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Accueil du site > Actualités > Société > La dictature implacable des complexités grassement installées

La dictature implacable des complexités grassement installées

Les résistances au transfert des complexités nuisent gravement à des bonds spectaculaires des sociétés humaines.

Exemple : la bataille entre les musiciens et les logiciels musicaux
Il y a quelques dizaines d’années, pour créer de la musique, il fallait des musiciens : un bassiste, un guitariste, un batteur, un pianiste, etc. Ceux-ci passaient des dizaines d’années à travailler pour maîtriser leur instrument. Le produit final, la musique que l’on écoutait sur les disques, leur était toujours associée, au point que l’on finissait par confondre musique et musiciens, le but et le chemin.
Parce que la complexité des savoirs qui conduisaient alors au produit musical était la seule piste pour y parvenir, personne n’imaginait que les progrès techniques puissent un jour permettre d’en générer une autre. Quand vint l’ère des ordinateurs, puis ensuite celle de la musique assistée par ordinateur, les musiciens se dressèrent tous comme un seul homme pour crier au sacrilège et pour dénigrer cette piste usurpatrice. Mais petit à petit, le front céda et aujourd’hui, presque tous les artistes (en dehors de la musique classique, des musiques traditionnelles et du jazz) se servent de la musique assistée par ordinateur pour créer leur produit en studio. L’outil est plus facile à utiliser, et surtout économique, car on fabrique un ordinateur et les logiciels qui vont avec en quelques heures, là où il fallait dix ans pour former un seul excellent musicien. Mais, cette fabrication rapide est en réalité le résultat d’un travail qui a été d’une complexité incomparable face à celle de la formation d’un musicien. Pour le produit musical, il y a simplement eu à un moment donné, un transfert d’une complexité à une autre. De la complexité de formation des musiciens, à la complexité de création des ordinateurs et des logiciels musicaux.

La résistance aux transferts ou aux inversions de complexité
D’autres événements du même type ont ponctué l’évolution des sociétés humaines et les retards parfois immenses causés par ces résistances leur ont été parfois préjudiciables. On a ainsi vu des civilisations qui étaient en pointe régresser de façon spectaculaire, certaines mettant des siècles à s’en remettre.
Il est légitime que ces résistances existent, car il n’est pas facile d’accepter que des années, voire des siècles d’accumulation de maîtrises qui ont conduit à des résultats fructueux puissent être balayés du jour au lendemain. Mais il est gravissime pour l’évolution de l’homme de laisser de puissants intérêts acquis par la maîtrise de complexités s’identifier de façon irréversible à ce qu’ils produisent. Il s’agit parfois de véritables usurpations, voire d’escroqueries institutionnelles, parfois d’un danger sans égal, et parfaitement organisées pour faire passer l’outil pour le produit. Tous ceux qui pensent qu’il est possible d’obtenir bien mieux autrement, en transférant certaines complexités dépassées vers d’autres plus innovantes et nettement plus performantes vont être combattus parfois avec une férocité sans égale. L’arme la plus utilisée étant de les ranger dans la classe des illuminés.
Les sociétés humaines (et pire parfois en démocratie) sont carrément prises en otages par ces méthodes, chaque domaine de complexité protégeant ses intérêts : sociologie, politique, économie, justice, religion, psychologie, etc. De nombreux questionnements pouvant remettre en cause l’utilité de certaines complexités sont ainsi plus ou moins interdits même dans les meilleures démocraties. L’intérêt de groupes donnés prend nettement le dessus sur les intérêts de l’avenir de l’homme, certains de ces groupes poussant le cynisme jusqu’à faire croire avec force que c’est ce seul avenir qu’ils essaient de protéger de folles dérives.

Il faut reconnaître que cela a été pire dans le passé. Tout le monde se souvient du cas de Galilée, même s’il était confronté à un mélange de politique, de religion et d’un peu de science, le ressort fondamental relevait de la résistance du transfert de complexités religieuses à des complexités scientifiques.

Mais, il ne s’agit pas que de manipulations pour conserver de la valeur et une utilité apparente à des complexités afin qu’elles ne soient pas surpassées par celles de domaines concurrents ou de nouveaux domaines. Il y a bien pire, c’est quand dans un domaine donné les spécialistes des complexités de certaines pistes déploient des efforts malsains pour obstruer toutes les tentatives qui pourraient les conduire à quitter le haut de l’affiche. Pour bien se vendre il faut être rare et maîtriser ce qui n’est pas à la portée de tous. Dans le domaine de la transmission des connaissances, des hiérarchisations artificielles sont ainsi créées chaque jour sur la base d’une complexification totalement inutile et bénéfique aux seuls maîtres d’une belle arnaque intellectuelle. Face à ce développement de la connaissance par la complexité savamment orchestré par certains, de nombreuses personnes aux qualités indéniables mais qui perçoivent des pistes bien plus simples, prises au piège, abandonnent, se sentant même idiotes d’avoir osé.

On pourrait penser que les sciences pures qui s’appuient sur une valorisation par la qualité des logiques soient à l’abri de cette gigantesque escroquerie qui sévit sur toute la planète, mais c’est loin d’être le cas. Une logique peut traiter excellemment un problème à l’aide d’une complexité de cinq cent pages là où une autre, totalement inédite, pourrait y arriver en dix pages. Mais il faudrait que le système puisse permettre une ouverture possible pour cette dernière. Et là, tout a été encore plus vissé qu’ailleurs. Bon nombre de pratiquants des mathématiques par exemple (élèves compris et là c’est extrêmement grave) ont été convaincus qu’une bonne piste mathématique se doit d’être complexe et doit se maintenir dans les directions imposées depuis des siècles. Et dans cette discipline, on a fait encore plus fort qu’ailleurs, cela en est effrayant. On a réussi à gommer toute référence à l’utilité pour pouvoir laisser libre cours à des complexités totalement gratuites. Ici on n’a même plus d’outil et de produit, l’outil a réussi l’exploit d’éradiquer tout lien avec un quelconque produit pour définir ses excellences. Le meilleur sera celui qui aura construit les théories les plus complexes, même si elles ne conduiront jamais l’homme nulle part, et pire, celui qui osera s’emparer des bases de la logique pure pour bâtir une autre direction de complexité mathématique efficace pour l’humanité sera taxé de traître à la direction de complexité suivie depuis des siècles par la discipline et qui a fait des cerveaux de ses maîtres les meilleurs des cerveaux, reléguant l’organe de l’écrasante majorité des humains à des faire-valoir de l’intelligence, car incapables de démêler des fils emmêlés inutilement.
Il est important de souligner que la technique basée sur l’incapacité de "démêler des fils emmêlés inutilement" pour faire croire à des gens qu’ils ont une intelligence secondaire est largement et efficacement utilisée ailleurs, notamment en politique et en psychologie.

Je continue à espérer qu’un jour l’intelligence pure triomphera et sera aux commandes des sociétés humaines, que les meilleurs des hommes seront ceux qui auront la capacité d’améliorer nettement les vies sans augmenter les souffrances, et non ceux qui font croire qu’il ne sera possible à l’humanité de s’en sortir qu’en suivant le rythme lent de leurs expertises en complexités, qu’ils imposent comme incontournables.


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24 réactions à cet article    


  • Deneb Deneb 18 décembre 2007 11:49

    ...savoirs qui conduisaient alors au produit musical... Pour vous peut-être, mais une oeuvre n’est certainement pas un produit pour moi. Si vous qualifiez par ex. le Requiem de Mozart de produit, alors vous-même vous êtes un produit. C’est vrai, quand j’entends parler de l’industrie et du marché lorsque on parle de l’art et de la culture, je sors mon revolver ! A bas les marchands du temple !


    • Jean-Michel Tengang-Bogogam Jean-Michel Tengang-Bogogam 18 décembre 2007 13:02

      Je n’ai rien contre certaines « sorties de révolver » (d’ailleurs mes articles en sont), mais quand on pas tire à tout va, et surtout sans raison, je suis terrifié. D’abord, avec tout le respect que je vous dois, votre commentaire est totalement hors du sujet de l’article. Je ne pense pas que vous l’ayez lu jusqu’au bout, vous avez dû vous contenter de ce qui était pourtant clairement mentionné comme un exemple. Ensuite, même l’exemple a été mal lu, car j’y exclus clairement « la musique classique, les musiques traditionnelles et le jazz ». Et puis, les disques qu’ils soient classiques ou non se vendent (je ne pense pas qu’on distribue gratuitement les disques de musique classique sur les marchés ou que ses concerts sont gratuits), et enfin, vous le soulignez d’ailleurs ce secteur est désigné par tous par « INDUSTRIE MUSICALE, les artistes de musique classique ne semblent pas s’en offusquer, ils en vivent, c’est leur gagne-pain. Et on y désigne les productions des artistes de »produits". Cela vous choque ? Alors passons à l’essentiel, le sens des mots. « Produit » pour moi, « Oeuvre » pour vous. Qui sommes-nous tous les deux, des faiseurs de mots ? Soyons modeste et consultons un dictionnaire :
      - PRODUIRE (Dans le domaine littéraire ou artistique) : « Créer, composer ou diffuser une oeuvre. Produire un article ; produire une comédie, un pamphlet, une pièce, un roman nouveau, une tragédie, des vers. »
      - PRODUIT : a) Substance issue de la nature, que l’homme s’est appropriée, qu’il a cultivée ou développée grâce à son activité. b) Substance, marchandise, richesse économique née de l’activité de l’homme.


    • Deneb Deneb 18 décembre 2007 13:59

      Si votre culture est une marchandise, la mienne n’en est point. Malheureusement, un vrai artiste n’a aucune chance de rentrer dans ce système qui privilegie la médiocrité à grand coup de manipulation. Tout est fait pour mettre en avant de miserables opportunistes avec leur « logiciel ». Pourtant, ce n’est pas parce que l’on possede une Ferrari, que l’on court plus vite.


    • Jean-Michel Tengang-Bogogam Jean-Michel Tengang-Bogogam 18 décembre 2007 14:33

      SVP, lisez l’article en entier, il n’est pas consacré à la musique. Je commence à regretter d’avoir choisi cet exemple. Il ne s’agit pas de « MA CULTURE ». J’écoute du Free jazz, John Coltrane, les voix du Laos, les voix Suffi et bien d’autres artistes qui ne vendent pratiquement pas de disques. Vous tenez absolument à lire les choses en biais et c’est dommage. Il ne s’agit pas de moi. Mon égo n’a rien à voir dans cet article. Je ne suis pas le centre du monde et il ne me serait jamais venu à l’idée que j’aurais à répondre à des commentaires en parlant de mes goûts. On ne peut pas dénoncer ce que j’aborde dans cet article en étant un partisan d’une culture au rabais. J’ai cité un exemple qui est un FAIT. Que l’on ait toutes les raisons du monde pour détester le froid, on ne peut pas en vouloir à quelqu’un parce qu’il affirme qu’aujourd’hui il fait très froid.


    • romi romi 18 décembre 2007 12:53

      en tout cas cet article n’est pas clair du tout et manque cruellement d’exemples concrets !


      • Jean-Michel Tengang-Bogogam Jean-Michel Tengang-Bogogam 18 décembre 2007 13:43

        ? ??Etonnant !!! Il commence par un exemple !


      • Halman Halman 18 décembre 2007 13:06

        Tout dépend de la manière dont on utilise un outils mathématique ou informatique et de ce que l’on en fait.

        Votre premier paragraphe est un cliché qui n’est pas applicable à tous les musiciens.

        Ce n’est pas parce que certains tombent dans la facilité et cachent leur nullité derrière de la haute technologie que c’est le cas de tous. Et ce n’est pas parce que certains musiciens font du tout électronique qu’ils sont nuls.

        Certains groupes utilisent l’electronique comme n’importe quel instrument et non pas pour remplacer des instruments qu’ils n’arrivent pas à maitriser. Pour décupler, sublimer un instrument classique dont on avait pas encore réussi à tirer la quintescence. Pink Floyd y excelle sublimement.

        Ce n’est pas parce que des étudiants hallucinés par la découverte de leurs nouvelles connaissances mathématiques révélées en universités ou au lycée se gargarisent de leurs équations, qu’il faut se baser sur ces gamins pour diaboliser la complexité, l’intelligence scientifique. Il n’y a pas deux étudiants qui ont appris la gravitation de la même manière, pourtant ils sont tous persuadés avoir chacun la bonne et unique manière de calculer les lois de Newton.

        Ce n’est pas parce que la plupart des informaticiens, noyés dans des détails qu’ils complexifient à plaisir, pondent des logiciels usines à gaz inutilisables que l’informatique est à jeter à la poubelle. Les logiciels simples et efficaces, cela existe, il faut chercher un peu, ce ne sont pas les plus chers ni les plus connus.


        • Jean-Michel Tengang-Bogogam Jean-Michel Tengang-Bogogam 18 décembre 2007 13:39

          Je n’ai rien à redire au sujet de vos deux derniers paragraphes, je pense même qu’ils rejoignent en partie le fond de mon article, je vous trouve même plus dure que moi pour certaines personnes. Je ne suis pas opposé à la complexité, mais aux manipulations malsaines qui sont faites de certaines complexités, surtout quand elles sont inutiles pour le pays, l’humanité ou une discipline et ne servent qu’à justifier de hautes valeurs usurpées que certains s’attribuent.

          Quand à la remarque sur les musique, il ne s’agit pas pour moi de faire l’apologie de la MAO, mais simplement de souligner le fait qu’il a été difficile pour des musiciens de la voir apparaître. Et vous ne pouvez pas nier le fait que cela leur a causé du tord. Aujourd’hui (en dehors du classique, du jazz et des musiques traditionnelles), les musiciens n’ont plus la place qu’ils avaient il y a 40 ans. C’est un fait, l’origine du son n’a que peu d’importance pour bon nombre de gens dans les musiques populaires, ce qui n’était pas le cas avant. Ils écoutent de la musique, ils ne cherchent pas à savoir par quelle piste de complexité elle a été produite. PS : Je suis un passionné de Pink Floyd, de Jimi Hendrix, de John Coltrane, du free Jazz... et des musiciens


        • Alexis Brunet Alexis Brunet 18 décembre 2007 14:54

          vous commencez à être enervant avec votre « en dehors de la musique classique, des musiques traditionnelles et du jazz ». Même si ce paragraphe n’a comme simple fonction d’exemple, il serait utile de ne pas rentrer dans le cliché ci dessus. Je pourrais vous citer plusieurs compositeurs ayant utilisés l’instrument électronique dans leur composition, qu’elle soit jazz, traditionnelle, ou classique (qui ne veut rien dire, soit dit en passant...). Des exemples entend-je ? Pierre Boulez, Pierre Henry, Sun-Ra, Erik Truffaz, Denez Prigent, Kaophonic Tribu...


        • Alexis Brunet Alexis Brunet 18 décembre 2007 14:56

          Et ,ajouterais-je, c’est justement pour simplifier le travail du compositeur que celui ci s’« add-on » à l’informatique.


        • Jean-Michel Tengang-Bogogam Jean-Michel Tengang-Bogogam 18 décembre 2007 19:35

          Un détail que j’ai oublié au sujet de L’EXEMPLE CONCERNANT LA MUSIQUE, il s’agissait surtout d’expliquer ce que je considère comme un « TRANSFERT de COMPLEXITÉS ». Et puis, j’ai surtout parlé de l’utilisation de la MAO en STUDIO pour certaines musiques. Mais, je reconnais que la résistance des musiciens a été (est encore) largement soutenue par bon nombre de gens et qu’elle n’est en rien comparable aux résistances malsaines que je dénonce par la suite. A ce titre, je comprends que certains aient mal interprétés le rôle de cet exemple. J’aurais dû rajouter quelques précisions à ce paragraphe avant de continuer.


        • Traumax 18 décembre 2007 14:46

          L’article est interressant, quoiqu’un peu confus dans la forme. Ou alors c’est ma potentialité siesteuse du moment qui m’égare.

          Concernant la MAO, il faudrait établir une distinction claire entre les techniques de studio numériques (enregistrement, mixage, mastering etc...) et la création musicale sur ordinateur. Car l’ordinateur, n’en déplaise aux conservateurs amoureux du bois qui grince et du cuivre qui rouille, est un instrument de musique comme les autres, qui demande au moins autant de temps et de travail pour être maitrisé. Il ne s’agit pas pour moi d’un transfert de complexité, puisque la complexité du jeu musical et de son apprentissage est toujours la. Quand à la complexité de fabrication de l’ordinateur, elle serait à mettre en relation avec le travail d’un luthier ou d’un facteur d’orgues, pour ne citer qu’eux.

          J’ajouterais qu’il est possible grace à l’ordinateur (et aux synthtiseurs matériels) d’obtenir des textures sonores inédites et personnelles. Et ca c’est bien parce que la guitare sommaire qui fait pling plong et la trompette dans le jaaaaazz (ah, la trompette dans le jaaaaaazz) ne conviennent pas a tout le monde, en tout cas ne me suffisent pas personnellement.


          • zelectron zelectron 18 décembre 2007 14:57

            Que dire des remedes de « bonne fame » (fameux, renommés)simples, efficaces, quasi-gratuits transformés en « spécialités pharmaceutiques complexes » chères, très chères, trop chères ! au détriment des citoyens « ordinaires » jugés inaptes à se servir de ces « médications » dangereuses....


            • Bertrand 18 décembre 2007 15:22

              Après avoir lu en détail l’article et les commentaires associés, je me dis que c’est dommage : on sent que la réflexion de fond sur les « transferts de complexité » est intéressante, mais les exemples cités sont tous assez peu pertinents, ce qui fait qu’on est conduit à se focaliser sur ces exemples et à naturellement les critiquer, y compris la complexité inutile des raisonnements mathématiques. Cher auteur, je me demande comment mettre en valeur votre réflexion sans la ramener à une banale analyse des enjeux de pouvoirs corporatistes ou communautaristes ?


              • Jean-Michel Tengang-Bogogam Jean-Michel Tengang-Bogogam 18 décembre 2007 17:29

                Vous avez bien remarqué que je regrettais moi-même cet exemple qui a focalisé certaines attentions, les éloignant de l’essentiel. Quand vous dites : « Cher auteur, je me demande comment mettre en valeur votre réflexion sans la ramener à une banale analyse des enjeux de pouvoirs corporatistes ou communautaristes ? », je n’ai qu’un souhait, que vous trouviez une idée pour développer dans un commentaire ce qui vous a paru important dans l’article.


              • JoëlP JoëlP 18 décembre 2007 18:04

                Je suis d’accord avec Traumax « L’article est intéressant, quoiqu’un peu confus dans la forme. » Je dirais un peu trop abstrait mais le sujet l’est aussi...

                Je n’arrête pas depuis quelque temps de me heurter au problème de la complexité. Je dirais aussi de la spécialisation. Boris Vian disait « L’avenir est à Pic de la Mirandole » pas à cause de sa grande science mais surtout parce que Pico della Mirandola maitrisait l’ensemble des connaissances de son temps. Seule une forme de simplification des choses peut amener l’honnête homme du XXI ième siècle sur les traces de Pic de la Mirandole.

                Je me permets de citer mon article sur la simplicité bien que celle-ci ne soit pas exactement l’opposé de votre complexité http://www.naturavox.fr/article.php3?id_article=2811

                Quoique utopiste, comme ce que je viens d’écrire plus haut, j’aime beaucoup votre conclusion !


                • HELIOS HELIOS 18 décembre 2007 21:58

                  Ca me rapelle le temps, dans ma jeunesse, ou j’etudiais les systèmes d’informations dans les bouquins de LeMoigne.

                  Pour ceux qui ne sont pas completement perdus, ils peuvent lire un livre difficile, certe, mais oh combien formateur « La modélisation des systèmes complexes ».

                  Evidement, il n’y a aucun humanisme dedans, mais c’est indispensable à la décomplexification de la complexité.


                  • blurpy 18 décembre 2007 21:58

                    la bataille entre les musiciens et les logiciels musicaux : désolé de vous dire ça, mais on ne parle pas sans savoir ! Quand vous ecrivez : « créer leur produit en studio » vous confondez deux actions , en studio on enregistre, on ne créé pas (la plupart du temps). Le musicien arrive au studio avec son « produit déjà pré-créé » (quel sale terme vous employez !)pour l’enregistrer et le finaliser. La MAO intervient en deux points : AVANT le studio, utilisée par le MUSICIEN s’en sert comme d’un instrument de musique, on pourrait le nommer par exemple « aide à la créativité » et il doit APPRENDRE A S’EN SERVIR un peu comme d’un nouvel instrument, et APRES l’enregistrement, par des techniciens qui travaillent en collaboration avec les artistes, pour donner la touche finale à l’oeuvre créée. Pour ce qui est du travail lié à l’informatique en studio, donc travail effectué par des techniciens, l’informatique remplace certains anciens matériels qui faisaient la même chose en moins bien, ou d’une façon moins pratique, ou pour beaucoup plus cher. Le principal apport de l’informatique dans cette partie technique est une démocratisation, qui s’en plaindrait ? Mais que ce soit pour le musicien ou le technicien, il faut APPRENDRE à se servir de ces outils informatiques. Allez dans un magasin d’informatique musicale et demandez une démonstration de quelques logiciels ou effets, il faut non seulement avoir les mêmes bases qu’avant (par exemple solfege, écoute et culture musicale, connaissances acoustiques) mais en plus passer souvent de longues années pour maitriser l’outil informatique ! Alors s’il vous plait, Monsieur le Théoricien des « transfert des complexités », ne parlez pas sans savoir, ou vous allez vous discréditer, alors qu’au fond votre théorie n’est pas si bête, seulement cet exemple est très mal choisi...


                    • Jean-Michel Tengang-Bogogam Jean-Michel Tengang-Bogogam 19 décembre 2007 00:04

                      POUR EN FINIR AVEC LE DÉBAT SUR LA MAO et permettre aux non initiés de s’y retrouver un peu.

                      Malgré les explications que j’ai données plus haut, certains défenseurs de la MAO s’obstinent à dévier le fond de ce que j’ai voulu dénoncer. Humblement, j’ai botté en touche pour éviter de polémiquer, mais comme ils insistent, je me sens obligé de remettre les choses à leur place en défendant le choix de mon exemple.

                      J’ai fini le premier paragraphe par « Pour le produit musical, il y a simplement eu à un moment donné, un transfert d’une complexité à une autre, de la complexité de formation des musiciens, à la complexité de création des ordinateurs et des logiciels musicaux ». OK, vous me dites que la programmation en MAO fait elle aussi appel à une certaine complexité, je n’ai jamais prétendu le contraire, et cela ne contredit pas ce que j’ai dit. Cette programmation est très souvent (j’insiste sur le « très souvent » pour éviter d’autres polémiques inutiles, car je sais très bien qu’on peut faire appel à plusieurs programmeurs pour les différentes parties d’une chanson) réalisée par une seule personne, là où avant il fallait de nombreux musiciens (voir de très nombreux musiciens pour réaliser des sections de cuivres ou de cordes), et dont de multi-apprentissages de plusieurs années. Les complexités qui conduisent d’un côté, de la formation d’une multitude d’instrumentistes, aux répétitions (complexes, ne serait-ce que par la synchronisation des musiciens, leur capacité à reproduire sur la longueur un riff par exemple, le sens du rythme, le groove, la gestion des erreurs (il faut souvent tout recommencer) avec les nervosités que cela entraîne, etc.), puis à la mise en forme d’une chanson, et de l’autre côté, de la formation d’un programmateur musical, jusqu’à sa mise en forme de la même chanson, ne sont en rien comparables (si on veut rester un tout petit peu honnête).

                      Et pour en finir une fois pour toute (je l’espère) avec ce faux débat, je dois dire que je n’ai pas choisi l’exemple musical au hasard. Je suis guitariste, pianiste, auteur-compositeur, et je maitrise totalement la MAO. Je fais partie de ses musiciens qui ont été frustrés par l’arrivée de ce dernier outil, j’avais mis de nombreuses années à apprendre la guitare et les claviers, je sais comment il était difficile de rassembler des musiciens compétents pour créer un morceau et comment la MAO a nettement facilité les choses (même s’il faut apprendre à utiliser un logiciel musical). Ceci a permis de « démocratiser » la création de certains types de musique, parfois à l’extrême, car dans certains cas il n’est même plus vraiment question de création, mais de mise en boucle d’une extrême facilité de samples (extraits de parties -parfois entièrement orchestrées- de chansons jouées par des musiciens -très prisés par le RAP et la Techno-) que l’on se contente de mélanger. La MAO permet à des gens qui n’ont aucun sens du rythme de réaliser des parties de batterie et de basse totalement régulières (Il a fallu qu’ils apprennent sur quel bouton il fallait appuyer pour « quantizer » -placer les notes au bon endroit- la partie rythmique d’une chanson entière en UN click de souris. Quelle complexité !).


                    • JoëlP JoëlP 19 décembre 2007 11:34

                      J’ai cru que c’était un article sur la complexité mais finalement c’était un article sur la MAO. J’étais maoiste mais c’était il y a très longtemps smiley


                    • Jean-Michel Tengang-Bogogam Jean-Michel Tengang-Bogogam 19 décembre 2007 15:58

                      « POUR EN FINIR AVEC LE DÉBAT SUR LA MAO »


                    • Charles Bwele Charles Bwele 19 décembre 2007 10:35

                      Article intéréssant, Jean-Michel. Surtout pour un passionné de trip-hop, de MAO et de DJing.

                      Amicalement


                      • blurpy 19 décembre 2007 21:03

                        juste une petite chose qui fait bien rigoler le technicien que je suis :« Je suis guitariste, pianiste, auteur-compositeur, et je maitrise totalement la MAO » Vous seriez bien le seul au monde ! Cette phrase bidon ne doit pas convaincre plus d’un ou deux beotiens dans les lecteurs d’Agoravox. Bon je vois que les adeptes de la MAO ne sont pas plus convaincus par vos propos que vos autres lecteurs d’apres les commentaires ci dessus.


                        • edgard 9 janvier 2008 17:23

                          Arrétez de polimiquer sur La MAO ou sur la façon dont travaillent les musiciens à l’heure actuel, car vous etes hors sujet et à des années lumières du fond de cet article ... Lisez le entièrement et attentivement, ne vous bornez pas aux deux premiers paragraphes ... On peut dire que vous demontrez très bien cette théorie de la complexité et de transfère de la complexité car vous detournée le fond en compliquant un exemple qui n’est là que pour etoffé la forme ...

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