L’Education Nationale, une administration à réformer totalement
On parle souvent de l'échec de l'Éducation Nationale, de ce "grand corps malade", de ce million de fonctionnaires ingérable, de ces écoles où nos enfants vont à reculons, où ce sont les plus nuls qui deviennent PDG et les plus doués… fonctionnaires. Mais personne ne s'intéresse au problème de fond autrement qu'en proposant quelques réformettes. Pour une fois, proposons des réformes de fond.
I - L'ÉCOLE, GRANDE OUBLIÉE DE NOS CANDIDATS AUX PRÉSIDENTIELLES
Dans la surenchère des promesses des candidats aux présidentielles de 2012, nous avons Hollande qui, pour séduire, propose d'embaucher 60 000 fonctionnaires de plus dans l'Éducation Nationale. Ce choix permettrait - dit-il - une meilleure formation des jeunes... Parce que c'est la quantité qui ferait la qualité ? De l'autre côté, nous avons la droite qui par la voix de Sarkozy se scandalise en déclarant que ça coûtera trop cher. Parce que 60 000 de plus par rapport aux 850 000 existants ça coûterait soudain "trop cher" ? Et au centre, nous avons Bayrou, ex-professeur de Lettres et ex-ministre de l'Éducation Nationale, qui s'en fiche carrément ! Son programme propose quelques réformes de l'Éducation Nationale perdues dans un flot de propositions dans tous les domaines. Non seulement il n'en fait pas son cheval de bataille mais il n'en parle pas dans ses discours. C'est ce qu'on appelle la vocation… Il n'y a qu'au FN, encore une fois plus proche des préoccupations de la population, que la question de la réforme de l'Éducation Nationale est abordée dans le détail, et cela depuis toujours ("école" et "enseignement supérieur").
On parle souvent de l'échec de l'Éducation Nationale, de ce "grand corps malade", de ce million de fonctionnaires ingérable, de ces écoles où nos enfants vont à reculons, où ce sont les plus nuls qui deviennent PDG et les plus doués… fonctionnaires. Mais personne ne semble s'intéresser au problème de fond autrement qu'en proposant quelques réformettes, cautères sur jambe de bois. Comment guérir ce grand corps malade si l'on n'a pas commencé par diagnostiquer l'origine de son mal ?
Comme notre propre constitution, ainsi que la constitution européenne - toutes deux élaborées par des hauts-fonctionnaires français - l'Éducation Nationale n'est guidée par aucune charte éthique du genre : "l'école sert à élever l'élève, non à le rabaisser", un peu comme la démocratie fut guidée par la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789. Une charte qui aurait été définie en commun par les principaux acteurs : parents, enseignants, directeurs d'écoles, employeurs. Du coup, nombre de questions ne sont pas abordées. Par exemple, le devoir de l'État de maintenir une instruction publique réellement gratuite et égale pour tous. La nécessité d'un cadre moral. L'affection envers les enfants due aussi bien par les enseignants que par les directions des écoles. La nécessité d'un enseignement ne dépassant les facultés de compréhension de l'élève selon son âge. La prise en compte des besoins des parents et des employeurs. Le respect dû aux enseignants, aussi bien de la part des élèves que de leur hiérarchie. Comme l'éthique et le consensus n'ont jamais présidé à la définition de notre Éducation Nationale, elle n'a aucune chance d'être efficace. Résultat, les élèves n'aiment pas l'école et celle-ci le leur rend bien : en dépit de la lourdeur des programmes imposés jusqu'au Bac et des innombrables laissés-pour-compte en cours de scolarité, la formation dispensée est inadéquate. Les entreprises sont contraintes de terminer elles-mêmes, à leurs frais, la formation des bacheliers et diplômés qu'elles embauchent !
L'organisation de l'Éducation Nationale n'est pas issue d'un consensus, elle est parachutée d'en haut. Comme dans toute entreprise, il faut chercher la source de l'échec chez les patrons. Et les patrons de l'Éducation Nationale - comme les patrons de notre pays - ce sont nos hauts-fonctionnaires. Eux-mêmes de purs produits de …l'Éducation Nationale !
C'est là que tout s'éclaire…
II - EXTRAORDINAIRE PORTRAIT DES PATRONS DE L'ÉDUCATION NATIONALE…
Comme tout le monde le sait, ce ne sont pas les parents ni les entreprises qui définissent les programmes scolaires et leur contenu. De même que ce ne sont pas eux qui définissent les concours et examens. C'est notre administration. Donc ses patrons, des hauts-fonctionnaires. Des gens qui reproduisent pour les autres le schéma qui leur a réussi : la dictature de la note. Un principe de sélection par l'échec où seul réussit l'individu bachoteur peu attiré par le monde réel. La foule des indociles dotés d'une forte personnalité et aimant la vie, est bafouée et éliminée. Notre Éducation Nationale, C'est la prime à la mémoire au détriment de l'intelligence et des qualités humaines. Par ce biais, nos hauts-fonctionnaires recrutent leurs semblables…
La dictature de la note produit un style de personnalité extraordinairement semblable et désaxé, tout proche de l'autisme. Des conditionnés qui arrivent dans la vie professionnelle "malgré eux" ! Quand on a vu un haut-fonctionnaire, on les a tous vus… Une étude passionnante de Marie-Christine Kessler, chercheuse du CNRS, le démontre clairement :
Constatant une étonnante similitude dans les profils des hauts-fonctionnaires, elle s'est demandée pourquoi. C'est ainsi qu'elle est remontée à l'Éducation Nationale : "Le système éducatif français est une machine très automatisée d'élimination par l’échec. A contrario, les éléments brillants qui surmontent les obstacles successifs se retrouvent sans avoir réfléchi aspirés par les filières les plus prestigieuses : classes préparatoires, grandes écoles. Il n’y a pas de mise en valeur véritable des vocations, des gouts particuliers. La volonté des individus n’est stimulée que par les concours. Ceci explique que les lauréats ne se sentent pas réellement responsables de leur destin. De surcroit, ils acquièrent dans cette course d’obstacles le gout de la compétition pour la compétition, du travail pour le travail, une croyance très ferme dans les vertus de la sélection [par la note]. (…) Le système des grandes écoles administratives permet aux nouveaux fonctionnaires de débuter à un niveau de responsabilité élevée qui les satisfait et les remplit d’importance".
Voilà le portrait effarant de nos hauts-fonctionnaires, donc des patrons de l'Éducation Nationale - et de la France - que Marie-Christine Kessler dresse dans cette étude :
1. Excessive modestie et peur des responsabilités : "La sensation même du pouvoir [leur] cause un certain vertige (…) Beaucoup d'interviewés font état de refus multiples de leur part devant une promotion et une perspective de mobilité : les autorités politiques et administratives ont du s'y reprendre à plusieurs fois pour les convaincre d’accepter de nouvelles responsabilités. Cette excessive modestie ne semble pas feinte. Elle est l'expression d’une anxiété." Ne connaissant que la vie scolaire, ils n'ont jamais exercé de responsabilités, n'ont jamais tenté d'en exercer et n'y sont pas préparés.
2. Ignorance de ce qu'est l'intérêt général : "Les directeurs éprouvent un certain mal à définir l'intérêt général. Certains avouent douter de son existence" ! Normal, c'est le résultat inévitable de la sélection par la note comme le démontre le point suivant.
3. Passivité pathologique, manque total d'ambition : "Ces hommes et ces femmes se présentent le plus souvent comme extérieurs aux choix fondamentaux qui les ont concernés : ils n'hésitent pas à dire qu'ils n’ont pas dirigé leur vie (...) Le paradoxe est encore plus grand lorsque nos interviewés affirment qu'ils se sont retrouvés clans une grande école administrative malgré eux (...) Soit qu'ils aient fait l’Ecole Polytechnique, Sciences Po, ou l’ENA, ou le concours de la Magistrature (...) Par la suite, le haut fonctionnaire aime invoquer le hasard comme ressort principal de sa carrière". Toute personne qui choisit systématiquement les filières les plus difficiles parce qu'elle y réussit mieux que les autres abandonne toute idée de choisir un métier adapté à ses goûts donc la formation ad-hoc. Le haut-fonctionnaire, c'est l'absence de vocation par excellence, donc l'absence d'inclination pour le service public, donc l'absence d'inclination pour l'intérêt général !
4. Excellente mémoire, qui fait d'eux les rois de l'interro écrite.
5. Grave amoralité : pas d'état d'âme pour obéir à des supérieurs, même corrompus, et faire le contraire de ce que leur dicte la morale (corollaire de l'emploi à vie) : "je serais toujours d'accord pour faire une politique avec laquelle je ne suis pas d'accord" s'est exclamé un directeur " (...) Pas d'état d'âme : sur l'ensemble des personnalités interrogées, à peine cinq ou six semblent s'être réellement interrogées avec inquiétude sur les problèmes de déontologie du fonctionnaire. Du fonctionnaire qui doit exécuter des décisions contraire à sa morale (...) Dans la grande majorité des cas, les hauts fonctionnaires tentent d'éviter de se poser trop directement ces questions délicates". Normal, c'est la contrepartie de l'emploi à vie ! Cette plasticité explique que la France soit un des pays développés les plus corrompus : 25ème rang à l'indice de l'intégrité (derrière l'Uruguay, selon une étude récente) !
6. Abrutissement dans le travail pour éviter d'avoir à faire face aux responsabilités et à sa conscience : "Le remède choisi de préférence pour soigner cette mauvaise conscience est le travail. S’épuiser à la tâche est une justification aux yeux d’autrui."
7. Vie sociale limitée, peu d'intérêt pour la vie en dehors de l'administration : "Les paroles entendues révèlent un rapport affectif très fort avec l'Administration perçue comme une entité familiale. L'Administration est aimée. On s'y sent bien." C'est cela le refus du monde réel propre à la majorité de nos fonctionnaires…
8. Dégoût envers le privé et sa liberté, goût de la réussite par le concours sur papier, et surtout pas par le jugement des autres propre au privé : "Une très grande majorité des personnes interviewées parlent même [du privé] avec répugnance" Travailler dans le privé c'est être jugé… Toute carrière passe par ce point obligé, et non par la note. "L'excessive modestie" du haut-fonctionnaire le convainc qu'il ne sera jamais apprécié dans un tel système. Et il n'a pas entièrement tort… C'est bien plus complexe à gérer et incertain que le classement par la note.
Maintenant, comparez avec le profil de l'autiste : "perte du contact vital avec la réalité, repli sur soi, refuge dans un monde fermé, se crée un monde propre, impénétrable et aliéné" (psychologie.org), auquel il faut ajouter l'excellente mémoire dans des domaines ciblés…
Il est évident qu'on ne peut attendre de tels profils ni des idées de réformes ni même le désir d'en trouver. L'Éducation Nationale est le reflet de leur aberration. L'école rabaisse l'élève au lieu de l'élever. Puisque personne n'ose proposer une refonte totale de notre système d'enseignement public, l'Utopie qui nourrit la réflexion, j'ai décidé de m'y coller…
III - LES PRINCIPES DE BASE D'UN BON ENSEIGNEMENT : L'ÉCOLE DOIT ÉLEVER L'ÉLÈVE ET NON LE RABAISSER.
Pour nous parents, le but de l'Éducation Nationale n'est pas "d'éduquer" nos enfants. Nous en sommes parfaitement capables et nous avons nos propres idées sur la question. De plus, il faudrait que nous reconnaissions aux profs une supériorité dans ce domaine… C'est très loin d'être le cas ! Son rôle originel était d'instruire gratuitement les enfants "pauvres", ceux qui ne peuvent se payer des écoles privées. Elle s'appelait alors "instruction publique". Jusqu'à ce qu'un prof de gauche mégalo devenu Président de la République la rebaptise "Éducation Nationale" (Edouard Hériot) avec des arrière-pensées insupportables d'endoctrinement de nos chères têtes blondes. L'école doit être un facteur d'harmonie aidant nos enfants à s'adapter au monde réel et non une dictature imposant une vision partisane de la société.
L'enfant représente aussi le monde de demain dont nous dépendrons, nous devenus vieux. L'enseignement public doit être animé par les meilleurs d'entre nous. C'est-à-dire surtout pas par des fonctionnaires, irresponsables par essence. Aux leviers de l'enseignement public, il nous faut des parents ayant une expérience du monde réel, assez altruistes pour aimer s'occuper des enfants des autres et assez intelligents pour être capables d'imaginer un cadre épanouissant pour nos écoles.
Il reste le cadre autour duquel doit être tissé cet enseignement : la pédagogie. Voilà à mes yeux les critères d'une bonne pédagogie :
1. Apprentissage par le jeu - C'est la seule façon d'apprendre sans douleur et d'en redemander, celle qui a démontré son efficacité chez les animaux, nos ancêtres, depuis des millions d'années. Le plaisir du jeu est dans nos gènes et sert à nous faire apprendre sans effort. Il serait bon que notre espèce supérieure s'en rappelle au moment de concevoir des programmes éducatifs... L'école d'aujourd'hui est un calvaire pour les enfants intelligents, pour leurs parents et pour les profs obligés d'ânonner à longueur de journée les mêmes choses sans intérêt. L'apprentissage par le jeu est une bénédiction pour tous. Le cerveau de l'enfant est une éponge, il est prêt à mémoriser quantité d'informations nouvelles, encore faut-il qu'elles l'intéressent. En conséquence, le rôle classique des professeurs, qui est de professer, doit disparaître. L'école doit être animée par des animateurs. Des animateurs qui connaissent tout le spectre d'une matière, pas seulement celui d'une classe, ce qui les rend aptes à tirer aussi haut que nécessaire la perception des élèves curieux. Ils animent des jeux et réunissent ensuite les élèves pour des discussions qui les aident à en tirer les leçons pour la vie en société et la vie professionnelle.
2. École = garderie ! - L'école doit assumer un rôle essentiel, celui de garderie puis de foyer secondaire des jeunes. Les enfants y sont d'abord parce que leurs parents ne peuvent s'en occuper toute la journée à cause de leur travail, il ne faut pas l'oublier. Cette mission basique s'estompe quand les enfants grandissent puis deviennent adultes, mais elle ne change que de dimension. L'école, le lycée, le collège, l'université, demeurent un second foyer pour le jeune, l'endroit où il retrouve la sécurité, ses affaires scolaires et même une partie de ses affaires personnelles, ses copains, sa chambre d'étudiant, des profs intéressants à écouter préparant bien à la vie active devenue toute proche, et… les premières amours. Cette mission de garderie impose des devoirs aux établissements scolaires comme aux parents :
• L'école est au service des parents. Ce n'est pas à l'État d'imposer ses vues. Mais c'est bien son devoir de proposer un programme général pour l'ensemble du cursus (et non pour chaque année d'étude)
• L'école et les parents travaillent la main dans la main à définir l'enseignement et la méthode pédagogique dispensés aux enfants
• Les parents s'engagent à respecter les horaires scolaires
• Les parents laissent à l'école la responsabilité d'organiser la sécurité et la façon de contrôler l'assiduité. La présence de l'élève à l'école et sa ponctualité sont requises et contrôlées, comme un reflet de la vie en entreprise qu'il connaîtra plus tard. Il ne peut en sortir qu'avec l'accord des parents et de l'école.
3. Plaisir de travailler et travail en équipe - La troisième mission de l'école est de faire découvrir aux jeunes le plaisir du travail et non sa pénibilité comme aujourd'hui. Le travail bien fait est un plaisir. Tout enseignement est censé préparer à la vie future et la vie future de nos enfants est une vie en société. Laquelle est encore, au 21ème siècle, consacrée en partie au travail en entreprise. Le plaisir du travail passe avant tout par le travail en équipe. La scolarité d'aujourd'hui laisse totalement cet aspect de côté car elle est le reflet de la mentalité des hauts-fonctionnaires qui l'ont définie, des bêtes à concours, des spécialistes de l'interro solitaire sur page blanche qui ignorent tout du plaisir du travail collaboratif. Nous sommes des animaux sociaux, pas des ruminants broutant côte à côte. Le travail en équipe nous enrichit en nous confrontant au jugement des autres, il nous donne l'occasion de nous valoriser, il a un côté ludique car ses résultats, en dépassant les possibilités individuelles, surprennent agréablement comme dans un jeu. Il nous enseigne aussi le respect des autres, même des marginaux et des handicapés. Il fait découvrir que dans le plus débile des humains, il y a toujours quelque part une étincelle de génie à trouver. Le binoclard du 1er rang toujours premier encensé aujourd'hui n'est pas supérieur au cancre du dernier rang bien au chaud contre son radiateur. Au contraire. Celui qui adhère totalement au système manque d'imagination et ne l'améliorera jamais. On peut s'en passer. Les plus grands créateurs d'entreprises, ceux qui embauchent le plus, ceux dont on ne peut se passer, sont autodidactes. Il ne faut jamais l'oublier. Heureusement, enseigner le travail d'équipe est très facile. Il suffit d'utiliser les jeux, les sports d'équipe (football, projets en commun, jeux scouts, jeux d'entreprise, jeux vidéo par le net, etc.) et les petits travaux facturés aux entreprises avec rémunération des élèves.
4. Découverte du monde réel - La quatrième mission de l'école est de faire découvrir le monde réel. Cela implique déjà que les professeurs ou animateurs le connaissent ! La meilleure façon de faire appréhender ce monde réel aux élèves est de leur faire découvrir la totalité des métiers existant, de décrire ceux qui ont disparu, ceux qui vont disparaître, mais aussi ceux qui vont apparaître. Le programme doit être défini avec les employeurs, qui sont les seuls à pouvoir définir les profils dont ils ont besoin et dont ils auront besoin. Ainsi, non seulement les élèves découvriront progressivement le monde actuel mais ils deviendront capables d'appréhender leur futur. Aujourd'hui, c'est à la télévision qu'on le découvre, grâce à d'innombrables reportages passionnants sur les métiers, la planète et l'univers …sauf que les jeunes ne les regardent pas faute d'incitation. C'est au-delà du Bac ou dans les formations de bas niveau (CAP, BEP, etc.) qu'on leur propose des stages en entreprise. Le corps enseignant actuel ignore tout du monde réel. Il connaît l'État… IL faut absolument qu'il ait expérimenté utilement les matières qu'il enseigne et qu'il ait saisit leur rôle dans l'avenir de la société. Ce qui revient à dire qu'il doit avoir une expérience du privé, le moteur économique de toute société moderne.
5. Évaluation permanente dans tous les domaines - La 5ème mission de l'école est d'évaluer en permanence l'élève et ses progrès, dans tous les domaines, même ceux qu'il n'a pas encore abordé au cours de ses études (car il peut s'autoformer par simple curiosité envers un domaine). Cette évaluation est faite pour son compte, celui de ses parents mais aussi pour celui du marché du travail dans lequel il s'insérera un jour. Cette évaluation ne sert pas au passage en classe supérieure, qui est automatique. Dans chaque classe, les élèves ont le même âge quels que soient leurs résultats scolaires (sauf volonté contraire des parents). Comme dans le monde réel, comme chez les animaux, la même classe d'âge se retrouve, grandit ensemble et partage les mêmes expériences, quelles que soient leurs disparités, qui sont normales. Imposer le redoublement c'est humilier l'enfant en affichant sa pseudo-déficience et en l'obligeant à se retrouver parmi d'autres enfants qu'il ne juge pas de son niveau de maturité. Sans compter qu'on lui fait perdre son groupe d'amis et qu'on lui pose le problème de l'insertion dans un nouveau groupe qui a tendance à le mépriser vu son échec scolaire… C'est beaucoup comme maladresse. Chaque année, des examinateurs extérieurs - si possible appartenant au privé - notent le savoir et analysent la personnalité de chaque élève. La note n'est plus le reflet de l'échec ou de la réussite mais celui de ses centres d'intérêts et de ses connaissances dans chaque matière, susceptible d'évoluer sans cesse avec le temps. Elle le positionne sur une échelle, identique pour tous. Donc, logiquement, la note est basse dans les petites classes et haute dans les grandes. L'échelle est fixée en collaboration avec les entreprises du secteur concerné par la matière, qui définissent chaque année leurs critères et le niveau de savoir souhaité pour obtenir un poste chez elles. Quand un jeune élève obtient une note dans une matière correspondant à une classe d'âge beaucoup plus élevée, il dévoile une vocation, une sensibilité ou un génie qui peut le rendre immédiatement intéressant sur le marché du travail. Il peut alors être embauché à cet instant (s'il est d'accord et ses parents aussi). A l'entreprise de compléter sa formation. La scolarité s'arrête quand l'élève est embauché. Tant qu'il ne l'est pas, l'État veille sur lui et tente de lui faire découvrir sa voie en l'évaluant et complétant sans cesse sa formation.
6. Réflexion constante sur l'amélioration des méthodes pédagogiques et des programmes - Cette 6ème mission est difficile à mener telle quelle. La seule façon de la mener naturellement, c'est de laisser les écoles choisir leurs méthodes et le contenu des cours, donc d'instaurer la concurrence entre elles. Les meilleures écoles draineront le plus d'élèves, améliorant leur capacité à investir et à s'améliorer, servant d'exemples aux autres. L'efficacité de chacune est facile à classer au niveau national : le résultat de l'école est celui de ses élèves (dont l'évaluation est nationale et indépendante). L'échelle de valeurs étant la même pour toute la France (définie par l'État avec la collaboration des entreprises), il est facile de repérer les écoles qui montent, celles qui sont fortes en tel domaine, celles qui rendent leurs élèves les plus heureux d'étudier, les plus appréciées des parents, etc. Leurs méthodes seront source d'inspiration pour les autres. L'État doit leur faire de la publicité et les récompenser pour créer un saine émulation entre elles, favorables in fine à l'éducation de nos enfants.
IV - PAS DE SECRET ! POUR RÉUSSIR, L'ÉDUCATION NATIONALE DOIT ADOPTER LES MÉTHODES DU PRIVÉ
J'ai en fait plaqué ici l'efficacité des méthodes du secteur privé sur ce secteur essentiel de l'État. Le haut-fonctionnaire a démontré son impuissance à s'adapter au monde moderne. Pire, sa nuisance ! Il ne doit surtout pas s'emparer de l'éducation de nos enfants. Nos administrations ont démontré depuis longtemps leur incapacité à se gérer. Elles sont un gouffre à fric qui explique le déficit croissant du budget de l'État. A côté, les entreprises sont un modèle de génie et d'efficacité. Elles gagnent de l'argent à la satisfaction de leurs employés, de leurs clients …et de l'État (donc de l'ensemble de la population) par le biais des impôts. C'est un bon modèle, une quadrature réussie qu'il faut imiter autant que possible. Il y a fort à parier que le principe de l'enseignant fonctionnaire n'y résistera pas, et tant mieux pour lui. Un employé sans patron est sans récompense pour son travail bien fait. Dans l'indifférence du système il ne peut être heureux. Les mauvais s'en iront, les bons resteront et seront payés en fonction de la satisfaction de tous. C'est la juste récompense du travail bien fait, inexistante dans la fonction publique.
Il n'y aura plus ensuite qu'à adopter ce principe éminemment réformateur à l'État lui-même…
Jean-Philippe de Lespinay
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