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Accueil du site > Actualités > Société > Le nouveau Bac professionnel pour la restauration : L’escroquerie

Le nouveau Bac professionnel pour la restauration : L’escroquerie

« Le ministre de l’Éducation nationale, Luc Chatel, a assuré aujourd’hui que la réforme du bac professionnel Hôtellerie restauration entrerait en vigueur à la rentrée 2011, malgré l’hostilité de certaines organisations professionnelles. S’exprimant devant plusieurs dizaines de professionnels de l’hôtellerie réunis par le cabinet MKG, le ministre a prévenu qu’il « ne lâcherait pas » et que « cette réforme entrera bien en vigueur à la rentrée 2011″. Il estime que la réforme des programmes liée à la réduction à 3 ans au lieu de 4 du temps de formation pour obtenir un bac professionnel permet « d’élever le niveau » des élèves, regrettant que « certains représentants » de la profession « s’interrogent sur cette stratégie ».

Ces professionnels « considèrent que si les élèves arrivent moins diplômés en entreprise, on peut les payer moins cher », a expliqué le ministre. Consultés sur cette réforme et surtout sur la refonte des programmes, les représentants des salariés et des employeurs se sont prononcés contre, reconnaît le principal syndicat du secteur, l’Umih.

Les professionnels craignent que le CAP, considéré comme très adapté au secteur, soit dévalorisé au profit du Bac pro, moins adapté, explique-t-on à l’Umih. La plupart des filières de baccalauréat professionnel ont adopté le bac pro en trois ans depuis la rentrée 2009, mais quelques filières, à l’instar de l’hôtellerie restauration, ont jusqu’en septembre pour le mettre en place »

Cette dépêche de l’AFP du 2 mars dernier n’a pas eu, à mon avis, le succès qu’elle méritait. Si les médias généralistes et les humoristes s’intéressaient un tant soit peu à l’enseignement professionnel, ils auraient relevé l’affirmation selon laquelle la suppression d’une année d’étude sur quatre permet d’élever le niveau des élèves, et cette déclaration aurait valu à Luc Chatel la palme de la stupidité politique de l’année. Dans ce cas, pourquoi ne pas étendre cette idée aux médecins ou aux pilotes de ligne, puisque cela fonctionne ?

Il est bien entendu que la seule motivation du ministre, aux dépens de toute autre, est la suppression de milliers de postes de professeur. En bon petit soldat du sarkozisme, il est certain qu’il ne lâchera pas. Et pourtant, lors de la dernière réunion de la 17éme commission paritaire consultative, c’est toutes les organisations syndicales, patronales et salariales unies, qui ont mené le combat contre la réforme.

Le ministre tente maintenant de faire passer les représentants de la profession pour des obscurantistes moyenâgeux. Cela fut quelquefois le cas par le passé ; j’en ai connu quelques-uns qui soutenaient cette thèse de la formation minimum. Cela fait cependant bien longtemps que l’UMIH et les autres organisations réclament et soutiennent une formation de qualité, – il est vrai, avec beaucoup de tâtonnements et de fluctuations, et sans jamais parler d’une seule voix. Selon que les responsables syndicaux sont administrateurs d’écoles hôtelières publiques ou privées, de centres de formation d’apprentis publics ou privés, certains et certaines directement sous leurs responsabilités, la priorité est donnée, ici aux CQP, ailleurs au BP, et là au Bac PRO. Je défends l’idée qu’il y ait un choix des formations suivant les besoins et les niveaux des élèves et qu’il y ait des passerelles jusqu’au niveau supérieur.

Le nouveau Bac pro fait l’unanimité contre lui parce que c’est une escroquerie, escroquerie dont les premières victimes sont les élèves et leurs parents. Alors que les premières classes devaient être expérimentales, il s’en est ouvert partout ! Les jeunes finissent maintenant les stages de leur deuxième année de scolarité. Tous les avis, y compris des plus compétents des inspecteurs généraux, ont été négatifs. Malgré cela, Monsieur Chatel, – ministre de pacotille qui prend ses directives auprès des hauts fonctionnaires de Bercy, annonce l’entrée en vigueur de la réforme à la prochaine rentrée… Il faut savoir que pendant ces deux premières années, sans pratiquement aucune directive (si ce n’est de se débrouiller), les enseignants ont navigué à vue. La pression de la profession a seulement abouti à ce que le diplôme soit dédoublé entre la salle et la cuisine. Cela inquiète d’ailleurs les gestionnaires d’établissements qui craignent de ne pas arriver à remplir les sections de salle. Le référentiel étant basique, les professionnels ayant accueilli des stagiaires peuvent témoigner de l’extrême faiblesse des acquis après deux ans de scolarité. Comment pourrait-il en être autrement avec seulement trois séances de travaux pratiques par quinzaine ? La durée des stages est certes importante, mais sans connaissance minimum, ils sont à mon avis moins bénéfiques.

On a détruit un diplôme réservé aux meilleurs élèves de CAP ou de BEP, qui leur permettait de gagner en qualification professionnelle comme en formation générale. On a voulu monter un trompe-l’œil afin d’attirer plus aisément vers la sortie des études, les élèves de troisième qui par le passé auraient été dirigés vers un BEP. Et pour ces élèves qui ont des moyennes entre 9 et 11,5, aller en seconde générale vers le BAC était impensable.

La supercherie est là : la filière professionnelle étant mal vue, l’orientation vers un CAP ou un BEP était souvent vécue comme un échec. Le mot magique BAC valorise les enfants et rassure les parents qui voient leurs petits génies reconnus à leur juste valeur. Comme ce diplôme présente un niveau beaucoup plus faible que son grand frère généraliste, les conséquences seront très graves. Les jeunes de 15 ans embarqués dans ce cursus, et qui sont souvent ignorants des réalités du métier qu’ils ont choisis se retrouveront à 18 ans avec un joli diplôme peu qualifiant. Ceux qui seront passionnés, j’espère les plus nombreux, soit sur le tas, en partant du bas, soit en faisant des mentions complémentaires, devraient s’insérer dans le métier. De toute façon, la passerelle vers les BTS leur sera impossible. Mais les autres ? La moitié peut-être, que deviendront-ils ? Ceux qui n’avaient pas les qualités requises, ceux auxquels personne n’aura rien dit, pour ne pas vider les classes, ou enfin ceux qui se rendront compte avec la maturité que ce n’était pas leur vocation,

C’est du mépris pour la jeunesse de notre pays.

On aura beau jeu d’accuser encore la profession de désenchanter les jeunes.

Si l’éducation nationale s’est assouplie en généralisant les contrôles en cours de formation et les barèmes complaisants, au point de donner les diplômes à la quasi-totalité des postulants, le monde de l’entreprise, dans tous les secteurs, s’est durci. Je le regrette vraiment, mais l’économie concurrentielle ne permet pas de distribuer des salaires, sans l’efficacité qui l’accompagne.

Le corps des enseignants est aussi victime de cette escroquerie, car le but de l’opération est d’en éliminer une bonne partie. J’en connais beaucoup, de ces enseignants, mais j’ai une pensée particulière pour ceux de ma génération qui sont devenus des amis. Protégés par leur statut, ils ne risquent rien pour eux-mêmes, mais ils sont profondément désabusés. Ils comptent tristement les années qui les séparent de la retraite, face à leur impuissance devant la déliquescence de l’institution et l’usure face aux réformes successives. Ils ont le sentiment quelque part d’être complice du mauvais sort fait aux jeunes pour qui, quoi que l’on dise, pratiquement tous se sont dévoués.

Il est urgent de redonner la priorité à l’éducation. La casse du système éducatif français n’est plus supportable.


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23 réactions à cet article    


  • volfoni 13 mai 2011 12:15

    Bonjour,
    absolument rien à rajouter.....tout est dit. Juste pour étayer un peu plus, l’énorme majorité des élèves rentrant en Bac Pro sont issus pur la plupart de familles d’ouvriers, employés ou malheureusement chômeurs. Voilà comment ils  MEPRISENT allégrement l’instruction des élèves issus de ces milieux socioprofessionnelle.

    Les certifications sont entrain d’être réalisé et force est de constater que le niveau n’a jamais était aussi faible.  De note bonne en BEP (Qu’ils vont subroger !!) cette année s’annonce aux  jours d’aujourd’hui très faible. Comment voulez-vous que ces élèves réussissent comme leurs camarades des années antérieures avec des heures en moins de pratiques professionnelles. On va me rétorquer qu’ils ont plus de stage en entreprise, mais soyons franc combien d’entreprise respecte les techniques que doivent apprendre nos élèves en période de formation ?????  Qui fait encore des clarification, ou du désossage de râble de lapin à part les 2% de restaurant étoilés !!! Tout en sachant qu’a l’heure actuellement 60% des repas prit hors domicile représente – de 12 euros de ticket moyen contre 2% à + de 30 euros !!!!!  Ce que l’on fait subir à ces jeunes citoyens est tout simplement scandaleux,

     

     Les enseignants ne sont rien, si les parents d’élèves ne les soutiennent pas. Nous avons fait mainte manifestation en 2008 et 2009 pour évoquer ce problème, mais nous étions désespérément seules. Regardez le résultat, les enseignants en Hôtellerie sont très impliqués dans cette formation parce que la plus part du temps ils sont passionnés par ce métier et par l’envie de partager et d’élever tout les élèves vers de nouvelles connaissances (qui est rude mais il apporte tellement de satisfaction, même si le combat syndical est toujours très prégnant). Enfin je serai quoi qu’il en soit toujours de ceux qui feront tout pour accompagner nos élèves vers la réussite et afin qu’ils deviennent des citoyens éclairés et aguerri pour s’intégrer dans cette société

    Jamais un gouvernement n’aura autant fait de casse sociale sur les plus humbles citoyens de ce pays.

    Je suis obligé d’écrire sous un pseudo parce que dans notre « démocratie » je n’ai pas le droit de dire ce que je pense !!!!

    Merci encore pour votre article ^^


    • jako jako 13 mai 2011 12:31

      Bonjour Volfoni, votre post me semble intéressant mais est illisible,
      vous pouvez le re-poster svp ?
      Merci à l’auteur


    • archestratos 13 mai 2011 19:28

      Bonjour Volfoni,

       

      on sent de la passion et de l’émotion dans vos réponses. Merci de vos remarques.

      J’avais deja ecrit un billet sur le Bac Pro et l’enseignement hôtelier il y a un an

      voici le lien http://leblogdelaubergiste.fr/WordPress3/?p=136

      Bon courage

       

       


    • jef88 jef88 13 mai 2011 12:19

      En 1969 aprés un BEPC passé en 1961, j’étais classé technicien et je faisais un travail d’ingenieur (étude et réalisation d’une usine de A à Z) en 1974 j’étais directeur. Je n’ai jamais cessé d’apprendre et je n’étais pas un cas isolé.......

      Maintenant je constate que le BAC (pro) correspond au CAP et que pour avoir des responsabilités il faut au moins BAC+5.......

      RESULTAT ? l’économie se porte t’elle mieux ? les entreprises sont elles plus performantes ?
        NON !

      Une tête bien faite vaut mieux qu’une tête bien pleine... Et nos enseignants le pensaient et l’appliquaient


      • volfoni 13 mai 2011 12:37


        Les certifications sont entrain d’être réalisé et force est de constater que le niveau n’a jamais était aussi faible.  De note bonne en BEP (Qu’ils vont subroger !!) cette année s’annonce aux  jours d’aujourd’hui très faible. Comment voulez-vous que ces élèves réussissent comme leurs camarades des années antérieures avec des heures en moins de pratiques professionnelles. On va me rétorquer qu’ils ont plus de stage en entreprise, mais soyons franc combien d’entreprise respecte les techniques que doivent apprendre nos élèves en période de formation ?????  Qui fait encore des clarification, ou du désossage de râble de lapin à part les 2% de restaurant étoilés !!! Tout en sachant qu’a l’heure actuellement 60% des repas prit hors domicile représente – de 12 euros de ticket moyen contre 2% à + de 30 euros !!!!!  Ce que l’on fait subir à ces jeunes citoyens est tout simplement scandaleux,

        Les enseignants ne sont rien, si les parents d’élèves ne les soutiennent pas. Nous avons fait mainte manifestation en 2008 et 2009 pour évoquer ce problème, mais nous étions désespérément seules. Regardez le résultat, les enseignants en Hôtellerie sont très impliqués dans cette formation parce que la plus part du temps ils sont passionnés par ce métier et par l’envie de partager et d’élever tout les élèves vers de nouvelles connaissances (qui est rude mais il apporte tellement de satisfaction, même si le combat syndical est toujours très prégnant). Enfin je serai quoi qu’il en soit toujours de ceux qui feront tout pour accompagner nos élèves vers la réussite et afin qu’ils deviennent des citoyens éclairés et aguerri pour s’intégrer dans cette société

        Jamais un gouvernement n’aura autant fait de casse sociale sur les plus humbles citoyens de ce pays.

        Je suis obligé d’écrire sous un pseudo parce que dans notre « démocratie » je n’ai pas le droit de dire ce que je pense !!!!

        Merci encore pour votre article ^^ 

         

         

         


        • volfoni 13 mai 2011 12:38

          J’ai un probléme avec les copier-coller, voilà la suite .....vraiment désolé smiley(


          • jako jako 13 mai 2011 13:17

            C’est très bien maintenant et cla valait bien la peine de le re-écrire, merci


          • Nanar M Nanar M 13 mai 2011 12:57

            « La casse du système éducatif français n’est plus supportable. »
            Je dirais même plus, la casse des services publics français n’est plus supportable.


            • volfoni 13 mai 2011 13:06

              Bonjour, je suis bien d’accord avec vous, cependant que font l’ensembles des journalistes ou partis politiques pour dénoncer avec plus de virulence l’inacceptable !! jamais on a vu ça en France, sauf depuis le régime pétiniste ! Une des rares personnes qui c’est indigné à plus de 90 ans !!
              Nous sommes devenu pathétique, j’ai honte de citoyens de ce pays qui laissent leurs enfants dans les méandres de l’abrutissement médiatiques, numériques et autres......on casse le systéme d’éducation pour mieux le vendre à des intérêts financiers particulier et privé, suivez mon regard. J’ai honte smiley


            • Yohan Yohan 13 mai 2011 14:32

              Grave erreur. Il fallait conserver les CAP qui d’ailleurs constituent des objectifs raisonnables pour certains jeunes fâchés avec l’école. Le Bac pro comme seul nouvel objectif risque de rejeter encore un peu plus loin, ces jeunes. Les Bac pro doivent rester ce qu’ils sont, c’est à dire un marche pied suivant, pour ceux qui veulent progresser à leur rythme, étape après étape.


              • volfoni 13 mai 2011 14:52

                Bonjour,
                savez-vous maintenant qu’une énorme partie des CAP est dit « réservé », à qui ma direz-vous. Tout simplement à des jeunes en grandes difficultés issu de CEGPA ou bien avec des déficiences psychologiques . Pour la branche que j’occupe (hôtellerie-restauration) il est trés difficile de travailler avec des élèves qui peuvent être psychotiquse avec des couteaux dans les mains.
                Nous n’avons absolument aucune formation pour répondre à ces élèves !!! de plus le gouvernement pense que les entreprises hôtelières ou les restaurants vont prendre comme salariès ces élèves en grande dificultés. Un grand nombre de restaurateurs sont attérés de voir arriver en stage ces élèves qui reste en gros une semaine dans l’entreprise avant d’être remerciés. Enfin comme l’écrit si bien le redacteur de cet article, tout les paramétres de notations sont mises en place pour distribuer les diplômes. Je me souviens du CAP en 3 ans dont je suis issu (il y a une trentaine d’année) que des fleuves ont coulés depuis !!!! Je vous invite à réfléchir sur un groupe de 12 élèves dont la moitié ont des sérieux problémes comportementaux du à leurs pathologies.


              • volfoni 13 mai 2011 15:09

                Encore un petit mot sur les nouveaux Bac pro 3 ans. Savez-vous que les horaires de cours sont le résultat de la DGH de chaque établissement, donné par les rectorat. Le référentiel écrit qu’un seconde Bac Pro doit avoir 12h semaine de cours professionnel. Ce qui se traduit par exemple dans mon établissement à 11H du fait du bon vouloir du chef d’établissement à distribuer les heures que l’on leur a donné dans la DGH (Dotation Globale Horaire). Le chef d’établissement est tout puissant à donner ses heures la. Donc si vous êtes un bon prof soumis à la direction et sachant bien lécher les bottes qui plus est en adéquation avec la politique de l’établissement et du rectorat vous aurez toute le chances d’avoir le nombre exact d’heure. Par contre si vous êtes un empêcheur de tourner en rond on enléve une heure de formation à vos élèves !!!!!!! Voilà on veut donner l’autonomie aux établissement et ça se fini en foire d’empoigne entre les enseignants pour avoir les horaires pour faire bien sont métier, c’est à dire former le plus justement nos élèves. C’est un véritable scandale qu’au niveau nationale, il n’y ai pas un nombre d’heure identique pour tout les élèves de France quel que soit l’établissement. Cela se traduit par une importante détérioration des conditions de travail entre les équipes pédagogique et avec la direction. Mais c’est le but recherché par le gouvernement et le ministre de l’éducation nationale . Maintenant chaque établissement est un « pays » à lui tout seul, qui fait sa propre politique au détriment d’une véritable égalité dans la formation !!!!


                • archestratos 13 mai 2011 19:31

                  je ne savais pas cette chose. Je suis concretement pour une autonomie dans les etablissements ou les régions mais si c’est pour amener un plus.

                   


                •  C BARRATIER C BARRATIER 13 mai 2011 17:23

                  Tout à fait d’accord avec l’article. Ce qui surprend, c’est l’aplomb avec lequel CHATEL ment. On apprendrait mieux d’après lui en 3 ans qu’en 4 ans ! Son prédécesseur DARCOS nous avait fait le même mensonge pour toutes les classes élémentaires : Réduction de 28 à 24 h de cours par semaine dans les classes, avec la semiane de 4 jours ! Cela correspond à la suppression d’une année de formation en nombre d’heures. On se plaindra ensuite de l’inéfficacité de note enseignement.
                  Les mêmes ignares accompagnent ces inepties de la suppression de la formation des enseignants. Encore, les cuisiniers, les serveurs, les réceptionnisrtes des hôtels reçoivent -t-ils une formation avant d’être embauchés. Pour les enseignants on a supprimé la formation préalable. Entre les enseignants non formés, les cours non remplacés, l’horaire global de la formation cassé, que reste-t-il pour nos enfants ?

                  Voir ci dessous « Fonction publique : Enseignants sans formation... »

                  http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=58

                  DARCOS et CHATEL ont encore une bêtise à leur palmarès : Les suppressions massives de postes, ce qui fait que notre pays souffre maintenant des classes les plus surchargées d’Europe...sauf s’il s’agit de classes privées, et là on devine leur noir dessein :

                  Voir ci dessous « Privilèges pour l’école confessionnelle »

                  http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=184

                  Nous sommes sur la voie d’une mise en vedette de l’enseignement privé, sur la destruction de l’enseignement public....sur la voie de la privatisation de l’école. Les africains seront plus développés que nous et leurs enfants formés.

                  Je pense que lorsqu’on nomme un ministre de l’éducation nationale, il conviendrait de s’assurer de ses capacités, de sa formation, avant qu’il sévisse ! Ils sont comme les enseignants désormais, au boulot avant de savoir le faire !


                  • archestratos 13 mai 2011 19:37

                    triste réalité, mais je ne vous suit pas sur vos affirmations concernant l’école privé. Etant egalaement membre d’un conseil d’administration d’un lycée professionnel privé, je puis dire que tout n’est pas rose loin de la et je n’ai pas noté de passe droit venant de l’état.


                  • Yohan Yohan 13 mai 2011 17:30

                    Merci de distinguer l’apprentissage des formations en centre. Ce n’est pas la même cuisine


                    •  C BARRATIER C BARRATIER 13 mai 2011 20:00

                      Archestratos, votre lycée professionnel privé n’a pas la chance de la majorité des autres si je comprends bien, car les chiffres d’effectifs comparés par classe que je donne sont des statistiques officielles du Ministère. Les chiffres sont là : les classes sont bien plus chargées dans le public, et d’ailleurs c’est un argument de recrutement du privé. Or l’Etat paye les professeurs de part et d’autre, par le salaire du professeur chaque élève du privé reçoit donc une participation financière de l’Etat supérieure à celle que reçoit chaque élève du public.
                      http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=184

                      Il faut ensemble revendiquer que les effectifs par classe se rejoignent, et pour ce faire rouvrir de nombreuses classes fermées dans le public pour effectifs « trop faibles ». Je ne demande surtout pas de suppressions dans le privé aussi drastiques que dans le public, mais des retours de postes d’enseignants dans le public, c’est à dire l’Equité.

                      Yohan, autrefois les CFA formaient les élèves au CAP, ça a duré plus que dans les lycées professionnels où les CAP ont été supprimés pour laisser la place aux BEP en 2 ans, pouvant conduire soit au bac de technicien en 2 ans après le BEP obtenu, par la première d’adaptation(la voie la plus efficace pour être admis en BTS ensuite), soit au bac professionnel en 2 ans aussi. Faire un bac pro en 3 ans va être insuffisant pour que les élèves aient les compétences qu’ils possédaient auparavant, et cela va complètement les bloquer pour les BTS.

                      Les apprentis ont de plus faibles poucentages de réussite au bac pro que les lycéens, pour le moment, le « plein temps » prépare mieux au diplôme. Je mets plein temps entre«  » car les lycéens ont des stages en entreprise obligatoires.


                      • archestratos 13 mai 2011 21:02

                        Le Bac Pro n’est pas adapté à l’apprentissage, au moins dans la restauration car trois ans c’est trop long. Le CAP est toujours preparé en CFA ainsi que le Brevet Professionnel, un tres bon diplome.

                        Vous pouvez voir un billet ou j’ai essayé de faire le tour de l’enseignement hôtelier : http://leblogdelaubergiste.fr/WordPress3/?p=136

                        ainsi qu’un article sur le rapport Marcon sur l’apprentissage

                        http://leblogdelaubergiste.fr/WordPress3/?p=143

                         

                         

                         


                      • Cap2006 13 mai 2011 20:46

                        Tous le systeme concu par des technocrates plus stupides les uns que les autres ne peuvent penser que selon leur monde, leur mode de fonctionnement a eux....
                        Quel mepris pour les jeunes qui sont tout simplement malheureux dans l’apprentissage theorique....
                        Mon fils abandonne le bac pro restauration... tout simplement car trop d’enseignement « scolaire »... lui veut pratiquer, apprendre en situation... une autre forme de l’apprentissage que nos cranes d’oeuf ne peuvent imaginer...
                        regarder les lois encadrant les metiers de la restauration... possible si 2 ans de retard ... 
                        ubu regne... pas étonnant que le ministre puisse dire que l’on forme mieux en 3 ans qu’en 4 ans...  sans doute voulait il dire moins cher... moins cher car mon d’heures d’enseignant... moins cher car moins d’eleves...
                        ceci dit... c’ etait le souhait de 53% des francais...


                        • archestratos 13 mai 2011 21:05

                          Votre fils devrait faire un apprentissage, peut etre en BP s’il a deja au moins deux années de Bac Pro au sinon un CAP, peut etre en 1 an puis le BP. Diplome tres formateur chez un bon maître d’apprentissage.


                        • Razzara Razzara 13 mai 2011 22:41

                          Bravo à l’auteur pour cet article parfaitement clair et explicite.

                          Mais le constat édifiant que vous faites peut quasiment se généraliser à toute la réforme des lycées professionnels. Toute cette histoire de bac pro 3 ans est une fumisterie ! Elle n’a pour objectif que de supprimer 25 % d’heures, et donc de nombreux postes : 2 ans BEP ou CAP, puis éventuellement 2 ans de Bac Pro, contre 3 ans maintenant.

                          D’autant que l’ancienne formule permettait un choix avant le cursus Bac Pro. Un choix qui évitait d’envoyer des élèves au casse-pipe inutilement. Qui trop juste dans les matières générales, qui désireux de quitter le scolaire, qui sujet à des troubles psychologiques ou comportementaux, etc .. Maintenant on fourre tout le monde dans le même pétrin dans une resucée version ’Pro’ du collège unique. Si possible à effectif maximal, avec des arrivés d’élèves de CAP en deuxième année, en regroupant même des élèves de sections et classes différentes pour certaines matières au prétexte qu’ils ont le même programme, etc ..

                          Je vous laisse imaginer l’ambiance dans certains lycée pro, l’enfer que vivent certains collègues, surtout les nouveaux arrivant qui manquent de bouteille. Mais des anciens qui jettent l’éponge il y en à aussi ... Il faut dire qu’avec ces délires d’heures d’accompagnement, de projet, et d’emplois du temps digne d’un casse-tête chinois, c’est du bonheur !

                          Sans parler de la recherche de stage qui est devenu un bordel, en particulier en première année ou les patrons ne savent que faire d’élèves trop peu outillés.

                          Il reste à évoquer le lycée des métiers : regrouper tous les métiers propres à une filière dans un établissement. Pas besoin de faire un dessin hein, on imagine sans peine les buts réels sous couvert de rhétorique Novlangue à la sauce ’pôle de compétence’, ’pôle d’excellence’, etc.

                          Mais on a gagné de gros volumes d’heures sup, pour ’travailler plus pour gagner plus’. Sauf que ces heures, (35% du total dans mon dernier lycée, HSA et HSE confondues), ce ne sont pas des heures postes ... Bon, il en a qui se goinfrent des heures avec bonheur et sans états d’âme. Après tout, comme dit le dicton : chacun voit midi à sa porte. Si ça peut en plus diviser le corps enseignant en rivalités diverses c’est toujours bon à prendre.

                          Bref, tout cela n’est que fumisterie. Certes habillement menée, car les parents n’y ont vu que du feu ! Pensez donc : un bac pro pour tous ! Youpi !

                          Comment qu’ils disaient déjà dans cet ancien document de l’OCDE si prolixe en judicieux conseils pour réussir ’l’ajustement’  ? Ah oui, en substance : on peut sans difficulté majeure réduire la qualité de l’enseignement, pour peu que la capacité d’accueil reste effective (les parents y réagiraient très mal précise-t-on, ouf), et que l’on procède dispersant les modes d’actions. Cette meute d’enragé a réussi le job au delà de toute espérance, et c’est pas fini !
                          Il reste le primaire, qui morfle magistralement cette année avec un nombre record de suppressions de poste (dans le rural un poste égal une classe, et souvent l’école si ça fait deux année de suite), et le collège : c’est en cours.

                          TOUT CELA ME FILE LA NAUSEE !

                          Razzara

                           


                          • archestratos 13 mai 2011 23:33

                             

                            en tant que professionnel de la restauration je ne peux parler que de de que je connais bien,

                            merci de vos precisions.


                          • volfoni 14 mai 2011 02:36

                            Je suis entièrement d’accord avec vous Razzara, la foire d’empoigne est ouverte !!! le pire sur le dos d’élèves, de nos enfants !!!! jusqu’a quand allons nous tolérer ça ???? L’état a clairement rien n’a faire des enfants de ses concitoyens. Mais rassurez-vous dans certains établissements très huppés (2% environs au niveau national) les référentiels sont fait sur mesures. Jamais un ministre ayant un enfant dans cette situation accepterai cela ! mais je ne suis pas inquièt pour leurs enfants qui ne font pas partie de la plébes des LP.
                            Pour finir, dans certaines régions, les présidents de régions veulent faire changer le statut des enseignants du profesionnels afin de les intégrer aux régions ! exit le statut éducation nationale..... fini le choix géographique. Terminé la liberté de mouvement !!!! tu es dans une région, tu y reste. Liberté !!!!

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