisse souffrir... inutilement...
        et beaucoup de médecins et autres le font, pourquoi les obliger à la clandestinité ? là est la faute sociale, car clandestinité dit absence de contrôle, donc possibilité d’erreurs et surtout d’abus.
        c’est la loi qui est coupable, si on veut un coupable, une loi mal faite oblige à des actes mal faits
        n’oublions pas que le crime en France est défini par l’intention de nuire, et pas par l’intention de bien faire...
        n’oublions pas que si ce médecin avait utilisé d’autres médicaments pour accompagner la mort, il ne serait en aucun cas coupable de quoi que ce soit... est-ce aux législateurs de déterminer à la palce du médecin quels médicaments conviennnent ??? non, pour moi, laissons au médecin la responsabilité du choix des médicaments adaptés à chaque patient
        par contre, que les citoynes se bougent et écrivent leurs directives anticipées, on ne peut pas à la fois se décharger de notre vie sur des médecins et le leur reprocher après, c’est trop facile !


      • Didier 67 Didier 67 23 août 2011 12:41

        Bonjour A.S. Benoît,


        Merci pour votre très bon texte.

        Etonnante cette réaction de Ultralord qui confirme parfaitement vos propos !

        • agent orange agent orange 23 août 2011 18:20

          Et l’Otanazie des libyens ? Les centaines, milliers, victimes des frappes de l’OTAN et des rebelles ne semblent émouvoir pas grand monde.
          Morale : Tuer une personne fait de vous un criminel. Tuer une population fait de vous un héros.


          • Pierre BERNARD 23 août 2011 23:27

            Merci et Bravo, Anne-Sophie !

            Ce n’est pas la première fois que vous traitez du sujet et Vos articles touchent toujours juste, et avec quelle force ! ...
            Je me permets de redonner cette piqure de rappel à la vie que vous aviez déjà écrite, le contraire des piqures du Dr Bonnemaison ...

            Ainsi bien sûr que le tract de Marc-Édouard Nabe sur Chantal Sébire :

            Heureusement qu’il existe encore des voix comme la vôtre .

            • Rototo Rototo 24 août 2011 08:24

              Comme toujours l’euthanasie pose un certain nombre de questions...et de réactions. Difficile de préjuger de la bonne ou mauvaise action du Docteur BONNEMAISON. A la justice de faire son travail.

              N’oublions pas non plus qu’il existe aussi la loi LEONETTI, qui permet d’éviter l’acharnement thérapeutique.
              L’ADMD pose de vrais questions, que l’on soit pour ou contre l’euthanasie. 
              Est-il acceptable de maintenir en vie quelqu’un qui ne le souhaite pas ? 
              En général, nous ne choisissons pas de naître, de nous retrouver handicapés ou touchés par une maladie chronique, et si notre choix est de ne plus supporter une vie non désirée, doit-on nous l’imposer ? Je ne crois pas... chacun est libre de son destin.
              Reste cependant que ce qui me glace d’effroi est d’imaginer qu’une personne très âgée, lourdement handicapée ou très malade (donc fragilisée), puisse se considérer comme un boulet ou un frein « financier » pour ses proches, et que son désir de mourir puisse-t-être entendu.
              On peut imaginer tous les dangers que cette situation peut-entraîner, tant pour la personne même, que pour les membres de sa famille.


              • Polo 24 août 2011 11:55

                Ce texte est clair et met les choses en perspective.
                J’ai trouvé des articles intéressants sur cette question sur le site Infoselec :
                 - l’euthanasie et des soins palliatifs http://www.infoselec.net/bioethique/euthanasie.html
                 - le lobbying sur les questions de bioéthique et d’euthanasie http://www.infoselec.net/bioethique/lobbies-extremistes.html


                • A.S BENOIT 24 août 2011 17:43

                  Trouvé hier soir par le grand des hasards...

                  « Une parole privée d’amour est une chose sourde, sans conséquences. »Je ne sais pas te parler, donc je te tue«  : l’amour est un effort pour sortir de ce meurtre naturel de chacun par chacun. L’amour est cette bienveillance élémentaire à partir de laquelle une solitude peut parler à une autre solitude, et au besoin, l’accompagner jusque dans le noir. Je ne veux pas que tu souffres. Je ne veux pas que ton regard disparaisse derrière un rideau lourd de sang. Ecoute. Ecoute-moi... »

                  Christian Bobin, Autoportrait au radiateur. p 160


                  • cloclo54 26 août 2011 12:56

                    « Qu’est-il donc passé par votre tête » à vous quand vous écrivez un article comme celui-ci ?
                    Le plus inquiétant pour moi, c’est de voir l’aveuglement de gens comme vous devant la réalité de ce qui se passe en France actuellement, parce que vous n’êtes pas sans savoir, enfin je l’espère, que des « euthanasies clandestines » ont leur tous les jours dans tous les hôpitaux de France et cela, dans l’indifférenc générale.
                    Je vous explique : Le médecin reste souverain en matière de décision de soins et quand il décide de tel ou tel acte, il n’a, de par la loi française, pas d’explications à donner tant qu’il administre à ses patients des médicaments dont il sait qu’ils vont faire mourir le malade, mais, GRANDE HYPOCRISIE « A LA FRANCAISE », si par malheur, il administre les mêmes médicaments AVEC L’INTENTION de onner la mort, alors là, cela devient un crime ! Quelle subtilité de langage dont je pense que la personne décédée n’a cure ! pour elle, le résultat est bien le même mais on a préservé la bonne conscience du médecin !
                    En parlant de bonne conscience, nous, les personnes qui réclamons une loisur l’euthanasie, nous enlèverons toute mauvaise conscience au corps médical puisque nous voulons décider NOUS-MEMES de ce que sera notre mort.
                    Comme vous le voyez, nous ne l’occultons pas, bien au contraire, nous y avons réfléchi en temps et en heure et si cette volonté était incluse dans la carte vitale, comme la technique le permet, il n’y aurait plus AUCUN cas de conscience pour le médecin.
                    Nous allons même plus loin puisque nous reconnaissons le droit au médecin tout comme pur une IVG, de ne pas vouloir pratiquer cet acte mais lui demandons de nous adresser à l’un de ses confrères qui ne partage pas son opinion. ça me semble être un bon compromis non ?
                    Les actes du Dr Bonnemaison ont soulevé un soutien indéfectible cimme vous dites, d’une grande majorité de Français tout comme le provuent les sondages, les Françaisi SONT FAVORABLES à 94 % à la légalisation de l’euthanasie et pas non pas « un sur deux » comme cela a été annoncé dans Sud-ouest et le Figaro (erreur vraie ou erreur volontaire ???) ça ne vous interpelle pas quelque part ?
                    Où avez-vous lu ou vu que les militants pour l’euthanasie se cachaient ? C’est tout le contraire parce que, dès que nous le pouvons et dès qu’on nous en donne l’occasion, comme les « occasions » (très vilain mot dans ce cas !) qui se présentent avec ce que vous et d’autres qualifient dédaigneusement de « faits divers » nous clamons haut et fort, dans tous les médias, que l’hypocrisie qui règne sur ce sujet doit ête dénoncée et combattue !
                    Les « morts ratées » comme vous les qualifiez (et elles sont nombreuses !) si vous, elles vous laissent indéfférentes, ce n’est certainement pas le cas de la majorité des Françasi, leur réaction actuelle dans « l’affaire Bonnemaison » en est une belle preuve, ne vous en déplaise !
                    Mon remord et ma culpabilité seraient de ne pas avoir un peu de charité (et je ne parle pas de charité chrétienne) mais de charité tout court envers mon prochain, membre de ma famille ou pas d’ailleurs, et d’amour si je ne l’aidais pas à mourir, à SA demande, dans SA dignité et sans toutes les souffrances inutiles d’une fin de vie difficile.
                    Pensez-vous avoir un pouvoir tel que vous paroles, vos caresses, votre regard et votre pardofn (? ??) à ce momentèlà pourraient apaiser et faire renoncer un mourant à partir plus vite ? Est-ce par hasard, vous ne surestimeriez pas « un peu » votre pouvoir ??? En fait, vous parlez beaucoup de vous...
                    N’avez-vous pas l’impression d’avoir un disocurs « un peu » ridicule quand vous parlez des 40000 personnes qui auraient dû se relayer au chevet de Vincent Humbert pour le faire changer d’avis ? Je confirme : vous vous suréstimez beaucoup ! Ce garçon et sa maman n’avaient que faire de votre avis. Ils étaient tous les deux bien déterminés à faire ce qu’ils ont fait et les critiquer aussi bassement révèle votre véritable nature !
                    Vous n’avez rien compris ! Marie Humbert s’est battue après le décès de son fils et se bat encore aujourd’hui pour que d’autres mamans n’aient plus jamais à faire ce qu’elle a été OBLIGEE de faire pour répondre à la demande de son fils ! Elle voulait un procès qui aurait porté ce débat sur la place publique, mais « ON » a fait en sorte de lui octroyer un non-lieu ainsi « ON » classait l’affaire sans tambour ni trompette !
                    Puisqu’on en est à parler vrai : Avez-vous des enfants ? Si oui, mettez-vous quelques minutes seulement dans la peau de l’un, puis de l’aytre et si vous ne changez pas d’avis, si vous n’avez pas un peu de compréhension et de compassion pour l’un et l’autre, vous avez un gros problème, et malheureusement, je ne peux rien pour vous...
                    Je pense que vous devez être une personne très croyante qui pense que « Dieu a donné la vie et Dieu seul peut la reprendre » Désolée mais cet argument ne marche pas à tous les coups et pas pour tout le monde ! « Esprit faible » dites-vous en parlant de nous ! « esprit endoctriné » vous répondrais-je !
                    Le bouquet final, c’est quand vous parlez du Dr Bonnemaison comme le « moins salaud » d’entre nous. J’ai envie de vous répondr « A salaud, salaud et demi » mais moi, je reste polie alors essayez donc d’en faire autant dans vos prochains étâts d’âme écrits !
                    Mourez comme vous le souhaitez, pendant longtemps, très longtemps même si cela peut vous faire plaisir, je n’y vois auncun inconvénient, mais vous ne m’obligerez pas, ni moi, ni 94 % de Français, à suive votre choix !
                    Pour info, allez donc faire un tour à cette adresse et vous verrez si les idées decette personne ne valent pas largement les vôtres !
                     

                    http://www.charentelibre.fr/2011/08/26/comment-j-ai-prepare-ma-mort,1051646.php
                    Ma réponse est longue mais votre article l’était aussi. Elelle reprend point par point vos arguments pour mieux y répondre


                    • nico31 29 août 2011 18:40

                      Intéressant rapprochement entre ce que vous écrivez et une citation trouvée dans l’article du Monde Diplomatique sur l’euthaNAZI http://www.monde-diplomatique.fr/2005/05/HEIM/12193

                      Vous écrivez : « les Français SONT FAVORABLES à 94 % à la légalisation de l’euthanasie »

                      Un responsable NAZI en avril 1941 écrivait (cf. dernier § de l’article) : « Dans 80 % des cas, les proches sont d’accord, 10 % protestent et 10 % sont indifférents (7).  »

                      De 80 % (ou 90 % si l’on additionne les favorables et les indifférents) en 1941 on passe 70 ans après à 94 % : la preuve que vos idées progressent dans l’opinion.


                    • yvesduc 29 août 2011 19:43

                      Je suis soufflé par la façon dont les souffrances physiques et psychologiques du malade, et de son entourage, sont évacuées. Si je comprends bien, vous imposez au malade (ou au mourant) de se satisfaire d’une vie par procuration (à travers celles de ses proches) et vous lui ordonnez de ne plus souffrir. Et l’Amour résoudra tout (j’ignorais que ce fut un médicament). Quant aux gens qui ne pensent pas comme vous, ils sont ni plus ni moins dans la « faute ». Une telle capacité de déconnexion de la réalité me fait plutôt peur, pour ne pas dire franchement peur. Où est la compassion, lorsque la douleur est niée ? Est-ce aimer quelqu’un que de nier ses problèmes et d’aller contre sa volonté ?


                      Tous les opposants à l’euthanasie que j’ai pu voir sont des croyants, qui curieusement ne s’affichent pas comme tels dans un premier temps. Ça éclairerait pourtant les choses.

                      • nico31 29 août 2011 23:34

                        Vous écrivez : « Je suis soufflé par la façon dont les souffrances physiques et psychologiques du malade, et de son entourage, sont évacuées. »

                        Et voila : après celles du malade on s’émeut maintenant des souffrances physiques et psychologiques de son entourage, et c’est aussi au nom de celles-ci que l’on va pratiquer l’euthanasie.

                        ... c’est évident, si la loi autorise un jour l’euthanasie à la demande du malade, quelques années plus tard elle l’autorisera à la demande de l’entourage (dont il faut abréger les souffrances psychologique) puis quelques années plus tard encore au nom de la sécurité sociale et des assurances (dont il faudra abréger les souffrances financières) ...


                      • yvesduc 30 août 2011 19:45
                        Vous n’avez jamais de souffrance financière ? Vous vous offrez toujours le meilleur, en tout domaine ? Vous allez travailler en hélicoptère pour échapper aux transports en commun, etc. ? Je ne refuse pas l’idée du « no limit » pour les vieux et les malades, mais l’appliquez-vous à vous-même ?

                        Si la souffrance des proches vous indiffère, ne vous prétendez pas porté par de beaux sentiments. Mais je me demande alors par quoi vous êtes porté.

                      • foufouille foufouille 30 août 2011 19:52

                        un soutien moral aides a s’en sortir
                        les personnes qui vivent tres vieux se satisfont de ce qu’elles ont
                        sinon autant euthanasier les sdf


                      • foufouille foufouille 30 août 2011 19:59

                        si tu vas voir une personne a l’hosto, vaut mieux la faire rire


                      • yvesduc 31 août 2011 19:36
                        Et si elles ne s’en satisfont pas ? Certaines personnes très âgées ou très malades veulent en finir, même très entourées ; c’est un fait qu’apparemment vous ne parvenez pas à prendre en compte.

                        J’ai un cas très précis autour de moi. La personne âgée était plus entourée qu’aucune autre personne ne puisse rêver. Et pourtant, l’accumulation des handicaps, dus à l’âge, a fait qu’un jour elle a souhaité partir. Le médecin a fait les choses en douceur et sa famille a accepté la décision. Hélas, ce cas de figure qui satisfait tout le monde choque encore certains traditionalistes, qui en bloquent la légalisation.

                      • A.S BENOIT 1er septembre 2011 10:46

                        Oui et alors, où est le problème ? C’est très bien. Vous devriez être très content.
                        Le droit au suicide n’est enlevé à personne. Le droit tout personnel d’aider quelqu’un à mourir non plus. Demander à la société entière et à l’Etat de prendre cela en charge est une toute autre démarche et, c’est uniquement cela dont je parle dans cet article.

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