Les deux genres de pauvreté
Il y a deux genres de pauvreté.
Celle produite par la dépendance au système et celle produite par l'indépendance au système.
L'une est une vraie pauvreté (c'est-a-dire que c'est vrai de dire qu'il y a pauvreté). L'autre est une fausse pauvreté (c'est-a-dire que c'est faux de dire qu'il y a pauvreté tant par l'utilisation du mot, avec le sens qui lui est donné par le système dominant, que pour utiliser ce mot pour décrire la situation donnee).
Il y a les pauvres exclus du système dans le système ; et les pauvres exclus du système mais hors système, ceux qui n'ont rien ou pas grand chose mais qui sont indépendants du système (ce qui, paradoxalement, est leur plus grande richesse et ce qui fait leur valeur propre à travers une certaine autonomie).
Le système a besoin des pauvres dans le/du système pour justifier l'argument du fondement et du fonctionnement de la société et ainsi alimenter tous les circuits économiques plus ou moins officiels, vicieux et/ou violents qui en profitent et en vivent. C'est de la pauvreté réelle mais artificialisée par le système pour masquer ses rouages d'autocontrole dominant en même temps que de justifier l'importance du vivre-ensemble dans une société en en revelant les limites. Vicieux mais vrai.
Les pauvres exclus du système et hors du système n'ont pas les instruments d'échange et les services ou produits à échanger, parce qu'ils ne le veulent pas et/ou parce qu'ils n'en font pas partie, ceux qui sont transcrits et permis dans le système dominant, en un mot, ils n'ont pas accès au langage privé et privatisé de l'argent créé et controlé par les tenanciers du système.
Ils doivent donc tout faire par eux-mêmes et rien que par eux-mêmes (et on comprend ici que du fait de la petitesse des groupes, les capacités et compétences sont réduites car elles ne sont puisées qu'à l'intérieur du groupe donné, mais cela peut être plus ou moins suffisant et satisfaisant selon les besoins et les désirs de chacun et des groupes libres) et donner une valeur propre à leurs productions indépendamment du système dominant de l'argent privé qui existe ailleurs.
Le propre de leur production existe depuis la nuit des temps, c'est la culture qu'ils ont développée, savoir, savoir-faire et modes de vie. C'est de la valeur publique culturelle, si l'on peut dire, ramenée au groupe mais non privée ni privatisée par un système bancofinancier (système aux mécaniques implacables qui n'est rien d'autre qu'un processus d'enrichissement, multicauses, permanent, et se nourrissant de la créativite-besoin-désirs de tout un chacun).
L'argent créé par le système, l'argent-système, est impropre à entrer naturellement et sans heurts dans les cultures (individuelles, collectives...) à valeur propre. Les échelles de valeur sont différentes. Et surtout l'argent produit par le système dominant qu'on donnerait à ces groupes indépendants en échange des biens ou productions, ne leur serviraient qu'à obtenir d'éventuels produits ou services de ce système, alors même qu'ils n'en ont pas besoin ou peu besoin (on comprend ici qu'en créant petit à petit ce besoin les cultures s'acculturent et se font enliser peu a peu dans le système dominant).
Accepter l'argent produit par le système dominant - et donc adopter leur langage et leur échelle de valeur - c'est donner directement et peut-être plus ou moins involontairement cette "valeur du système dominant" à ses propres produits et services (et ainsi entrer dans le système dominant en utilisant ses techniques spécifiques mais dont le controle partiel ou total vous échappera toujours).
Finalement, le Leviathan c'est le monstre du et de langage écofinancier. Et non pas l'Etat qui n'est que l'organisation d'un cadre sociétal avec ses vertus et limites humaines.
Voila ce qu'on pouvait dire brièvement sur les deux genres de pauvreté.
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