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Accueil du site > Actualités > Société > Intelligence collective : faut-il être sensibilisé ?

Intelligence collective : faut-il être sensibilisé ?

Il y a quelques jours, le monde a publié un article « L’Intelligence collective, notre plus grande richesse », un entretien avec Pierre Levy, professeur de communication, titulaire d’une chaire de recherche en intelligence collective à l’université d’Ottawa (Canada). J’aimerai revenir aujourd’hui sur cet article que j’ai trouvé fort intéressant.

Internet permet la mise en relation, l’interconnexion de millions de personnes ; "Nous ne sommes intelligents que collectivement grâce aux différents savoirs transmis de génération en génération".

Plusieurs initiatives du Web 2.0 montrent le succès de l’addition d’intelligences individuelles. Mais cela passe souvent par une nouvelle manière de travailler, une médiation à laquelle, nous, Français, ne sommes pas habitués. "Tout le monde devient médiateur, en somme. Pour un nouveau mode de production et d’accès à la connaissance, il faut un nouveau mode de médiation."

Il me paraît donc important aujourd’hui de sensibiliser à l’intelligence collective. Je m’inquiète de voir les réactions dans de nombreuses entreprises devant des projets participatifs ou de travail collaboratif : "c’est dangereux !" ; "c’est la porte ouverte à la manipulation !" Je rejoins Pierre Levy sur la nécessité de mettre en place un nouveau mode de médiation avec de nouvelles règles de fonctionnement. Si ces pratiques sont déjà courantes "de l’autre coté du lac" (comme disent nos amis québécois) il reste beaucoup à faire sur l’Hexagone.

Enfin, je ne résiste pas à faire le lien avec l’intelligence économique... Je m’énerve souvent de l’utilisation galvaudée du mot intelligence à toutes les sauces (territoriale, humanitaire, etc. pour des applications de l’intelligence économique dans des domaines particuliers... j’ai même entendu parler d’intelligence footballistique !). Mais je trouve que le lien pourrait être ici intéressant entre l’intelligence économique et l’intelligence collective. Même si l’origine des deux expressions n’est pas la même [rappelons que dans la première expression la traduction littérale est plutôt "renseignement"], le rapprochement me semble intéressant. Alors comment envisager l’intelligence économique collective ? Notre monde de l’IE est parfois associé à un monde d’individus (à tort) et une approche collective lui ferait le plus grand bien.

Nous faisons l’expérience de mêler différentes compétences provenant de différents consultants sur la chaîne de l’information et cela est très performant. Prenons un exemple sur la recherche d’information ; deux personnes n’ont pas la même approche en fonction de leurs connaissances et compétences. Un travail collectif est alors très productif s’il est organisé et canalisé.

Les outils sont aujourd’hui nombreux pour mettre en commun les connaissances, les connaissances sont souvent présentes mais disséminées... Manquerait-on alors parfois d’intelligence ? ;-)


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16 réactions à cet article    



    • jpv 6 juillet 2007 15:44

      monsieur levy fait surtout la promotion de son language de description de métadonnées qui se placerait au dessus de tout système actuel en y ajoutant des notions de sémantique, ce qui manque cruellement aux moteurs de recherche actuels (ou est passablement mal fichu). même si je trouve son projet particulièrement interessant, je ne vois pas pourquoi parler d’intelligence ici.

      si on devait faire un parallèle avec le cerveau, je pense que ses recherches se rapportent plus à la partie dédiée à la mémoire que celle dédiée à la réflexion. il est vrai que l’un ne va pas sans l’autre mais se souvenir de tout n’implique pas de tout comprendre aussi.

      pour la même raison, je ne vois ou est le rapport avec l’intelligence collective. est ce que le nombre de source en augmente à coup sûr la fiabilité ? qu’en est-il du bruit ? sans parler des risques de parasitages par des sources volontairement faussées. est ce qu’augmenter à outrance le nombre de sources implique que les informations vont pouvoir s’autovérifier ? (bon, je m’égare, là)

      ses recherches ont l’air vraiment géniales et je vais me pencher dessus (merci pour l’info smiley

      en y réfléchissant, ses travaux portent surtout imho sur le fait que internet, c’est la tour de babel et que les infos ne sont pas calibrées pour les brillants autistes que sont nos moteurs de recherche. il faut leur parler plus simplement et précisément et à leur tour, ils nous diront des choses interressantes. quand à parler d’intelligence, on est loin du test de turing.

      enfin, c’était quelques idées en passant.


      • tvargentine.com lerma 6 juillet 2007 16:13

        Vous faites référence à un journal qui à perdu depuis la gestion « Colombani et sa section LCR » dirigé par Edwin Plenel, ex directeur de la rédaction,qui ,avec des éditos de moraliseurs et de YA QUA ,C’est pas bien,il faut ,.... a dénaturé le contenu de ce ex-grand journal.

        De plus,Colombani a transformé l’information en produit dans la mesure ou il voulait faire de ce journal "un groupe de décideurs", et donc ,orienter l’information dans un sens ou un autre.

        Il convient donc,d’être prudent dans les articles de ce journal.

        De plus,on trouvera partout sur la planéte des professeur de communication pour ou contre mais dans ce journal,cela devient lassant de voir que l’instrumentalisation de l’information devient publi-reportage pour « orienter » l’information dans le sens d’un plan marketing (pages de pubs dans les suppléments et les annexes du journal.

        Vous déclarez ensuite :

        « faisons l’expérience de mêler différentes compétences provenant de différents consultants sur la chaîne de l’information et cela est très performant. Prenons un exemple sur la recherche d’information ; deux personnes n’ont pas la même approche en fonction de leurs connaissances et compétences. Un travail collectif est alors très productif s’il est organisé et canalisé. »

        Je suis informaticien et votre réthorique ne veut rien dire car l’information archivée dépend de la bonne indexation et des bons critères d’indexation.

        Donc,2 personnes dans une même entreprise rechercheront toujours la même information sur les mêmes critères d’indexation défini à l’archivage du document (donc de l’information)

        Je suis allé sur votre site et j’ai eu la cruelle illusion de voir les mots « d’abonnements ou des prestations »

        C’est un publi-reportage ??????


        • giloa 7 juillet 2007 09:10

          ’’l’information archivée dépend de la bonne indexation et des bons critères d’indexation.’’ Vous voulez dire qu’avant même de parler intelligence collective, il faut résoudre ce problême d’indexation !. Pourriez vous préciser cet aspect qui me parait primordial.


        • ExSam 6 juillet 2007 21:07

          Deux formes majeures d’intelligence collective :

          Pour la création : le logiciel libre.

          Pour la constestation : la grève.


          • lelapin lelapin 8 juillet 2007 09:05

            Le logiciel libre ? Prenons linux par exemple... oui, mais lequel. - Comment, y-en-a-t’il donc plusieurs ? - Ben, oui...

            La grève ? Qui la fait ? Pour le profit de qui ? Quels sont les risques encourus de la faire ? Pendant combien de temps ? Comment je fais pour payer les traites, la bouffe et le reste pendant ce temps là ?...

            Deux mauvais exemples, dont l’un carrément hors sujet qui plus est.


          • chimay 8 juillet 2007 14:24

            erreur, il n’y a qu’un noyau linux ...


          • Krokodilo Krokodilo 10 juillet 2007 17:57

            Exsam,

            je me permets de rajouter à votre liste (Linux, et le droit de grève) une forme méconnue d’intelligence collective : l’espéranto, la langue auxiliaire internationale, interculturelle, parfois surnommée le latin moderne ou le Linux des langues, fruit collectif de diverses langues européennes, d’une grammaire internationale, du génie linguistique d’un homme (pour simplifier la grammaire et harmoniser la langue), et du travail collectif de plusieurs générations pour faire vivre et développer cette langue fascinante. Une grande oeuvre boycottée par les médias français.

            En outre, c’est la seule langue interdite à l’école en France par un très vieux décret dont je n’arrive pas à savoir s’il est abrogé. Alors, que les jeunes goûtent au plaisir de l’interdit, de la transgression, tout en faisant avancer l’humanité !

            Sur Internet, un seul exemple, Montpellier, une des villes toujours à la pointe de l’intelligence, affiche son site officiel en huit langues dont l’espéranto,

            http://eo.montpellier.fr/18-accueil.htm

            grâce à la rencontre entre une maire (doctoresse) courageuse et une association dynamique. Et cette nouvelle révolutionnaire n’a pas fait une ligne dans les médias nationaux !!! Et qu’on ne me dise pas que je radote en répétant toujours la même chose, car c’est un excellent exemple de conflit entre les décideurs et la population, car décideurs et « lobbyistes de l’anglais » empêchent les gens de se faire leur opinion en verrouillant toute l’info... sauf celle du web !

            Alors si vous voulez de la réflexion citoyenne, de l’intelligence collective, du mouvement social, de l’anticonformisme, du logiciel libre, du savoir collectif, demandez-vous comment le pèlerinage de Lourdes ou un quelconque fait divers a davantage de reportages qu’une première en France.

            L’anglais est une voie sans issue, élitiste, injuste (la GB en tire une fortune), et malgré le lobbying insensé de ses soutiens, les montagnes de subventions accordées, on a toujours autant besoin d’interprètes dans les conférences internationales ou à Bruxelles... et il est en déclin sur Internet (de 100ù à 30%) ; Il ne représente que 4 à 5% des habitants de la planète qui prétendent l’imposer à tous ! Il est détesté en Amérique du sud, un peu appris par force par les élites asiatiques, et son meilleur espoir pour l’avenir est de devenir la lingua franca de l’Union européenne : à nous de dire si on veut vraiment d’une Europe anglophone... Alors que l’espéranto est une langue neutre (d’aucun pays, d’aucune ethnie), au vocabulaire européen et à la grammaire internationale, et surtout largement plus facile ce qui veut dire démocratique, accessible facilement au plus grand nombre. Mais trop d’intérêts économiques et politiques seraient perturbés par ses progrès, et s’y opposent.

            La tour de Babel, la communication entre les peuples, Voilà un domaine où l’intelligence collective a du boulot !


          • desertman desertman 6 août 2007 10:46

            Analyse pertinente et constructive... Je rajoute que l’information est une energie venant de l’interaction et non pas de l’absolu. Sa fiablité depend de la qualité du canal certes, mais il resulte surtout d’une certaine interaction entre l’etre humain et la réalité qui l’entoure et ce n’est que grace a ce processus interactionniste que l’information se transforme en connaissance. L’intelligence prend place quand chacun de nous accepte d’integrer certains mecanismes lui permettant d’expliciter ses connaissances.C’est en ce moment que la connaissance reprend sa forme initiale informationnelle que l’autrui essaye d’interagir avec pour la retransformer en connaissance. C’est dans ce dynamique que l’intelligence collective apporte plus de valeur à une réalité préconstruite et reconstruite.

            A nos amis les informaticiens, les machines et les logiciels ne sont que des outils de capitalisation d’une partie de la connaissance que l’acteur a accepter d’expliciter...

            L’intelligence collective est dans l’interaction...


          • giloa 6 juillet 2007 22:25

            Il faut non seulement être sensibilisé mais aussi devenir acteur du concept pour amorcer le changement de mentalité et, ce n’est pas une tache facile. Force est de constater que dans une structure où on essaye de mettre en place le management de l’intelligence collective, les réticences sont nombreuses. Surtout lorsque l’on doit lutter contre des éléphants sérieusement arrimés à leurs sièges qui ont été positionnés selon des règles hiérarchiques qui freinent les démarches de progrès La moindre tentative de développer le travail collaboratif en s’appuyant sur une infrastructure numérique en réseau fut-elle performante entraîne une forte opposition, des tentatives de blocage et parfois même lorsque la mayonnaise commence à prendre, des tentatives honteuses d’appropriation de l’idée. Heureusement qu’en s’appuyant sur un petit groupe de convaincus, de mordus, on arrive progressivement à convaincre les autres que les communauté d’acteurs ont tout à gagner à essayer de fonctionner autrement en peu à l’image du club des singes de Olivier Zara, un des pionniers de l’intelligence collective. Le chemin est encore long à parcourir et, il est de plus parsemé d’embûches. Face au changement et à l’inconnu qu’engendre l’intelligence collective, l’individu éprouve des sentiments contradictoires. Certains sont tiraillés entre le rejet de cette avancée et une intime conviction pas toujours consciente et avouable de la refuser. La peur de l’inconnu, le confort dans les habitudes, incite l’individu à refuser l’inconfort de l’incertitude amplifiée par la perte de son influence sur les autres si toutefois il en a. Pour assurer le succès d’un projet de mise en oeuvre de l’intelligence collective dans une organisation il faut s’atteler à accompagner le changement en communiquant sans relâche sur le bien fondé de ce nouveau mode de fonctionnement. S’appuyer sur un petit groupe de meneurs convaincus est une des clés du succès. J’aimerais bien connaître les expériences d’internautes qui ont pu mener ou qui même encore le combat, dans leur structure. Une telle démarche est loin d’être facile car on manage des hommes avec toutes leurs contradictions, méchanceté, jalousie et sensibilité. La plus belle infrastructure numérique de communication, d’échanges, de partage, de capitalisation de l’information est une condition nécessaire mais pas suffisante.


            • Bobby Bobby 7 juillet 2007 11:59

              En matière d’intelligence... il faudrait définir les concepts ! car si l’on ose encore parler d’intelligence collective, j’aimerais que l’on m’explique à quoi est dû le sentiment commun de ras-le-bol généralisé, la décadence de nos sociétés modernes et le début de l’énorme crise mondiale qui s’est amorcée et qui n’est pas envisageable de régler... les militaires vont avoir du boulot ! Vous avez dit « intelligence » ???


              • giloa 7 juillet 2007 12:35

                ras-le-bol généralisé, la décadence de nos sociétés modernes et le début de l’énorme crise mondiale ....

                L’intelligence collective est peut-être un moyen de promouvoir un autre type de société pilotée par l’hyperdémocratie au lieu de l’hyperpuissance de l’hyperempire qui se construit sous nos yeux.


              • Bobby Bobby 7 juillet 2007 13:52

                Il semble que le mot ’intelligence’ serait aux antipodes du mot ’sagesse’ ?


              • Max Pintcy 7 juillet 2007 12:21

                Je ne crois pas à l’intelligence collective. Un exemple : Bush a été élu 2 fois.


                • Francis, agnotologue JL 7 juillet 2007 16:00

                  Intelligence collective, artificielle, économique, … tout ces concepts n’ont d’intelligents que le nom. La « main invisible » du marché n’est pas autre chose ! Méfions nous de ces « intelligences » non humaines, qui seraient celles d’un Big Brother, qui asserviraient plutôt que ne serviraient.


                  • lelapin lelapin 8 juillet 2007 09:04

                    Le logiciel libre ? Prenons linux par exemple... oui, mais lequel. - Comment, y-en-a-t’il donc plusieurs ? - Ben, oui...

                    La grève ? Qui la fait ? Pour le profit de qui ? Quels sont les risques encourus de la faire ? Pendant combien de temps ? Comment je fais pour payer les traites, la bouffe et le reste pendant ce temps là ?...

                    Deux mauvais exemples, dont l’un carrément hors sujet qui plus est.

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