La bénédiction du Bouddha de la pagode Khanh-Anh par le Dalaï-Lama à Evry
L’édification de Khanh-Anh, la plus grande pagode d’Europe, a débuté en 1996 et se poursuit, tributaire des financements exclusivement collectés auprès des fidèles, notamment vietnamiens de Bagneux, à l’origine de ce projet. L’édifice comprend également un monastère.
Le Bouddha peut y être vénéré depuis plus de quatre ans, bien avant la couverture des toits par une multitude de tuiles émaillées, fabriquées en Chine selon des procédés ancestraux, récemment posées par des artisans spécialisés. Ces tuiles étaient déjà présentes sur le site, il y a quatre ans, lorsque nous nous y sommes rendus, accueillis avec bienveillance par la petite équipe qui y travaillait ce jour-là.
Ceci donne une idée de l’effort financier consenti par les communautés bouddhistes européennes depuis plus de dix ans pour élaborer un bâtiment de qualité exceptionnelle, qui honore la ville d’Evry et sa communauté urbaine, non loin de la plus grande mosquée d’Europe, de la cathédrale de la Résurrection, de deux synagogues et d’un temple protestant.
La jeunesse « Peace and Love » de Mai-68 s’est tout naturellement tournée vers les adeptes de la non-violence.
Le bouddhisme, religion et philosophie, a vu le jour grâce à un sage de la tribu Sakia, nommé Bouddha qui signifie l’« éveillé ». Il a vécu entre 560 à 480 avant J.-C. Le bouddhisme a largement influencé les religions issues du Xe au VIIe siècle avant notre ère, pratiquées en Inde, en Chine et « Indochine » et dans toute cette région du monde, y compris au Japon, apportant une dimension métaphysique aux systèmes religieux destinés à maintenir l’ordre dans des sociétés hiérarchisées et divisées en castes.
En Inde
L’hindouisme pratiqué par les adeptes de la « Loi cosmique universelle sans origine », subtil équilibre entre les dieux et les démons, tel qu’il était pratiqué 2000 à 600 ans avant J.-C. trouve ensuite dans le bouddhisme (et le très proche « jaïnisme » dont le principe fondamental est la non-violence envers toute créature) une réinterprétation métaphysique et intègre son idéal du renoncement. Le brahmanisme (Xe au VIIe siècle avant J.-C.), du brahman : absolu dont tout procède, fondement et cause ultime de tout ce qui existe, aura cependant influencé très fortement l’hindouisme et figé l’organisation sociale en castes immuables dans ce grand pays.
En Chine
Le confucianisme, enseignement de Confucius du Ier siècle avant J.-C., est axé sur l’idée qu’en cultivant sa propre personne, le sage diffuse autour de lui un principe d’ordre qui se répand de proche en proche, de l’individu à l’univers. Le confucianisme devient religion d’Etat en Chine, au Ier siècle, et gagne en métaphysique sous l’influence du bouddhisme et du taoïsme (yin yang).
Le bouddhisme
Le bouddhisme, religion et philosophie, se réclame de Bouddha.
Le Bouddha est celui qui, ayant surmonté tous les désirs, s’éveille à la connaissance parfaite (bodhi) de la vérité et se libère de toute action.
Le bouddhisme fait état de quatre nobles vérités :
1 - l’existence est souffrance ;
2 - la cause de la souffrance est le désir ;
3 - pour supprimer la souffrance, il faut supprimer la cause. En épuisant le karman (effet de l’action), l’être sera libéré du samsara (cycle des naissances et des morts) ;
4 - la voie ouverte par le Bouddha conduira à l’ultime but de l’existence : le nirvana, qui met fin à la succession des renaissances et libère l’homme de façon définitive par l’éveil (bodhi) dont le Bouddha est l’illustration.
La pratique du bouddhisme ne serait pas en opposition avec la foi et la pratique d’autres religions.
Philosophie et ascèse, elle participe d’un mode de vie et d’une conception de l’existence qui respectent les rythmes. Non violent par essence, le bouddhisme n’exerce aucune contrainte sur ses adeptes.
Les événements récents au Tibet montrent que la survie d’une communauté, d’un peuple martyr, fait réagir et « monter au créneau » y compris les moines bouddhistes, menacés dans leur existence. La non-violence ne serait pas synonyme de pacifisme dont Marcel Proust disait qu’il « multiplie quelquefois les guerres et l’indulgence la criminalité ».
Aujourd’hui, de quel côté se rangent nos gouvernants ?
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