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Faut-il et comment rendre les hommes responsables de leurs actes envers les générations futures ?

Cet article est une synthèse du Café Citoyen de Caen du 28/11/2009. Le thème abordé, "Faut-il et comment rendre les hommes responsables de leurs actes envers les générations futures ?", a fait l’objet d’une dizaine de débat en France dans le cadre de la Semaine des Cafés Citoyens, semaine initié par La Nouvelle Arcadie, Fédération des Cafés Citoyens.

La majorité des participants semble se sentir responsable de l’état actuel de notre société. Et plus généralement de notre planète. « Si nous continuons à persévérer dans ce modèle de société de consommation à outrance, nous allons vers des lendemains qui déchantent », lance-t-on catastrophé dans la salle. « Nous léguons à nos enfants une société basée sur de l’irresponsabilité, condamnés à subir les plans tracés par leurs ainés ». La première difficulté résiderait alors dans notre incapacité à remettre en cause le fonctionnement de notre société. Qui plus est, ce modèle sociétal de consommation – production – pollution s’est installé à l’échelle planétaire ajoutant une nouvelle épreuve à surmonter (on évoque la croissance de la Chine et de l’Inde). La résistance du système à s’autoréguler fait dire à quelques-uns que la liberté des générations futures sera considérablement réduite. Entre catastrophisme ambiant et absence de mesure politique, difficile pour le citoyen de s’y retrouver : séduit par l’idée de vouloir agir à son niveau ; conscient également que les dirigeants disposent pourtant de leviers bien plus décisifs. Il est aisé alors de devenir soit un spectateur détaché soit un observateur culpabilisé. Quoi qu’il en soit, un sentiment d’impuissance gagne la conscience du simple citoyen.
 
Quelques voix s’élèvent aussi pour relativiser cette responsabilisation du citoyen et dénoncer le manque de courage et d’audace de nos représentants. Qu’il est triste de constater qu’aujourd’hui le politique est considéré sinon comme un incapable du moins comme un irresponsable. Un irresponsable qui, par son inaction, perpétuent l’inertie d’un système à bout de souffle.

Car nos politiques sont bien loin de vouloir nous faire partager la vision d’un nouveau modèle de société. « On ne sait pas où l’on va » dit-on dans la salle. Et ceci s’applique aussi bien au niveau national qu’au niveau international. Même si le prochain sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique suscite chez certains enthousiasme et espoir, l’attentisme est bien palpable dans l’assemblée. Ainsi, quelques citoyens attendent un signal fort de la part de nos gouvernants. « La taxe carbone devrait être mondialisée » lance-t-on dans la salle, « pour aider les pays sous-développés, premières victimes du réchauffement climatique, et pour développer des ’’ technologies propres ’’ ». « Tant que le lien entre la jeunesse (préoccupée en premier lieu par son avenir) et les dirigeants (aujourd’hui timorés en terme de programmes électoraux) ne sera pas rétabli, rien ne pourra se déclencher », lance un citoyen.

Mais « le crime n’est pas certain » rétorque-t-on. On suppose en effet que nos actes d’aujourd’hui engendreraient dans quelques années ce que l’on pourrait être tenté de qualifier un « crime écologique ». Comment alors juger les Hommes – qui plus est quelques-uns seulement – pour un crime qui n’a pas encore été commis ? Devons-nous pour autant toujours attendre que les faits soient indiscutables avant de réagir ? Ceux qui alertent l’humanité sont-ils condamnés à jouer les Cassandre ? N’avons-nous pas suffisamment d’indices, de faisceaux de présomptions, pour entamer un changement de cap ? Un citoyen s’amuse même à proposer, pour faire prendre conscience de ce que pourrait être la future crise écologique, de créer un programme de télévision de télé-réalité montrant des personnes enfermées dans un espace hautement pollué. Et pourtant, s’agit-il aujourd’hui seulement d’une question de prise de conscience ?

Attardons-nous un peu sur les fondements moraux de nos sociétés. Devons-nous blâmer celui qui fait de la sentence « après moi la fin du monde » une règle de vie ? Tout dans notre société nous invite à nous adonner à cette pratique. D’autant que d’un point de vue individuel, prendre en compte les générations futures requiert de se projeter au delà de soi-même, au-delà de sa propre mort. Et quelles relations avons-nous avec notre propre finitude ? Notre société ne nous laisse pas le temps d’ « apprendre à mourir » comme dirait le philosophe. Encore moins d’envisager une relation de solidarité avec des êtres humains qui n’existent pas encore. Certes, de nos jours, la notion de progrès pourrait permettre cette projection. Mais le consumérisme ambiant coupe court à toute tentative de vouloir établir une relation privilégiée avec nos descendants. Dans ce contexte, l’individu est-il le seul responsable ? La responsabilité de chacun d’entre-nous n’est-elle pas diluée dans notre société devenue complexe et globale ?

D’autant que les dangers qui pèsent sur les générations futures ne sont pas uniquement d’ordre environnemental. On évoque les menaces que pourraient comporter la manipulation des cellules souches embryonnaires. On s’inquiète des produits chimiques utilisés dans notre alimentation. Les ondes électromagnétiques suscitent également de l’inquiétude. On aborde également la question de la grippe A et des organismes génétiquement modifiés. Émerge alors dans le débat la problématique du principe de précaution. Dans l’assemblée, on se méfie d’éventuelles dérives liées à un tel principe. Est-il raisonnable d’empêcher les Hommes de ne pas prendre de risque ? Science sans conscience n’est que ruine de l’âme, nous met en garde Rabelais. Mais science sans prise de risque, n’est-ce pas également désolant ? Pour responsabiliser les hommes, les mobiliser, faut-il user de la peur ? Une citoyenne nous dit qu’avoir conscience de sa propre mort imminente est un fantastique levier pour agir. Devrons-nous attendre de constater de nos propres yeux que l’humanité est en péril pour qu’un déclic psychologique survienne ?

Mettre en adéquation ses pensée et ses actes. Rester cohérent. Tout ceci n’est pas si simple. Car chacun d’entre-nous est empêtré dans de multiples degrés de responsabilités. Un citoyen prend l’exemple d’un métallurgiste qui déciderait, pour la survie de la planète (responsabilité vis-à-vis du monde), de démissionner. Se retrouver au chômage ne serait pour autant pas responsable à l’égard de sa famille et de ses enfants. Une responsabilité peut en contredire une autre. Il va sans dire que la responsabilisation nécessite une forme d’éducation.

Ce qui fait dire à certains qu’il faut passer par la loi pour obliger les gens à suivre des règles strictes. On prend alors l’exemple du tri sélectif ainsi que celui de l’interdiction de fumer dans les lieux publics.

Mais la loi tire son autorité lorsqu’elle est l’expression de la volonté générale. Or, les textes de lois, aujourd’hui élaborés par une poignée de partisans ne représentant qu’eux-mêmes, quand ils ne sont pas dictés par des lobbies, ne servent plus l’intérêt général. Il nous faut par ailleurs accepter que les politiques, sur lesquels nous nous reposions depuis des années, n’ont plus d’idée. Que les nouvelles idées doivent désormais émerger de la société civile. Et pour se sentir responsable, il n’y a rien de mieux que de participer. « Être homme, c’est précisément être responsable. C’est sentir, en posant sa pierre, que l’on contribue à bâtir le monde », écrit Saint-Exupéry. Pour rendre les hommes responsables de leurs actes envers les générations futures, il est fondamental que le maximum de citoyens participe à l’élaboration d’un nouveau projet de société.

Car l’enjeu est aussi de préserver la démocratie. Songeons que l’esprit démocratique constitue le terreau d’un monde plus responsable. Cherchons donc à faire participer le plus grand nombre. Par des référendums. Par des débats. Par des cahiers de doléances. La réflexion citoyenne pourrait certainement aider nos représentants à élaborer un projet de société n’obérant pas l’avenir des générations futures.

Vous pouvez écouter l’ensemble du débat sur le PodCast des Cafés Citoyens : http://feeds2.feedburner.com/CafesCitoyensPodcast

 

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15 réactions à cet article    


  • bonnes idees 14 janvier 2010 12:56

    Le problème est là. Qui va payer la note. Prenons un peu de recul et regardons qui detiens les ficelles du pouvoir. Très souvent ce sont des personnes qui sont nés avant ou après la guerre et ces mêmes personnes n’ont pas du tout, mais alors pas du tout la fibre écologique. Il faut attendre qu’ils quittent la terre de leurs belles morts parce que ils ne voudront pas « lacher l’affaire ». Rien qu’en France il ya 250 000 sites pollués (bravo pour le grand pays du tourisme). Les dirigeants de ces entreprises ont dû gagner beaucoup d’argent mais ils n’ont pas mis 1 copek dans la dépollution. Alors ce n’est pas maintenant qu’ils vont casquer. Dorenavant puisque nous avons pris conscience des innombrables problèmes, nous éduquons nos enfants dans le bon sens. Tous ensemble, assayons-nous et refflechissons ! N’allons pas si vite car rien ne presse. Si nous passons ce cap de « l’adolescence » nous pourrons peut-être dans l’avenir concquerir de nouveaux systèmes solaire (le problème de la surpopulation sera résolu). Pour répondre à la question : qui va payer la note. C’est facile car le citoyen la paye déjà très lourdement.


    • ZEN ZEN 14 janvier 2010 13:16

      Un pionnier en cette matière...


      • Gourmet 14 janvier 2010 13:18

        Oui, je l’ai toujours dit et écrits : les élus et de manière générale TOUS ceux qui prennent des décisions pour le compte du peuple (parlementaires, ministres, président, etc) DOIVENT être tenus responsables sans limite de durée que ceci impacte leur propre descendance.
        Avec une telle règle il y aurait bien moins de conneries, croyez-moi.
        D’aucuns prétendront qu’aucune décision ne pourrait alors être prise enfermant un pays adoptant une telle règle dans un statisme mortel.
        Ca reste à prouver. L’immense bénéfice serait pour tout le monde et les lobbies pourraient alors aller se rhabiller.
        En l’absence d’une telle règle, tout est permis aux politiques étant donné que RIEN, jamais RIEN ne pourra leur être reproché. Y compris s’ils tuent indirectement des milliers de personnes (canicule, sang contaminé), provoquent des inondations (l’effet du remembrement), instillent la maladie (pesticides, OGM, etc).

        Comme c’est facile lorsqu’on profite de l’impunité tel un banquier !

        db


        • ddacoudre ddacoudre 14 janvier 2010 14:19

          bonjour marc

          les question que tu soulève toutes les civilisations se les sont posés, nous n’avons jamais pu y apporter une réponse satisfaisante car cela signifierai que nous disposons de la maitrise de notre existence et feraient donc de nous des créateurs qui n’auraient plus besoin de « dieux ». le fait que nous soyons incapable de transmettre la totalité de notre compréhension du monde à notre descendance indique que forcément nous ne détenons aucune vérité en cela, et donc la nature ou dieu pour les croyants dispose d’un processus d’évolution qui nous habite en fonction de la place qui est la notre dans l’environnement sur lequel nous intervenons par notre capacité émotionnelle relié par notre cognition afin de réaliser toutes les construction que nous qualifions de culturelle.

          il est essentiel de comprendre que nous ne disposons pas du libre arbitre et de la responsabilité de notre existence et de celle des autres espéces vivantes (pour ceux qui peuvent aller plus loin de la matière aussi). ceci n’implique pas que nous n’ayons pas conscience de nos actes et de nos choix, seulement que nous ne pouvons analyser les milliards de milliards d’actions passées qui ont façonné l’environnement qui nous affecte et qui réorganisent notre pensé par les souvenir qu’ils nous laissent et que nous ne pouvons pas éapprendre aux autres ni les leurs transmettre dans leur totalité puisque nous même dans l’instant T qui s’écoule ce que nous voyons n’est qu’une image du passé.

          ceci permet donc de comprendre pourquoi nous ne pouvons agir sur le passé pour modifier le futur qu’il conditionne dans le meilleur ou le pire. la raison (la cognition) nous permet de comprendre que nous polluons mais les pulsions émotionnelles fondées sur la perception de l’environnement incluant la cognition, n’aurons qu’un effet par le passage à l’acte qui construira un événement modifiant l’environnement et donc entrainant une transformation dans nos perceptions émotionnelles.

          2100 verra l’épuisement de nos ressources minières, nous n’avons aucune possibilité d’empêcher cela, le temps que les hommes virent les marchands, qui sont installés et qui s’installent, du pouvoir politique sur notre planète, il faudrait plus d’un siècle, et nous n’avons pas ce temps même si la France faisait une révolution.

          cela ne nous interdit pas de la faire, mais il ne faut pas dans ce cas rêver à des résultats prometteurs à cause du processus que j’ai expliqué plus haut.

          ainsi donc plutôt que de penser à réfléchir comment l’éviter nous devrions envisager comment y faire face. si les solution se résument à par exemple la taxe carbone, alors il faut virer leurs préconisateurs du pouvoir car se sont des ânes, même s’ils sont des hommes respectables intelligents. il veulent apporter une solution systémique par un modèle mathématique qui inclus toujours celui qui est la source de la pollution dont ils sa plaignent, et pire il ne remette pas en question le système financier (profit) qui l’instrumentalise. il ne peut donc pas dans ces conditions y avoir de solution.

          elle viendra comme pour les autre civilisation par l’achèvement de l’industrialisation « capitalistique ». à un problème existentiel ou spirituel comme tu le place nous n’y répondons que par des mesure matérialiste. or les deux ne sont pas séparés vouloir exclure l’un ou l’autre est une erreur fondamentale, les parfaits l’on fait comme le font d’autre religions ou philosophies, croire au seul matérialisme sans qu’il soit éclairé nous fera découvrir qu’a postériorité ses danger, pouvons nous l’évité ?

          il semble que cela se dessine dans la connaissance de l’homme neuronal que nous sommes aussi.

          cordialement.


          • HOUSSAYE Marc HOUSSAYE Marc 14 janvier 2010 18:48

            Bonjour ddacoudre,


            Tu parles de notre relation au divin. Et c’est bien cette notion de responsabilité qui est au coeur du sujet. Considérons l’humanité comme un enfant sur le chemin de l’évolution. Vit-elle actuellement une crise d’adolescence ? Sommes-nous dans une période où l’humanité doit comprendre la responsabilité qu’elle a envers elle-même ? Cette notion de dignité humaine a déjà été abordé le siècle dernier lors qu’il a fallu créer la notion de crime contre l’humanité et ériger les tribunaux internationaux. La notion de crime contre l’humanité devra-t-elle émerger pour que l’homme prenne conscience de l’impact de ses activités sur son environnement et sur sa progéniture ?

            Marc

          • ddacoudre ddacoudre 14 janvier 2010 23:02

            bonjour marc

            le crime contre l’humanité est une abbération ce sont ceux qui dans l’histoire humaine ont commis le plus de crime contre elle qui définissent ceux qui en sont, en excluant les leurs, comme la guerre par exemple.

            mais j’ai compris le sens de ton propos, il n’est pas possible d’avoir ou de détenir une vérité en ce sens, c’est pour cela qu’il faut être prudent dans nos appréciations envers les autres dans l’analyses de leurs ou nos comportements.
            c’est le vieux processus de la peine de mort qui fait un assassin de celui qui la donne et dont par sa puissance ils s’exonère de la peine qu’il applique aux autres moins puissants.

            cordialement.


          • exocet exocet 14 janvier 2010 16:13

            Eh, oui, il faudrait, rendre les hommes responsables de leurs actes envers les générations futures.

            Mais là, il va falloir légiférer de manière rétroactive, pour faire payer les pollueurs industriels qui après s’être gavés ont déserté les sites surpollués, les papy-boomers qui ont laissé aux jeunes de lourdes retraites à payer, et de manière générale tous ceux qui disent « après moi le déluge ».

            ça risque de faire beaucoup de monde...


            • ddacoudre ddacoudre 14 janvier 2010 17:18

              bonjour exocet

              j’ai comprit ton commentaire mas j’ai envie de t’ennuyer en t’en faisant mesurer la dimension. tu veux créer une loi pour mettre en prison « dieu », ou Darwin suivant si l’on est céationniste ou évolutionniste.

              cordialement


            • HOUSSAYE Marc HOUSSAYE Marc 14 janvier 2010 17:53

              Bonjour,


              Oui, cet article est la synthèse d’un débat qui a eu lieu le 28/11/09.

              Cependant, comme vous l’avez justement remarqué Razzara, il permet également d’acter ce que les citoyens pensaient à cette époque.

              Marc


            • vfcc 14 janvier 2010 19:03

              Cela ressemble à de l’utopie.

              Vous voyez un politique au pouvoir ou en en campagne présidentielle en France proposer un changement de constitution pour y ajouter le principe de responsabilité dont il est question ici ?
              C’est de l’hérésie, aucun homme politique n’est assez fou pour proposer une telle chose. Ce serait de sa part, se tirer une balle dans le pied.

              Mais admettons
              Pour la mise en application (si c’est applicable, ce n’est pas sure) cela entraînerait tellement de changement que cela ne verrait réellement le jour que bien plus tard (passer du « tout nucléaire » au « tout énergie verte » ne se fait pas en 10 ans). Et dans ce cas, comment empêcher un des dirigeants suivant de faire marche arrière ? Cela dit je connais mal les règles qui régissent nos institutions, vous avez peut-être une réponse.
               
              Allons jusqu’au bout de la logique :
              Quand bien même, puisqu’il est question de la planète, qu’es ce que cela changerait pour les autres pays, que la France se dote d’une telle constitution ? Quel impact cela aurait au niveau mondial ?
               

              Je rappel que le moteur de l’homme c’est l’argent. La majorité de l’humanité en est encore a chercher de quoi subvenir à sa nutrition journalière quand l’autre partie exploite les premier pour leur intérêt personnel.

              Même si la volonté des « riches » devient la sauvegarde de la planète (ce que je doute franchement), comment vont-ils convaincre ou forcer ceux qu’ils ont exploité de ne pas faire comme eux ... polluer ?
              Par ce que si les hommes « pauvre » veulent être indépendant et acquérir une industrie, il leur faudra bien passer par la case charbon.
              S’il veut défricher la forêt pour faire des champs et nourrir leur famille personne ne pourra l’empêcher.
              S’ils veulent une voiture, ce ne sont pas les « riches » à la recherche de nouveaux marchés qui leur diront non.

               

              Il y a une certitude, les gens riches ne veulent pas partager leur richesse. Ils veulent garder leur statuts en endettant les autres pays (par le biais du FMI). A partir de ce constat d’inégalité, je ne voie pas comment on peut arriver à un sauvetage de la planète en instaurant une « responsabilité écologique » en France.

              Je suis cynique, mais on vie dans un monde de merde. L’être humain n’est pas doté d’une conscience collective, il y aura toujours quelqu’un(s) pour agir contre les intérêts de la majorité.


              • herve herve 14 janvier 2010 21:26

                J’aime bien votre article parce qu’il n’assène pas de vérités. Il pose plus le débat qu’il n’essaie d’y répondre, et c’est très bien ainsi. 

                Pour autant, nous, simples citoyens, n’avons jamais été autant en capacité d’agir. Internet est à mon sens un vecteur puissant de changement de l’ordre établi. Il nous appartient d’en faire bon usage, de façon « responsable ».

                • savouret 15 janvier 2010 13:25

                  article très intéressant qui met en exergue toute la complexité des sociétés contemporaines, et par conséquent la difficulté de choisir les solutions pertinentes pour batir un monde plus juste et plus respectueux de l’environnement , que nous avons le devoir moral de transmettre aux générations futures.

                  personnellement, meme si je ne veux en rien minimiser le role délètére joué par certains(es) dirigeants politiques ou économiques,il me semble que nous ne devons pas éluder la responsabilité du citoyen lambda dans l ’explication de certaines dérives économiques, sociales ou ecologiques actuelles auxquelles est confrontée notre planéte.

                  en effet,dans les sociétés occidentales, la prédation croissante sur les ressources naturelles, l’ hyperindividualisme, l ’insuffisance des solidarités ne peuvent etre uniquement imputées aux élites . ;Il convient en effet d ’admettre que leurs décisions s ’appuient en partie sur les aspirations exprimées par l’opinion publique.ainsi, le désir d ’accroitre sans cesse son pouvoir ’achat est une volonté nettement majoritaire en france et dans de nombreux autres pays, ceci favorise des politiques qui vont à l’encontre de la protection de l’environnement.

                  un autre exemple peut corroborer mon point de vue, en france tut du moins, il s ’agit du rapport de la population aux impots directs.. une nette majorité des membres des classes moyennes et aisées assujeites à l’impot sur le revenu expriment leur souhait d ’une baisse constante de la pression fiscale les affectant.ceci contribue à une politique fiscale marquée par une diminution constante des impots progressifs depuis 20 ans, y compris sous des gouvernements de gauche.or, ceci obére l’idée de redistribution et de justice sociale qui y est associée.

                  Bien entendu, certaines mesures prises dans le cadre de l’ideologie néolibérale vont en partie à l’encontre de la volonté populaire , ce qui signifie que les acteurs politiques ou économiques portent parfois l’entière responsabilité de la dégradation de la situation économique , sociale ou écologique.ce constat est plus flagrant dans les régimes dictatoriaux ou la population n’est pas meme indirectement associée aux processus de décision.

                  néanmoins, nous devons faire preuve d ’honneteté selon moi, et admettre ,dans les démocraties libérales occidentales du moins,que nous jouons un role non négligeable quant aux actions politiques ou économiques menées.

                  par conséquent , nous ne sommes pas étrangers à la crise économique et sociale majeure actuelle.celle ci puise en effet en partie ses racines dans notre frénesie consumériste , meme si bien entendu le cynisme d’une oligarchie financière mondialisée ,soutenue par les institutions économiques mondiales ainsi que par les grandes puissances politiques , a joué un role déterminant dans la genèse de cette crise.

                  cet article nous amène a reflechir aux fondements de la nature humaine et à note conception de celle ci.Soit,nous.pensons qu’elle est immuable, et que la quete du pouvoir et de l’argent ainsi que l’égoisme lui sont consubstantielles, auquel cas il est illusoire d ’envisager une solidarité intergénérationelle.Soit, au contraire, nous estimons, que les individus lorsqu’ils sont confrontés à des défis exceptionnels sont capables de faire preuve de l’humanisme et de l’intelligence nécessaire , a partir du moment ou certains d ’entre eux , tant à la base qu’au sommet de la pyramide sociale sont suffisamment éclairés et charismatiques pour influer positivement sur les mentalités.

                  j ’adhère au deuxiéme postulat, mais sa concrétisation implique de remettre en cause le système capitaliste qui exalte le profit et l’égoisme.une rupture avec celui ci me semble impérative pour faire preuve des solidarités intra et intergénérationnelles indispensables afin de faire évoluer nos sociétés vers pus de justice sociale de fraternité et de respect de l’environnement.


                  • HOUSSAYE Marc HOUSSAYE Marc 15 janvier 2010 15:21

                    Bonjour Savouret,


                    Effectivement, le problème de la dilution/dispersion de la responsabilité est l’une des principales causes de l’inertie du système. A devenir trop complexes, nos sociétés ont évacué la dimension morale inhérente à chacun de ses membres. Et dieu sait si cette dimension fait de nous des êtres plus humains...

                    Nous profitons tous de ce système. J’en suis persuadé également. Le fait même par exemple d’avoir pour seule activité de placer de l’argent pour en obtenir plus sans travailler montre à quel point la notion de profit est ancrée chez bon nombre de nos concitoyens.

                    Quel levier actionner pour autant ? Nous aurons malheureusement (je dis malheureusement parce que le recours à des hommes providentiels n’est pas une avancée de l’esprit démocratique) besoin d’hommes courageux qui sauront prendre des décisions dures mais justes. Le modèle politico-médiatique saura-t-il leur faire de la place ? Les citoyens les plébisciteront-ils ? Je ne pense pas. Pas en ces périodes finalement assez calmes. Mais le peuple français connaissait-il Danton et Robespierre, Marat et Mirabeau, 5 ans avant que la Révolution Française n’éclate ?

                  • Cipango 15 janvier 2010 15:48

                    Bonjour,
                    Ce débat, plus que la question de l’identité nationale, devrait être nationnal. Car j’aimerai réellement savoir qui veut quoi et à quel prix. Votre remarque sur la dilution des responsabilités n’est pas fausse. Toutefois, une société comme la notre semble condamnée à cette solution. J’entends par là que pour être responsable, il faut être conscient de notre environnement social dans son ensemble, ce qui reste impossible. Tout au plus pouvons nous avoir vaguement conscience de notre environnement direct (famille, amis, collègues, voisins). De plus, notre conscience du collectif ne nous empêchera pas de nous mettre en situation paradoxale avec nos propres désirs, ce que l’on peut aisément observer actuellement : je pense par exemple à ces personnes qui hurlent à la pollution et au gaspillage mais qui ne veulent changer quoi que ce soit à leur comportement, et malheureusement, ces personnes sont légion. Bref, à moins de modifier radicalement notre société en revenant à des micro-structures (ce qui n’est pas forcement souhaitable), les solutions resteront imparfaites.

                    Certains évoquent le contexte de la mondialisation comme frein à la mutation sociétale. Et il est difficile de contredire cet argument. Pourtant, cette situation provient en grande partie de ce que l’Occident a su exporter ses valeurs (on peut d’ailleurs se demander dans quelle mesure cela a été bénéfique). Ainsi, nous avons la démonstration que ce frein peut être dépassé. Comme exemple, on peut par exemple penser à la mise en place de la démocratie en France et son rejet par nos voisins royalistes et qui pourtant s’est développée à long terme. Bref, peut être ne faut il pas avoir peur de se démarquer car c’est en ce faisant que l’on pourra avoir une chance d’exporter notre nouveau modèle s’il y a.

                    Un autre frein, plus important me semble t’il, est l’immobilisme des habitudes et des convictions. Comme vous le savez, plus une personne prend de l’âge, plus elle a tendance à se fermer au nouveau. La solution viendra peut être des nouvelles générations à condition que ces dernières prennent réellement conscience de la globalité de nos problèmes et puissent répondre globalement au défit. Je repense ainsi aux 35h. De cette mesure, on peut tout entendre, cela allant du plus mauvais au meilleur. Nombre de discussions avec mon entourage, qui comporte des patrons, des employés etc., m’a amené à comprendre les raisons de cet échec. D’une part, tout le monde n’a pas bien joué le jeu, il y a eu parfois détournement au détriment de certains. Cela implique que cette mesure n’a pas été correctement accompagnée par le gouvernement (mise en place de structures de contrôle). D’autre part, la population n’a pas trouvé ou compris les contre-parties de ces mesures restrictives (monétairement parlant). Pourtant, ces contre-parties existaient : temps supplémentaire pour la famille, les enfants, les activités ludiques, sportives ou culturelles. Encore eut-il fallu que notre société puisse répondre à ces nouveaux besoins (prix trop élevés des loisirs, non accordance des horaires pour les familles etc.) Pour développer cet environnement favorable aux 35h, il fallait du temps, ce qu’on ne lui a pas laissé. (attention, je ne prétends pas juger la viabilité de ce projet mais juger sa mise en oeuvre). C’est en cela que je parle de solution globale.Mais comment faire cela ?

                    De mon point de vue, les politiques sont responsables de cette situation. Plutôt que de nous présenter de réels projets pour notre avenir, en nous exposant les implications positives ou négatives, ils préfèrent parler de détails tels que la burka, l’accès au crédit, la grippe, les cours d’histoire au lycée... Cela dit, la population est, elle aussi responsable puisqu’elle préfère écouter les discours sur ces détails plutôt que réfléchir aux fondamentaux...


                    • Blé 16 janvier 2010 06:02

                      Triste à dire mais les pouvoirs d’un type comme Monsanto lui permettent de foutre en l’air l’agriculture française et européenne. Que font les élus pour que les paysans vivent de leur travail ?

                      Pas grand chose. Les paysans doivent admettre qu’ils sont dans une économie de marché avec une concurrence libre et non faussée. Libre et non faussée pour Monsanto, il n’y a aucun doute mais pour les autres, les petits, ceux qui veulent cultiver de manière responsable, la concurrence les enfonce, ceci avec la bénédiction de Bruxelles.

                      Moi je veux bien être responsable, je veux bien changer mon mode de vie, (c’est déjà en parti fait), mais de grâce, quand dans un département il manque d’eau à cause d’une culture dont on n’a pas besoin, je pense au maïs, ne demandez pas aux gens d’économiser l’eau en fermant le robinet ou prendre des douches à la place de bains.

                      Il faut acheter ceci plutôt que cela et dans le même temps les transports se développent pour des marchandises qui peuvent être produites localement, elles arrivent par milliers de tonnes des autres continents. L’urgence est de ne plus prendre les citoyens pour des crétins et il me semble que cette urgence reste inaudible.

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