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Accueil du site > Actualités > Société > Financements des universités : une réforme s’impose !

Financements des universités : une réforme s’impose !

Aujourd’hui, il est couramment reconnu que l’enseignement supérieur français est sous-financé par rapport à celui des autres pays industrialisés. En effet, la dépense française par étudiant s’avère inférieure de 15 % à celles consenties par l’Allemagne ou la Grande-Bretagne, de même qu’à la moyenne de l’OCDE.

Dans un texte qu’elle a adopté lors de son récent colloque à Lyon, la Conférence des présidents d’université (CPU) a souligné la nécessité de porter la ressource par étudiant de 6700 à 9000 euros. Les coûts moyens par étudiant sont très variables selon les établissements de formation : ils sont deux fois plus élevés en classes préparatoires aux Grandes écoles (CPGE) qu’en université. En 2004, un étudiant effectuant une année dans une université publique coûte en moyenne 6700 euros à la collectivité nationale, une année en IUT revenant à 9160 euros, et une année dans une CPGE à 13 760 euros.

C’est ici que se situe toute la problématique. Le manque de financements joue alors sur les moyens pédagogiques (en termes de personnels, d’encadrements, de matériel) et sur les structures vieillissantes des universités.

Une partie de cet effort financier ne pourra pas se faire sans un réengagement pérenne de l’État dans le financement de l‘enseignement supérieur.

Les financements récurrents « critérisés » (la dotation globale de fonctionnement) ont vocation non seulement à apporter aux établissements le minimum nécessaire au fonctionnement, mais ils peuvent aussi contribuer à une certaine péréquation entre les universités, et rétablir entre elles une certaine égalité.

Cependant, les normes utilisées (normes SanRemo) ne permettent pas totalement d’atteindre ces objectifs. Il paraît indispensable d’augmenter significativement le niveau moyen de la dotation par étudiant.

Les financements correspondant à l’entretien des locaux universitaires ne suffisent plus : on observe ainsi une détérioration des bâtiments au fil des années (cf. Rouen l’année dernière, par ex). Ainsi, la partie logistique comprise dans les normes SanRemo ne prend pas en compte les bâtiments construits en hauteur, les contrats de plan Etat/région finançant une grande partie des structures universitaires se révèlent longs, compliqués et faibles en financement. Une des solutions consisterait à déléguer aux régions (avec les financements appropriés), l’entretien et la construction des structures universitaires. Plus proches des besoins réels, elles seraient aussi plus rapides que l’Etat, et permettraient une accélération du besoin de « rajeunissement » du parc universitaire. Pour éviter de trop grosses inégalités entre les établissements, l’Etat veillerait (par une évaluation biannuelle) au bon état des structures.

Les entreprises doivent également être associées au financement de l’enseignement supérieur.

Par exemple, au Québec, les entreprises (hormis les plus petites d’entre elles) doivent acquitter une taxe qui finance une « régie » (l’équivalent d’un compte spécial du Trésor public), lorsqu’elles embauchent des jeunes issus de l’université ; parce qu’on considère que c’est un service rendu aux entreprises, qui doivent alors contribuer au financement de l’enseignement supérieur.

Cette nouvelle source de financement ne peut être mise en œuvre que si elle s’accompagne de réformes de structures importantes : création d’un fonds national « spécifique », création d’un service pour la récupération des financements privés...

Des changements majeurs doivent avoir lieu, en volume mais aussi dans la nature même des ressources à mobiliser.

Contrairement à ce que l’on constate dans d’autres pays voisins, où cela fonctionne bien grâce à des incitations fiscales, le financement de l’enseignement supérieur et de la recherche par les entreprises demeure sous-développé en France.

Les ressources complémentaires dont ont besoin nos universités ne peuvent provenir que d’une combinaison de financements privés sous contrôle public.

Plusieurs possibilités doivent être étudiées : une taxe, ou des financements d’entreprises correspondant par exemple à des travaux de recherche réalisés. Les fonds seraient pour une petite partie versés à l’université (pour ne pas la décourager mais l’encourager à faire du démarchage auprès des entreprises) et le reste serait centralisé dans un fonds national permettant une redistribution plus juste de ces ressources aux universités. Ce système permettrait de ne pas accentuer les inégalités entre les universités selon qu’elles sont plutôt dans une région plus ou moins industrialisée, ou selon le type de filières (scientifiques ou non).

On constate des écarts considérables (de l’ordre de 1 à 8, par étudiant) entre la part de cette taxe qui revient aux universités et celle qui est orientée vers les écoles, les chambres de commerce et d’industrie et les organismes collecteurs sont d’ailleurs bien placés pour le constater.

Le montant de taxe d’apprentissage versé aux universités demeure faible.

En effet, bien qu’elle ait été réformée à la suite du Plan de cohésion sociale de Borloo, la répartition de cette taxe n’est pas des plus favorables aux universités et instituts. Ne pouvant pas dépasser 60 % de la taxe, elle est encore conditionnée à l’activité de l’entreprise.

Dès lors, si on peut jouer sur l’assiette de cette taxe, il convient surtout d’en revoir les modalités de partage.

L’argent des entreprises est nécessaire et celui de la taxe d’apprentissage versé aux universités est anormalement bas.


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13 réactions à cet article    


  • Sellig ed Niebor (---.---.64.135) 25 octobre 2006 10:45

    des universités turques ou algériennes sont mieux équipées que bon nombre d’universités françaises ...pourtant la fac « à la française » reste attractive !


    • Voltaire Voltaire 25 octobre 2006 11:03

      Cet article pose un certain nombre de bonnes questions, même s’il est (sans doute faute de place) incomplet.

      - Le premier (et principal) point abordé est celui des ressources. Il est exact que le budget par étudiant en France est inférieur à celui de la plupart des autres grands pays de l’OCDE. Cela est dû en partie au fait que l’université, en France, n’accueille pas les élites (qui se retrouvent en écoles d’ingénieur ou de commerce). Il y a là une question de fonds à résoudre (en favorisant un rapprochement de ces entités). Pour autant, le constat que vous faites est juste, et requiert un accroissement de moyens de la part de l’État. Mais il ne faut pas non plus occulter le fait que les étudiants eux-mêmes ne payent qu’une infime partie de ces coûts, contrairement à la plupart des autres pays. On trouve ainsi normal de payer pour aller dans une école de commerce, mais pas pour suivre des études à l’université... Tant que l’ « employabilité » des étudiants universitaires demeurera ce qu’elle est actuellement, il serait injuste de leur demander d’investir une somme conséquente dans l’inscription à l’université. En revanche, à mesure que les conditions s’amélioreraient (avec des moyens de l’État, et éventuellement des régions et des entreprises), il ne serait pas anormal que les étudiants investissent pour leur avenir une contribution financière plus élevée (pourvue que des bourses, prêts à taux zéro et autres aides soient largement disponibles pour les étudiants les moins aisés).

      - L’autre point, à peine abordé, et celui de l’autonomie de fonctionnement des universités. S’il est inenvisageable de toucher à la dimension nationale et à l’égalité des diplômes, une certaine autonomie de gestion doit être accordée aux universités (et notamment sur leur patrimoine foncier) ; cela permettrait alors en effet un financement régional ou privé accru, l’État servant à garantir un certain équilibre au niveau national.

      - Le dernier élément, qui vient d’être discuté dans le rapport remis au premier ministre, est celui des taux d’échec, et d’employabilité des étudiants universitaires. Certaines recommandations de ce rapport vont dans le bon sens (notamment une information accrue dès la terminale des étudiants et une possibilité de réorientation en première année). Mais d’autres sont à côté de la plaque, comme rendre obligatoire un module comprenant des techniques de recherche d’emploi, informations que chacun peut trouver sur internet. Si chaque cycle du LMD doit comprendre des éléments qui permettent aux étudiants d’en sortir avec des compétences qui rendent le diplômé « employable », ce sont plutôt de vraies compétences professionnelle (en communication, conduite de projet etc...) et une expérience de terrain (stage obligatoire d’au moins 3 mois en dernière année de chaque cycle) qui rendront « employables » les étudiants universitaires.

      Il ne faut pas oublier que le premier critère de choix des étudiants pour une filière est le goût, l’intérêt, pour un domaine, que c’est cet aspect qui est le plus motivant, et donc ne pas transformer les universités en simple institut de formation professionnelle.

      Je serais plus prudent sur les possibilités de financement par les entreprises de façon directe. Vous suggérez un système de contribution obligatoire, réparti de façon égalitaire. Cela n’aurait un sens que si les entreprises ont le sentiment que les universités forment effectivement des étudiants qu’elles veulent employer (les entreprises ne sont pas des vaches à lait, il faut donc un juste retour). Or, si une partie des étudiants a en effet vocation à aller vers l’entreprise, une autre partie est destinée au service public (enseignement notamment), voire simplement à s’instruire. Je pense que cela aurait plus de chance de fonctionner, au moins dans un premier temps, si cette cotisation était destinée à la formation professionnelle continue. Dans un second temps seulement, une fois l’université modernisée, pourra t-on envisager le système que vous décrivez. Cela n’empêche pas de mettre en place en attendant des mécanismes plus souples permettant aux entreprises de contribuer au fonctionnement de l’université (mais cela implique aussi de faire entrer les entreprises dans les conseils d’administration des universités pour les impliquer dans la formation, ce que beaucoup de syndicats étudiants ou enseignants refusent...).


      • Arnes (---.---.204.83) 25 octobre 2006 11:55

        Deja, au lieu de laisser entrer a l’universite tout le monde sachant que 40% d’entre eux echoueront, il faut etablir une selection a l’entree et mecaniquement, vous doublez presque le budget par etudiant. Vous comparez les grandes ecoles et ecoles de commerce, mais elles, elles selectionnent et une fois admis, le taux d’echec est marginal. Cette selection et une participation financiere des etudiants(*)responsabiliserait d’autant plus les choix des filieres et limiterait le comportement « glandeur » de certains. par ailleurs, et c’est peut etre le plus important, les cours dispenses n’auraient plus comme seul objet de passer des partiels mais apporter aux etudiants ce gout du « gai savoir » et le plaisir d’apprendre leur permettant plus facilement d’etre integres dans la vraie vie. Cette selection a l’entree de l’universite est tellement evidente, mais alors que faire des 40% qui auront ete recales ?? (*)A moduler selon les ressources de l’etudiant mais afficher clairement qu’il y a un cout pour ne pas s’engager a la legere.


        • arkane (---.---.102.41) 25 octobre 2006 12:05

          Nous ,20000 precaires de l’EN nous n’avons pas la possibilité d’attaquer nos patrons comme dans le privé.Tout ceci provoquera des drames comme la prise en otage ,dans une école, des élèves par un prof contractuel qui a pété les plombs.Ce n’etait sans doute pas la seule raison de son geste mais lorsque chaque fin d’année(aout) on ne sait pas si l’on aura du travail aprés les vacances(on le sait 2 jours aprés la rentrée),et que l’on ne peut pas prendre de credit ,et bien ! on ne se marie pas , on ne s’installe pas , on ne peut pas assumer des enfants( donc en avoir) ;En résumé on ne peut pas avoir de vie et il suffit de pas grand chose pour craquer. J’espere seulement que la prochaine fois le désèspéré s’en prendra aux fonctionnaires des rectorats et à notre ministre de l’education,qui sont de veritables negriers avec les non-titulaires (inspecteur d’academie) .

          Cela fait des années que pour faire des économies, les différents gouvernements diminuent le nombre de professeurs.Pour information , je gagnais 1200 euros par mois.Si leur but était vraiment de mieux gérer le budget de l’éducation , ils regarderaient de plus prés les fortunes qui sont dépensées dans les IUFM où beaucoup de pêrsonnes sont payées à remuer du vent car les formations qu’ils proposent sont de plus en plus déconnectées des situations rencontées sur le terrain.Il faut savoir que la responsable de ces centres de formation a dit à la télè que les IUFM ne servaient pas à apprendre aux enseignants des methodes pédagogiques ;aussi on est en droit de se poser la question : à quoi servent ces gens et pourquoi les paye-t-on ? La grande majorité de ces formateurs sont des personnes qui ne veulent pas avoir à faire à des élèves , cela les obligerait à se remettre en question et à travailler. La deuxieme source de dépense que l’on pourrait réduire c’est celle allouée aux inspecteurs d’academies.Il y en a pour chaque matière et chacun d’eux a un nombre important de personnel sous ses ordres.Il ne faut surtout pas croire qu’ils font tout ; ils dechargent une partie de leur travail sur d’anciens profs qui , comme les formateurs d’IUFM, ne veulent plus avoir à faire aux élèves, il faudrait qu’ils corrigent des copies ,qu’ils préparent des cours, qu’ils remplissent des bulletins de trimestre,qu’ils assistent aux conseils de classe et surtout ,ils seraient obligés de fréquenter les parents d’élèves.

          Tout ceci n’est qu’un état de fait , il n’ y a aucune exagération et si l’on vous dit le contraire ce n’est que de l’hypocrisie doublée d’un mensonge.

          Nous ne sommes pas comptabilisés par les assedic car c’est les rectorats qui nous payent les indemnités.Pour avoir ces indemnités il faut fournir un papier de rejet des assedics.Il n’y a pas de convention entre les rectorats et l’unedics.


          • Sam (---.---.116.120) 25 octobre 2006 13:13

            Une réforme s’impose !Une réforme s’impose !Une réforme s’impose !Une réforme s’impose !Une réforme s’impose !Une réforme s’impose !Une réforme s’impose !Une réforme s’impose !Une réforme s’impose !Une réforme s’impose !Une réforme s’impose !Une réforme s’impose !


            • (---.---.228.110) 25 octobre 2006 15:09

              la sixieme république, vite !la sixieme république, vite !la sixieme république, vite !la sixieme république, vite !la sixieme république, vite !la sixieme république, vite !la sixieme république, vite !la sixieme république, vite !la sixieme république, vite !la sixieme république, vite !la sixieme république, vite !la sixieme république, vite !la sixieme république, vite !la sixieme république, vite !la sixieme république, vite !la sixieme république, vite !la sixieme république, smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley


              • gem gem 25 octobre 2006 16:05

                Le sujet était interresant, mais là, vraiment... peu mieux faire.

                Cette manie de toujours rentrer dans un problème par le finacement est vraiemnt déplorable. Générale, mais déplorable. enfin, faisons avec...

                Les CPGE coute grosso mode le double, OK. On y bosse et on y apprend aussi le double. Et le déchet des CPGE n’est pas négligeable, mais il est faible, alors que les universités gachent officiellement 40% de l’enseignement de première année. En terme de rendement global, y’a pas photo : l’université est beaucoup plus chère que les CPGE !

                Le problème de l’université c’est d’abord le baccalauréat : c’est officiellement l’examen d’entrée à l’université, alors que tout le monde, à commencer par les ministres, le traite comme un examen de sortie du lycée et un indicateur de performance du système éducatif ! (la performances des élèves est jugée bien avant, lors de l’orientation vers les différentes filières). 80% d’une classe d’âge au bac ça n’a aucun sens si on n’envoit pas 80% d’une classe d’age vers les études supérieures ! Ce qui semble absurde...

                le Bac ne remplit plus sa fonction initiale à l’égard de l’université, il faut trouver un substitut. Examen ou concours, n’importe quoi, mais un truc pour s’assurer que les étudiants ont les capacités intellectuelles, morales et financières pour passer une année à l’Université. Rien de tel qu’un bon couple frais élevés + bourses (sur concours) qui couvrent les frais universitaires et accessoires (logement, nourriture, assurance santé,...) pour dissuader les branleurs et sélectionner les motivés.

                Enfin, l’université est un milieu cloisonné de façon pichrocholine (et c’est pas nouveau, comme observation, Rabelais le prouve). Ca manque de bon gros campus, en tout cas pas des con... comme Paris I, II, ... N !

                Quand ça sera réglé, on pourra s’attaquer aux question de pognon. Avant, c’est verser la soupe dans un pamier percé. Et ça c’est un constat largement partagé même par les présidents d’université.


                • erickk (---.---.3.71) 25 octobre 2006 17:59

                  euh... faut pas abuser, eriger en modele les universités du Québec dénote sûrement d’une méconnaissance du fonctionnement de nos beaux trous noirs...

                  Profs gagnant de l’argent sur le dos des droits d’auteur des travaux de ses etudiants ou vendant directement le fruit des recherches de ses étudiants (je ne suis pas diffamatoire, c’est un état de fait connu et accepté par tous), multiples à-côtés et coûts cachés soi-disant servant à financer les manques de l’administration (stationnement, télévoteur pour les bonnes réponses, horaires de cours forcant les gens à acheter une auto, circuit de bus ne désservant pas les quartiers abordables, casier à louer, calculatrices imposées...), copinage concernant les entreprises admises sur le campus, coûts exorbitant des livres et support papier bien souvent retombant dans la poche du pôvre professeur, frais d’inscription rèellement exorbitant et encore plus pour des étrangers (7 fois le prix d’un national), equipement délabré, verrouillage des institutions par un groupuscule sclérosé d’habitués etc...

                  Il ne faut pas oublier que l’Université au Québec est privée, et pas seulement de moyens...

                  Erick


                  • Guigui (---.---.144.116) 25 octobre 2006 19:20

                    Une partie du problème est que le système Sanremo pousse à faire de la quantité (nombre d’élèves) au détriment de la qualité, et sans se soucier des débouchés des étudiants. De plus, il ya eu un gros gachis lors de la mise en oeuvre du LMD au niveau des petites facs qui possédaient des formations de niche ou tous leurs étudiants pouvaient être casés et avoir un boulot. Il a fallu faire de gros troncs communs avec ensuite des spécialisations édulcorées qui ne sont plus adaptés aux besoins des entreprises. Après, c’est sûr que l’orientation est déplorable, surtout pour les milieux modestes (les fils à papa connaissent le système et vont plutôt intégrer les gdes écoles).

                    En tout cas, il n’y a pas de solution unique, mais toute une déclinaison de mesures, c’est aussi ca la difficulté.

                    A Arkane : oui, c’est vrai que le contractuel est le nouvel esclave moderne, comment ca se fait que certains sont suffisamment bons pour être contractuels durant 5-6 ans et même plus, cumulant plusieurs CDD, mais pas assez pour être titularisés ? Un employeur classique ferait ca, il serait aux prud’hommes depuis belle lurette et condamné, mais les tribunaux administratifs sont bien laxistes... Mais encore plus mal que le contractuel, le vacataire !!! On peut toujours trouver pire


                    • Stravos (---.---.132.162) 26 octobre 2006 09:11

                      Trop de pognon dans l’enseignement sup ? Je me suis laissé dire que la fac était le parent pauvre de l’éducation nationale... Et puis il faut relativiser les choses : les crédits d’un seul porte-avion nucléaire représente presque autant qu’une année du budget universitaire ! Et pour quel retour d’investissement ? (Nous n’avons plus d’empire à défendre). On pourrait réinjecter la moitié du budget des bombes dans l’enseignement sup et avoir ainsi les meilleures universités du monde. De quoi redonner un vrai rayonnement à la France... Mais je dis n’importe quoi : car la France n’est pas sortie du rêve de Napoléon. Il n’y a que des glandeurs dans les amphis et les Waterloo se font à coup de pavés et de lacrymo...Waterloo de l’esprit bien sûre, mais consolons-nous : ils valent mieux que les Waterloo de chair et de sang !

                      PS : Bon je déconne : les glandeurs d’amphithéatre ne sont pas la majorité, et leur glandouille est largement voulue et organisée par le pouvoir politique...


                      • gros de la troupe (---.---.64.135) 26 octobre 2006 09:53

                        si le savoir est une guerre alors la france possede une armée datant de 14-18 essayant de lutter contre une guérilla-éclair !

                        Il y a trop de généraux dans cette armée mexicaine !


                        • armand (---.---.153.84) 28 octobre 2006 17:52

                          Je pense qu’on oublie un facteur déterminant, surtout dans les petites facs : l’absentéisme des étudiants en premier cycle car l’assiduité n’est pas obligatoire. Les universités françaises étaient conçues pour des gentlemen-escholiers, peu nombreux, qui assistaient aux cours par goût et pour se prévaloir d’études gratuites, promises par la République. Souvent la finalité n’avait rien de professionnel. Or on a greffé sur ce système la semestrialisation qui dédouble le nombre d’examens, on a introduit la compensation qui permet de rattraper un 5 en anglais par un 15 en tennis, et on s’étonne qu’arrivent en Master des étudiants qui maîtrisent à peine les différents cours auxquels ils ont vaguement assisté au cours des années précédentes ? De plus, sachant que les ados ont rarement une vision clairvoyante de leur avenir ou la sensation du temps qui presse (et c’est très bien ainsi, ils aurtout toute la vie pour y arriver), les premiers cycles comportent de nombreux étudiants qui vivotent de petits boulots, sont aidés par leurs familles, passent très peu de temps sur leurs cours car il y a plus important (les sorties, les fringues, etc.)- sauf un coup de chaud à la veille des exams. De toute façon, se disent-ils, il y a la compensation, ou le rattrapage. Evidemment, quand ils se décident enfin a chercher un vrai travail, le réveil est difficile.

                          Et comme le fait remarquer Arkane, les salaires des enseignants ne sont pas très motivants : 1200E pour un contractuel, 1500 pour un maître de conf’ débutant, 3000E pour un prof des universités en milieu de carrière. Soit le tiers des salaires des facs américaines ou britanniques.


                          • (---.---.248.20) 2 novembre 2006 13:55

                            Pour faire court, disons qu’avant de couper en quatre la question du financement, il faudrait se demander comment l’Université peut améliorer ses performances : taux de réussite, excellence de la recherche, employabilité etc.

                            Le premier qui a une bonne idée a ensuite le droit de parler de financement...

                             smiley

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