Le Cybercrime ne paie pas, c’est notre intime conviction
La sécurité au sein du cyberespace investi par des délinquants et des prédateurs devient un véritable enjeu de société pour les gouvernements, les entreprises et les citoyens, de par le monde.
Nous allons décrypter ici essentiellement les méthodes de prévention et de sanctions visant les cyberviolences véhiculées au travers du développement du monde numérique et de l'Internet, en France.

Définitions
A partir d'une terminologie définie par les différentes instances nationales et internationales :
La cybercriminalité vise les actions hostiles perpétrées, à l'encontre des lois nationales et des traités internationaux, au travers des réseaux sociaux ou des systèmes d’information afin de porter atteinte aux données informatisées, en réalisant des délits ou des crimes.
En ce qui concerne les cyberviolences ou cyberharcèlement, véhiculés au travers de la criminalité en ligne, c'est un phénomène qui est lié à l'essor de l'Internet, devenant un exutoire à la haine contre une, ou des personnes déterminées. Ces différentes formes de harcèlement font appel aux NTCI pour menacer de manière intentionnelle et itérative des « victimes ». Les délinquants qui commettent ces infractions ont une méconnaissance totale des risques encourus, de par la distance physique entre l'auteur de l'infraction et « sa victime » désignée, et le caractère caché et virtuel du délit.
Lorsqu'ils visent des individus dans leur identité, ces comportements relèvent de l'action judiciaire. On assiste ainsi à une judiciarisation du monde « cyber », conduisant à une expression contentieuse à un domaine considéré comme dématérialisé, et c'est tant mieux.
En France les victimes de cyberharcèlement sont mieux protégés depuis la loi du 4 Août 2014 qui institue un nouveau délit, par l'intermédiaire de l'article 222-33-2-2 du code pénal. Ce dernier redéfinit les contours du délit de harcèlement moral en le généralisant au mode numérique, soit au cyberharcèlement. Ce texte prend en compte l'itération des faits, au travers de propos ou comportements visant à entraîner une dégradation de la santé physique ou mentale de la personne harcelée, souvent de sexe féminin.
A ce propos, un récent rapport de la Commission des Nations Unies constate que 73% des femmes de par le monde ont été confrontées à des violences en ligne ou en ont été victimes. C'est ainsi que ce type de violence peut avoir un effet dissuasif sur la liberté d'expression et la promotion des droits des femmes. D'autre part, dans certains pays, la plupart des cyberviolences faites aux femmes ne sont pas signalées par peur des répercussions sociales …
Au niveau de la police judiciaire, la France , qui a mis en place dès 2001, avant même le 11Septembre, l'office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC), apparaît comme l'un des pays précurseurs dans la lutte contre le cybercrime.
En ce qui concerne la prévention et l'aide aux victimes, le CLUSIF ( Club de la sécurité de l'information ) qui est une instance nationale, sous forme de loi 1901, propose de façon exhaustive à l'ensemble des victimes d'une malveillance informatique, les services de l’État auxquels il convient de s'adresser afin de faire valoir ses droits à réparation du préjudice subi.
https://www.clusif.asso.fr/fr/production/cybervictime/
Les contraintes
Au moment où la cybercriminalité devient un enjeu de société, notre État régalien devrait être en mesure de rétablir l'ordre public dans le cyberespace.
Il conviendrait ainsi de former des magistrats, gendarmes et policiers en plus grand nombre afin de lutter contre cette nouvelle forme de délinquance.
Il conviendrait aussi de faire croître le nombre d'effectifs très insuffisants affectés au dispositif de prévention et d'aide aux victimes.
Il apparaît aussi urgent de mettre en place une véritable politique pénale en matière de cybercriminalité. A cet effet, le projet de loi pour une république numérique proposé par la secrétaire d’État Axelle Lemaire, annonce des mesures concernant la création d'un parquet numérique spécialisé sur les questions de contenus illicites en ligne,
« Est placé auprès du tribunal de grande instance de Paris, aux cotés du procureur de la République, un procureur de la République numérique » étendu à tous les TGI de France pour une facilité d'accès physique aux services juridiques de l'ensemble des citoyens. La création d'un parquet spécialisé devrait viser à systématiser la réponse pénale aux contenus illicites sur Internet. Le lancement du débat parlementaire sur la loi est prévu en début d'année 2016.
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