Journée internationale contre la violence envers les femmes
En 2007, le rapport annuel de l’Observatoire National de la Délinquance publie des chiffres : + 14,3% de décès par violences conjugales par rapport à 2006. Comme le suggère le rapport de l’OND d’ailleurs, sans en tirer les conséquences, la plupart de ses violences (54 %) sont consécutives à une dispute, donc à un acte de violence partagé, et non pas, comme on le laisse entendre, à un acte de domination de la part de l’homme.
Il faut sans doute se mobiliser contre le droit du plus fort ?
De quelles violences parlons-nous et les chiffres sont-ils fiables ?
Mardi 25 novembre, c’était le triste anniversaire de l’assassinat des trois soeurs Mirabal en 1960, activistes politiques en république dominicaine. Presque 50 ans plus tard, je trouve qu’on amalgame toutes les violences contre les femmes : physiques, psychologique, politique, verbale, philosophique, religieuse…
En 2007, le rapport annuel de l’Observatoire National de la Délinquance publie des chiffres : + 14,3% de décès par violences conjugales par rapport à 2006. Comme le suggère le rapport de l’OND d’ailleurs, sans en tirer les conséquences, la plupart de ses violences (54 %) sont consécutives à une dispute, donc à un acte de violence partagé, et non pas, comme on le laisse entendre, à un acte de domination de la part de l’homme. Ces résultats sont largement commentés mais aussi contestés car l’enquête porte sur des personnes de moins de 60 ans et le type de violence n’est pas analysé !
Une autre enquête en 2001 révèle un indice global de violence conjugale à l’encontre des Françaises de 10%, qui se décompose ainsi : insultes et menaces verbales (4,3%), chantage affectif (1,8%), pressions psychologiques (37%), agressions physiques (2,5%), dont répétées (1,4%), viols imposés(0,9%). En revanche, selon une étude canadienne, hommes et femmes sont quasi à égalité face aux « violences » psychologiques. J’ai aussi trouvé au Canada un rapport de1998 qui fait état de la même proportion de violences dans les couples gays et lesbiens que dans les couples hétérosexuels. Enfin, je vous emmène au Brésil où le blog d’Adonis nous révèle que 23% des femmes brésiliennes subissent des violences conjugales (soit deux fois plus qu’en France). Il ajoute que selon la société mondiale des victimes, le Brésil serait le pays qui souffre le plus de cette violence. Une campagne est menée dans les médias brésiliens en ce moment.
Je pense qu’il ne faut pas occulter la violence des femmes envers des personnes plus faibles. Ainsi 76,2% des auteurs de mauvais traitements sur les enfants sont les parents, dont 48,8% sont les mères et 27% les pères. La maltraitance de six cent mille personnes âgées implique la violence féminine.
Quelles sont les raisons de ces violences et les solutions ?
Quand les hommes sont victimes de leur conjointe, les raisons avancées sont : l’autodéfense de la femme, la violence réciproque, soit la lutte pour le pouvoir des deux conjoints.
Depuis 30 ans, l’épanouissement individuel et la satisfaction de nos désirs ont pris le pas sur le respect de l’autre et de la loi commune. Cela concerne tant les hommes que les femmes.
Elisabeth Badinter a fait une analyse intéressante sur les violences différentes contre les femmes observées dans les Etats démocratiques versus les Etats patriarcaux, non démocratiques.
En revanche, les victimes de violences doivent s’exprimer, a contrario de beaucoup de femmes en Arménie qui contribuent à perpétuer la généralisation des mauvais traitements, en considérant la violence comme normale.
Marie-Ève Deguire fait un lien entre les technologies que les gens utilisent et les violences faites aux femmes. Je serai curieux de connaitre les résultats, j’ai des doutes… La précarité, engendrerait-elle les violences faites aux femmes ? Ce sont des hypothèses qu’il faut débattre et étudier mais je crois que la précarité engendre la violence tout simplement.
Enfin, il reste aussi le concept de schismogenèse identifié par Gregory Bateson. La schismogenèse complémentaire possèderait des base neuro-bio-psychologiques qui poussent inévitablement deux personnes qui s’aiment et de bonne foi à des difficultés de communication de plus en plus grandes. La tension provoquée par cette schismogenèse complémentaire serait à l’origine de la majorité des disputes de couples et des explosions de violence verbale et physique trop souvent rencontrées dans la vie conjugale et familiale. Elle proviendrait, parmi les hypothèses, d’une peur intense d’être abandonné. Cette peur ne peut pas se dire en particulier parce que cela signifierait une dépendance à l’autre.
En globalisant la violence masculine, sans la moindre distinction qualitative, culturelle et politique, on se condamne à n’y rien changer et je voudrai aussi que cela change.
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