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Accueil du site > Actualités > Société > Le silence des vaincus : une mémoire confisquée

Le silence des vaincus : une mémoire confisquée

 On se souvient des tragiques événements du 17 octobre 1961 : une manifestation initiée par le FLN durement réprimée par la police, et qui fit plus de 200 morts.

Le 50 éme anniversaire de cet événement suscite plusieurs manifestations : journée spéciale au Forum des images à Paris , sorties de films et documentaires.

Par ailleurs plusieurs communes ont apposées des panneaux à la mémoire de l’événement.

Une commune a même donné ce nom de « 17 octobre 1961 » à l'un de ses grands boulevards.

Cet incident tragique a acquis au fil des années une visibilité de plus en plus grande.

On peut s'interroger sur ce parti pris mémoriel qui occulte et aussi accuse, d'autres mémoires .

La guerre d'Algérie a connu des péripéties d'une extraordinaire violence. Des pans entiers de nos populations actuelles y ont été , à un titre ou un autre, les acteurs.

On pensera, entre autres, aux Harkis dont la longue marche s'est achevé le 25 septembre 2011 à Paris.

Le génocide de 200000 Français musulmans, initié par l’État Algérien, au mépris des Conventions déviance et du droit international aurait ainsi pu mobiliser la mémoire nationale. Curieusement ce génocide laisse indifférent. Si M Sarkozy demande des compte à la Turquie pour le génocide des populations chrétiennes arméniennes du début du 20éme siècle , il demeure extraordinairement silencieux devant des potentats algériens . Il faut convenir que le silence des autorités gaullistes et de la Gauche lors des massacres de 1962 était déjà un antécédent de choix.

On pourra aussi penser à l’Épuration ethnique de 1962 qui verra 1 million de Français chassés de chez eux, leurs biens volés, leurs terres spoliées, toujours dans le mépris des Conventions d'Evian.

N'oublions pas non plus les massacres de populations européennes commis à l'initiative de l’État algérien après juillet 1961 (c'est à dire des accords de paix).

Au moins 3000 morts, enfants, femmes, hommes, pour beaucoup disparus, enterrés sans sépulture, et dont le souvenir même semble fragile, incertain.

On pourra néanmoins comprendre que ces événements, ces tueries effroyables et impunies, réalisées par des acteurs qui sont depuis devenus des partenaires à la tête d'un état reconnu par l'ONU , sont devenues inaudibles pour le moins.

On pourra aussi comprendre que les acteurs de tous ces événements sont devenus ou restés français -Harkis, Franco-Algériens, Pieds-Noirs, ….et qu'il convient de ne pas stigmatiser les uns ou les autres pour ne pas risquer de déchirer le tissu national.

On aura dans cette optique le sentiment que la mise en avant systématique du 17 octobre ou de Sétif, présentés sans perspective historique et dans la volonté évidente d'abaisser et humilier les vaincus (Pieds-noirs, Harkis, …) ne puisse être perçue sans un certain scepticisme agacé.

Prés tout pourquoi ne pas commémorer les tueries de Melouza, commises par des indépendantistes algériens, conscience claire et sereine comme il a toujours convenu aux bourreaux politiquement corrects, qu'ils soient nazis, trotskistes, ou estampillés FLN dans ce cas précis ?

Et s'il s'agit de s'en prendre plus généralement à la France, à son état ou a sa Police, la guerre d'Algérie contient là-aussi nombre de massacres qui pourraient faire l'objet de plaques commémoratives , discours lénifiants, études historiques approximatives, et commémorations masochistes initiées par des des nostalgiques d'une guerre « héroïque » anti-coloniale.

Pour mémoire je rappellerai la tuerie de la rue d'Isly ou le bombardement de Bab-El-Oued , dans lesquels plusieurs centaines de français sont morts sous les balles françaises pour avoir voulu rester français.

Mais le silence des vaincus demeure notre déchirure intime, le rictus d'une trahison irrémédiable. Et commémorer le martyr de ceux qui sont morts le 17 octobre 1961 reste le moyen le plus sûr et le plus cynique, mais aussi le plus facile, de rayer de notre mémoire le martyr et l'agonie de ceux qui furent nos fréres et entendaient le rester, même contre le sens de l'Histoire et de notre infinie lâcheté.

Sur le 11 octobre 1961, voir : www.fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_du_17_octobre_1961

Sur le massacre de Melouza : www.fr.wifr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Melouza

Sur le génocide des Harkis : www.enotes.com/genocide-encyclopedia/harkis

Sur les massacres d'Oran : http://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_du_5_juillet_1962

Sur les tueries de la rue d'Isly : www.http://fr.wikipedia.org/wiki/Fusillade_de_la_rue_d'Isly


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5 réactions à cet article    


  • Catherine Segurane Catherine Segurane 12 octobre 2011 17:37

    Il n’y a jamais eu 200 morts le 17 octobre, c’est un pour bobard.


    On a relevé trois cadavres sur le terrain de la manif, sept en élargissant un peu le périmètre. Des enquêtes judiciaires ont eu lieu : aucun de ces morts (quoique bien réel) ne correspond à une violence illégale de la police.

    Peut-on encore élargir le périmètre, par exemple en se disant qu’il y a des morts différés (des blessés qui meurent plus tard) et des cadavres non retrouvés ? Oui, bien sur, on peut le faire, mais avec prudence et honnèteté. Trois personnes se sont livrés de façon scrupuleuse à l’exercice : il s’agit de l’historien Brunet et des magistrats Mandelkem et Geronimi. Les trois évaluent entre 20 et 40 le nombre de morts POSSIBLES. Non pas avérés au sens judiciaire du terme (et pourtant, la police et les autorités françaises ont droit, autant que d’autres, à la présomption d’innocence. Mais possibles, c’est à dire : peut-être pas dépourvu de tout lien avec la manif.

    Le livre le plus sérieux sur le sujet et Police contre FLN, par l’historien Jean-Paul Brunet.

    J’ai écrit l’an dernier deux articles assez fouillés sur le sujet, pour Riposte Laïque :



    • TyRex TyRex 13 octobre 2011 13:52

      « aucun de ces morts (quoique bien réel) ne correspond à une violence illégale de la police. »

      Que la police batte à mort une personne sans défense ne correspond pas à une violence illégale ? Bizarre pour une personne qui se dit prudente et honnête...

      Est-il légale de tuer quelqu’un à coup de crosses à la tête, par balle ou par écrasement ?

      Faut-il que cela vous arrive pour comprendre que c’est ce qu’on appelle massacrer quelqu’un ?

      Puis j’ai adoré votre bonne foi dans cette phrase :

      "Ramdane Mehani, mort pendant son transfert dans un véhicule de police du commissariat central du 13ème arrondissement au palais des Sports de la porte de Versailles, le 21 octobre, vers 22 h 30. Le registre de l’institut médico-légal [IML] mentionne toutefois la maladie comme cause présumée de la mort.« 

      Suis-je bête, c’est évident que l’on meure très souvent de maladie quand on est transféré dans un véhicule de police...

       »Les trois évaluent entre 20 et 40 le nombre de morts POSSIBLES.« 
      Me Segurane, si je peux me permettre, lorsque l’on donne une fourchette cela exprime des possibilités entre le minima et le maxima. Donc cela ne peut pas être »avéré« (c’est le principe). Par contre, dire qu’il y a au moins 20 morts avérés suite à la manif est vrai, d’après vos sources.

      De plus Brunet n’a jamais nié que »la répression policière de la manifestation sera d’une violence extrême" dans son livre Police contre FLN ; alors pourquoi le faites-vous ?

      En outre, Jean-Luc Einaudi est l’historien français qui a témoigné en 97 lors du procès Papon
      et qui confirme Le Massacre du 17 octobre, la justice ayant fait débouté la plainte de diffamation intenté par Papon.

      Je choisis de croire Jean-luc Einaudi.


    • Catherine Segurane Catherine Segurane 13 octobre 2011 18:21

      « Je choisis ... » : vous avez tout dit.



    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 13 octobre 2011 17:52


      On ne sait pas très bien où va votre texte.
      Trop de sous-entendus, peut-être ?

      En tout cas, vous manquez de clarté.
      Et sur un sujet aussi sensible, c’est bien dommage.

      Bref, si vous aviez un coup de gueule à donner, il fallait l’ouvrir davantage.
      Il me semble que vous seriez parti dans une direction contraire à la mienne.

      ç’aurait pu être l’occasion d’un débat.
      Mais là, il n’y a pas matière.
      Seulement un texte qui semble râler dans son coin.
      Dommage.
      Le sujet mérite mieux que cela.

      Peut-être serait-il temps de vous engager ?

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