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Accueil du site > Actualités > Société > Évaluation des enseignants : pire qu’avant !

Évaluation des enseignants : pire qu’avant !

Le gouvernement a fait part de sa volonté de réformer en profondeur le système d'évaluation des enseignants. Bien que l'évaluation, sous sa forme actuelle, suscite de nombreuses critiques et cause des inégalités entre des collègues qui font le même travaille, la réforme qui s'annonce ne va faire qu'augmenter les injustices existantes. Voici un florilège de ce qui risque d'attendre les enseignants...

Cette évaluation prendrait la forme, tous les 3 ans d'un entretien avec l'Inspecteur de l'Éducation nationale (IEN). L'avancement de tous se ferait au rythme le plus lent. L'IEN pourrait attribuer ou non des « réductions d'ancienneté » pour progresser plus vite. Il décidera donc directement et seul du rythme d'avancement des personnels ! Les réductions d'ancienneté seront en nombre limité (250 mois pour 100 agents par an). Elle se répartiront de la manière suivante :

  • 5 mois pour 30 %

  • 2 mois pour 50 %

  • rien pour 20 %

Beaucoup de personnes verront leur carrière ralentie alors même que les enseignants français sont parmi les moins bien payés par heure de classe effectuée : 36 Dollars Bruts par heure en France après 15 ans d'ancienneté contre 51 pour la moyenne des pays de l'OCDE ou encore 53 pour l'UE21 en moyenne1. Ces chiffres émanant de l'OCDE ne concernent que l'enseignement primaire. Les conversions ont été effectuées sur la base des parités de pouvoir d'achat.

En outre, ce système aura pour conséquence d'augmenter le pouvoir des IEN et les pressions qu'ils pourront exercer sur les collègues. Nous assisterons donc à un renforcement de la hiérarchie. Le texte prévoit également qu' « en cas de nécessité liée à la continuité du service public, l'autorité hiérarchique peut également désigner un autre fonctionnaire pour mener les entretiens au sein des écoles ou établissements. » Mais qui donc ? Un super-directeur ?

Les critères sur lesquels portent l'évaluation sont très flous. L'agent sera évalué sur « sa capacité à faire progresser chaque élève ; les compétences dans sa discipline ou ses domaines d'apprentissage ; sa pratique professionnelle dans l'action collective de l'école ou de l'établissement, en lien avec les parents d'élève et les partenaires ». Plus les critères sont flous, plus on est dans l'arbitraire !

Une part d'auto-évaluation serait introduite. Cette auto-évaluation devra être « validée par l'inspection ». « Soit l'inspection a déjà inspecté cet enseignant et trouve que cette auto-évaluation rend compte de son travail. Soit elle est surprise et va voir l'enseignant pour une inspection classique », illustre Josette Théophile, la DGRH de l'Éducation nationale. « Les enseignants ne devront pas cocher des cases mais expliquer quels faits ils prennent en compte pour apprécier leur travail », ajoute-t-elle. Il s'agit ici de rendre les personnels responsables de la difficulté scolaire produite par la situation sociale et les mesures du ministère, pour occulter les véritables difficultés et éviter les légitimes revendications (taille des classes, lutte contre le démantèlement de l'enseignement prioritaire et des RASED...)

Nous ne pouvons pas cautionner le système actuel d'inspection, générateur d'inégalités, de caporalisme et d'opposition entre les personnels. Mais avec ces nouveaux textes, le gouvernement s'appuie sur les injustices existantes pour aller encore plus loin !

Le ministère veut que ce projet soit adopté avant les congés de Noël pour commencer à l'appliquer dès la rentrée 2012. Mais, de 2012 à 2015, le temps que tout se mette en place, tout le monde progressera au rythme le plus lent !

1 : chiffres pour l'année 2009, source : Regards sur l'éducation 2011

Stéphane Guinot

Retrouvez toute l'actualité de l'école primaire sur http://ecole-education.over-blog.com


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16 réactions à cet article    


  • Richard Schneider Richard Schneider 28 novembre 2011 19:00

    @à TIPOL :

    L’objectif de l’actuel équipe au gouvernement est le démantèlement progressif des services publics.
    L’EN est ainsi peu à peu « étouffée » : 66 000 postes en moins depuis 2007 ; abandon de la formation des enseignants ; recrutement de plus en plus de précaires (l’administration scolaire va même chercher des remplaçants au Pôle Emploi !).
    La mise au pas de notre école républicaine, gratuite et laïque s’accélère avec les projets de Châtel ; il s’agit d’introduire un management comparable au privé en faisant des Chefs d’établissement des DRH.
    Comme vous l’écrivez, « les enseignants ne sont pas responsables de la situation de l’EN ». Aujourd’hui c’est vrai - ça n’a pas été toujours le cas.

  • titi titi 28 novembre 2011 22:37

    « les enseignants ne sont pas responsables de la situation de l’éducation nationale.
    Ils subissent les réformes qui se multiplient pour pas grand chose sinon dégrader toujours plus l’institution. »

    Turlututu...
    Chaque enseignant, chaque chef d’établissement se trouve toujours de bonnes raisons pour ne pas appliquer les directives de l’EN.
    Si l’EN dit méthode globale alors les enseignants protestent et promeuvent la syllabique.
    Si l’EN dit méthode syllabique alors les enseignants protestent et promeuvent la globale.
    Si l’EN dit mercredi repos et samedi matin travail, alors les enseignants protestent et préconisent mercredi travail et samedi matin repos.
    Si l’EN dit samedi repos et mercredi matin travail, alors les enseignants protestent et préconisent samedi travail et mercredi matin repos.

    C’est aussi vrai à l’interieur d’un établissement, et même pour l’avoir vécu dans les universités : le chef de département dit une chose, il se trouve toujours des enseignants pour faire le contraire... mais pour le bien de tous évidemment....

    Et après ces mêmes enseignants se demandent pourquoi leurs élèves ne les écoutent pas, ne leur obéissent pas.... faudrait voir prendre de la juvamine.

    Les réformes de l’EN ne pénalisent rien du tout, tout simplement parce qu’elles ne sont pas appliquées à la base. C’est du vent.


  • Stéphane GUINOT 28 novembre 2011 23:00

    C’est pas qu’on ne veut rien réformer ! C’est juste que les réformes que le gouvernement applique vont à l’encontre de ce qu’il faudrait mettre en place ! Des postes d’enseignants sont supprimés à la pelle, des postes de RASED (Réseau d’aide spécialisée pour les élèves en difficulté), des postes de psy scolaire (alors qu’on en a de plus en plus besoin), des postes de remplaçants (ce qui fait que les enseignants ne peuvent plus se former ! Je n’appelle pas ça des réformes mais des régressions.


  • titi titi 28 novembre 2011 23:42

    « C’est juste que les réformes que le gouvernement applique vont à l’encontre de ce qu’il faudrait mettre en place ! »

    Sauf qu’on ne le saura jamais, puisque ces réformes ne sont jamais appliquées par ceux qui devraient le faire !!!
    De plus je vous rappelle que le gouvernement a une légitimité que vous n’avez pas : celui des urnes. Vous n’êtes donc pas qualifié pour dire qu’une réforme est bonne ou pas.

    « Des postes d’enseignants sont supprimés à la pelle, des postes de RASED (Réseau d’aide spécialisée pour les élèves en difficulté), des »

    Quantité ferait donc qualité dans l’enseignement ??? j’aurai pas cru.


  • franor 28 novembre 2011 10:33

    les auto-évaluations n’apportent rien et surtout rien de bon, les bonnes nouvelles idées des communicants des ministères sont des idées éculées qui après deux décennies ont étés abandonnées par ceux même qui les avaient mises en avant aux US et cela il y à presque 20 ans, nos élus sont des crétins et surtout des incompétents.


    • Krokodilo Krokodilo 28 novembre 2011 10:51

      Personnellement, j’ai proposé une évaluation annuelle par les parents et les élèves, complémentaire de celle mise en place en interne et de moindre valeur légale, mais tout de même une sorte de contre-pouvoir qui peut être utile même au prof lui-même. Actuellement, on ne peut strictement rien faire contre les quelques très mauvais profs, sinon expliquer aux enfants qu’il faut faire le dos rond et attendre que ça passe, en somme une leçon de vie... Alors que si vous n’êtes pas satisfait de votre boucher, coiffeur ou toubib, vous pouvez en changer.


      • non667 28 novembre 2011 14:18

        encore une réforme dans l’E.N.
        elles vont toutes dans le même sens ! plus on réforme plus ça va mal ,plus ça va mal plus il y a besoin de réforme ! (qui veut noyer son chien l’accuse de la rage !)

        les mauvaises méthodes/ réformes 68tardeset suivantes ne sont pas des erreurs mais font parti d’un COMPLOT qui vise a démolir l’éducation nationale et au delà la nation /société française

        l’école de jules ferry avant 1966 (début des réformes) permettait l’instruction et l’ascension sociale sans discrimination sociale je peux en témoigner étant dans une école ou il y avait 50% d’enfant d’origine polonaise . Des siècles (depuis Charlemagne comme dit la chanson )d’expérience ont permis d’affiner les méthodes pédagogiques a l’école et une bande de trouduc n’ayant jamais enseigné (ou s’étant planqués dans l’inspection , la direction , le syndicalisme pour fuir les élèves ! )viendrait tout démolir et imposer leurs élucubrations !!!!!!!!

        les ministres , les inspecteurs ,la hiérarchie , les pédagogues institutionnels (genre philippe meirieu ) n’étant pas des imbéciles ces

        réformes aberrantes (math moderne ,méthode globale ,notation par lettre ., suppression des notes , suppression du bepc , contrôle continue ,suppression du bac si,si il en a été question . ..etc .... ) ne peuvent êtres des erreurs mais un complot destiné a démolir l’école de jules ferry .
        la méthode pour les imposer étaient staliniennes, sorties au printemps ,formation d’une demie journée en juin , applicables à la rentrée suivante . les manuels n’étant pas encore sortis ., toutes remarques /contestations publiques valait a l’auteur une dénonciation et une visite de l’inspecteur et un rapport assassin à la clef et une note ( si,si il n ’est pas question de la supprimer celle là ).proche du renvoi pour incompétence !

        preuve/motif de ce complot : la déclaration de cohn bendit sur les universitésen mai 68 (revue à la télé en 2008 ) en substance :" inutile de promouvoir a classe ouvrière dans l’enseignement supérieur ils deviendront les plus fidèles valets du capitalisme "
        dansun contexte de rivalité capitalisme / communisme russe pour les rouges /roses il fallait en 68 faire échouer la société française pro-capitaliste en sapant l’éducation nationale de l’école à l’université , en formant les élèves a la revendication (délégués élèves ,délégués parents ) (aujourd’hui et en 2002 envoyés dans la rue ! )
        pendant toutes ces années les syndicats gauchistes pourtant tout puissant dans l’éducation nationale ne se sont jamais opposé à ces réformes (silence radio sur toute la ligne .,donc complices )
        après la disparition du communisme le travail de sape continuant de la part du ps (acquis au fmi .....) le motif ne peut être que :

         maintenir dans l’ignorance /abrutir la vile populace pour la rendre plus docile et plus servile

         démolir la nation française au profit du mondialisme judéo-américain .

         démolir l’enseignement public pour le refiler au privé mondialo-capitaliste 
         volonté depuis toujours de la droite mais poursuivi après par la gauche insidieusement : (taper : autonomie des établissements 1983 ) autour de 1984 voulait sortir un projet ou les lycées auraient leurs bac propres répondant a un projet pédagogique spécifique avec recrutement /gestion des profs par le chef d’établissement ! etc... le ps = ok ; pc = 0 , il a fallu toute l’énergie des trotskistes infiltrés dans F.O. pour mettre en échec ce projet !
        mesurettes par mesurettes insidieusement la privatisation se prépare elles ne servent qu’à démolir l’e.n. et a diviser les enseignants .


        • titi titi 28 novembre 2011 22:42

          « mesurettes par mesurettes insidieusement la privatisation se prépare elles ne servent qu’à démolir l’e.n. et a diviser les enseignants . »

          La privatisation de l’EN est déjà faite : à force de vouloir surtout rien réformer, les enseignants de l’EN réussi à pousser vers le privé un nombre grandissant d’élèves.

           


        • Stéphane GUINOT 28 novembre 2011 23:02

          C’est pas qu’on ne veut rien réformer ! C’est juste que les réformes que le gouvernement applique vont à l’encontre de ce qu’il faudrait mettre en place ! Des postes d’enseignants sont supprimés à la pelle, des postes de RASED (Réseau d’aide spécialisée pour les élèves en difficulté), des postes de psy scolaire (alors qu’on en a de plus en plus besoin), des postes de remplaçants (ce qui fait que les enseignants ne peuvent plus se former ! Je n’appelle pas ça des réformes mais des régressions.


        • titi titi 28 novembre 2011 23:49

          Turlututu...

          Dans ma région un collège de jésuite est assailli par les parents d’élèves qui espèrent pouvoir y caser leurs rejetons.
          Les déscolarisés, les enfants en échec, les presques ou complétement délinquants, tous ceux dont l’EN ne sait rien faire, eux en font quelque chose.
          La méthode ? Un internat strict, des horaires stricts, une direction qui défend juridiquement et indéfectiblement les enseignants emmerdés par les parents... Un peu de cérémonial lors de la remise des diplomes... des profs disponibles pour des activités extra scolaires...
          Bref : tout le contraire de ce qui se fait depuis 30 ans dans l’EN et tout ce que les enseignants de l’EN refusent de faire au nom de la « pédagogie ».
          Sauf que la « pédagogie » elle marche pas.

          Mettre plus de marins sur le pont du Titanic n’aurait fait qu’alourdir le bilan.


        • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 28 novembre 2011 16:03

          La réforme de l’évaluation des enseignants dans le primaire émane d’un ancien DRH qui veut appliquer les méthodes de gestion des personnels du privé dans l’EN, comme si les enfants étaient des marchandises produites par les profs des écoles. 


          Pour ce qui est de la répartition des « réductions d’ancienneté », cela ressemble beaucoup à ce qui se faisait autrefois avec un avancement à l’ancienneté, au demi-choix ou au choix.

          Par ailleurs, concernant la mise sur la touche des enseignants manifestement incapables, il serait judicieux d’agir en amont, en ne recrutant pas uniquement sur diplôme après un examen médical sommaire et purement morpho-physiologique, mais en soumettant les candidats à un examen psychologique et à une espèce d’entretien d’embauche pour s’assurer qu’il sont bien faits pour le métier.

          • Stéphane GUINOT 28 novembre 2011 22:59

            Petite précision concernant les réductions d’ancienneté. Avant, il y avait l’écran de la note. l’inspecteur notait et cette note déterminait le rythme d’avancement (c’est encore le cas actuellement). Mais l’inspecteur ne pouvait pas savoir si cette note allait faire passer le collègue au Grand choix, au choix ou à l’ancienneté (sauf pour des notes extrêmes). Un barème était appliqué. il ne prenait pas en compte que la note. L’IEN mettait une note qui avait une influence sur le rythme d’avancement. De plus, des commissions d’harmonisation existaient pour éviter que des IEN sous-notent ou sur-notent. Maintenant, l’IEN décidera seul de l’avancement des enseignants. Autant dire qu’il aura les chaussures propres !!!


          • Stéphane GUINOT 28 novembre 2011 22:53

            C’est pas qu’on ne veut rien réformer ! C’est juste que les réformes que le gouvernement applique vont à l’encontre de ce qu’il faudrait mettre en place ! Des postes d’enseignants sont supprimés à la pelle, des postes de RASED (Réseau d’aide spécialisée pour les élèves en difficulté), des postes de psy scolaire (alors qu’on en a de plus en plus besoin), des postes de remplaçants (ce qui fait que les enseignants ne peuvent plus se former ! Je n’appelle pas ça des réformes mais des régressions.


            • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 29 novembre 2011 10:21

              Pourquoi ce message a-t-il été replié, alors qu’on laisse en ligne des messages d’insulte ou des trolls manifestes ?


            • Stéphane GUINOT 29 novembre 2011 19:36

              Désolé, je me suis auto-censuré sans le vouloir. J’ai posté ma réponse au mauvais endroit... Du coup j’ai voulu l’enlever pour la remettre ailleurs et ça l’a « repliée ». Pas moyen de la supprimer totalement (vu que je l’ai remise ailleurs), ni de la déplier... C’est vrai que ça donne l’impression que des propos incorrects sont tenus, ce qui n’est pas le cas.

              Désolé...


            • Stéphane GUINOT 29 novembre 2011 19:41

              Je viens de voir votre profil... Pour info, je suis militant syndical également. C’est vrai que je ne préfère pas trop l’afficher dans mes articles car je m’exprime ici à titre personnel. Je me sens proche du courant « éé ». Il y a deux semaines, j’étais à un conseil national du syndicat. J’y retourne en janvier (département 21).

               

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