« La guerre des poils »
De nos jours, c’est la guerre entre les femmes et leurs poils !
Elles n’en veulent plus un seul, et nulle part. Impensable d’en avoir un seul qui dépasse !
Mais d’où vient cette étrange habitude en réalité très, très récente, du moins sous nos latitudes.
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Classification et rôle des poils
Mais il nous faut revenir sur ce qu’est le poil, à quoi ils servent ; car s’il y en a, Dieu ou Dame Nature avait probablement ses raisons.
On peut établir une classification de 2 manières :
1. Par taille :
a. Les poils longs :
i. Cheveux
ii. Pubis
iii. Aisselles
iv. Barbe et moustache en sus pour les hommes
b. Les poils courts : partout ailleurs ou presque
2. Par âge :
a. Les poils courts et les cheveux sont pratiquement déjà là à la naissance et même avant.
b. Les autres n’apparaissent qu’à la puberté, barbe et moustache en sus pour les hommes
A quoi servent les poils ?
1. Fonction physiologique : chaque poil est relié à une glande sudoripare. C’est comme une antenne, un récepteur d’information pour que la glande régule son action en matière de sueur et d’odeur.
2. Fonction érotique : le fait que certains poils apparaissent à la puberté n’est pas innocent. Il y a manifestement une relation poil pubiens / sexe et pilosité axillaire (aisselles) / seins.
Dangers de l’épilation
On ne parle généralement que des dangers « médicaux » de l’épilation : le cancer du sein serait provoqué par l’aluminium ou les parabens contenus dans les produits antiperspirants rendus indispensables par la suppression des poils. L’épilation laser provoquerait des brulures et des lésions irréversibles par l’altération des glandes sudoripares, mini-usine dont le poil est un élément essentiel à son fonctionnement correct. Mais cela n’est rien face aux dégâts psychologiques, sociologiques et sexuels dont est victime la génération porno (le porno est souvent accusé d’avoir démocratisé (à tort ou à raison, pour le meilleur comme pour le pire) la fellation, la sodomie, l’épilation, etc…) où l’érotisme n’est plus que visuel et où la communication sexuelle phéromonale est absente ; ce qui n’est pas moins grave, psychologiquement, que les dégâts cliniques.
C’est d’ailleurs dans le parlé populaire (se blairer ou ne pas se…). Si l’autre pue, c’est que vous n’êtes pas compatible. L’épilation et son cortège de produits antiperspirants et de parfums artificiels empêchent une bonne communication et une bonne sélection du bon partenaire. De là à dire que l’épilation est indirectement une des causes de l’augmentation des divorces…
On aurait envie de tenir un discours comme pour le tabac : ne commencez jamais ! Sauf exception, comme pour Laetitia Casta, les poils ne repoussent souvent pas pareils. Ils peuvent être plus drus ou bien encore la destruction de la racine fait apparaître des trous et la repousse est inégale. S’épiler devient vite une obligation à vie comme pour une addiction.
Mais quelle est la raison de l’épilation ? Mode, donc temporaire ; ou norme, donc permanente ?
Origine et Histoire
D’abord, bref rappel historique de l’épilation :
Au Proche-Orient, c’est une pratique 5 fois millénaire. Sa première attestation avérée et prouvée est dans l’Egypte Pharaonique ancienne comme on peut le voir sur les nombreuses fresques qu’ils nous ont laissé. Sigmund Freud divisait le monde en 2 : les tenants d’Eros et ceux de Thanatos. Nul ne saurait nier que l’Egypte est la civilisation qui a été le plus loin en matière de thanateunisme… mais aussi en matière de patriarcat, comme en Grèce. Ainsi donc on peut voir d’un côté le culte de la mort, le patriarcat et l’épilation ; et de l’autre l’érotisme, le matriarcat et la libre pilosité (Troie, Etrusques, Crête minoenne).
Plus près de nous, c’est les USA qui inventeraient les 1ers outils (Gillette) et produits modernes dans les années qui suivent la 1ère guerre mondiale. La prohibition du poil devenant contemporaine de celle de l’alcool… et pour la même raison : le puritanisme patriarcal protestant anglo-saxon.
Mais cela ne concerne et ne se pratique que parmi les élites. Cela franchit l’Atlantique après la 2ème Guerre Mondiale mais ne concerne là-aussi qu’une frange de la bourgeoisie.
C’est vers la fin des années 90 que cela devient une pratique de masse (1994 selon le Blog http://poilagratter.over-blog.net, 1993 selon Jean da Silva (Du Velu au Lisse, Éditions Complexe, 02/2009) auteur du 1er livre français sur le sujet.
Certains mouvements, parce que communistes, ne veulent voir dans l’épilation qu’un marché capitaliste.
Hors la fin du 1er tiers des nineties correspond EXACTEMENT à l’arrivée à l’âge adulte de la 1ère génération issue du regroupement familial des Barre-Giscard-Chirac de 1975, 76 née en France. Cette date correspond aussi EXACTEMENT à la fin de la Révolution Sexuelle professée par Wilhelm Reich (l’élève maudit de Freud) et amorcée en mai 68.
Ce n’est pas une coïncidence !
Nous n’en sommes qu’au début d’une telle étude et il faudra encore un certain recul de l’Histoire pour que le tri soit fait d’avec ceux qui ne voient là qu’un « truc » qui fait écolo / prolo / bobo à récupérer.
On passera rapidement sur le marché dont les arguments publicitaires sont tous faux ou subjectifs.
1. Les poils puent ! On y a déjà répondu. Se rase-t-on le crâne par hygiène ?
2. C’est inesthétique ! Subjectif.
Un tabou ?
S’il n’y avait que le marketing, l’épilation n’aurait pu s’imposer à ce point. D’ailleurs, paradoxe là-aussi, les pubs de produits dépilatoires n’arrivent massivement qu’au milieu des années 2000. C'est-à-dire 10 ans après l’apparition du marché de masse. 10 ans après l’instauration d’une norme… qui apparaît, elle, forcément pour d’autres raisons.
La vraie raison est le tabou, et le tabou sexuel. Etonnamment, on ne le trouvera pas au minou (Da Silva cite le photographe Roy Stuart qui s’étonnait que ses modèles soient plus gênées de montrer leurs aisselles poilues que leur sexe velu). Des émissions TV (analysées par Poil à Gratter) probablement payées par les épilateurs ont été faites sur l’épilation. Elles parlent de tous les poils… sauf de la pilosité axillaire féminine brièvement évoquée entre fromage et dessert histoire de dire qu’ils en ont parlé. Les communistes y ont été invités pour servir d’« idiots utiles » dans ce qui s’apparente fort à un « diner de cons » destinés à ridiculiser les dernières Résistantes et les forcer à capituler.
Ainsi, comme en politique, la lutte anti-épilation a aussi ses « idiots utiles » qui servent en réalité les intérêts des épilateurs.
Dans les années 80, les ados attendaient avec impatience la 1ère pousse de poils qui accompagnait celle des seins. Cela prouvait qu’elles n’étaient plus des gamines. Si elles se rasaient, c’était en devenant adulte. Cela prouvait qu’elles n’étaient plus des ados. Aujourd’hui les ados virent les poils à peine apparus. Pourquoi ? Une explication est celle du contrôle social, du rappel à l’ordre qui peut être violent et date de l’apparition d’Internet et l’utilisation des portables afin de causer des préjudices (happy-slapping), de filmer une raclée à un souffre-douleur, un viol… ou les aisselles poilues de sa copine pour les montrer à toute la classe. Il est à noter qu’un minou poilu ne fera pas le tour du lycée comme cela sera le cas pour des aisselles poilues. Preuve encore de l’endroit où se trouve le vrai tabou. Rajouté aux exigences intolérante et religieuse d’une minorité grandissante et hyper-violente pour qui c’est une pratique 5 fois millénaire…
L’adolescente, qui ne peut même plus avoir confiance dans son petit copain, a donc le choix entre :
1. Se les laisser pousser et ne plus baiser.
2. S’épiler pour pouvoir baiser.
On a des hommes qui préfèrent les filles avec du poil. Mais ils sont d’un certain âge. Pour les jeunes, c’est presque une bizarrerie, voire une déviation. Et nombre d’entre-eux le croient. Il y a 30 ans, le fétichisme c’était le glabre, singulièrement chez les naturistes. Aujourd’hui, chez les jeunes, aimer les poilues (quand on en trouve), C’EST être fétichiste, donc marginal, voire déviant quand ce n’est pas carrément homosexuel refoulé. Un crime pour les intolérants cités plus haut.
Une norme totalitaire : un fascisme à combattre ?
On a donc bien affaire à une norme, à un diktat. Parler de guerre n’est pas un vain mot, car tous les ingrédients que l’on retrouve dans une guerre (ennemis, alliés, traitres, neutres, collabos, résistants, propagande, désinformation, embuscade, front principal (aisselles féminines), diversions (épilation masculine), dénonciations, etc…) s’y trouvent.
Amusant au début, rentrer dans la Résistance devient moins drôle ensuite (voir l’Histoire des Poil à Gratter racontée sur leur Blog), mais ô combien passionnant quand on sait que l’on est en train de l’écrire, l’Histoire… si l’on gagne.
Da Silva pense d’ailleurs qu’il va forcément y avoir un retour du balancier tôt ou tard. Les PàG rajoutent que cela ne se fera pas tout seul.
Aux armes, citoyennes…
MOMO
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