L’armée française et le travail au noir non dissimulé
Dans de nombreux articles et dans de nombreux textes on trouve l’expression « travail au noir » remplacée par « travail dissimulé » : est-ce pertinent ?
Que désigne-t-on par ces expressions ?
Le plus souvent, un travail pour lequel les charges sociales et taxes n’ont pas été payées, qui prive de certains de ses droits le travailleur, par exemple ses droits à la retraite, le but étant de diminuer le coût du travail.
C’est très vilain ces pratiques, haro sur l’artisan ou le chômeur ! Mais l’Etat français est-il au dessus de tout soupçon ?
Voici les pratiques du ministère de défense et des CRAM concernant la retraite des ex-militaires qui on quitté l’armée sans droit à pension (ceux qui n’ont pas effectué leurs 15 ans d’armée).
Dans ce cas la loi prévoit que les militaires ont droit à une affiliation rétroactive à la sécurité sociale et à la retraite complémentaire de l’IRCANTEC comme s’il avaient travaillé dans le privé.
Concernant le régime complémentaire toutes les périodes et salaires sont validés et pris en compte normalement, par contre, concernant le régime de base des retraites, pour les périodes effectuées à l’étranger et dans les TOM, l’armée les mentionne dans un tableau D des déclarations d’affiliation rétroactive avec la mention : « services accomplis antérieurement au 01/01/89 sur des territoire ne pouvant donner lieu a affiliation rétroactive »
Cet imprimé qui prétend appliquer la loi est basé sur une instruction interne au ministère de défense daté du 30 octobre 1997.
L’armée et les CRAM font primer une instruction interne du ministère de la défense sur la loi ce qui pourrait se concevoir dans une république bananière, mais en France c’est encore le parlement qui fait les lois.
La cour de cassation a été amenée a se prononcer sur ces pratiques, avec l’arrêt 1267 du 23 septembre 2003 disponible sur le site Légifrance, dont voici le résumé :
« Le droit à validation prévu par l’article D. 173-16 du Code de la sécurité sociale, en faveur des bénéficiaires des régimes de retraite mentionnés à l’article D. 173-15 du même Code est ouvert quel que soit le lieu où l’intéressé a été soumis au régime spécial. Viole en conséquence ces dispositions la cour d’appel qui sur le fondement de circulaires dépourvues de valeur normative, refuse de valider les services accomplis par un militaire après la durée légale, aux motifs qu’il se trouvait à l’étranger où il ne pouvait alors bénéficier du régime français de sécurité sociale »
Que croyez-vous que font l’armée française et les CRAM depuis ?
Elles continuent à mentir et spolier de leurs droits des ex-militaires en leur validant 0 trimestre et 0 salaire pour ces périodes afin que l’Etat francais économise les charges sociales sur le travail en leur opposant une instruction violant la loi, en toute impunité et au vu de tous, ce travail présente donc toute les caractéristiques du travail au noir imposé mais ce n’est pas du travail dissimulé.
Comment, quand l’Etat montre l’exemple, peut-on accabler certaines petites entreprises , puisqu’il suffit d’ecrire ses propres instructions comme l’armée et les prétendre supérieures a la loi ?
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