La fabrique de la soumission
Hier soir, je tombe sur un bout de Divergente, un film que ma fille m’a trainée voir au cinéma, comme Labyrinthe ou Hunger Games.
- Animation éducative au centre commercial : quand l’envie d’apprendre n’a pas besoin de grand chose pour être stimulée.
Et je me surprends à être captivée non pas tant par l’histoire, mais par la simple dynamique de ces jeunes en action sur l’écran. Il est assez fascinant, si l’on y réfléchit deux secondes, de voir à quel point nos gosses plébiscitent des récits qui mettent en scène une jeunesse agissante alors même que nous les réduisons à l’impuissance et la soumission pendant un quart, voire un tiers de leur vie. Nous leur interdisons l’action précisément pendant la période de leur vie la plus bouillonnante et pour bien les préparer à entrer dans un mythique âge adulte, nous les parquons dans des enclaves hors du monde.
J’observe ma fille quitter définitivement les rivages de l’enfance et se cogner aux limitations extrêmes de ce que nous appelons l’adolescence, où la chose que nous cultivons probablement le plus chez ces jeunes personnes pleines d’élan, de force, d’enthousiasme et de vigueur, c’est la passivité. Je vois bien à quel point prétendre lui apprendre la vie en l’enfermant entre quatre murs et en la vissant sur une chaise l’essentiel de la journée est une vision complètement folle et carcérale de la jeunesse. On va t’apprendre la vie en t’en écartant, en t’en refusant l’accès et l’apprentissage des codes induits pendant encore de très longues années. Et plus les années d’isolement du monde seront longues et sages et plus tu pourras espérer être un élément décidant de cette société que tu ne connais pas.
Quand on demande à ces jeunes personnes ce qu’elles veulent faire dans la vie — et non pas ce qu’elles veulent faire de leur vie —, elles répondent assez logiquement qu’elles ne savent pas. Comment se déterminer par rapport à quelque chose dont on est tenu durablement à l’écart ?
Plus je regarde notre système éducatif et plus je me dis qu’il faudrait envisager un programme de réinsertion à la fin de la scolarité, exactement comme pour les prisonniers dont on a compris qu’il est plutôt contreproductif de les balancer dans la société sans les y avoir progressivement préparés.
Si je comprends l’intérêt d’une éducation poussée dans une société organique qui favorise à l’extrême la division des tâches et donc la spécialisation des rôles, je ne vois pas trop celui de le faire dans des enclaves que nous avons sanctuarisées hors de notre système social, politique, économique, etc., dans une sorte de ségrégation complète par l’âge, de mise à l’écart de tout un pan de la population, de refus de toute autonomie.
J’avais éprouvé les mêmes doutes pendant ma propre scolarité. Je m’ennuyais ferme dans cet univers clos et dont on ne peut nier la profonde carcéralité : j’étais détenue au sens propre 5 jours par semaine, dans des espaces contrôlés, sous des règles qui m’étaient imposées d’en haut et dont je n’avais pas à discuter et dans un emploi du temps strict qui déterminait même à quelle heure j’avais le droit de chier (ce qui recoupait rarement mes rythmes biologiques propres). L’une des surveillantes de l’internat (les mots sont importants, hein !) était précisément une ancienne gardienne de prison dont l’expérience était fort prisée dans mon lycée. Je l’entendais arriver de loin, précédée par le cliquetis obsédant du trousseau de clés qui ne quittait jamais sa ceinture.
À 13 ans j’avais d’autres rêves et d’autres envies que de regarder la vie passer par la fenêtre de mes salles de classe, petit rectangle d’espoir ouvert sur un monde interdit et dont on retrouve encore des croquis dans mes cahiers de l’époque. J’avais décidé de prendre mon mal en patience, d’ingurgiter toutes les connaissances inutiles et inintéressantes que l’on m’imposait, dans l’attente du moment où je pourrais m’échapper et accéder enfin aux savoirs qui m’intéressaient réellement.
Et c’est comme cela qu’on use ses meilleures années, celles où l’on est dévoré par une énergie débordante, des idées folles et nouvelles, des pulsions puissantes, mais aussi des soifs d’absolu, des besoins de plaire, mais aussi de faire, que l’on gaspille sa précieuse jeunesse à se consumer dans l’attente. L’attente du moment où l’on pourra enfin prendre sa vie en main, entrer dans l’action, le monde agissant et travaillant.
Et de se rendre compte à ce moment-là qu’on nous reproche de n’avoir aucune expérience de la vie, tout comme on nous reprochera ensuite de n’avoir pas commencé à travailler plus tôt et comme on nous reprochera enfin de n’être plus assez fringants pour la machine à produire alors que nous ne serons même pas à la moitié du nombre d’années que nous devons à la société pour ses mauvais traitements de notre enfance.
Bien sûr, lire le point de vue d’Ivan Illich sur la question de l’école et de l’éducation m’a beaucoup aidée à en remettre en question la toute-puissance dans la structure actuelle de la société. Mais, finalement, s’extraire de ce conditionnement devrait nous être plus facile, tant il nous impose des injonctions contradictoires et des doubles contraintes indépassables : sois autonome dans l’obéissance, sois responsable dans la soumission, sois actif dans l’incarcération, sois expérimenté en entrant dans le monde, sois décidé dans l’ignorance de la vie.
L’école enferme, l’école gave de connaissances qui ne sont ni demandées ni désirées, évacue et prive de celles qui éveillent la curiosité, trie, sélectionne en fonction de savoirs et d’aptitudes qu’elle se garde bien de transmettre, contrôle l’énergie des jeunes générations dont les générations anciennes et fatiguées craignent exubérance, la puissance et la vitalité.
Le seul moment où l’on se rappelle que la jeunesse est puissante, active et efficiente, c’est au moment de l’envoyer faire la guerre pour protéger nos intérêts de vieux culs ridés. La force irrésistible de l’élan de jeunesse, sa soif d’apprendre et d’agir, sa révolte inhérente à la force avec laquelle on la contient, c’est bien là ce que les régimes totalitaires savent le mieux embrigader et canaliser pour prendre le pouvoir.
Bien sûr, je ne perds pas de vue le motif initial du principe de scolarité : instruire le plus grand nombre pour réduire les inégalités, améliorer la formation des citoyens, le niveau des travailleurs et protéger les plus faibles de l’exploitation. Mais pourquoi concentrer tout l’effort sur les jeunes âges alors qu’à l’école de la vie, on ne doit jamais cesser d’apprendre et de s’adapter ? Pourquoi le faire en isolant les apprenants du reste de la société ? Pourquoi rendre la sanction scolaire aussi définitive, car passé cette limite, votre titre ne pourra plus être échangé ?
Au final, on confiera les clés de la société à ceux qui ont obéi et attendu le plus longtemps possible, à ceux qui ont passé toute leur vie dans un système totalement hors de la société et de la vie réelle de l’immense majorité des gens et on ne laissera aucun aller-retour se faire entre l’école de la vie et celle du savoir académique, sauf pour quelques chanceux triés sur le volet qui accèderont à des formations de pointe chichement dispensées.
Et l’on s’étonnera de la sclérose intellectuelle, de la déliquescence politique, du manque de perspective, d’imagination, d’élan, d’une société qui consacre le plus gros de ses ressources à exclure le plus grand nombre de personnes possible de son fonctionnement, à commencer par sa jeunesse.
77 réactions à cet article
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Allo, ici le MEDEF, !
Vous avez raison, l’école publique laïque et gratuite est une calamité... La culture générale que les enseignants essayent de faire apprendre aux élèves pour leur ouvrir l’esprit, leur donner des repères dans ce monde compliqué, est bien inutile.
On croirait entendre le MEDEF.
Vous avez compté le nombre de jours de classe ? Moins de 150 jours sur 365.
Le reste du temps, ils sont sous la responsabilité des parents.
Si on des jeunes idiots, (c’est du moins la thèse) , c’est qu’on a des parents nuls, si je comprends bien ?
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@Fifi Brind_acier
je plusse (pour une fois), je suis de votre avis.Cela dit, dans le cas de « divergente », la fille n’accepte pas l’avenir qui lui est proposé par la société, mais se soumet a l’éducation qui lui est imposée par son choix... en fin de compte, c’est pareil : tuer le père et accepter le reste ensuite.Merci pour votre commentaire Fifi, est-ce l’effet des élections qui vous fait évoluer ? -
@Fifi Brind_acier
Je précise que je ne suis nullement là pour soutenir la privatisation de l’enseignement. Mais qu’a fait l’école publique laïque en matière de préparation des esprits ? Les a-t’elle formés à être libres et indépendants de la propagande du pouvoir ? Il faut bien constater qu’il n’en est rien, elle les a rendus crédules envers la parole officielle, la propagande nationaliste et prêts à accepter tous les mensonges, même les plus gros, tout ça parce qu’on leur a inculqué l’idée que les élites sont bonnes et qu’il faut les suivre. N’oublions pas que l’école obligatoire a été mise en place afin de décerveler les jeunes et d’en faire de la chair à canons, et c’est ainsi qu’ils se sont retrouvés prêts à aller à la guerre la fleur au fusil en 1914. Il n’y a aucune raison qu’il en aille différemment maintenant.
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@Fifi Brind_acier
Je remets en question ce que nous mettons derrière le concept d’école, non pas le besoin d’éducation ou d’instruction. C’est bien qu’il existe des lieux de transmission du savoir, mais lequel et selon quelles modalités ? Enfermer à plein temps des enfants et des jeunes adultes pendant des années dans un système qui s’impose à eux, qui décide que tout le monde doit apprendre certaines choses à un certain âge et pas un autre… Tout le monde n’est pas intéressé par les mêmes choses et au même moment.Quant à la culture générale, intéressant concept qui cache la main de ceux qui décident ce que doivent être ces savoirs communs… en fonction généralement des savoirs qu’eux-mêmes maîtrisent et transmettent en priorité à leur progéniture.
Je m’interroge sur les finalités de lieux clos et régis par des règles décidées en dehors des personnes auxquelles elle s’appliquent, de lieux qui fonctionnent sur des modes d’enfermement, d’exclusion, de compétition, de sélection, d’obéissance… et donc de soumission.
On ne peut donc pas concevoir la transmission des connaissances autrement que dans ce cadre imposé ? Pourquoi appliquer des critères d’âge ? Pourquoi ne pas voir l’instruction comme un bien commun auquel on peut s’abreuver selon les moments, besoins, envies ? Des ressources partagées ? On pourrait envisager d’avoir recours à l’EN tout au long de la vie et que celle-ci soit plus ouverte au niveau des types de savoir. J’ai trop vu de gens doués dans des domaines non valorisés par l’EN être exclus radicalement et définitivement des lieux de connaissance.
Je ne vois pas non plus de problème à une forme d’alternance entre éducation et activité. Au fait que l’on puisse accéder à des formes d’éducation qui n’impliquent pas forcément que la capacité d’être entretenu par la famille pour réussir le parcours de validation des connaissances. Avec un droit aux erreurs (n’apprend-on pas plus de nos erreurs que de nos réussites ?) qui n’est absolument pas dans la mentalité du système éducatif contemporain qui vise à trier/exclure.
Nous devons à présent avoir plusieurs métiers, plusieurs carrières pour nous adapter tout au long de notre vie. Il nous faudrait donc plusieurs phases d’instruction/éducation au cours de la vie et non pas ce truc pratiquement totalement privatisé et très médiocrement inefficace qui s’appelle la formation professionnelle des adultes et qui s’adresse prioritairement à ceux qui en ont le moins besoin et le plus les moyens…
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@Analis
J’ai passé de nombreuses années à l’école et personne ne m’a décervelée.
Les enseignants sont tenus au droit de réserve en matière politique, à la neutralité politique et religieuse. Ils ont a enseigner des connaissances, des faits et à apprendre le vivre ensemble, c’est tout.C’est la famille qui est chargée de préparer les enfants à la vie quotidienne et sociale.
Les programmes scolaires sont sur le site du Ministère de l’ Éducation nationale, vous pouvez juger vous même s’il s’agit de « décerveler »les jeunes.
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@Fifi Brind_acier
... en 2002 quand l’élection du président de la république se fit entre JM Le Pen et J Chirac, les enseignants poussèrent les élèves dans la rue.Les défilés et tout le battage qu’il y a eu, cela n’avait rien de spontané, même si quand on a moins de 16 ans, on est sensible et donc influencé par le contexte parental.La « neutralité » n’existe pas, c’est pour cela que nous avons encore un PS qui a pu rester un parti de gouvernement.Décerveler, n’a rien a voir avec le programme d’enseignement, mais avec l’enseignant et le contexte dans la salle de classe. -
@Analis
@Analis Tout à fait d’accord avec vous. À croire que notre fifi_brind_acier soit un pur produit formaté par ce système.
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@Analis
Comme si les adultes n’étaient pas formatés par la propagande distillée 24/24 par les médias ?
Il y en a même qui croient que la construction européenne est une idée européenne ; d’autres qui croient que l’ OTAN combat DAESH ; ou que Hollande est de Gauche... , c’est dire !C’est la propagande qui rend les gens idiots et formatés.
C’est tout expliqué dans le film « PSYWAR- La guerre psychologique » -
@Fifi Brind_acier
Ça, c’est la théorie.
Je suis complètement d’accord avec l’auteur, d’autant que j’ai des exemples bien concrets, récents et moins récents, de la volonté de l’éducation nationale d’apprendre, aux enfants, la soumission inconditionnelle à l’autorité. Cela permet à la classe politique de d’abuser, de profiter, de gouverner dans la corruption et d’asservir le peuple en toute impunité car tout à fait sereine quant à l’immobilisme d’un peuple que l’on a lobotomisé.
D’ailleurs, ces derniers temps, on a pu entendre Valls et Fabius répéter qu’il faut rétablir l’autorité de l’Etat. Ces individus passent leur temps à enfumer les Français tout en imposant leur autorité au profit de leurs intérêts et de ceux de leur caste. On comprend, dans ces conditions, combien il est important pour ces mafieux de préserver l’autorité malintentionnée et malfaisante de l’Etat.
Eh bien moi, j’appelle cela la dictature ; et on n’est pas près d’en sortir tant la majorité des Français est autiste, vulnérable à l’intoxication des médias et soumise.
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@F-H-R et @l’auteur
Le problème de fond, derrière la soit-disant « carcéralité » de l’école est ici l’autorité. Comme le gouvernement, vous ne distinguez pas clairement autorité légitime et autorité illégitime. Comme il semble y avoir une « demande » d’autorité, le gouvernement roule des mécaniques. Et pour vous manifestement, si vous n’êtes manifestement pas contre toute autorité, vous semblez penser que toute autorité exercée à l’école implique mécaniquement l’abus d’autorité.Mais il est évident si on y réfléchit un peu que toute autorité n’est pas bonne autant que toute autorité n’est pas mauvaise. L’autorité est le pouvoir de fixer des règles, ce qui peut se fonder sur la force seule ou bien d’abord sur la recherche du bien de celui à qui on fixe ces règles. Qui dit autorité, dit donc nécessairement relation asymétrique : il y a ceux qui fixent les règles et ceux qui les appliquent. Quand on va voir son médecin, il nous fixe une ordonnance, c’est-à-dire des règles à suivre pour guérir. Quand on va à l’hopital pour se faire soigner un bras cassé, on est se retrouve aussi « enfermé » dans un lieu où on nous fixe des tas de règles. Mais si on est un peu intelligent, on comprend que plutôt que d’enfermement, il s’agit de protection et que les règles en question n’ont pas pour but l’aliénation de la personne à qui on les fixe mais son rétablissement. Mais le MEDEF est quand même passé par là et aujourd’hui, il faut quelques fois se battre pour pouvoir resté « enfermé » à l’hopital quand on ne s’estime pas encore suffisamment rétabli.Il se trouve que pour être un citoyen libre, il faut cultiver la liberté avec laquelle nous naissons, c’est-à-dire la capacité de penser et d’acquérir des savoir-faire permettant de nous épanouir. Vous trouverez peut-être que c’est là une vieillerie ringarde héritée des penseurs de la révolution française, comme Condorcet ou Rousseau, mais peut-être avez vous au moins appris à l’école que ce n’est pas parce qu’une idée est ancienne qu’elle est fausse, de même que toutes les idées récentes ne sont pas forcément plus justes que les précédentes. C’est donc ce qui a fait qu’on a jugé qu’il était bon d’étudier non seulement le sport mais aussi la maîtrise de la langue qui nous permet de communiquer, d’argumenter, de contre-argumenter à propos du bien commun notamment, ainsi que les mathématiques et les sciences naturelles pour comprendre le monde physique qui nous entoure au lieu de se contenter de le rêver, ou encore l’histoire, les arts etc. Pour cela et pas seulement réserver cette éducation à un petit nombre, il est apparu, qu’on était mieux dans des salles à l’abri du vent, où on peut s’asseoir et échanger dans le calme et enfin qu’il fallait admettre la différence entre ceux qui sont là pour enseigner et ceux qui sont là pour apprendre.Et là est finalement l’essentiel, on n’accepte plus aujourd’hui que de vulgaires petits profs disent aux enfants comment ils doivent penser pour progresser ni quand ils peuvent parler, écrire, dessiner... Mais celui qui a la responsabilité de ce qui est appris, celui qui a le devoir de faire cours et de transmettre au mieux des connaissances, cela reste l’enseignant et pas l’élève. L’évidence voudrait que celui qui a des devoirs supplémentaires a légitimement des droits supplémentaires : dire quoi faire et comment en l’occurrence.Après la difficulté sous-jacente, c’est que dans son modèle d’éducation idéale, l’Emile, il y avait certes pour Rousseau beaucoup d’expérimentation et très peu de cours magistraux, mais il y avait dans ce modèle un enseignant pour un élève, autant dire que ce modèle reste élitiste. Après ce n’est pas en tapant sur l’école comme ici qu’on aura moins d’élèves dans les classes et ainsi plus de mobilité.Et je rappelle ici comme plus haut que si l’autorité légitime suppose un consentement de celui sur qui elle s’exerce, l’école n’est pas obligatoire, à la différence de l’instruction. Mais quand on dit à des lycéens de 7-18 ans, pour qui il n’y a même plus d’obligation à s’instruire « si vous ne voulez pas étudier en suivant nos règles, pourquoi ne donnez vous pas votre lettre de démission à l’établissement ? Vous savez bien que vous pouvez parfaitement obtenir les diplômes en candidat libre ou avec de l’enseignement par correspondance... » comme par hasard, il n’y a plus personne. Ils ont bien compris qu’ils sont des consommateurs, qui doivent comme le dit l’auteur pouvoir prendre de ce qu’ils veulent comme bon leur semble à eux, mais quand on les place devant leur responsabilité à eux, il n’y a plus personne. -
@Henrique Diaz
C’est tout à fait juste et rassurez-vous je distingue bien l’autorité légitime de celle qui ne l’est pas.
Comme la plus part des gens sont des moutons, il est clair que l’autorité illégitime a toute latitude pour prospérer et, malheureusement, il y a pléthore d’individus assez primitifs pour mettre à profit l’inertie mentale de leur prochain à des fins personnelles.
L’école devrait être comme celle que vous idéalisez mais, hélas, elle ne fait (à quelques exceptions près) que propager les directives de ceux qui détiennent aujourd’hui l’autorité malhonnête et ce, grâce précisément à leur travail de sape de l’enseignement et de l’éducation.
Si l’on enseignait à l’école à réfléchir, à analyser, à douter, à remettre en question mais à respecter le savoir, tout en diffusant la connaissance, alors je suis certain que le peuple ne subirait pas autant de turpitudes de toute sorte.
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@F-H-R
Je suis loin de penser que l’école actuelle est imperfectible, vraiment loin s’en faut ; je la critique justement par sa tendance actuelle à aller dans le sens du consumérisme où il faut avant tout rendre le produit attractif et flatter l’élève « au centre du système éducatif ». Mais une chose est l’école actuelle et autre chose est le principe même de l’école.L’auteur de cet article ne semble pas rejeter complètement l’idée même d’école mais semble préconiser une sorte d’école buissonnière comme école de la vie. Mais soit on assume l’idée d’un apprentissage collectif et alors il y a des règles communes et des obligations soit chacun reste chez soi. Comme si rester chez soi, c’est-à-dire pour le jeune réel, être fortement tenté de regarder des vidéos de gens qui mangent des bonbons aux crottes de nez sur youtube et facebook plutôt que sur le fonctionnement du corps humain ou à faire des jeux vidéos, était réellement formateur. C’est donc de conception de l’école en général qu’il s’agit avant tout et non de décrire un état de fait actuel.Si comme le dites justement l’autorité illégitime est majoritairement acceptée par paresse intellectuelle et conformisme, cette même paresse et ce même conformisme expliquent tout aussi bien qu’en revanche la demande d’effort véritable, plutôt qu’un simple consentement aveugle, qu’implique une instruction digne de ce nom est majoritairement refusée. Car si 95% de lycéens obtiennent le bac en 3, 4 ou 5 ans, parce que les gouvernements successifs se sont arrangé pour brader ce diplôme, seule une petite minorité se révèle capable de faire ce qu’on lui demande vraiment, c’est-à-dire autre chose qu’absorber quelques connaissances qui seront vite oubliées.Oui, si l’école tient encore un tant soit peu, si une minorité assez importante au moins arrive à apprendre les bases du questionnement méthodique, même si ce n’est pas encore maîtrisé, c’est que loin de faire ce que les ministères leur disent depuis bientôt trente ans au moins (faire de l’école un « lieu de vie » et accessoirement seulement un lieu d’étude), une majorité d’enseignants s’attachent tant bien que mal à apprendre la réflexion, le questionnement et le savoir modeste mais réel qui en découle. Mais il est à peu près aussi facile de demander des efforts à un enfant dont les parents ne connaissent que le consumérisme que d’augmenter sa masse musculaire sans faire d’exercice. -
@Fifi Brind_acier
@Analis
J’ai passé de nombreuses années à l’école et personne ne m’a décervelée.
Les enseignants sont tenus au droit de réserve en matière politique, à la neutralité politique et religieuse. Ils ont a enseigner des connaissances, des faits et à apprendre le vivre ensemble, c’est tout.
Ils ne vous ont peut-être pas formaté, mais pour beaucoup d’autres ils l’ont fait. Ensuite, la neutralité politique est un leurre, je connaissais plein d’enseignants qui essayaient d’inculquer leurs idées de gauche. Mais les programmes qu’ils enseignent ne sont pas politiquement neutres, ils sont emplis d’idées nationalistes, d’odes aux institutions et de respect obligé du à celles-ci (donc aux autorités) etc... C’est ainsi que les programmes d’histoire, de géographie et d’éducation civique sont emplis de célébrations de la mission civilisatrice de la France, du colonialisme et de l’impérialisme/expansionnisme français, de la centralisation jacobine, de la supériorité française et de l’idée d’une mission spéciale. De plus, par rapport à d’autres pays, l’instruction française repose beaucoup sur le par-cœur, incitant à faire confiance à l’autorité établie et à ne pas réfléchir par soi-même. Cette crédulité envers les médias (qui ne sont après tout qu’un visage des autorités), elle vient justement de l’éducation qui a demandé de les suivre ; quand aux parents, en général, ils ne font que répéter le conditionnement dont on les a abreuvés. Comment s’étonner de voir tant de gens prêter foi à la doxa officielle en matière de 11-9 ou de Syrie. Tout comme avant ils étaient prêts à se sacrifier la baïonnette au canon en criant « Vive la patrie », ou à approuver la répression sauvage de l’insurrection algérienne.
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Bien récapitulons tout ça :
- l’école publique est une « calamité » .... donc vive l’école privée.
- L’école a totalement échoué dans sa « volonté d’apprendre, aux enfants, la soumission inconditionnelle à l’autorité. » La meilleure preuve est toute ces écoles où les élèves défient et insultent les enseignants et refusent l’enseignement de la laïcité, de l’éducation sexuelle et de l’égalité des sexes.Bref, même pour soumettre les élèves l’Ecole est inefficace
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dans le temps le gosse se prenait pour le preux chevalier terrassant le vilain dragon pour sauver sa encore vierge , le cowboy flinguait le vilain indien qui ne voulait pas se laisser envahir, la princesse rêvait d’être culbutée dans ses draps en soie par le prince a gros chibre hétéroséxuel sous l’œil humide de la soubrette apportant une bassine d’eau chaude pour leurs ablutions ..........les envies restent les mêmes c’est le terrain qui a évolué....
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le motif initial du principe de scolarité : instruire le plus grand nombre pour réduire les inégalités, améliorer la formation des citoyens, le niveau des travailleurs et protéger les plus faibles de l’exploitation.
L’école n’est pas là pour « réduire les inégalités », mais les « iniquités ».L’école n’est pas là pour « protéger », c’est le rôle des services régaliens.Un niveau d’instruction ne « protège pas ». Il donne juste un repère de compétences.-
@Spartacus
Alors là...
je tombe sur mon cul.
JAMAIS je n’aurais cru que Spartacus pourrait un jour participer intelligemment à une discussion.
Ce post démontre mon erreur, que je reconnais volontiers (pourtant j’en reste comme étourdi). Bravo, Spartacus. Mais pourquoi tant de conneries à longueur de forums si vous êtes capable de dialoguer ? -
« Et l’on s’étonnera de la sclérose intellectuelle, de la déliquescence politique, du manque de perspective, d’imagination, d’élan, d’une société qui consacre le plus gros de ses ressources à exclure le plus grand nombre de personnes possible de son fonctionnement, à commencer par sa jeunesse. »
Non rien d’étonnant , votre conclusion est excellente comme l’article.Votre conclusion correspond à l’exacte situation voulue dans une grande partie des sociétés dites occidentales.Le prix de notre pseudo démocratie et aussi une forme de tranquillité face aux bouleversements initiés par les occidentaux dans le monde.Notre société abreuvé à longueur de journaux de la guerre , du terrorisme se trouve à accepter une perte de sa liberté au profit de la sécurité.Philippe-
@devphil30
L’école a bon dos ...Texte attribué à Aldous Huxley :
« Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente, mais créer un conditionnement collectif. (...) Réduire de manière drastique l’éducation (...) Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité, et borné à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. » (...) -
@Fifi Brind_acier
Pas faux fifi, pas faux, mais.......l’accès à la connaissance est possible et facile de nos jours, via l’internet et aussi les bibliothèques !
On trouve encore des librairies, les livres sont abordables (voir la thune qu’un ado casse par mois pour son iphone et ses bitures en boîte....)Mais la nature humaine est attirée ostensiblement par le médiocre, car elle est profondément médiocre, aussi l’humain moyen préférera regarder des petits chats qui se cassent la gueule sur youtibe, ou le grand penseur contemporain Cyril Hanouna, et se complaira dans la médiocrité et l’ignorance, d’autant plus que toutes les usines à programmation mentales ( tous les types de médias racoleurs), passent leur temps à lui faire comprendre que pour être comme tout le monde, il vaut mieux être con et consommer, car après tout c’est quoi le but de la vie dans une société occidentale, sinon consommer jusqu’à en crever ?
Dans tous les domaines, dans nos sociétés,le niveau baisse de jour en jour !
C’est logique, car c’est voulu !
Nos sociétés sont déjà mortes, mais peu de gens s’en rendent compte !
L’agonie est sans douleur, grâce à l’anesthésie médiatique et publicitaire.Demain, les « executive » viendront d’Inde, de Chine, du Brésil et d’ailleurs, pour diriger les 20% de nos populations qui seront employés à des tâches de larbinat.
Et les 80% qui restent me direz-vous .... ? Bah, pour ça, voyez avec Zibgniew, il a déjà tout prévu.
Il est temps que nous acceptions tous que notre temps est fini, que tout ceci a été décidé il y a longtemps et à très haut niveau !
Il ne sert à rien d’espérer changer les choses, tout est plié ! Acceptons notre sort, nous nous porterons mieux !
Les ados d’aujourd’hui, adultes de demain croupissent dans leur ignorance crasse, en espérant demain pter plus haut que leur voisin, ce sont des petits connards incultes et programmés à la conso...demain ils signeront les papiers pour qu’un bon docteur fasse une piquouse à leurs parents vieillissants, comme ça ils en seront débarrassés et toucheront l’héritage...ils pourront s’acheteer une belle télé et des portables, bagnoles....s’il y a encore de l’essence à mettre dedans !Le système a besoin de ces gens-là pour perdurer : des huîtres incultes, acceptant tout, des « Charlies », « même pas peur » et toutes ces conneries......les migrants vont s’installer, les dresser et les faire disparaître et les remplacer.....bien fait pour eux, bon débarras !
Adishatz
H/
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@hunter
Il me semble que l’accès à la connaissance est fondamental et qu’il ne dépend pas heureusement que de l’école .
Si l’école apportait tout que resterait il à apprendre dans nos vies ?
Il n’y a pas d’âge pour acquérir des connaissances et les approfondir .
Par contre il y en a un pour intégrer les savoirs de base .
Penser qu’internet par exemple est la solution , un must , face à l’école est probablement une hérésie .
Cet outil doit être maîtrisé et mis à sa place : un simple outil dont on peut attendre d’ailleurs le pire et le meilleur .
Il ne peut remplacer les contacts avec de bons profs ,des camarades et certains efforts a fournir .
(Les règles de grammaire d’orthographe , les tables , les opérations , sont rarement sexy )
D’ailleurs ça fait belle lurette que l’informatique est entrée à l’école .
Dans les années 70 il y a eu un fort engouement pour des écoles différentes, parallèles ,voire libertaires .
(type « Libres enfants de Summerhill » , livre qui doit être encore possible de trouver via le net )
Qui s’adressait d’ailleurs souvent à des jeunes issus de milieux favorisés .
Je ne suis pas certain que le bilan dix ou vingt années plus tard en ait été tiré .
Il me semble me souvenir que globalement il était plutôt décevant .Autre chose : chacun a besoin d’un jardin secret : lectures , jeux, hobbies , rencontres .
L’école à a tendance à s’y immiscer un peu trop en prenant le risque de décourager fondamentalement le jeune qui y a été plongé de façon maladroite ou autoritaire .
Il y a un coté justement recherche et liberté individuelle et parfois légère transgression nécessaires .
L’école n’est pas parfaite comme tout ce qui est humain ,comme toute institution , mais c’est moins pire que rien du tout ou que des écoles confessionnelles .Naturellement on peut penser à certaines poésies de Jacques Prévert, de Paul Eluard , style le cancre , mais ça reste du domaine de l’anecdotique .
Pour terminer Monolecte a fait l’expérience du pensionnat .
Pour certains c’est la catastrophe , pour d’autre ça a été une planche de salut car nous ne sommes pas tous issus de la cuisse de Jupiter , c’est à dire issu d’un milieu naturellement enrichissant .Quant à l’adolescence sujet délicat ...
Quoi que l’on fasse ne sommes nous pas tous de « mauvais parents » ?
Mais il faut bien se structurer en pour ou en contre .
Et c’est pas facile aujourd’hui d’éviter les ornières d’un trop ou d’un pas assez d’autorité .
Par contre certaines catastrophes arrivent quand on fait l’autruche .
Et parfois le trop de permissivité vous revient plus tard dans la gueule sous forme de reproches ou de contre pied pour la génération suivante .
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@Fifi Brind_acier
J’appuie toutes vos interventions et fortement ... -
@hunter
Votre constat est dur, amer, mais, pour notre malheur je crois que vous avez raison. Il se trouve que notre fin en tant que société va coïncider à peu près avec ma fin en temps qu’individu. Je peux en ressentir un sentiment de culpabilité ; est-ce ma faute (collective) ? Je peux aussi m’en laver les mains ; « après moi le déluge » et goûter les derniers plaisirs de la consommation sans vergogne.
J’ai pourtant l’impression d’avoir toujours nagé à contre-courant, d’être le spectateur de changements que je n’ai pas voulu, mais je me suis bien mollement battu. Ce sera mon seul regret.
Adishatz -
si la pulsion d’emprise est le plus puissant
alors le seul réel est la persécutionet le freudisme porte tous les ingrédientsde son écroulement logique interne.cet « enfermement » est généralisé,les conditions de naissance du scolaire moderne par exemplesont industrielles,le reste est packaging.ah, ma zone vous salue.-
@Passante
cet « enfermement » est généralisé,
Tu as le sens du raccourci, de la formule. J’ai essayé d’expliquer la même chose avec des exemples, je l’ai fait pédago. Je ne vais pas en tirer des conclusions sur le Freudisme, il me semble qu’Onfray a ’fait du bon boulot’.
Comment s’est passé Noël à B. ? -
C’est par la contrainte qu’on apprend ce qu’est la liberté, auriez-vous écrit un tel article si vous aviez été dispensé d’école ? Le milieu scolaire, c’est la société en miniature et en caricature, tout y est mimé - de l’autorité aux élections. Je suis heureux de les avoir subies moi, l’école et les colles, parce que j’ai vu tout ce que je devais voir de la bêtise et que je sais maintenant quoi fuir.
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Bravo pour la conclusion !!
J’avais eu quant à moi un ressenti de ce film ’Divergente’ un rien divergent aussi ... en contemplant les creux plutôt que les boss.
Bravo aussi pour cette formule :
’Le seul moment où l’on se rappelle que la jeunesse est puissante, active et efficiente, c’est au moment de l’envoyer faire la guerre pour protéger nos intérêts de vieux culs ridés. ’
Par contre, je reviendrai ici sur ces formulations :
1) ’instruire le plus grand nombre pour réduire les inégalités’
2) ’Pourquoi rendre la sanction scolaire aussi définitive, car passé cette limite, votre titre ne pourra plus être échangé ?’
1) =>
’Les hommes naissent ignorants et non stupides. C’est l’éducation qui les rend stupides.’ dixit Bertrand Russel !!
instruire ? : Du latin instruo (« assembler, élever, bâtir, munir, outiller »).
Le sens de l’égalité en dignité et en droit ne saurait être inculqué par une ’instruction’ !
L’Etat n’a pas vocation à ’conduire’ vers la vertu, ni à la rendre obligatoire (remplacer la vertu par l’obligation de la loi ?! Quel contre-sens ! ) :
qu’Il se contente déjà d’avoir l’humble honnêteté de respecter le consensus démocratique qui veut qu’une égale dignité (donc un égal pouvoir de décision citoyenne) soit accordé à chacun !
Encore une fois : l’égalité en dignité et en droit voulue par notre constitution n’a rien à voir avec un fumeux concept de ’mêmeté’ ! (et encore moins ’d’égalité des chances’ !!)
2) l’incohérence ressentie de notre système élitiste (aristocratique donc, et non point démocratique) est révélée de façon flagrante par cette notion de ’titre’ que la phrase citée n’ose pas bannir mais seulement ’échanger’ !
(points sur les ’i’ :
comment a—t-on accepté d’échanger l’inégalité en dignité jadis établie par des titres de noblesse ou de clergé, par une inégalité en dignité établie par des titres scolaires établis juste après le temps du jeune âge et des bacs à sable ?
Sans compter que si, il arrive que la sanction scolaire ne soit plus définitive, avec des déclassements injustifiables, et une dépréciation de diplômes brumeuse, indistincte et incohérente dont personne ne sait assumer la responsabilité.
)-
Bien d’accord avec EpiqueTête.
L’école c’est bien à condition d’en sortir, l’école de la vie fait le reste mais chose à savoir, mieux faut un début avec ses exigences et ses disciplines. La Liberté qu’un système (éducation, politique…) peut sembler vous donner n’est qu’apparente, votre véritable liberté d’individu il faudra aller la chercher avec les dents et pour ça rien de mieux qu’un certain bagage et une certaine culture de l’effort… ne pas tomber dans la pseudo-facilité si vantée de notre époque qui fait justement de nous des décervelés !!
L’article est bien noté, ça c’est l’effet de l’excellente prose de Monolecte.
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Avant de faire la révolution il est mieux de s intéresser au monde et comprendre,
L école en ce sens est une chance extraordinaire, bon en France pas vraiment car elle semble être de plus en plus de mauvaise qualité.
La France deviendra de toute manière similaire a des pays comme la Sierra Leone,Sinon l adolescence est le temps de l affirmation, si votre enfant a dans les mains et tête, des savoirs faire extraordinaires il va s affirmer avec ses belles connaissances et expériences, sinon il rejoindra le bataillon des forces vives de notre nouvelle république bananière en devenir. Il a le choix entre bandit, politicien (meme parcours), ou traîner la savate, cad fonctionnaire corrompu, en tout cas il est probable qu ’il devra se convertir a l’Islam.
Ma fille a 7 joue du piano, donne des concerts, joue aux échecs, et apprends 3 langues dont l’anglais.
C’est pas complique.-
@elpepe
Elle est dans une école publique, votre fille ? -
@panpan
Bonjour
Faites attention au chasseurOui école publique, mais pas en France, et j habite le meilleur quartier de ma ville alors, la vie est toujours injuste,
L’homme étant génétiquement conçu injuste du fait qu’il a du embrasser l arbitraire a la première heure de sa naissance.
C est ce qui fait son sel, paradoxe et aussi explique pourquoi Dieu doit se taper la tête contre le mur du Paradis
Joyeuses Fêtes -
Article agréable, et riche. On n’en finira pas de tirer les rallonges. Dur pour les jeunes, c’est sûr, quoi qu’il faut chercher loin dans l’histoire pour vois une telle pluralité de destins qui n’ont rien à voir : Le grand creuset républicain des années 60 et 70 s’est transformé en guerres de tranchées. La position sociale des parents détermine énormément de choses. De cette grande injustice, et de cette très grande violence, insidieuse, bornée de bons sentiments hypocrites, faisant cellules de soutien psychologique, ou de foutage de gueule, pour ceux qui ont compris le système, et ils sont nombreux chez les jeunes, comme toujours, si réactifs à comprendre les codes, ils savent très rapidement ce qu’ils peuvent attendre ou non. A tort sans doute, car la vie n’est jamais clivée, mais il faut bien admettre que la rigidité et le carcan sécuritaire, et autres fariboles pour justifier le pire, initialisent la pensée et un certain détachement, ou un fatalisme. Bon on peut faire dans la surenchère, crier que son gamin est génial, le driver comme une bête de concours, la réalité extérieure dans lequel il vivra sera déstructurante, psychotique. La vie ressemble maintenant à une concours de steeple chase, où il faut ne pas rater le départ, tenir la distance, résister aux autres, et surtout ne pas quitter son couloir. C’est triste, car la vie a besoin d’hésitation, de retour, et de croisements. Pour la génétique, c’est la fabrique à tarés, de gens se fécondant dans des rapports incestueux, sécurisés et mortifères. Moi qui est un parcours atypique, et qui ne regrette rien de mes valses à mille temps, je me dis que je ne pourrais absolument pas reproduire cette jeunesse dans la société actuelle, de vieillards, continuant à courir, avec un casque sur la tête, coupés de la vraie vie.
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Une formidable ode à l’inutilité de la connaissance.
Pourtant, ces jours où l’auteure s’ennuyait à l’école elle a appris les rudiments de l’écriture et de la culture qui lui permettent d’écrire des textes qui ont un certain contenu.
Enfin elle devrait être contente : dans certains quartiers, dans les cités, beaucoup d’adolescents ont arrêté de se soumettre, ils n’écoutent plus les enseignants, ils n’apprennent plus, ils jettent leurs livres.
Ces jeunes-là donnent libre cours à leur énergie, ils sont libres, ils dénigrent la connaissance et ont pris en main leur destin... et leur smartphone.
Ils s’expriment en un Français rudimentaire, ont une culture pauvre mais c’est super.
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@tf1Groupie,
bien d’accord avec ça. -
@tf1Groupie
Quelles connaissances et dans quelles conditions ? Et pour quelles finalités ?Les jeunes démissionnaires dont vous parlez ont souvent très bien intégré la réalité des trajectoires scolaire et de la finalité actuelle de notre école qui reproduit et renforce les inégalités sociales tout en faisant passer ses ségrégations comme les résultantes du mérite.
Autrement dit, une grosse arnaque pour ces gamins que l’on parque dans des lieux de seconde zone où l’on envoie de jeunes profs inexpérimentés se conforter dans l’idée qu’il existe une population non éducable, non assimilable et qui n’a que ce qu’elle mérite.C’est très pervers, très violent.
Dès la maternelle, le système éducatif fixe les destins scolaires et donc la place dans la société (et plus précisément le manque de places… surtout de places acceptables !)
L’école ne peut pallier aux inégalités de départ et tous les pédagogues et les politiques le savent pertinemment. L’école devrait donc aussi éduquer les parents, surtout ceux qui y ont vécu une longue et insoutenable humiliation. La plupart des pédagogies alternatives obtiennent de bien meilleurs résultats que l’enseignement actuel. C’est également su. Et du coup, on les réserve prioritairement à ceux qui peuvent payer… Cela mériterait vraiment d’y réfléchir un peu.
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@Monolecte
Ce n’est pas l’école qui fixe les destins, mais le niveau de culture, les valeurs, la maîtrise de la langue française et du vocabulaire de la famille. L’école ne fait que révéler les différences de comportements des familles, vis à vis du savoir en général et leur maîtrise du français.
Et dans d’autres, pour faire court, c’est la famille Groseille du film « La vie est un long fleuve tranquille ».
« Le rôle des pouvoirs publics d’éducation consiste juste à assurer l’apprentissage de ceux qui ne constitueront jamais un marché rentable et dont l’exclusion de la société s’accentuera à mesure que d’autres vont continuer à progresser ».
Il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants.
Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription, mais pas à une BAISSE GRADUELLE DE LA QUALITÉ DE L »ENSEIGNEMENT. (...) les enseignants qui subsisteront s’occuperont de la population non rentable". -
@Monolecte
« Quelles connaissances et dans quelles conditions ? Et pour quelles finalités ? »
La connaissance de la langue et de la rhétorique, pour éventuellement écrire un article sur Avox,
La soumission aux tables de multiplication et aux calculs de taux d’intérêt pour éviter le surendettement,
L’histoire pour mieux comprendre la vie, etc, etc, vous connaissez les finalités, pourquoi posez cette fausse question." la finalité actuelle de notre école qui reproduit et renforce les inégalités sociales tout en faisant passer ses ségrégations comme les résultantes du mérite.«
Gros fantasme que vous allez renforcé en dénigrant l’école ce qui confortera ces démissionnaires dans leur choix.Un enfant n’attend qu’une réponse : qu’on lui dise que l’école ne sert à rien comme cela il ne sera pas obligé d’apprendre.
» L’école devrait donc aussi éduquer les parents"
D’accord avec vous mais , vous-même accepteriez-vous d’être éduquée en tant que parent ?
Car le premier lieu clos dans lequel votre enfant est soumis à des préjugés c’est votre maison.
Peut-être que votre programme d’éducation est sujet à caution.Quant aux écoles alternatives j’espère qu’elle font leurs preuves : c’est même le symbole de l’école élitiste principalement réservée aux familles éduquées et nanties.
Et je trouve cela fabuleux que vous les promouviez ! -
@tf1Groupie
Salut et Bon Noël. Tiens c’est pas tous les jours que j’ai l’occasion d’approuver sans retenue un de vos commentaires, alors ne boudons pas notre plaisir. Je suis derrière vous . -
Y a pas longtemps j’ai accompagné une sortie scolaire présentant le début de l’émancipation des femmes pendant la première guerre mondiale.
Est-ce que les élèves se sont ennuyés pendant cette sortie où ils avaient un questionnaire à remplir ?
A certains moments Oui.Est-ce que ce jour-là ont fabriquait des citoyens soumis ? Non.
Est-ce que en-dehors de l’école l’égalité des sexes est aussi bien promue ? Je pense que Non.
Bref, cette fabrique de la soumission je ne la vois pas.
Est-ce qu’il existe un système d’éducation géniale où les enfants apprennent en s’amusant tout le temps ? Où l’on ne contraint jamais l’enfant, où on ne le frustre pas, où il n’a pas d’obligations ni de comptes à rendre ?
J’attends qu’on nous en propose un.-
@tf1Groupie
Si, si, ça existe les systèmes d’éducation autonomes où apprendre est une démarche construite et volontaire, autonome et partagée. Non seulement ça existe, mais en plus, ça marche très bien, y compris et surtout avec ceux que l’éducation actuelle rejette impitoyablement.
Ces pédagogies, initialement créées en direction des élèves en difficulté dans le système académique ont très rapidement été confisquées et détournées par les classes dominantes à destination de leur progéniture avec le moyen de tri le plus efficace qu’il soit : l’argent.
Freinet, Montessori http://ecole-vivante.com/ Tout cela existe, fonctionne et n’est surtout jamais appliqué au niveau global.Après, il faut admettre que le formatage est tellement efficace que beaucoup de parents sont effrayés à l’idée d’une école qui apprend l’autonomie et la responsabilité et non pas l’obéissance et la soumission. Parce qu’ils considèrent eux-mêmes qu’il s’agit là des qualités essentielles pour « réussir » dans la vie…
Maintenant, mes interrogations vont plus loin, puisque je pense aussi que l’école, comme transmission des savoirs, devrait être ouverte à tous les âges de la vie, que l’on devrait pouvoir y faire facilement des aller-retours, en fonction de nos évolutions.
Parce qu’il n’y a pas non plus que l’école pour apprendre. Il y a aussi le niveau empirique, les expériences, le travail, les voyages, les implications sociales…
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@Monolecte
J’ai fait un stage dans une école Freinet, il y avait 10 élèves par classe et plusieurs adultes. Aujourd’hui il faudrait multiplier le budget de l’ Éducation nationale par 100 ou 1000 pour mettre en place ce type d’enseignement pour 12 ou 13 millions d’élèves.... Le budget de la France est sous tutelle de Bruxelles, qui impose des coupes budgétaires. Cessons de rêver.
D’ailleurs, les relations fusionnelles enseignants- élèves sont strictement interdites par la loi. -
@Monolecte
Oui Montessori, Steiner, L’Ecole Nouvelle etc ... je connais un peu.
Souvent ces écoles s’arrêtent à la primaire c’est-à-dire la période la plus favorable pour enseigner. Et puis on trouve peu de ces écoles dans le « 9 - 3 ».
La clientèle de ces écoles est déjà triée, plutôt de la frange intellectuelle limite bobo.
Mais moi je parlais de l’Ecole du Peuple.Parce je connais également des gens qui instruisent leurs enfants à la maison et ça marche très bien. Mais eux non plus ne sont pas vraiment représentatifs du peuple.
Et je connais aussi beaucoup de gens qui ont été formatés à l’école de la soumission pour gagner leur place parmi les élites et croyez-moi ceux-là n’ont plus de problème de soumission aujourd’hui.
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@Monolecte
Ma frangine a fréquenté une école Montessori (payante faut-il le dire).
Les élèves sont des clients et les parents doivent être satisfaits. ils ne foutent rien et ont des notes remarquables. On les divertit, ils sont heureux mais ignares ...
Ma sœur après quelques années de ce régime ne sait pas s’exprimer correctement dans sa langue, des décennies plus tard, voilà le résultat...
Toutes ces pédagogies différenciées sont la plupart du temps des arnaques, des pompes à fric. leur évaluation n’a jamais pu être faite sur une échelle normale avec des standards communs. Il est clair que pour les familles dont les rejetons sont traumatisés par l’école, ont des problèmes d’intégration, c’est une solution. -
Tout ce que je sais et qui me sert dans la vie,je l’ai appris à l’école primaire,il ne me reste rien de mes années de pension de la 6ème à la terminale,quel gâchis !
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@Claire29
Oui, c’est un gâchis immense de la ressource la plus limitée qui soit : votre temps de vie.
Il y a peut-être des savoirs que vous n’étiez pas prête à recevoir à l’époque et qui vous apporteraient beaucoup aujourd’hui, d’autres qui vous auraient captivés mais n’étaient pas dans le paquet imposé.
C’est la vraie question : qu’est-ce qui n’a pas marché pour vous ? Qu’aurait-il fallu pour transformer cette pénitence en expérience enrichissante ?Après le Bac, j’ai voulu travailler. J’ai vécu pendant cette période des tas de choses nouvelles qui m’ont donné des clés et l’envie de reprendre des études pour apprendre des choses que je n’avais pas perçu jusqu’alors. Aujourd’hui, j’ai d’autres questions et assez peu de possibilités de pouvoir aller vers les connaissances supplémentaires dont j’ai besoin. C’est idiot.
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Monolecte, je connais cette théorie des fossoyeurs de l’école publique, je reçois SOS Ecole qui évidemment ne s’en prend qu’au public. J’ai constaté que les enfants qui échappent à l’école, tres nombreux, finissent ignares et violents, dans les banlieues chaudes. Ils brulent leur école en lui en voulant de leur propre échec de vie, par paresse et faute de parents à la hauteur. L’extrême droite a déclaré la guerre à l’école publique car l’école publique avait la prétention d’enseigner l’égalité des hommes et des femmes. L’accord avec mololecte dans la critique de l’école publique fait rejoindre les tordus de PCD (parti chrétien démocrate de Christine BOUTIN contre l’égalité, et donc aussi contre le mariage pour tous. Les défenseurs de l’obéissance (à genoux ou à plat ventre) ont tenté de developper l’école catholique en l’arrosant de fonds publics, - lois DEBRE et GUERMEUR. Vainement...
J’ai connu le temps de PETAIN et l’enseignement obligatoire des devoirs envers dieu, je n’ai jamais su duquel on parlait, il y en a tant et ils sont tous immortels donc bien vivants par dizaines de milliers.
La fine équipe d’obscurantistes s’étoffe Sarko n’a été qu’un précurseur...
Ecole, République, Opus Déi, DARCOS, SARKOZY
http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=197
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@C BARRATIER
L’école doit être nécessairement publique et accessible à tous, sans limitation d’âge, de diplôme et surtout de moyens. C’est ce qui se trouve à l’intérieur qui me préoccupe. Parce que publique ou privée, l’école dispense un cadre rigide de transmission des savoirs qui profite surtout aux enfants des classes favorisées, sans que cela ne dérange grand monde.J’ai souvent remarqué aux réunions de parents d’élèves que la plupart ont conscience de rôle discriminant de l’école, de la compétition qui lui est inhérente et de sa forte sélectivité et ce qui les intéresse surtout, c’est que leur gamins à eux soient les mieux armés pour avoir les meilleures places de la course à l’échalote, pas que le système scolaire se pacifie pour offrir un maximum de possibilités à chaque gamin, quelle que soit la configuration de départ, y compris et surtout s’il a tiré les mauvaises cartes sociales.
Dire que débattre de l’école, c’est en vouloir la disparition pour servir les prétentions de domination de l’élite et de ségrégation des cul bénis, c’est assurément me faire un procès d’intention.
Mais refuser d’interroger les « évidences » d’un système qui participe autant à la reproduction des inégalités sociales, c’est finalement très bien s’en accommoder, non ?
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Ce qui me parait étonnant c’est cette opposition entre effort et éducation.
La sollicitation des méthodes alternatives pédagogiques pour décrédibiliser toute forme de contraintes me semble assez futile. En effet, s’il m’apparaît évident que l’éducation doit avant tout former l’esprit dans toutes ses dimensions, il est suraussi que apporter des connaissances, apprendre l’effort et le travail est de son role.Georges Brassens disait « Le talent sans le travail est une sale manie ». Il appartient à l’école d’amener chacun au maximum de ses potentialités, lui faire porter l’unique responsabilité de la reproduction sociale est un jugement trop sévère.-
@Aristide
Il faudrait aujourd’hui que tout soit ludique. Ainsi, on n’apprend plus dans des manuels, qui étaient certes parfois un peu austères, mais qui nous proposaient des morceaux choisi de véritables auteurs (je me souviens d’une série d’extraits du voyage de Nils Holgersson, en CE1 ou CE2). À la place, ce sont des albums où l’illustration prend le pas sur le texte - avec au passage une commission bien plus grasse pour l’éditeur - parce que l’élève ne doit pas s’ennuyer. Du coup c’est aux parents de rectifier le tir, et tous n’ont pas la capacité, ou, honte à eux, l’envie de le faire. C’est comme ça que commence la ségragation culturelle. -
@Enabomber
Pardon, ségrégation (et choisis). Ce n’est par hasard si ensuite j’ai repris ce bouquin pour l’enseignement de la lecture à ma fille. Et 20 ans plus tard, elle s’en souvient encore avec plaisir. Comme quoi c’est d’abord l’accompagnement, et pas l’élimination des difficultés, qui constitue la clé. -
Un grand merci pour cet article.
A titre personnel, je rejoins particulièrement la peinture de l’école comme un système carcéral, puisque c’est ce qu’elle est.
Ayant travaillé dans le social par la suite, en contact avec des instituteurs, j’ai pu me rendre compte qu’ils sont les premiers conscients du fait qu’un tel système ne peut pas répondre aux besoins de tous. Aussi, beaucoup des commentaires qui ici critiquent certains aspects de votre article ne tiennent pas compte de ce point, prétendant que l’école serait, dans l’ensemble, un bien plutôt qu’un mal, telle qu’elle existe.
Je prétends que c’est faux, mais comme nous sommes tous passés par cette machine à conditionner et - en effet -à soumettre, qu’est l’école, il n’est pas surprenant que beaucoup ne puissent pas imaginer un autre horizon.
Il est un fait que l’école telle qu’elle existe répond aux besoins et exigences de quelques uns, et exclut en revanche largement. Dans une attitude cynico-fataliste (imbécile à mes yeux) on en trouvera toujours pour défendre le statu quo puisque des solutions différentes échappent à leurs perceptions, leurs capacités de conception (bridées par l’école) et leur imagination, bien que ces solutions existent, en fait.
Il y a, pour sûr, tout un tas de personnalités banales ou conformistes qui ont besoin d’un cadre étroit pour pouvoir accomplir ensuite quelque chose dans la vie. Il y a tout aussi sûrement des profils différents qui ne sont que bridés et donc socialement détruits par l’école, mais il faut dire aussi que l’école étant à l’image de la société à laquelle elle est censée préparer, les individus créatifs ou non-conventionnels ne l’intéressent pas, puisqu’elle produit littéralement des individus qui à leur tour produiront. C’est à dire que l’école est une usine à esclaves, et en ce sens, elle fonctionne bien, ce qui explique qu’on la préserve ainsi.
Aussi il est un peu facile de dire « l’école c’est pas si mal dans l’ensemble », car c’est tomber dans l’écueil moderne de gérer une population en terme de statistiques sans tenir compte de tout ce qui se perd et est, en définitive, traité comme du déchet. Cela fait le terreau d’ailleurs, d’actions radicales telles que celles qu’on observe actuellement, ou d’autres. Oui, on a 80% au bac, quasiment 100% au BEPC (à mon époque en tout cas), mais on a donc une fraction non-négligeable de gens qui vont devoir se démerder parce que l’école ne leur a en aucun cas permis de développeurs leurs compétences, quelles qu’elles soient, et alors ils les exprimeront par la débrouille, le traffic, le crime, le suicide, la dépression, le chômage de longue durée, que sais-je, et on le leur reprochera, ce qui sera, là aussi, trop facile. La société, puisqu’elle veut contenir sa jeunesse dans l’incarcération scolaire, a une responsabilité envers cette jeunesse qu’elle déresponsabilise en la soumettant, comme vous le dites bien.
Cette responsabilité passe par l’attention à chacun, et cela je ne l’ai jamais observé. En somme, l’école produit d’un côté des individus dociles, de l’autre des déchets, presque nécessairement révoltés et problématiques, reportant à plus tard la question de s’en occuper, par exemple en peuplant les prisons, d’un univers carcéral à un autre, surtout pour ceux à qui cela réussit le moins. Bref, un système axé sur la réussite produit nécessairement... de l’échec. Une autre philosophie de l’école serait bienvenue, mais comme la majorité veut simplement perpétuer le système malgré ses dysfonctionnements, toute critique sera naturellement relativisée, niée ou simplement écartée, tant il est plus facile de se complaire dans ce qui fonctionne en apparence, que d’accepter qu’il y a aussi des dysfonctionnements et d’assumer d’en rechercher activement des solutions. Notre société étant bien trop engluée dans ses carcans législatifs, il n’y a quasiment aucune chance que cela se produise, de toute façon, étant donné que la lenteur administrative et législative se justifie d’elle-même et par elle-même, et que le but recherché est la fabrication en chaine d’esclaves volontaires pour participer au consumérisme de masse. Et si les révoltés tombent eux aussi dans le consumérisme, c’est précisément un autre symptôme de l’échec de l’école à produire autre chose que des individus sans imagination ni avenir autre que de perpétuer le système qu’ils haïssent.
J’ai lu tout et n’importe quoi sur la fonction de l’école. Créer des citoyens, de l’esprit critique, de futurs travailleurs, inculquer de la culture générale, etc. Dans les faits, l’école formate des moutons qui rentrent dans un moule, et les autres sont coupables d’être non conformes, et donc punissables comme tels. La sanction est, d’une manière ou d’une autre, une exclusion à divers degrés du système social (marginalité, prison, système D, etc.)
Mais bref... Je retourne prêcher dans mon désert d’ex-cancre.
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@Nycolas
A titre personnel, je rejoins particulièrement la peinture de l’école comme un système carcéral
Il est très facile de qualifier de ’carcéral’ tout dispositif regroupant les gens dans une même enceinte. L’hôpital est un système carcéral, l’usine aussi. L’immeuble d’habitation en est un également. Finalement qu’est-ce qui dans une société industrialisée ou post-industrialisée n’est pas ’carcéral’ ?
Et puis comme le qualificatif ’carcéral’ sert le plus souvent à désigner les prisons (on dit maintenant en novlangue alias néo-con ’lieu de privation de liberté’), l’imaginaire suit. L’École est une prison, l’hôpital est une prison. C’est vrai dans la mesure où les occupants sont ’assignés à résidence’ pendant quelques heures et doivent accepter un règlement dont ils n’ont pas fixé les détails. Mais dans nos sociétés évoluées, une privation de liberté temporaire et consentie, n’est-t-elle pas le prix à payer pour s’enrichir, pour s’instruire, pour se soigner.
L’acceptation temporaire d’un milieu ’carcéral’ suppose l’acceptation d’une discipline. Il va de soi que ce mot est de plus en plus étranger à de jeunes générations livrés à elles-mêmes par des parents le plus souvent absents et n’ayant comme nounou, comme précepteur, comme tuteur que la télé et toutes les conneries qui vont avec, consoles de jeux, téléphones mobiles, ....
Ces parents fautifs sont les premiers à se décharger sur l’Institution Scolaire, sur l’État de leur responsabilité et accuser l’un et l’autre de tous les maux alors qu’ils sont les principaux responsables des errances de leur progéniture. -
@Monolecte samedi 19 décembre 2015
1-La machine à tuer la créativité humaine
« De la même manière, les dirigeants scientifiques délivreront un type d’éducation pour les hommes et les femmes ordinaires et un autre pour ceux destinés à devenir les détenteurs du pouvoir scientifique. Les hommes et les femmes ordinaires devront être dociles, industrieux, ponctuels, sans réflexion et satisfaits. De toutes ces qualités, le contentement sera considéré comme la plus importante. Afin de la produire, tous les chercheurs en psychoanalyse, en comportement et en biochimie seront mobilisés … Tous les garçons et les filles apprendront dès leur plus jeune âge à être « coopératifs », c’est-à-dire à faire exactement ce que chacun fait. L’initiative sera découragée chez ces enfants et l’insubordination, sans être punie, sera scientifiquement découragée.
"En ce qui concerne les enfants choisis pour faire partie de la classe dirigeante scientifique, l’éducation se doit d’être très différente. Hormis pour ce qui est de leur loyauté envers le gouvernement mondial et envers leur propre classe, les membres de la « classe dirigeante seront encouragés à être aventureux et pleins d’initiative. Il sera reconnu que l’amélioration des techniques scientifiques leur revient ainsi que le maintien de la satisfaction des travailleurs manuels grâce à l’introduction continuelle de nouveaux amusements.
« Dans les rares occasions où un garçon ou une fille arrivant à l’âge où l’on détermine habituellement son statut social montre une habileté telle qu’il ou elle paraisse l’égal intellectuellement des dirigeants, une situation difficile se présentera exigeant d’être examinée sérieusement. Si le jeune est heureux d’abandonner ses anciens associés pour allier sans réserve son destin à celui des dirigeants, il pourrait être promu après des tests appropriés mais s’il montre une quelconque et regrettable solidarité avec ses anciens associés, les dirigeants concluront à regret qu’il n’y a rien à faire avec lui si ce n’est de le faire passer dans la cellule d’exécution avant que son intelligence indisciplinée n’ait le temps de répandre la révolte. Ce sera un devoir pénible pour les dirigeants mais je pense qu’ils ne reculeront pas pour le faire. » The Scientific Outlook, Bertrand Russell, 1931.
-
@Le Gaïagénaire
Merci pour cette référence à ’ The Scientific Outlook, Bertrand Russell, 1931.’
On retrouve donc une continuité de pensée chez ce fameux mathématicien philosophe qui écrivait aussi, dans son ’éloge de l’oisiveté’ :
’À présent, les universités sont supposées fournir, d’une façon plus systématique, ce que la classe de loisir livrait accidentellement, comme un sous-produit. C’est une superbe amélioration, mais il y a certains inconvénients.
La vie universitaire est si différente de la vie dans le monde en général que les hommes qui vivent dans le milieu universitaire ont tendance à être inconscients des préoccupations et des problèmes d’hommes et de femmes ordinaires ; de plus, leurs façons de s’exprimer tendent habituellement à écarter l’influence que devraient avoir leurs avis auprès du grand public.
Un autre inconvénient est que dans les universités les études sont organisées, et celui qui pense selon une ligne originale de recherche a toutes les chances d’être découragé’ -
@Le Gaïagénaire
De la même manière, les dirigeants scientifiques
Quels dirigeants scientifiques ?
Il me semble que partout dans le monde les scientifiques sont écartés des affaires publiques. Quels sont dans le monde les dirigeants ayant un background scientifique ?
Le cas de la France est exemplaire, les dirigeants viennent la plupart des facs de droit, avec un passage à sciences-po pour finir à l’ENA, a moins qu’il ne choisissent le business, la gestion, mais les sciences point ....
Que dire d’une théorie dont le postulat de départ se révèle faux ? -
@Monolecte samedi 19 décembre 2015
2-La déséducation
"Une personne a achevé sa déséducation lorsque plus rien ne l’étonne, pas même un ciel étoilé ; lorsque plus rien ne l’indigne, pas même les guerres et les famines ; lorsqu’elle trouve que tout est normal, même l’intoxication de l’air que nous respirons. On a réussi à parachever la déséducation lorsqu’une fois diplômé, un individu n’a plus ni jugement critique ni capacité créative.
"La déséducation fonctionne : en brouillant le rapport à soi, la personne n’est plus capable de lire ses sentiments ; en brouillant le rapport au corps, la personne n’arrive plus à lire ses besoins ; en brouillant le rapport avec les choses, les choses sont systématiquement remplacées par leur représentation ; en brouillant le rapport avec le jugement grâce à des rhétoriques fallacieuses. La déséducation vise un but évident : la soumission aux habitudes sociales, le désarmement moral.« http://ladeseducation.ca/la-deseducation/
Joyeux Noel
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@Le Gaïagénaire
noté aussi, dans le texte de votre lien ’la deseducation’ :
’. Imaginons un vieillard qui n’a plus de mémoire, plus de force, plus d’autonomie, il n’a que son être, une société barbare l’exclura’
...
’Elle [l’Education] éduque au respect dû à la dignité de chacun du seul fait qu’il est.’
... ’porteur d’une dignité qui ne dépend pas de ses performances’
’l’éducation n’est rien de moins que le fondement de la démocratie, c’est-à-dire de l’humanité en marche vers sa dignité.’
étymologie malicieuse :
e(x)-ducere : guider, conduire hors ,
sortir ... du ’ducere’ qui a donné tous les ducs (duchesses), doges, caudillos, duce ... -
@gogoRat 20 décembre 11:43
Sortir une phrase de son contexte, c’est plutôt dangereux :« Si l’école veut participer au mouvement de la civilisation, elle passe de la déséducation à l’éducation,c’est-à-dire qu’elle donne la priorité au verbe être. Dans une société barbare, il faut prouver l’être par l’avoir et obtenir l’avoir par le faire. Dans une société barbare, on entraîne le regard à ne reconnaître que la valeur marchande d’un individu. L’être est abandonné. L’éducation va en direction contraire. Elle éduque au respect dû à la dignité de chacun du seul fait qu’il est. »Cordialement -
École structurée et trop encadrée sans doute, mais il me semble que celle-ci vous a pourtant bien servi au regard de votre qualité d’écriture ;)
Le constat que vous faites est juste et très proche de mon propre ressenti à cet âge !
Mais quelle est l’alternative efficace face à ce système scolaire formateur (dans tous les sens du terme) ?-
"j’étais détenue au sens propre 5 jours par semaine, dans des espaces contrôlés, sous des règles qui m’étaient imposées d’en haut et dont je n’avais pas à discuter et dans un emploi du temps strict"
Ah, j’ai cru que vous parliez du milieu professionnel.
Mais il s’agit en fait d’une critique de l’école, qui a décidément beaucoup à se reprocher, puisqu’elle devrait tout faire.-
Merci pour cet article intéressant et très bien écrit.
A-delà de la discussion sur le bien fondé de vos arguments, j’ai envie de vous poser une question simple que je n’ai pas vu abordée jusqu’à présent : Que proposez-vous comme alternative à l’école que vous dénoncez ?
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@Doume65
Comme je l’ai déjà écrit dans un autre commentaire, des alternatives existent déjà en partie, elles ont même été créées il y a pas mal de temps pour aider les recalés du système scolaire… et elles ont été très rapidement détournées au seul profit des classes supérieures via le bien commode barrage de l’argent : http://ecole-vivante.com/Cela dit, ça ne change rien au problème de l’école à rallonge et à plein temps comme condition d’accès à l’âge adulte et surtout à une possible autonomie financière.
Faire de l’école un centre de ressources accessible tout au long de la vie nécessiterait de profondément repenser la société et ses fondements que nous n’interrogeons même plus, comme l’étanchéité des âges de la vie : on sépare très soigneusement les enfants des adultes et les adultes des vieux. Nos temps sociaux sont exclusifs : quand on travaille, notre corps, notre temps, appartiennent totalement à l’entreprise, alors qu’on pourrait envisager aussi un rapport au travail plus ouvert et fluide. On trouve aussi normal d’imposer des sous-salaires dérogatoires aux jeunes mineurs qui doivent travailler dans le cadre de leur éducation, parce que pour un sous-salaire, finalement, le travail des enfants, ça passe. Et plein d’autres choses sur les horaires monolithiques imposés : tout le monde doit arriver quelque part (plutôt au centre-ville) et en même temps (8h-9h) et on trouve super bizarre qu’aucune augmentation des infrastructures de transport suffisent à la tâche, etc.
L’école préproduit des normes d’enfermement dans le temps et l’espace qui sont caractéristiques de notre société de consommation et de production, et l’ensemble de ses normes contraignent le psychisme et la biologie des personnes jusqu’à l’insupportable (industrie des psychotropes et des dérèglements organiques induits).
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@Monolecte
Je suis un peu frustré. Vous me proposez comme réponse un lien pour dire ensuite que les solutions proposées ne sont pas pertinentes. Vous en profitez pour ajouter des arguments à votre pamphlet comme si je le contestais, ce qui n’est pas le cas. Je reste sur ma faim et en conclue provisoirement que vous n’avez rien à proposer. -
@Doume65
Je ne suis pas un MacDo de la pensée : vous avez le droit de chercher votre propre menu. Identifier un problème là où tout le monde ne voit qu’une évidence, c’est déjà être sur la voie de l’évolution.
Quant à la réponse sur le temps, elle en partie apportée par Ivan Illich (linké dans l’article) dans sa Société sans école.
Des propositions, il y en a plein. Des résistances et de refus de changement aussi. -
@Monolecte
« Je ne suis pas un MacDo de la pensée : vous avez le droit de chercher votre propre menu. »
Pardon d’avoir osé poser une question !« Quant à la réponse sur le temps, elle en partie apportée par Ivan Illich (linké dans l’article) dans sa Société sans école. »
Ah, ben voilà, avec un peu de bonne volonté... (Qu’est-ce qu’il est moche ce site !) -
J’ai commencé à lire en me disant, je ne vais pas tarder à arrêter.. Puis j’ai lu.. J’avoue parfois en diagonal, tellement je partage ce qui y est écrit.
L’école, aujourd’hui, n’enseigne plus. Elle ne transmet guère de connaissance, elle forme, elle moule..Demain on a besoin d’ouvriers ?? pas de problème, on créera l’échec scolaire et la formation BTP.. A l’âge où elle doit enseigner la lecture, le calcul, la grammaire, voila l’école qui doit enseigner la théorie du genre... on, brîlle les étapes sur des savoirs « inutiles » dans l’immédiat. On fait d ela philo au lieu du calcul mental.. Parce qu’à partir d’un certain âge, les enfants pensent par eux mêmes, certes..Et de tout ce carcan, on oublie la place de l’enfant dans la société.. La compréhension même de la vie, du comment il doit vivre, au lieu du comment il aimerait vivre...-
@hgo04
« L’école, aujourd’hui, n’enseigne plus. (...) elle forme, elle moule.. »
Veuillez répondre aux questions suivantes s’il vous plait :
- qui paye l’éducation nationale ?
- qui décide de l’éducation nationale ?
- qui paie les campagnes électorales des politiciens qui décident de l’éducation nationale ?
- quel est l’intérêt des sponsors des campagnes électorales de ceux qui décident de l’éducation nationale ?
- pensez-vous réellement que les Rothschild et Goldmann de ce monde souhaitent former des jeunes à devenir des citoyens qui réfléchissent, ou plutôt des consommateurs décérébrés ?
l’école fait ce qu’elle est ordonnée à faire, l’éducation des gens est avant-tout donné par les parents. Ca a toujours été comme-ça. Et j’ai grandi dans la Hongrie communiste de 1970 ! Le vrai problème est l’abandon des parents qui veulent que d’autres s’occupent de leurs gosses. -
@Zolko
J’ai vu arriver l’apprentissage de la lecture globale. Quand j’ai compris, rapidement, le merdier que cela allait engendrer, j’ai appris à ma fille la lecture syllabique. En 2 semaines, elle déchiffrait les mots, les syllables, recomposait le mot et finissait par lire des mots jamais vus auparavant.2 semaines lui a suffit pour savoir lire des mots que ses camarades de classe ne lisaient pas, car ...Et la, convocation par la maîtresse, et remontée de cannes.. « »« Monsieur, ce n’est pas à vous à lui apprendre.. Nous sommes la pour ça avec l’éducation nationale et la méthode approuvée.. »« »Je lui ai dit : « »« Madame, vous allez faire une école de cancres »« ». 20 ans plus tard, les bacheliers ne savent pas écrire...L’école apprend, les parents soutiennent. Les choses de la vie sont aux parents, d’où ma colère quand j’entends parler d’enseignement de l’égalité.. C’est aux parents à le faire, l’école ne devant enseigner que les bases : lecture, calcul, histoire géographie.... pas le genre, le sexe, les rapports amoureux... (je parle du primaire la...)Aujourd’hui, devant le bordel mis par l’éducation nationale, par son ministère, ils sont totalement dépassés, et balancent : « »« c’est la faute des parents »« »..J’ai appris à ma fille la méthode syllabique, et l’emmerde sa maîtresse... Moi j’ai fait ça.. Mais quel parent s’oppose aux maitres et maitresses ?? aucun.. on leur demande gentiment de fermer leurs gueukes et de laisser faire les pro..Ben les pro, ils ont mis une sacré merde... -
@ l’auteur : Moi aussi je vois vivre ma fille... Financièrement, sans son père elle serait à la rue !.... Quand à 18 ans je me suis libéré de la tutelle de mes parents (éducative et financière), je me suis senti LIBRF !..... Tellement LIBRE !..... C’était un autre temps....Une autre époque et une autre « France » !..... La dernière réflexion que ma fille m’a faite il y a quelques jours c’est celle-là : « Je vais avoir 24 ans, et j’ai l’impression que depuis mes 18 ans, rien ne s’est passé, tout est pareil ! »..... J’ai quitté mes parents j’avais 19 ans... A 24 ans, j’ avais ma vie, ma bagnole et mon appart !..... Ma fille aura 24 ans le 30 Janvier 2016.... Elle vit encore chez moi. Je comprends sa « réflexion » !.....Elle voudrait sa vie à elle, comme j’avais la mienne à son âge !....... Mais elle peut pas !....Sans les sous de son père, elle dormirai dehors !..... Et ça lui fait mal à bientôt 24 ans !......... Comme je la comprend !...... On fait comment pour nos jeunes ???.... Ils ne demandent pas grand chose !... Juste une vie qui serait la leur !.... Comme nous au même âge !...... On fait quoi pour eux ??..... Pour qu’ils vivent leurs vies ???........Sans papa ou maman jusqu’à 40 piges ????....... Adishatz.
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@smilodon
"Elle vit encore chez moi (...) Sans les sous de son père, elle dormirai dehors !"
ça, ce n’est pas possible. Ou alors, il manque une info cruciale (genre : c’est son père qui paie votre votre appartement, et alors le problème est ailleurs) -
@ l’auteur(e ?) :
désolé de vous décevoir, mais vous vous faites vieille, c’est tout : je me rapelle quand j’avais 16 ans, et que je programmais sur mon Commodore 64 des PEEK et des POKE en écoutant du Heavy-Metal : mais parents ne comprenaient pas, me disaient que j’allais devenir sourd à écouter une telle musique de sauvage aussi fort.
Et maintenant j’ai 2 (pre-)ados qui jouent à la PS4 (qu’ils ont acheté avec leur argent de poche car j’avais estimé que la PS3 suffirait) et sortent avec leurs copains au cinéma. C’est la vie qui va !-
Sans le titre, on penserait que votre billet est l’exemple type de ce que produit cette « fabrique de la soumission ».
Il est clair qu’une dictature ne peut pas se permettre de centrer son instruction sur la fabrique de la liberté...
Toutefois, on ne peut dire que la soumission à des principes soient privatifs de liberté en société, car sans règles, il ne peut exister de vie sociale.
Cependant, il ne faut pas confondre soumission à des principes faits pour servir la liberté de chacun et principes faits pour servir la liberté de quelques uns et la servitude des autres.
Dans le premier cas, la servitude est forcément réciproque et on appelle cela un service, dans le second cas, elle est à sens unique et on appelle cela asservissement.
Dans le premier cas, seule la démocratie peut s’approcher de cette liberté, dans le second cas, il lui faut la dictature.
Dans le premier cas, la soumission est à l’intérêt général, dans le second cas, à l’intérêt de particuliers.
Alors, si vous cherchez la liberté de ne pas répondre de vos devoirs en raison de vos droits, optez pour la servitude, parce qu’en société, il n’y a de liberté de tout un chacun que si chacun assume ses propres devoirs et non de les faire accomplir par autrui, car c’est que vous aurez mis autrui en servage.
La seule vrai liberté n’est pas de pouvoir faire n’importe quoi, mais ce que l’on aime, soi. Et cela n’est possible que par l’acquisition de la discipline intérieure et de renoncer à la discipline extérieure, qu’elle soit subie ou de la faire subir.
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@Hervé Hum
Sans le titre, on penserait que votre billet est l’exemple type de ce que produit cette « fabrique de la soumission ».
Désolé, cette phrase est un bug de ma part.
Votre article est très bien... !
Et Spartagus à raison, l’école n’est pas la pour lutter contre les inégalités, mais pour les faire accepter par les futurs adultes. Et puis il a raison aussi, l’instruction est juste un repère de compétence, celle pour déterminer ceux qui feront policiers, gendarmes et soldats, bref, ceux qui seront chargés de taper sur les salariés récalcitrants aux restrictions décidés par ceux qui auront réussis le test de soumission zélée, autrement dit, ceux qui épouseront l’idéal d’exploitation d’autrui à son profit. Ces derniers sont d’ailleurs très bien récompensés...
Et vous voulez qu’ils changent de système d’instruction des masses ?
M’enfin !!!!
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la soumission mène a la sodomisation .......
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Soumission, vous avez dit...... ?
Mais elle est partout, sous diverses formes, elle vient de toutes les directions ...Exemple simple :
Levallois-Perret endettement record 8 344 euros par habitant.
Qui peut croire au fait que cet endettement résulte de la volonté des habitants ( résidents) de cette commune.....Bonne « sottomissione ».........Wouaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhh
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yep , compliment à l’auteure une belle plume , un sens de la formule certain .Un discours articulé audible , une rhétorique puissante ;
Le tout au service d’une bien mauvaise cause !Dans un éclair de lucidité qui laisse pantois Spartakus place en évidence ce qu’il faut protégeret que l’auteur défonce a la hache d’abordage sous couvert de dénoncer quelques errements !Monolecte est probablement l’un des meilleurs auteurs de ce site ce qui décuple la nocivité du discours subliminal de cet article.asinus : ne varietur-
le soumission......on l’a bien vue avec Valls demandant aux socialos de « VEAUTER » a droite et ça marche a tout les coups , encore une Panurgerie .....
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