• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Société > Le diplôme : un passeport pour l’emploi ?

Le diplôme : un passeport pour l’emploi ?

Le diplôme reste-t-il toujours déterminant dans le recrutement des jeunes ? La France, largement influencée par le mythe de ses grandes écoles,que l’on peut nommer sans détour élitisme, accorde toujours une importance particulière, voire démesurée, au diplôme. Si le diplôme demeure un atout sur le marché du travail, les compétences liées aux métiers, celles qui permettent une adaptation rapide au poste et un ajustement facile à des situations professionnelles, commencent à pévaloir.

Dans nos sociétés post-industrielles, mondialisation et explosion des TIC modifient considérablement l’organisation des entreprises et leurs structures productives. De fait, il existe un décalage important entre les modes de pensée et d’action hérités de la société industrielle qui remontent au lendemain de la seconde guerre mondiale et ceux qui s’imposent à nous aujourd’hui. Ce décalage nous conduit naturellement à évoquer l’offre pléthorique de formations diplômantes qui nous est proposée aujourd’hui et à nous poser la question suivante : ces formations débouchent-elles vraiment toutes sur les métiers qui connaissent les plus forts taux de croissance ? En effet, plus que jamais l’émergence de nouveaux métiers requière des aptitudes au même titre que des compétences. Si le diplôme est garant d’un certain savoir et parfois savoir-faire, il garantit rarement un comportement fondé sur des aptitudes personnelles. Tel diplômé possédant le diplôme requis peut très bien ne pas être efficace et compétent sur tel ou tel poste.

Il n’est pas douteux que que plus on détient un diplôme de niveau élevé plus faibles sont en général les taux de chômage. Toutefois, si l’on s’en réfère à l’idée que le diplôme ne serait que le seul ascenceur social dans notre pays, la course au diplôme pour le jeune étudiant est plus déterminée par le désir d’accession à un statut social que le choix de leurs titres par les entreprises. Ceci peut avoir pour conséquence une surabondance de diplômés et une pénurie de professionnels. En d’autres termes, ne pas avoir de diplôme est un signe négatif mais en avoir un n’est pas forcément un signe positif.

Malgré ces constats, nombreux sont ceux qui pensent que le diplôme constitue sûrement un passeport pour l’emploi. Le diplôme deviendrait donc aujourd’hui la carte d’identité obligatoire sans laquelle un homme ou une femme serait sans qualité ! Dans un contexte de mutation tel que celui que nous vivons actuellement, peut-on vraiment apprécier le diplôme sous le même angle que celui dans lequel ce dernier a été conçu ? Peut-on comparer par exemple un référentiel de diplôme rédigé voici plusieurs années, dans un contexte linéaire, séquentiel et analytique plaqué sur la règle des trois unités : action, temps et lieu, avec des exigences contemporaines fondées sur la rupture de cette règle ? Ces nouvelles exigences privilégient plus que jamais des postures professionnelles, des aptitudes et des comportements personnels et collectifs s’aditionnant bien entendu aux compétences indispensables à l’exercice d’un métier ou d’une fonction. Force est de constater que bien peu d’universités, de lycées professionnels et d’organismes de formation placent l’apprentissage du comportement au cœur de leurs préoccupations.

Un espoir de voir enfin le comportemental placé au même niveau que les compétences pourrait se faire jour avec l’internationalisation des échanges. Par exemple, les échanges de points de vue entre Anglo-Saxons et Latins seront certainement l’occasion d’aborder des critères plus contemporains de formation et de recrutement. Placer l’individu au centre de sa formation relevait déjà d’une formidable révolution copernicienne, il ne resterait donc maintenant qu’à placer ses aptitudes et ses comportements au centre du recrutement.


Moyenne des avis sur cet article :  3.18/5   (11 votes)




Réagissez à l'article

9 réactions à cet article    


  • al.terre.natif 25 février 2013 15:44

    Je vous conseille cette video (conférence gesticulée) de Franck Lepage, concernant l’éducation... c’est pationnant et ça vous fera peut être voir l’emploi et la formation d’un autre oeil smiley

    http://www.youtube.com/watch?v=ACxRSSkYR_k


    • Rensk Rensk 25 février 2013 23:28

      On appel cela l’apprentissage chez-nous... les politiciens germains et français sont venu nous voir pour « tenter de comprendre »... Les deux l’ont d’ailleurs aussi fait question « prisons »...

      Vous n’allez pas me croire ; la Suisse est un exemple pour bien des « démocraties » qui se sont perdu entre leurs élus et peuple...


      • Rensk Rensk 25 février 2013 23:29

        pourquoi nos commentaires sont en gras ??? Un problème de « traduction » ???


      • Shawford42 25 février 2013 23:34

        Aïe Aïe Aïe canta y no llorres ... smiley ,-)


        La première phrase ne voulait rein dire, ne vous inquiétez pas , c’était juste pour vous aider à vérifier pour les textes en gras

      • lerenard lerenard 26 février 2013 08:01

        65 ans je n’ai jamais eu de diplôme pourtant j’ai toujours travaillé
        tour à tour forgeron,soudeur, chaudronnier,électromécanicien,frigoriste,maintenant illustrateur à mes heures perdu
        j’ai connu des diplômé qui ne savais pas bosser et des comme moi qui ont toujours réussi à faire quelque chose des ingénieurs pas ingénieux du tout qui profitaient de nos idées pour réussir à faire quelque chose
        alors ou est le problème ?je crois surtout que le problème c’est la société qui ne sais pas voir la valeur d’un homme et qui se fie à la paperasse


        • Bubble Bubble 26 février 2013 11:51

          La valeur d’un homme, elle n’arrive quand même pas à la naissance.
          Quelqu’un vous a appris à forger, j’imagine, puis vous avez complété sur le tas (ce qui relève comme vous dites de l’ingéniosité) ; mais il faut bien un mentor au début.
          Regardez maintenant la moindre offre d’emploi : « 2 ans d’expérience requis » est un incontournable. Les boites attendent des gens tout formés et immédiatement opérationnels, alors qu’à la sortie de l’école, vous n’êtes pas supposé avoir ces compétences toutes faites.
          Même l’apprentissage a du plomb dans l’aile aujourd’hui, un de mes potes dans la domotique me raconte souvent qu’il est là en tant qu’apprenti électricien uniquement parce que ça coute moins cher, et qu’on le laisse à l’entretien et à la paperasse. Pas de science infuse hein, s’il ne peut pas toucher aux machines il n’apprendra rien. Heureusement pour lui, il a quelque expérience via d’autres apprentissages plus honnêtes, et il se maintient en proposant de la réparation au noir à ses voisins.

          Pour moi, le problème c’est que le savoir faire n’est pas franchement transmis. Ce que vous écrivez en est la conséquence : les boites ne se fient plus qu’à la paperasse en espérant tomber sur du « livré prêt à travailler » au max d’efficacité.
          Ma question serait donc : vos différents métiers, de qui les avez vous appris et à qui les avez vous appris ? Si vous avez bossé dans le cadre d’une boite, vous a t’on donné l’occasion d’encadrer un p’tit jeune ? Si vous avez été à votre compte, avez vous pris des apprentis ? (n’y voyez pas d’accusation surtout, je reste très factuel)

          Si la société estime qu’il est trop coûter de former les nouveaux, pas de raison que les jeunes deviennent compétents.


        • TRoussel TRoussel 26 février 2013 11:35

          Tout à fait @lerenard ! Aujourd’hui, il y a plusieurs problèmes par rapport aux diplômes !

          Premièrement, Quand une personne a peu, voire aucun diplôme, elle ne trouve pas de travail. Les recruteurs se fient uniquement aux diplômes et non pas à l’expérience, malheureusement. Ensuite, une personne qui sera sur-blindée de diplôme ne trouvera pas forcément de travail non plus, dans le sens où, plus la personne aura de diplôme, plus il faudra la payer cher pour ce qu’elle fait. Or, une entreprise n’aura pas forcément les moyens de payer quelqu’un de sur-diplômée. 
          Deuxièmement, l’ère du libéralisme dans laquelle nous vivons s’accompagne obligatoirement du secteur privé. Nombre d’écoles privées se sont ouvertes ses dernières années. Malheureusement, ses écoles n’ont aucunes réputations, et leurs diplômes ne sont pas reconnus d’état, même si la qualification est présente, bien que, souvent, cette qualification est nulle. 

          Avoir des diplômes, c’est bien, mais pas trop et bien les choisir est encore mieux ! 

          • Loup Rebel Loup Rebel 26 février 2013 11:53

            une entreprise n’aura pas forcément les moyens de payer quelqu’un de sur diplômé

            Là, c’est du rêve. Elle va se gêner, l’entreprise, pour sous-payer le sur diplômé !

            L’offre et la demande fait qu’aujourd’hui ce sont des bac+5 qui déposent le courrier de la poste dans ma boite aux lettres (concours niveau brevet des collèges...)


          • Loup Rebel Loup Rebel 26 février 2013 11:41

            *** il ne resterait donc maintenant qu’à placer ses aptitudes et ses comportements au centre du recrutement ***

            Ce qui voudrait dire que, « donc jusqu’à maintenant », les aptitudes et les comportements des candidats n’étaient pas considérés dans les recrutements ? smiley

            Monsieur le conseiller en communication, si vous dites ça à un cheval de bois il va vous foutre un coup de sabot  smiley

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès