Les caisses, c’est automatique
Il y avait déjà les antibiotiques, le plastique, à moins que celui-là ne fût que fantastique, il y a désormais les caisses automatiques. De plus en plus d’hypermarchés installent ce système dans leurs points de vente. Avec parcimonie puisqu’au mieux, c’est une dizaine de caisses automatisées sur la cinquantaine que compte un hypermarché classique. Cela s’explique pour plusieurs raisons, économiques dans un premier temps, de gestion de flux de clientèle et logistique dans un second temps, et troisièmement c’est le sens de la marche du progrès dans notre société. Alors, bien entendu, tout le monde ne l’entend pas de cette oreille et le mot progrès ne résonne pas de la même manière pour tous.
Quid des caissières notamment ? Vous allez faire vos courses comme moi. Vous avez des enfants (peut-être sinon imaginez) comme moi. Autant être franc, vous ne souhaitez pour rien au monde que votre enfant, la chair de votre chair, ne rentre dans le métier. D’ailleurs, c’est bizarre, caissière ce n’est une vocation pour personne. La pauvreté des missions demandées aux caissières, le caractère répétitif des opérations, la méchanceté (je l’ai vu de mes yeux vus) de certains clients voire, pire, leur indifférence généralisée, le côté gnangnan de certaines d’entre elles (A certains moments on se croirait à la Poste : « Et t’as vu, Brigitte elle a eu un quart d’heure de pause en plus alors qu’elle était à la caisse 2 »), les troubles musculo-squelettique (TMS), l’absence de promotion professionnelle sauf à devenir chez des caisses impaires le samedi entre 10 h et midi. Que 350 000 personnes y trouvent la possibilité de subvenir à leurs besoins est une chose, rappelons qu’il n’y a pas de sot métier, y voir un métier d’avenir à conserver relève de la gaudriole germinalienne. Le progrès sert aussi à améliorer les conditions de travail, parfois en supprimant le travail.
Et puis le mouvement est déjà en route dans d’autres secteurs d’activité. Il n’est qu’à se tourner du côté de la banque. Combien d’entre nous ont une carte bancaire et ne passent presque plus jamais à la banque. Fini le caissier de banque et bonjour le conseiller clientèle. Idem à la SNCF, la RATP, pour les pipi-rooms, les aéroports, les parcmètres, et nul ne réclame leur retour. D’autant que cela s’accompagne souvent de bénéfice consommateur au niveau de la qualité de service et parfois du prix.
La question de l’emploi
On a tous en tête la caissière de chez Auchan, celle de Leclerc n’était pas mal non plus, qui est partie en retraite avec 250 000 euros de pécule amassé au fil des années dans le « fonds de pension » mis en place par l’entreprise nordique pour ses salariés. Pour cette « millionnaire », combien de néo-pauvres, conditionnées à se taire pour moins de 700 euros par mois parce qu’elle ont un 2/3 temps qui les empêchent de rentrer chez elles le midi ?
« Oui mais alors l’impact sur l’emploi ? ». Justement c’est le bon moment pour les hypermarchés de diminuer leurs effectifs. La vague de départs à la retraite débute aussi dans les hypers dont l’essor date dans notre pays du début des années 60. Cela peut être l’occasion de privilégier la relation client en formant une partie des caissières aux métiers de la vente et du conseil. De la vraie vente et du vrai conseil avec des vendeurs en informatique qui savent ce qu’est une prise PCMI, des vendeurs de jouets qui font la différence entre Gi Joe et Action man, parce que cela n’a rien à voir, des jardiniers qui n’essaient pas de refourguer leurs géraniums fanés pour l’anniversaire de mamie. Des gens formés pour le client. Cela changerait et peut être plus épanouissant pour les personnes qui seraient versées dans ces cohortes. Idem pour les avantages en terme de valeur ajoutée pour le monde de l’informatique et du conseil. De quoi donner du travail à nos ingénieurs fraîchement formés.
La révolution du RFID
Enfin, cela accompagne une révolution en marche, lourde mais silencieuse, celle des puces RFID. Ces puces voient leur coût diminuer de façon exponentielle au fil de leur démocratisation. Elles ont le gros avantage d’être communicantes dans tous les sens du terme. Pour le distributeur, le fournisseur et le consommateur (via son réfrigérateur pour indiquer la proximité de la péremption, la carte bancaire pour payer...), les avantages sont multiples. Cela peut apparaître comme de la science-fiction pour le néophyte, mais nos puces RFID sont à nos portes, « rentrez les vieux ». Cela posera d’autres questions, notamment celle du « flicage » potentiel des consommateurs. Puisqu’elles communiquent, les puces peuvent aussi indiquer leur date d’ouverture, leur emplacement... Cela sert même déjà à Pfizer pour marquer son célèbre médicament Viagra. Quand je vous disais que les puces RFID c’est du solide...
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