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La France n’existera plus en 2022 ? - Propos sur la désintégration sociale

La France existera-t-elle encore comme la nation telle qu’on la connaît depuis des décennies, avec une démocratie, des institutions républicaines et surtout un cadre de vie que bien des pays nous envient ? Cette question se pose et bien évidemment, la France n’aura pas disparu en 2022. Elle conservera son territoire, avec une unité culturelle et linguistique, mais elle risque de ne plus exister comme un ensemble républicain. Elle pourrait bien se désintégrer, sans qu’on sache à quoi pourrait ressembler un pays désintégré. Pour l’instant, la France subit une fracture sociale. Qui remonte à au moins 20 ans. C’était d’ailleurs le thème de campagne de Jacques Chirac en 1995. En 1998, quelques commentateurs imprudents se sont un peu trop vite réjouit de la victoire des blacks blancs beurs lors de la coupe du monde. La fracture sociale est restée et s’est même accentuée ces dix dernières années. Pourtant, la société a montré une résilience considérable si bien qu’on peut légitimement penser que cette situation puisse durer encore des décennies. A l’inverse, un sociologue comme Alain Touraine, un type sérieux, pas vraiment drôle sur les plateaux télé, s’est interrogé depuis des années sur notre capacité à vivre ensemble et à maintenir le modèle républicain et social. Et donc, la question fait débat. Je propose ici de réfléchir à ce qui est non pas un modèle mais un concept, celui de désintégration sociale. Souvent le réel dépasse le concept et le modèle, aussi on lira ces lignes comme un propos de sociologie fiction.

 Pour concevoir la désintégration sociale, il nous faut comprendre quels sont les ressorts de la cohésion sociale et de son opposé, la désagrégation. Autrement dit, ce qui lie ou dissocie les hommes. Et pour commencer, pourquoi ne pas observer le règne animal. On constate alors le mode de vie solitaire chez certaines espèces, alors que d’autres montrent ces comportements d’ensemble aux formes très complexes, comme chez les insectes sociaux. Plus proches de nous, les oiseaux offrent le spectacle d’un vol solitaire lorsqu’il s’agit d’un rapace, ou d’un déplacement coordonné, notamment chez les migrateurs. Les mammifères offrent aussi le spectacle d’une vie menée en solitaire ou dans un troupeau, d’éléphants, de gazelles, etc. Sauf exception, on ne verra pas des animaux développer une vie sociale s’ils sont d’espèces différentes. Sauf dans le cas d’animaux élevés par l’homme. Nous avons tous en tête ces images populaires appréciées des bêtisiers de télé où l’on voit un cheval jouer avec un chien, ou un lapin avec un chat, ou je ne sais quelle autre combinaison. Si c’est le cas, c’est parce que l’animal est domestiqué, qu’il a perdu une partie de son instinct sauvage. Le berger sait faire tenir ensemble les quelques chiens avec le troupeau de moutons. Et maintenant, si on transpose à l’homme, quel sera l’équivalent du berger qui fait tenir les hommes ensemble ? Les familiers de l’œuvre de Platon verront dans cette question une réplique du procédé employé dans le dialogue sur le Politique où Platon s’interroge sur les caractéristiques d’un roi idéal amené à gouverner au mieux les hommes. Dialogue où apparaît le mythe du pasteur divin, sorte de berger nourricier que les hommes accepteront comme gouverneur. Dans un fameux dialogue, Socrate et l’Etranger jouent de cette allégorie de l’homme possédant cet art de prendre soin du troupeau et dont la figure transfigurée et divinisée servirait de point de départ à la conception du roi (275). Pour ne pas égarer le lecteur je vais aller au bout de ma conclusion. Il existe certainement quelque chose qui fait tenir les hommes ensembles. En fait, une combinaison de facteurs différents. Ibn Khaldûn évoquait l’asabya, l’esprit de corps, ce ciment qui rend solidaire les membres d’une tribu. Si on considère une société complexe comme la notre, le ciment social est multiple, composé d’institutions, de gouvernance, de services publics mais aussi de facteurs plus insaisissables comme le désir de vivre ensemble et l’intérêt partagé à vivre ensemble. 

 Les puissances liantes sont multiples. L’esprit républicain devrait faire tenir ensemble tous les membres, alors que d’autres facteurs réunissent des secteurs du corps social, avec des liaisons plus ou moins forte, réseaux, anciens de, amateurs de, membres d’une communauté. Suite aux discussions menées lors d’un café philo sur la société fragmentée, il est apparu clairement que les ressorts sociaux liants et déliants appartiennent à deux catégories, d’abord le matériel, les conditions économiques, les revenus, ensuite, les facteurs plus spirituels et notamment le désir de faire société, d’être ensemble. Une société intégrée repose sur l’association de ces deux facteurs. L’explication marxiste sur les conditions économiques ne représente que la moitié de la réponse. Certes les conditions matérielles favorisent la vie civile mais encore faut-il que les individus aient la volonté de vivre ensemble. La dégradation des conditions matérielles est un facteur de désintégration sociale. L’exemple des immigrés italiens et polonais dans les années 1930 est édifiant. Ces travailleurs avaient vocation à s’intégrer mais compte tenu de la crise économique, les tensions se manifestèrent. Italiens et Polonais furent accusés par la populace de venir prendre le pain aux Français. Un défaut dans les conditions matérielles occasionne bien souvent les tendances à la désintégration. Un excès aussi, si l’on observe la sécession des très riches. L’impact des médias est lui aussi contrasté. La multiplication des formes culturelles diffusées peut engendrer un désir de partage ou à l’inverse une tendance à s’isoler en communauté, groupe d’intérêt, tribu.

 Le médiatique a sans doute un impact sur le narcissisme, phénomène très contemporain associé à l’individualisme et favorisant le repli sur un univers fait d’images renvoyées par les autres servant de miroir. Le narcissique s’intéresse beaucoup à sa personne et va forcément vers ceux qui partagent avec lui cet intérêt alors qu’en retour il joue le jeu et se prête au jeu du miroir. Publicité et propagande ont dissout l’homme individué pour faire place à un individualisme fait d’artifice et de narcissisme. L’individu narcissique ne fait pas société. Peut-être que d’autres facteurs très contemporains pallient à ce déficit de sociabilité. Des choses toutes aussi artificielles mais capables de souder les gens, comme les réseaux sociaux ou le culte des stars, piètre mais efficace substitut à la religion. N’oublions pas que les célébrités font des apparitions. Et que les médias sont des lieux épiphaniques.

 Maintenant, on peut regarder la réalité en face. Et pointer une tendance forte, celle de la résilience. Prenons l’Espagne, pays avec plus de 20% de chômage. Le mouvement des indignés s’est manifesté mais comme le dit la bonne formule, la majorité silencieuse est résignée. N’oublions pas qu’une grande majorité d’Espagnols sont propriétaires de leur logement (les autres expulsables aurait dit Coluche) et que les solidarités familiales sont puissantes. Les populations ont acquis une capacité étonnante à accepter la baisse du niveau de vie en étant persuadées que c’est la seule voie. La France est en état de fracture sociale depuis deux décennies et elle n’a pas vacillé. On peut égrener interminablement les indices en faveur d’une résilience sociale face à la crise.

 Passons maintenant aux facteurs de désintégration. On les a esquissés sommairement et aux aussi peuvent être égrenés interminablement. Mais globalement, trois facteurs imbriqués menacent la cohésion sociale. Les inégalités, le chômage et la baisse du niveau de vie. La société française va devoir affronter une situation qui dans dix ans, risque d’être explosive. Si le scénario à la japonaise se confirme, le chômage réel va suivre une courbe ascendante et la France pourrait cumuler dix ans de sous-emploi massif avec au bout près d’un Français sur cinq privé d’un emploi permettant de mener une vie décente. Les services, basiques risquent d’augmenter, avec les produits de première nécessité. Il faut également prendre acte de la croissance de la Chine qui aura doublé son PIB en 2022. L’Inde, le Brésil et d’autres pays ne seront pas loin. Dans un tel contexte, le baril risque d’atteindre des sommets et le carburant pour se chauffer ou se déplacer va flamber. Ajoutons les dépenses de santé croissantes, la démographie et ses vieux, alzheimer, parkinson, cancer, organismes dégradés… et puis, la technologie qui « bouffe » de plus en plus de fric, la bureaucratie et là, ce pourrait devenir invivable pour près d’un Français sur deux qui travaillera dans des conditions difficiles pour payer ses impôts, son chauffage, son loyer, son carburant, ses tas de dépenses incompressibles et à la fin, plus un sous pour un petit plaisir, ciné, resto, détente, voyage… Bref, une vie invivable attend bon nombre de nos concitoyens et à moins que les gens ne trouvent cette situation normale, on ne voit pas comment échapper à la désintégration sociale. A moins que la capacité de résilience associée à une politique de salut public ne permette de passer le cap de 2022.

 Admettons que ce soit le cas, la France de 2022 risque de ressembler de moins en moins à celle de 1960 et 1970. Une France désintégrée, de citoyens zombifiés, greffés aux machines, aux portables, aux tablettes, aux écrans tactiles, pourrait en résulter et afficher une relative stabilité. La raison et la liberté seraient alors remplacée par une sorte d’instinct technologique. En exagérant le propos on pourrait suggérer que la France des hommes ferait place à la France des fantômes, sorte de créatures mi-humaines, mi-technologiques mues par les fils invisibles de la vie mécanique. Un pays de marionnettes emprisonnées dans leur autisme narcissique qui à l’instar des détenus à qui l’on accorde une promenade de deux heures, vont se déhancher dans des boîtes à musique en écoutant du Getta, telles des figurines animées enfermés dans des camps de la vie. La société désintégrée reste en dernier ressort une société de masse. Réglée non pas d’une manière centralisée comme au vieux temps du national-socialisme mais organisées par un dispositif décentré, périphérique, polycentrique. 

 Société désintégrée ou plutôt désaccordée. Le « lien social », ce substitut au pasteur platonicien ou à l’asabya ou au ressort de Montesquieu ou encore à l’esprit de la nation selon Renan, serait délié, désubstantifié, au profit d’une solidarité mécanique, reposant sur des connivences d’intérêts matériels, sur de la technologie, sur une surveillance policière très développée. Bref, rien de neuf, ce modèle de société peu engageant reviendra de manière récurrente dès lors que l’esprit déroulera les analyses sur l’évolution du monde contemporain. Ce type de société arrange en fait les « directeurs du système ». L’individu devenu pièce d’un lego industriel et social se prête comme chair corvéable aux intentions de la gouvernance, des profits, des centres de commande, dans les bureaux, les banques, les grandes industries. Les maîtres du système ont intérêt à façonner les vies mécanisées des populations.

 Alors, de quoi sera fait l’avenir ? Une société minée par les tendances à la désintégration peut se révolter, ou se résigner ? Nous ne savons pas comment un ensemble aussi complexe que la France des années 2010 réagira à la persistance de la crise sociale. Les Français pourraient très bien se résigner. Personne n’avait prévu les événements de 1968 dans un pays en pleine croissance et sans chômage. Une France percluse d’inégalités et de précarité pourrait accepter la situation et ce serait aussi un phénomène imprévisible.


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38 réactions à cet article    


  • Jason Jason 22 novembre 2011 09:52

    La France telle qu’on la connaît n’existera peut-être pas, mais bon nombre d’imbéciles qui la peuplent seront encore là.

    Vous devriez signer votre article NOSTRADAMUS


    • NeverMore 22 novembre 2011 11:26

      « comme la nation telle qu’on la connaît depuis des décennies ».

      Je pensais à plus d’un millénaire, voire 15 siècles au moins. Cà se désintègre à grande vitesse, grâce à ce genre de phrase, grâce à vous donc, aussi.

      Et n’oublions pas de cracher sur nos racines, on est tellement ouverts, tellement bons, et l’autre est tellement source de richesse (nos salauds de parents étaient vraiment des cons). de toutes les façons, ce sont nos enfants et petits enfants qui géreront la merde, alors pourquoi se poser des questions aujourd’hui ; profitons du présent et après nous le déluge.

      Et n’oubliez pas de voter FH, pour le printemps arabe, le vrai, enfin, en mai, chez nous.

       


      • MKT 22 novembre 2011 12:15

        Bon 10 ans entre 2012 et 2022.
        Ce n’est pas très long mais tout exercice de prospective est délicat.

        Vous évoquez la désintégration sociale, le film de Arcand « L’âge des ténèbres » est une illustration de ce mouvement.

        Rien n’est écrit mais une nouvelle organisation se met en place tout doucement à côté du légal. Il y a sur Paris en tout cas une montée en puissance de toute un monde informel.

        Quant au reste, nous naviguons dans le brouillard avec des capitaines myopes ou aveugles.


        • Bernard Dugué Bernard Dugué 22 novembre 2011 13:03

          L’évolution des sociétés est incertaine en effet
          On peut juste tracer des schémas possibles
          Le ressort de la république intégrée et accordée devrait être une figure spirituelle quasi universelle, sorte d’esprit présent dans le plus grand nombre. La thèse de la vie mécanisée suggère une piste que je n’ai pas évoquée.

          Pourriez-vous en dire un peu plus sur ce monde informel. Nouveau tribalisme ? Communautarisme ?


        • Hermes Hermes 22 novembre 2011 16:30

          Bonjour,

          Oui 10 ans ce n’est pas très long, mais sous le slogan "ensemble tout est possible" la désintégration programmée a déjà commencé depuis plusieurs années. On est déjà dans l’historique.

          Les truc et astuce du jour en démanipulation mentale :

          • Quand vous voulez savoir ce que va faire un politique, inversez son slogan ou ses affirmations.
          • Quand vous voulez savoir ce qu’il veut vous cacher, attribuez lui les accusations qu’il porte à ses adversaires.

           smiley


          • Loatse Loatse 22 novembre 2011 15:12

            bonjour,

            Rien n’est figé, il est évident que la france des années 60 n’a rien à voir avec celle que nous connaitrons dans une décennie mais la résilience a ses limites :)

            .. La crise qui a frappé dans le milieu des années 70 a mis fin à notre insouciance en freinant nos capacités à nous projeter dans l’avenir, et ceci est encore plus flagrant la grande récession de 2008 qui nous touche de plein fouet aujourd’hui....

            Mais d’autres facteurs participent à ce que vous appelez, l’auteur, la désintégration sociale de notre pays...

            - L’abandon progressif de notre culture en érigant pour modèle, le mode de vie outre atlantique...jusqu’à en imprégner notre langue à l’excès..y laissant au passage une bonne part de notre identité...

            - L’abandon du religieux pour une pseudo spiritualité à la carte, souvent source de confusion sur fond de récupération sectaire...

            - Une identifté française ou spécificité culturelle, qu’il nous est demandé d’oublier pour nous fondre dans un grand « tout » afin d’uniformiser le monde..).

            La résistance à ce projet de mondialisation a pour résultante la montée des nationalismes qui ne sont rien d’autre que des réactions de peur en face de cette dilution programmée...

            Sans doute n’existeraient ils pas si le modèle de sociétés qui nous est imposé n’était pas fondé sur le déni de ce sur quoi l’équilibre de notre nature humaine est basé ; le besoin de repères eux même basé sur des valeurs communes, une histoire commune...


            • manech42 manech42 24 novembre 2011 22:52

              bonjour loaste, je me permet d’ajouter à votre liste le fait que les gens aujourd’hui ne veulent pas se rebeller à l’inverse de nos anciens qui se sont toujours battus pour leur honneur et leur dignité, sentiments que semble ignorer la nouvelle génération, pauvre France !


            • lsga lsga 22 novembre 2011 16:36

              « Elle conservera son territoire, avec une unité culturelle et linguistique »


              Ce n’est pas si évident que ça. La France a déjà perdu une large partie de ses cultures et langues régionales sans que personne ne s’en aperçoive. 

              Pendant que les vieux Bretons sont occupés à défendre la culture française contre les arabes en votant FN, la culture Bretonne a complètement disparue. De même, les pays du nord de l’Europe voient leurs langues s’effacer petit à petit devant l’anglais....

              Une nation, c’est comme un être humain : ça naît, ça vie, ça meurt. 
              Pour la France, peut-être pas en 2022, mais nul doute que dans 4 ou 5 Milliards d’années, il ne restera pas le moindre souvenir ou la moindre trace de ce qu’a été la culture française. 

              • Png persona-nongrata 22 novembre 2011 17:37

                 Les Bretons ne votent pas FN , vous confondez avec l’Est cher ami est c’est même la région de France la moins partisane de l’extreme droite ,j’ai vécu des années en Bretagne et je n’ai subi aucune discrimination en tant qu’arabo-musulman.

                 Kenavo.


              • lsga lsga 22 novembre 2011 17:56

                oh... il doit forcément y avoir un ou deux vieux fachos qui votent FN en Bretagne.

                A vrai dire, j’ai hésité à prendre l’exemple de l’Alsace ; mais je n’arrive pas à considérer la mort de la langue et de la culture alsacienne comme une vrai perte...


                J’aurais pu prendre l’exemple de la Catalogne du Nord sinon, ou du provençal, ou de la Corse (en corse, ça vote bien FN non ?), ou des pays basques.... Euh... Unité culturelle française ? Honnêtement, elle n’existe que depuis 40 ans cette unité. 

                L’identité de la France : La France a toujours été un PatchWork ethnique, religieux et culturelle. D’où la république, la laïcité, etc.

              • bigglop bigglop 22 novembre 2011 19:49

                Bonsoir à tous,
                Bernard Dugué fait une bonne analyse pertinente mais insuffisante car elle ne prend pas en compte le concept de régionalisation européenne initiée par la Fondation Bertelsmann et qui se retrouve dans tous les traités européens sur la protection des minorités ethniques.
                En résumé, la Bretagne à dominance celte pourra devenir une région autonome financée directement par les institutions européennes. Un exemple récent, la Serbie, le Kossovo,.....
                Pour en savoir plus, regardez cette vidéo et suivantes de Pierre Hillard :
                http://www.youtube.com/watch?v=m1jdXMb8H_4
                Et aussi lisez ses ouvrages


              • lsga lsga 23 novembre 2011 00:56

                En fait, la régionalisation est la meilleure solution face aux fascistes de tout poils.

                J’ai pas mal d’amis Basque et Catalans qui espèrent que la crise va leur permettre de quitter l’Espagne qui vient encore une céder aux sirènes des descendants du franquisme...

                Mais en Bretagne : Il faut commencer par ressusciter le breton !


              • njama njama 22 novembre 2011 17:16

                désintégration sociale ou nationale ?

                L’Europe a la structure d’un État Fédéral, lequel est inspiré clairement du système féodal ... La régionalisation s’inscrit dans le schéma.

                Que peut devenir la France, d’autre que d’être une des 27 Provinces de l’Euroland avec sa langue (que nous partageons en partie avec les suisses et les belges), sa culture, ses vignobles et sa tour Eiffel et ce qui lui reste de folklore ... ?
                 


                • Png persona-nongrata 22 novembre 2011 17:30


                   Désolé mais la France n’existe plus déjà depuis 2007 ! Depuis que les français ont mis au pouvoir un sayanim !

                  La France n’est pas dirigée par de vrais français, mais par les domestiques de l’internationale sioniste qui contrôlent l’économie. Les conditions dans lesquelles vous êtes souvent obligés de survivre avec vos familles !

                   Oui il n’y a plus de république , juste un organe ultra communautariste appelé le CRIF qui dicte toute les politiques à suivre avec comme arme de propagande les mass médias et comme base le systéme bancaire !!!

                  Musulmans, Chrétiens, Juifs, Athés, et tout le reste,continuez comme ça dans vos enfantillages :

                   Vous allez TOUS vous faire tondre la laine sur le dos et si ce n’est pas assez, c’est votre SANG bien rouge que l’on réclamera sur l’autel du pouvoir mondial....


                  • Vipère Vipère 22 novembre 2011 20:06

                    Gimme, au lendemain du référendum, remanié par les élites politiques et technocratiques écartant le « non » populaire à une Europe asociale, les carottes étaient déjà cuites, si l’on peut dire !!!
                     
                    trop tard l’indignation, comme dirait l’autre, "avant l’heure, c’’est pas l’heure, après l’heure...


                  • Loatse Loatse 22 novembre 2011 17:44

                    « Une nation, c’est comme un être humain : ça naît, ça vie, ça meurt. » 

                    Cela évolue, cela se transforme...mais lorsque que l’humain n’est plus qu’une marchandise, un outil de production (quoique..) ou un outil de consommation, qu’on lui ôte ses droits de citoyen de choisir son mode de fonctionnement (voire la grece, l’italie), qu’on en arrive à fabriquer artificiellement des situations conflictuelles (que soral appele une violence de dérivation) afin que nous ne pensions pas à demander des comptes aux vrais responsables, comment se projeter sur l’avenir ?

                    aujourd’hui des organisations décident pour nous, de notre politique, de notre économie, de notre devenir.... Sarkozy, melenchon, le pen : Tous interchangeables parce que les mains liées...

                    nous avons perdu notre liberté, ne nous en est laissée que l’illusion...








                    • Png persona-nongrata 22 novembre 2011 17:54

                      Le système (école, médias, partis) n’apprend pas à penser par nous-même, à être libre et autonome. Au contraire, les pubs, la télé, les grands médias distillent continuellement leur intox, leurs infos, leur vision du monde, leurs mensonges et leurs directives, ils accaparent les cerveaux rendus disponibles par la pub, la fatigue du travail et les émissions infantilisantes. Dans ces conditions, comment les gens pourraient-ils exercer réellement un libre arbitre et rôle politique ?, participer en connaissance de cause à la gestion démocratique ?

                      http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/il-n-existe-pas-de-democratie-en-104725


                    • Ensor 22 novembre 2011 21:45

                       Bonsoir « Persona-non grata »

                       Vs auriez-dû écrire : « n’apprend plus ». Car ds les années 60, les écoles de la République, apprenaient à penser par soi-même, mais c’est une époque révolue, comme vs le soulignez. Panem et circenses, cela n’a guère changé (hélas !) depuis Juvénal.


                    • njama njama 22 novembre 2011 18:34

                      La nation a surtout été un instrument de la bourgeoisie ...

                      Les nations, leur caractéristique la plus commune est de naître au forceps, à grands coups de guerres, ou de découpages sur des cartes (genre Sykes-Picot, ou l’Afrique), ici une rivière, là une montagne, et pour le reste un grand coup de règle, ... et hop ! il faut que tout cela vive dans la même cage.
                      Parfois ça meurt, à coups de guerres et d’autres coups de règles pour savourer la conquête. Des îles se vendent, ou s’offrent en cadeau (comme la Corse par exemple), se partagent comme Haïti ...
                      On balkanise, hier l’Empire romain, aujourd’hui l’Europe ... qu’on débalkanisera un jour ... inévitablement. Et voilà le kanak plus européen que mon voisin le turc ...
                      Le nationalisme, cette chienlit ... combien de guerres pour cette idée ?

                      « L’union et la fraternisation des nations est une phrase que tous les partis ont aujourd’hui à la bouche, notamment les libre-échangistes. Il existe sans doute un certain genre de fraternisation entre les classes bourgeoises de toutes les nations. C’est la fraternisation des oppresseurs contre les opprimés, des exploiteurs contre les exploités. De même que la classe bourgeoise de tel ou tel pays est unie et fraternellement liée contre les prolétaires de ce pays malgré la concurrence et la lutte des membres de la bourgeoisie entre eux, de même les bourgeois de tous les pays sont liés fraternellement et unies contre les prolétaires de tous les pays, malgré leur bataille et concurrence mutuelle sur le marché mondial. »
                      Karl Marx 1847
                      http://ideologie-europeenne.fr/La-nation-au-XIX-siecle-un.html


                      • GHEDIA Aziz GHEDIA Aziz 22 novembre 2011 19:22

                        Bonsoir Duguet
                        ça me fait vraiment plaisir que vous citiez Ibn Khaldoun dans votre article. Mais, je ne pense pas que le comcept de la açabiya autour duquel s’est construite pratiquement toute l’oeuvre d’Ibn Khaldoun (les prolégomènes) puisse s’appliquer à une société autre qu’arabe, maghrébine plus particulièrement . Ou alors, si je me trompe c’est que je n’ai rien pigé de la sociologie d’Ibn Khaldoun. 


                        • Bernard Dugué Bernard Dugué 22 novembre 2011 19:35

                          Bonsoir Ghedia,

                          J’ai cité l’asabya comme une instance permettant aux individus de faire société en sous-entendant bien évidemment que cela concerne les sociétés arabes et tribales au 14ème siècle. Au 18ème, c’est le ressort de Montesquieu qui joue comme lien social et ainsi de suite


                        • GHEDIA Aziz GHEDIA Aziz 22 novembre 2011 19:47

                          Dans les pays du Maghreb en tout cas la açabia continue toujours de faire son oeuvre ; même si on est au xxi siècle. La révolution (?) libyenne vient de le démontrer de façon nette ... ET TRAGIQUE. N’est ce pas que le dernier bastion qui est tombé en Libye est bien le fief, la région natale de Kadhafi ? Sa tribue a tenu jusqu’à la dernière minute car, inconsciemment peut-être, elle ne pouvait admettre le fait que Kadhafi (qui est l’un de ses fils), dégage du pouvoir ... et surtout de cette façon-là.


                        • Mylène 22 novembre 2011 23:19

                          Exact GHdia, « histoire universelle », l’assabyia était spécifique aux peuple du maghreb, khaldoun expliquait entre autre que toutes les dynasties ont tenté d’opprimer ces peuples qui avaient l’esprit de clan smiley 


                        • GHEDIA Aziz GHEDIA Aziz 22 novembre 2011 19:24

                          erreur de frappe : concept et non comcept ! 


                          • Aafrit Aafrit 22 novembre 2011 22:30

                            Docteur, je crois que vous avez du mal à distinguer Assabia (qui vient du Assab Singulier) ce « truc-ensemble » qui lie toutes les parties du corps, sans lequel le tout - qui est l’ensemble des partie qui se lient entre elles par ce Assab- se désintègre, meurt..etc, donc en faisant l’analogie, c’est ce lien de confiance qui lie l’enseble de la tribu, la société ( ce concept a inspiré d’autres savants dans de différents domaines dont ceux que l’auteur a cités, en outre Lock, Montesquieu (ressort) , Renan (esprit de la nation), A.Smith (main invisible), etc).

                            De El assabia qui vient du Al A’assab(plu.) donc nerfs- et par extension fanatisme.


                          • GHEDIA Aziz GHEDIA Aziz 22 novembre 2011 22:40

                            Non. Je ne me trompe pas et je n’ai pas de confusion mentale. Je ce que je voulais dire en donnant l’exemple de Kadhafi, c’est que la tribue à laquelle il appartenait, a essayé de le soutenir jusqu’au bout et ceci par esprit de corps, par açabia. 


                          • Aafrit Aafrit 22 novembre 2011 23:41

                            Mais, Docteur, vous dites non pas avec moins de confusion que ce paradigme (ou concept) ne peut s’appliquer que sur les pays du maghreb.

                             Donc qu’il s’agisse de famille, clan, tribu, société, nation ou monde, ou univers, peu importe la taille du groupe, ce qui a intéressé Ibn Khaldun et d’autres savants c’est ce « truc » qui fait que des individus (ou groupes) ( rappelant que chaque individu ou groupe a son idiosyncrasie, son histoire, ses aspirations) acceptent de vivre ensemble, de s’entreaider, de se défendre..etc.
                             Et si, au Maghreb, Ibn Khaldoun avait tenté de comprendre cela en opposant ce concept à ce phénomène, d’autres savants, issus d’autres sociétés, qui sont venus après lui ont eux aussi proposé d’autres concepts allant dans cette veine là.
                            Voilà voilou voili smiley


                          • suumcuique suumcuique 22 novembre 2011 19:29

                            Le biniou - la cornemuse - cet instrument au son atrocement criard que tout Breton nomalement constitué fuit comme la peste de l’île-Tudy à Nantes et pour lequel de grandes messes sont annuellement organisées pour les touristes à L’Orient est un instrument d’origine arabe (When Scotland Was Jewish : DNA Evidence, Archeology, Analysis of Migrations, and Public and Family Records Show Twelfth Century Semitic Roots, Hirschmann et Yates), complètement inconnu des Bretons et des autres peuples dits celtes de l’Ouest jusqu’au quinzième siècle.


                            Delenda Carthago




                            • Pyrathome Pyrathome 22 novembre 2011 19:45

                              Dans dix ans, et vu le parc nucléaire actuel, on aura notre désastre nucléaire, nous aussi.....la France sera encore là mais peut-être inhabitable comme le Japon.....


                              • Prometheus Jeremy971 22 novembre 2011 21:25

                                Votre article m’a rappelé ce livre d’Howard Bloom : Le Principe de Lucifer.

                                Tout comme l’auteur vous faites un parallèle entre société, humain, et vie animale. Vous n’allez pas aussi loin que lui mais c’est très intéressant ce que vous dites !

                                Par contre je ne partage pas votre pessimisme, il faut au contraire se réjouir du chaos qui vient. Howard Bloom justement dit :

                                Une fourmi naît avec tout l’équipement génétique nécessaire pour jouer son rôle dans la société. Si elle reçoit tel mélange de nourriture des nourrices de la colonie, elle devient un soldat : un bête puissante, beaucoup plus grosse que la normale, dotée de mâchoires féroces et destinées à défendre la colonie contre les attaques ; si elle reçoit un autre mélange, elle devient un ouvrière, une créature petite mais vive, capable de porter des charges plusieurs fois supérieures à son poids ; et si elle reçoit la potion rare réservée à quelques privilégiées, elle peut devenir une reine.

                                Ce qu’il faut comprendre c’est que nous allons trouver à travers notre sens de l’adaptation de nouveaux individus prêts à relever les défis actuels. De nouvelles personnalités émergeront naturellement du superorganisme humain qui règleront les problèmes que l’on traverse. Certains ont vu en Obama l’une de ses personnalités, d’autres le voient en Marine Le Pen. Nous nous adapterons toujours aux difficultés. Après évidemment ça ne se fera pas sans mal mais comme dit Howard Bloob :

                                Plus de deux cent milliards de globules rouges meurent quotidiennement dans le but de vous garder en vie. Vous inquiétez-vous de leur mort ? Comme ces globules rouges, vous et moi sommes des cellules dans un superorganisme social.

                                Le principe de vie et de mort n’a plus vraiment de sens à une certaine échelle, Combien d’hommes sont morts pour la France des millions, des milliards peut être même pour batir ce pays ? Et lorsque la France n’existera plus et sera remplacé par un autre organisme ?

                                Notre nature, nos gènes se moquent des valeurs de bien, de mal, de juste, d’injustice, de vie, et de mort, de blanc, de noir. La France est juste une idée collective, et si la volonté collective fait que ce pays devra rester debout, il le restera. Certains ont eu raison de parler d’une pensée unique, et cette pensée unique s’accompagnait d’un renoncement, et oui d’une désintégration du lien sociale pour se fondre dans la grande globalisation.

                                Demain ce processus continuera peut-être si nous le souhaitons ou bien les nations renaîtront ?


                                • Le printemps arrive Le printemps arrive 23 novembre 2011 08:08

                                  Bonjour Jeremy971 et bravo,

                                  quelle ouverture d’esprit ! Ouverture d’esprit pas encore assez répandue parmi nos concitoyen(ne)s arc-bouté(e)s sur leurs attachements qui en font des pessimistes apeuré(e)s.


                                • njama njama 27 novembre 2011 14:51

                                  Comme ces globules rouges, vous et moi sommes des cellules dans un superorganisme social.

                                  Je ne savais pas que les globules rouges étaient des êtres pensants. Peut-être le sont-ils après tout ...

                                  Quelle preuve apportait vous à l’existence de ce superorganisme social ? Vous reprenez l’imagerie utilisée par les nations, ce fameux et fallacieux « corps social » , ou par l’Église, « corps du Christ » qui n’est qu’un ectoplasme de vos pensées, ou le principe de Lucifer :->.

                                  Sortez de vos superstitions, que diable ! :->


                                • Ensor 22 novembre 2011 21:55

                                  Bonsoir « Jeremy971 »,

                                  Sauf qu’au rythme actuel de destruction de notre environnement, il ne restera plus grand monde
                                  ds 50 ans, pour tout reconstruire. Quant aux fourmis, elles étaient là avant nous et se passeront très bien de notre présence.


                                  • Prometheus Jeremy971 22 novembre 2011 23:23

                                    Encore une fois la nature s’en fout de nos destructions. Elle en a causé des pires. Le cas du cratère de chicxulub a causé bien plus de dégats que Fukushima ou Tchernobil. 50% des espèces vivantes ont été anéantis.

                                    L’atmosphère a également changé au cours de l’histoire de notre planète. L’extinction permienne qui voit les taux d’oxygène chuter, et 70% à 95% des espèces s’éteindre.

                                    Je sais que ça a l’air pessimiste mais la vie est toujours là, et nous sommes toujours là. Nous sommes très certainement le sommet de l’évolution sur cette planète. Il y a peu de chance que quelques catastrophes économiques, et deux trois centrales nucléaires viennnent à bout de notre volonté. Au contraire le superorganisme humain réagit en créant des anti-nucléaires, et des indignés.

                                    Mais évidemment tout dépend de la grandeur du déséquilibre.

                                    Après historiquement aucun politique n’a su maintenir un peuple dans un déquilibre suffisament grand pour que les peuples ne leur coupent pas la tête. Même Hitler devait faire des compromis.


                                  • Jason Jason 23 novembre 2011 08:44

                                    « L’évolution des sociétés est incertaine en effet
                                    On peut juste tracer des schémas possibles »

                                    Voilà un propos d’une pronfondeur abyssale. En cherchant bien, ou pourrait même y reconnaître un cousin de M. de La palisse ou l’oncle de M. toutlemonde.


                                    • molotov molotov 27 novembre 2011 11:40

                                      Il faudrai commencer par faire tomber les vraix détracteur de la france,

                                      exemple ; la fause vrai association « Ni pute ni soumise » dont beaucoup de personne ignore leur vrai fondement nauséabond,

                                      « Sos rascisme », dont l’organisation acroit d’avantage le communotarisme que ce qu’elle prétend déffendre.

                                      « Le CRIF », institution communotaire religieuse et lobbyiste influenssant la polique Francaise au plus au point, dont le président de la république francaise ai non pas invité,mais convoquer !...Une premiere dans le monde, (seul les USA avec l’AIPAC à un niveau légerement supérieur)

                                      Friedrich nietzsch a dit un jour ; La meilleur facon de nuire a une cause, c’est encore de déffendre cette cause avec de mauvaise intention.

                                      Ainsi en imposteur suprême, là vile beusogneuse petite abeille qu’ai Bernard-Henri Lévy.

                                      Fut il écrivain, philosophe, producteur, porte parole d’israel, porte parole de la France, ministre des affaires étrangére français,agent secret, ou chef militaire de l’OTAN,

                                      en fait... je suis perdu !!

                                      k.nikoff molotov


                                      • Yohan Yohan 27 novembre 2011 11:52

                                        Mais les benêts socialistes sont contents de faire tomber cette France pour l’échanger par une France « généreuse » multiculturelle, et surtout, majoritairement musulmane et ouverte aux nécessiteux de ce monde... le fameux goût des autres. Pour la faire fonctionner, il feront turbiner la machine à fabriquer de la dette. Paris deviendra un vaste lunapark avec des tentes de SDF un peu partout, sinon un coupe gorge, le prix à payer pour être en phase avec ses idéaux smiley.

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