La famille française actuelle s’oriente sociologiquement vers un modèle de type africain urbain
Insidieusement, depuis les années 70, le divorce est de plus en plus fréquent en France (1 pour 3 mariages pour l’ensemble du pays, 1 pour 2 en région parisienne). PACS et union libre concurrencent le mariage et le nombre de familles recomposées va croissant avec des enfants de plusieurs lits. Auparavant, la famille nucléaire était la règle avec un couple marié stable (quelquefois vivant dans l’hypocrisie et le mensonge, certes, mais en apparence uni), avec des couples qui ne divorçaient que pour des motifs graves et qui avaient un nombre d’enfants variable selon le niveau social. Un ou deux pour les bourgeois, plus pour les prolétaires et les émigrés. Sans compter que le nombre de celles que jadis on appelait filles-mères, puis, mère célibataires, et désormais mères isolées est de plus en plus important.
Désormais, pour ceux qui vivent en couple, il n’est pas rare de constater au minimum deux fratries d’ascendance différente cohabitant sous le même toit. Et pour ceux qui vivent séparés de leurs anciens conjoints qui ont la garde des enfants, les visites alternées font que ceux-ci migrent en permanence d’un foyer à l’autre et se découvrent de nouveaux frères et sœurs.
Car après un divorce ou une séparation, peu nombreux sont ceux ou celles qui vont se contenter de la progéniture amenée par le nouveau conjoint. Il faut psychologiquement procréer à nouveau pour donner une assise à la nouvelle famille.
Ces familles éclatées, recomposées, avec des pères
absents, disparus dans la nature, ou au mieux présents de temps à autres,
migrants de l’ancienne cellule familiale à la nouvelle, sans parler des
familles dites monoparentales par choix ou par nécessité , ont transformé
le paysage sociologique de la France et lui donne un aspect qui, toute
proportion gardée, se retrouve en Afrique urbaine. Le clan familial se
recompose avec ses rituels et ses obligations et de réciprocité dans les cas
les plus favorables.
Pour être clair et précis, cet article se veut décrire la situation actuelle des familles françaises dites d’origine et ne concerne ni les étrangers, ni les naturalisés de fraiche date et encore moins les clandestins. Toute analyse sur une base raciale n’a donc pas sa place ici. Cela va en choquer peut-être plus d’un de s’apercevoir que le blanc moyen se comporte désormais en France de façon similaire à ce qui se pratique à Dakar, à Nairobi, Kinshasa, Abidjan ou Johannesburg.
Le milieu traditionnel africain autorisait la polygamie, mais les règles régissant la vie de famille et du couple étaient strictes et suivaient une série d’interdits respectés par tous. Ce modèle existe encore en milieu rural, mais tend à disparaitre en milieu urbain africain. La monogamie officielle est le plus souvent la règle, sauf dans certains pays sahéliens, mais les divorces sont fréquents, les enfants adultérins très nombreux et l’institution du deuxième bureau à la zaïroise, c’est-à-dire l’installation d’une maitresse dans ses meubles au vu et au su de tous est de plus en plus pratiqué et accepté.
Il est donc souvent difficile de s’y retrouver entre les différents pères, qui sont les frères utérins, qui vit sous le même toit, et qui sont à l’extérieur de la maison les enfants d’un autre père ou d’une autre mère Avec les divorces, les répudiations, les relations extraconjugales passagères ou attitrées, il faudrait être généalogiste pour s’y retrouver. Or, c’est ce genre de famille qui a tendance à prendre la place de la famille traditionnelle en France. Il n’est qu’à se souvenir de cette récente publicité pour un véhicule spacieux où un père va chercher les enfants que sa compagne a eu d’un premier mariage, ceux de son ex et celui qu’il vient d’avoir avec récemment avec la nouvelle femme de sa vie pour comprendre l’étendue du tableau. Les publicitaires collent à leur époque pour vendre et ce spot n’aurait jamais pu être concevable il y a encore dix ans.
Cet état de fait ne pourrait être qu’une simple constatation de l’évolution des mœurs dans la société française actuelle, s’il n’avait des conséquences fâcheuses à la fois pour l’Etat, mais avant tout sur la stabilité psychologique et affective des enfants.
La France est un pays connu dans le monde entier pour ses avantages sociaux importants et sa politique familiale généreuse. Là encore, le propos n’est pas de juger ou d’évaluer cette politique mais de décrire les conséquences financières et fiscales des nouveaux comportements.
Quand le couple était stable, l’état payait déjà les prestations sociales accordait des demies parts pour la déclaration d’impôts. La natalité était faible, en dehors de quelques cas d’espèces et les couples ne divorçaient pas ou peu. Comme beaucoup de femmes se déclarent désormais en situation de détresse pour pouvoir avoir accès à l’aide sociale, même si le compagnon est présent mais se fait discret pour que la mère isolée puisse être socialement aidée, la prise en charge des enfants en incombe aux services sociaux. Alors qu’auparavant, quand on était marié, il fallait prouver sa pauvreté et son manque de revenus pour bénéficier de certains avantages. Et même quand il n’y a pas de surcout pour les finances publiques, il s’agit d’un véritable casse-tête pour l’administration pour s’y retrouver dans une famille de deux pères, trois mères et cinq enfants. Et, comme il n’existe pas de coordination des fichiers, certains avantages indus continuent de tomber, ou sont payés deux fois.
Pour les riches, ce sont les droits de succession qui posent problème. Car si vous êtes mariés avec une fille unique et propriétaire d’un appartement parisien d’une valeur d’un million d’euros, d’une résidence secondaire, et titulaire d’un portefeuille d’actions, votre héritière va le sentir passer devant le notaire à l’ouverture du testament. Par contre si vous avez à deux, cinq enfants de trois lits différents, plus un adultérin qui de nos jours possède les mêmes droits que les autres, et bien le prélèvement de l’état sur la succession deviendra ridicule. D’autant que les autres pères et mères disposeront des mêmes conditions favorables.
Donc, sans porter le moindre jugement moral sur les nouveaux comportements sexuels et familiaux, il est force de reconnaitre que l’Etat ne s’y retrouve plus financièrement.
Cela ne serait pas directement préjudiciable à la société et encore moins à l’individu, s’il n’y avait les répercussions psychologiques sur les enfants de ces nouveaux couples, ballotés d’un foyer à l’autre, avec des demi-frères et demies sœurs un peu partout. Quant à celles qui ont fait volontairement un bébé toute seule, elles ne prennent pas toujours conscience des obstacles dans lesquelles elles mettent leur enfant. A une époque où l’on envisage l’adoption pour les couples homosexuels, la société ne se pose que très peu la question des difficultés et des répercussions engendrées par le nomadisme sexuel et familial des hétéros.
Mais la grande différence avec l’Afrique réside en la prise en charge sociale par l’Etat. Education, crèches, prestations compensatoires, alors que la mère africaine célibataire n’en bénéficie même pas. Quant aux pères français, ils peuvent se donner bonne conscience de leur défaillance, sachant qu’il existe des lois qui protègeront leur progéniture s’ils n’ont ni la capacité ni la volonté de le faire eux-mêmes. En Afrique, le père inconsistant, n’a pas ce recours et nombreuses sont les femmes qui se retrouvent en situation précaires, même quand elles sont mariées.
Cet article ne se veut ni moral, ni encore moins moralisateur, mais espère déboucher sur une réflexion sur les conséquences financières, psychologiques et sociales de la nouvelle structure de la famille française. Il semble que le désir d’enfant actuel soit avant tout teinté d’égoïsme et souvent d’irresponsabilité de la part d’individus qui souvent critiquent les Africains pour leur imprévoyance, alors qu’ils font pire eux-mêmes en se reposant sur les largesses des lois et des institutions du pays dont ils sont les ressortissants. Et ce comportement irresponsable atteint désormais, cadres, professions libérales et fonctionnaires, alors qu’il ne concernait, il y a encore peu de temps que les classes défavorisées qui survivaient des allocations familiales. Sans la manne dispensée par la France à ses habitants, il est fort probable que de nombreux petits Français de la nouvelle génération se retrouveraient émaciés et dénutris avec le ventre ballonné comme trop de gamins des bidonvilles des grandes métropoles africaines.
Kampala, le 8 novembre 2009
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