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Accueil du site > Actualités > Société > Les gilets jaunes : hommes et femmes de l’année 2018

Les gilets jaunes : hommes et femmes de l’année 2018

Il y a plus de 20 ans, le thème de la fracture sociale contribuait à faire élire Chirac à la présidence, marquant l’émergence intellectuelle de la question des inégalités. Depuis, le débat a beaucoup progressé, porté par Piketty, Guilluy ou Stiglitz. En revanche, la question semblait largement sortie du débat politique, jusqu’à ce que les gilets jaunes remettent enfin le sujet au cœur du débat. Merci à vous.

 
Refuser l’injustice sociale
 
Il est assez incroyable que le thème des inégalités et de la grande injustice sociale qui caractérise nos sociétés depuis la révolution oligo-libérale ne soit pas parvenu à davantage s’imposer dans le débat politique. Le sujet commence à percer dans les pays anglo-saxons, avec Corbyn et Sanders. Il émerge dans certains pays asiatiques. Mais en France, à part la campagne de Chirac en 1995, il est resté bien trop confiné à la sphère intellectuelle, même Mélenchon s’en emparant de manière un peu superficielle et caricaturale, se limitant à dire qu’il y a de l’argent, sans expliquer en profondeur les mécanismes à l’œuvre et comment cette globalisation enrichit les 1%, au détriment des 99%.
 
Et finalement, c’est bien ce message qu’ont porté les gilets jaunes : une révolte face à l’injustice crasse de cette société qui tourne de plus en plus pour une minorité globalisée, au détriment de l’immense majorité, qui doit toujours se serrer davantage la ceinture, qui perd des services publics essentiels, quand on donne toujours plus aux mêmes, notamment Macron. Ce ras-le-bol couvait depuis longtemps. Chirac l’avait utilisé sans scrupule en 1995 avant de le trahir après l’élection. On peut considérer que 2005 avait également été une expression du refus de cette société où la liberté des plus riches et des plus forts ne cesse de grandir, quand celle de tous les autres est de plus en plus contrainte.
 
 
Gràce à l’action des gilets jaunes, bien des questions mises sous le tapis ont ressurgi. Bien sûr, le pouvoir et des média sidérés ont tenté de travestir le message de ce mouvement, ne manquant aucune occasion de le rapprocher de l’extrême-droite ou habillant un désir de justice sociale et fiscale en ras-le-bol fiscal bien plus compatible avec l’agenda oligo-libéral de recul de l’Etat. Mais les Français n’ont pas été trompés par le prisme médiatique déformé, continuant à soutenir dans leur grande majorité le mouvement, malgré les violences et les débordements, souvent le fait de casseurs et d’extrémistes sans aucun rapport avec les gilets jaunes. La fracture sociale s’est incarnée en 2018.
 
Il faut dire que Macron est le meilleur catalyseur de ce réveil politique. Sa politique de classe assumée, son mépris aristocratique de la France du bas, « gaulois réfractaires  », « gens de rien  », à qui il faudrait dire de traverser la rue pour trouver du travail, exprime plus que jamais la coupure des élites d’avec l’ensemble du peuple. Cette présidence agit comme un révélateur, non seulement d’une coupure, mais du mépris d’une partie des élites pour leurs propres compatriotes, comme l’a exprimé le patron des députés de la majorité, pour qui le gouvernement aurait été « trop intelligent  » dans sa réponse aux gilets jaunes, manière de dire qu’ils sont trop bêtes pour comprendre le phénix élyséen.
 
Cette rupture s’illustre aussi dans les réactions violentes d’une partie des commentateurs à un article du Monde sur un couple de gilets jaunes ou l’incompréhension d’une grande partie de la haute fonction publique. L’historien Gérard Noiriel a bien raison de dire que « les élites continuent à dire au peuple, vous n’avez pas compris, on va vous expliquer  », comme l’ont illustré les appels à cesser le mouvement avant l’acte V, de la part de la majorité, comme de certains éditorialistes. Encore une fois, dans un entretien au FigaroVox, l’auteur de la France périphérique Christophe Guilluy voit juste en soulignant que « ce n’est pas au peuple d’écouter les prescripteurs d’opinion mais l’inverse ».
 
 
Face à une classe politique incapable de changer leur vie, les gilets jaunes ont permis à la France de refaire corps politique, d’exprimer qu’une grande majorité d’entre nous refuse l’oligo-libéralisme destructeur à l’œuvre depuis trop longtemps. Merci d’avoir permis cela, car, même s’il n’y a pas de conséquence concrète à court terme, ce réveil sera forcément le prélude à des choses plus grandes.

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30 réactions à cet article    


  • pallas 1er janvier 2019 11:37
    Laurent Herblay

    Bonjour,

    C’est l’histoire d’un peuple lâche, traitre, des ratés, une vulgaire civilisation quelconque et insignifiant qui disparait par la petite porte.

    Bienvenu en France.

     smiley

    Salut


    • izarn izarn 1er janvier 2019 12:24

      @pallas
      Du second degré, I suppose, my dear Watson...
      Visiblement, grâce aux GJ, votre année 2019 sera trés mauvaise !
       smiley


    • Samy Levrai samy Levrai 1er janvier 2019 12:26

      @pallas
      Regarde cela plutôt que de regarder la télé de propagande euro atlantiste... :

      https://www.youtube.com/watch?v=Qi2z_UBhSWs


    • pallas 1er janvier 2019 12:45

      @samy Levrai

      Bonjour,

      Ce que vous ne percevez pas et réalisé pas, c’est le nombre de cas psychiatriques, tel un fléau rend les individus tel des zombies, s’obligeant à ce droguer.

      Macron par exemple, a tous les symptômes d’un bipolaire de type 2.

      C’est chose amusante de voir le nombre de schizophrènes et bipolaires dans la rue, tel une épidémie.

      Michel Foucault serai heureux de vivre en ce monde, sans le savoir les individus sont enfermés dans une prison sans mur.

      Salut


    • Samy Levrai samy Levrai 1er janvier 2019 13:39

      @pallas
      Là, je te suis un peu mieux...


    • baldis30 1er janvier 2019 12:57

      Meilleurs vœux à tous ...

       et pour prolonger l’article excellent voici ce que dit Onfray sur son site à propos d’un prêtre ayant célébré une messe de Noël sur un rond-point occupé :

      «  le père Joseph Nurchi a célébré la messe de Minuit sur le rond-point des quatre chemins avec 250 gilets-jaunes (3 selon Castaner qui a relevé le nom de Jésus, de Marie et de Joseph, mais de personne d’autre...). »La Croix« raconte : le père Nurchi, qui a été ouvrier, soutient les gilets-jaunes depuis le début. Bravo curé ! Moi l’athée qui dit souvent que je préfère un curé qui pense juste à un athée qui pense faux, me voilà comblé !  »

       No comment !

       


      • Arogavox Arogavox 1er janvier 2019 13:55

         Les mouvement des Gilets Jaunes, très pragmatique, est efficace parce qu’il ne s’encombre d’aucune idéologie ; pas même cet excès de se figurer que tout le mal se limiterait à celui d’un ’oligo-libéralisme’.
           
         Depuis au moins La Boétie, les Français ne peuvent ignorer que les effets néfastes des dérives autocratiques sont avant tout imputables, en amont, au laisser-aller d’une habitude sournoise qui s’installe, au-dessous encore des courtisans, puis même des larbins ... chez tous celles et ceux qui démissionnent de leur ’sapere aude’ pour ne s’émouvoir des impostures que lorsqu’il est trop tard !
        (Laisser s’installer un roi, et ne pas assumer seulement quand ça devient intenable, est-ce digne de citoyens censés partager le pouvoir mais aussi en assumer les engagements collectifs ?)
          
        Le « mépris d’une partie des élites » laisse entendre que des « élites » seraient bien reconnues et identifiables ... Or le mépris subi en France n’est pas le seul fait de ces ’importants’ supposés être ces ’élites’ chères au concept aristocratique (pouvoir des meilleurs) ; non : la plus grande proportion de ceux et celles qui méprisent est constituée par les larbins, qui se veulent et se croient d’une haute caste d’élites !
            
          N’est-il pas significatif qu’il ait fallu attendre l’après coming-out des « De Gauche » dans cette « oligo-libéralisme » de Droiche, pour que les méprisés se décident enfin à montrer les dents !


      • Durand Durand 1er janvier 2019 17:32

        @Arogavox

        .

        « non : la plus grande proportion de ceux et celles qui méprisent est constituée par les larbins, qui se veulent et se croient d’une haute caste d’élites ! »

        Je ne vous le fais pas dire !...

        https://m.youtube.com/watch?v=1b5BdiYQHhM

        .


      • izarn izarn 1er janvier 2019 13:01

        Ceci dit, le fond de la question c’est que : Macron EST un mauvais, voire un nul en économie, et même en finance.

        Ou :

        Macron est un menteur.

        Donc l’attaque contre les GJ, ces « déplorables », comme aurait dit Hillary Clinton, est grotesque et démontre encore son immense bêtise.

        Vu je crois le 31 décembre, sur un bout de télé chez mes parents : Mario Draghi à la BCE aurait sauvé l’euro, mis en péril par les états sur endettés (Hou ! Les vilains !) Et l’euro aurait sauvé les états européens ! Wonderbar ! Aïli ! Aïlo !

        La réalité :

        En 2008, les grandes banques, par la cause de leurs positions financières délirantes étaient techniquement en faillite.

        -Elles ont reçu de la Fédéral Réserve US pas moins de 300 milliards de dollars chacune, par l’helicopter money ; soit la planche à billet.

        -Trichet, alors président de la BCE a refusé la planche à billet sur ordre germanique. De fait chaque état a du s’endetter pour soulager ses banques, par l’intermédiaire de « bad banks » rachetant leurs actifs pourris sous caution étatique.

        Ainsi l’état Français s’en endetté à hauteur de 800 milliards d’euros pour soulager les banques françaises. (C’est ainsi que ces enfoirés de la Grosse Commission de l’UE taclent la France pour un dépassement du budget de l’état de 15 milliards pour les GJ)

        Conclusion, due à l’Allemagne et à la BCE, donc à l’euro (Aidés par nos charlots sur place ; Sarko et Hollande) : Les états se sont retrouvés au bord de la faillite, avec des intérèts à payer énormes, aux banques qu’ils venaient de sauver !

        Donc, Draghi de la Goldman Sachs, devenu président de la BCE, en urgence a fini par sortir lui aussi sa planche à billet pour éviter une catastrophe, que la BCE avait elle même produite ! Et ceci contre les règlements de la BCE et les traités européens l’interdisant. (C’est curieux, la, on les a modifié sur mesure...Depuis on peut donc considérer que la zone euro n’est que chiffon de papier)

         smiley

        Face à ce délire, une chose à savoir :

        Les cons, quand ils sont en orbite, ils n’arrêtent pas de tourner !

        Quelle sera la prochaine connerie de ces gens soit disant compétents ?

        2019 sera une grande année, dédié à Guignol !


        • William William 2 janvier 2019 09:37

          @izarn
          bonne remarque concernant la différence entre la Fed et la BCE pour le sauvetage des banques, gardons en tête ces 800 milliards qui ont été versés aux banques par l’état, qui devraient être considérés comme un « avoir », et voyons comment les amortir.


        • pallas 1er janvier 2019 14:24

          samy Levrai


          Bonjour,


          Vous commencez à comprendre, donc je vais poursuivre.


          Bon nombre de jeunes femmes sont sous médicaments et beaucoup d’entre elles vont à l’hôpital psychiatrique.


          Les places sont complètes à propos, trop de clients (rire)


          Le taux anormalement élevé de schizophrènes, bipolaires, pour finir l’explosion des cas de sclérose en plaque, touche essentiellement les jeunes femmes de type occidentales.


          Elles sont toutes stériles.


          Le comportement à risque, l’immaturité, un nouveau fléau ce rajoute, la maladie d’Alzheimer infantile.


          C’est catastrophique pour une ethnie ou civilisation s’il n’y a plus de femmes.


          Cela est digne de l’Ancien Testament ou le chapitre de l’apocalypse de St Jean.


           smiley


          Salut


          • Durand Durand 1er janvier 2019 15:22

            .

            « Merci [ aux GJ] d’avoir permis cela, car, même s’il n’y a pas de conséquence concrète à court terme, ce réveil sera forcément le prélude à des choses plus grandes. »

            Cette phrase commence comme un vœu pieux qui serre les fesses et fini dans l’abstraction commode d’un alter-europeiste de toujours qui voit poindre l’explosion définitive d’une alliance continentale absurde et sans mutation pratique possible, ni-même envisageable...

            Alors oui, un grand merci et tous mes vœux de progression aux Gilets Jaunes de la première heure, dans l’indépendance et la fraternité !

            .


            • Durand Durand 1er janvier 2019 15:29

              .

              La bataille finale, c’est peut-être par là...

              https://www.agoravox.fr/spip.php?page=forum&id_article=211197&id_forum=5393958

              .


              • Durand Durand 1er janvier 2019 15:33

                .

                Pardon... c’est mieux par là !...

                https://www.agoravox.fr/commentaire5393958

                .


              • Gauloise très réfractaire Gauloise très réfractaire 1er janvier 2019 18:18

                Les gilets jaunes , cette « foule haineuse » comme l’a dit Macronella …


                • tibidi 1er janvier 2019 18:24

                  Ma vision est différente :

                  la société moderne post-occidentale crée une population de désoeuvrés (retraités, allocataires sociaux, etc ...) qu’elle laisse crever à petit feu.

                  Les allocataires et retraités ne sont pas les FAINEANTS qu’on croit  que Macron croit  et laissent entendre leurs voix.

                  Ils veulent une participation directe aux choix de l’Etat (RIC) et ça c’est neuf !


                  • Kapimo Kapimo 2 janvier 2019 02:11

                    « ce réveil sera forcément le prélude à des choses plus grandes ».

                    Pas sur, si le mouvement s’arrete. Il est très important de battre le fer tant qu’il est chaud, car aujourd’hui le peuple a accès aux médias, et peut combattre dans ces médias les mensonges des dits médias. L’opinion est très influencée par le discours souvent vrai et spontané des intervenants GJ, mais n’a pour une part

                    pas encore intégré que cela venait d’abord d’un contraste avec la malhonneteté habituelle des médias. Le risque (et l’espoir de la mediocratie) est que les médias sans GJ reprennent le controle d’une majorité de l’opinion.


                    • Armelle Armelle 3 janvier 2019 15:44

                      @Kapimo
                      "L’opinion est très influencée par le discours souvent vrai et spontané des intervenants GJ « 
                      Ha bon, où ça ?
                      Vous avez des chiffres ?
                      Les élucubrations vont bon train ici !!! Chacun y va de sa petite conviction, souvent celle qui le rassure d’ailleurs...
                      Il y a de quoi rire...

                       »Le risque (et l’espoir de la mediocratie) est que les médias sans GJ reprennent le controle d’une majorité de l’opinion« 
                      Mais qu’est ce qu’il nous chante là !!!?!?ça n’a jamais été autrement que cela !!! Réveillez-vous ! Je ne vois pas bien où les GJ auraient un quelconque contrôle sur l’opinion, et pour la bonne raison que les GJ sans les médias ne sont rien, RIEN.

                      On voit bien à travers tout ces discours le formidable décalage entre la rêverie et la réalité. Ces gens ont tout à coup l’impression d’être importants, comme investis d’une mission de la plus haute importance et sous prétexte d’avoir pu être relayé amplement par les médias (n’ayant autre chose à se mettre sous la dent dans cette période) se gargarise d’un discours souvent rouge foncé, tout en pensant naïvement que le fond de leur combat ne peut que légitimer la forme choisie, que bon nombre de citoyens estiment »débile« et »injuste« , dont ils finiront par se lasser tant que les victimes ne seront pas les responsables de ce pourquoi ils se battent !!!

                      Trouvez des gens qui sachent s’exprimer et soient capables de proposer des dispositions qui ENFIN tiennent la route économiquement. A défaut de rapport pertinent, pesé, évalué, ET CHIFFRÉ, vous resterez les dindons de la farce et ne mériterez que des miettes comme celles qu’aura annoncé le pantin de l’Elysée, il y qqes semaines.
                      Quant à entendre certains portes paroles prétendre vouloir prendre le pouvoir, là c’est le pompon !!! Le gros défaut du populisme est qu’il donne ce formidable sentiment au plus cons d’ »être capables de..."

                      Et rappelez-vous ; ce n’est pas la quantité qui fait la qualité...


                    • William William 2 janvier 2019 09:48

                      En fait, Hamon avait eu la bonne « intuition » en relevant que la robotisation et la virtualisation de l’économie devrait conduire à un autre mode de distributions des fruits du fonctionnement de l’économie que le seul dualisme entre les salaires et les dividendes : une part devrait être directement affectée à la redistribution. Dans un premier temps, les « charges sociales patronales » devraient être assises sur la valeur ajoutée plutôt que sur le masse salariale (correspondant à l’expression imagée de « faire cotiser les robots »), du reste l’approche de taxation des GAFA en pourcentage du chiffre d’affaire se rapproche un peu de cette notion de prélèvement à la source.


                      • Claude Courty Claudec 2 janvier 2019 09:56

                        Vous en êtes encore à une archaïque lutte des classes, comme tous ces experts que vous citez, qui s’obstinent à ignorer que les inégalités sociales sont d’ordre avant tout structurel et le fruit d’une relation incontournable entre démographie et économie.

                        Parce qu’il doit impérativement ne serait-ce que se nourrir, se vêtir, se loger et se soigner, l’homme est un consommateur. Il l’est depuis sa conception jusqu’après sa mort – comme en attestent les marchés du prénatal et du funéraire – et se double d’un producteur dès qu’il est en âge de travailler. Il est ainsi, avant toute autre opinion ou considération, un agent économique au service de la société, mais aux dépens de son environnement. Et plus le nombre de ces agents augmente, plus leurs besoins s’accroissent – outre ceux qu’ils s’inventent toujours plus nombreux –, plus ils produisent et s’enrichissent collectivement, quelles que soient les conditions du partage de cette richesse. Qu’il s’agisse de ressources non renouvelables ou de pollution, les atteintes à l’environnement augmentent d’autant et s’ajoutent à celles d’une nature jamais avare de catastrophes inopinées ou cycliques. Le progrès comme tous les malheurs du monde en découlent.

                        Comment, socialement, nier cette évidence, dans son rapport avec le caractère incontournablement pyramidal de notre société ? Jusqu’où iront l’hypocrisie et l’ignorance, alors que notre pyramide sociale s’hypertrophiant chaque jour un peu plus, son sommet s’éloigne incessamment de sa base, et les écarts de richesse entre ses habitants se creusent inéluctablement d’autant ?


                        • William William 2 janvier 2019 10:21

                          @Claudec
                          l’augmentation de population ne conduit pas par nature à élever la pyramide des revenus, sinon ces écarts seraient plus importants dans les grands pays que dans les petits pays. C’est le « modèle » de partage des fruits de l’économie qui conduit à avoir des écarts plus ou moins importants -notamment la taille des multinationales dans un marché mondialisé-


                        • Claude Courty Claudec 2 janvier 2019 14:37

                          @William

                          Nullement question de pyramide des revenus dans mon propos mais de pyramide sociale et de richesse collective.
                          Je maintiens que l’augmentation de la population conduit systématiquement à l’enrichissement collectif, dans la mesure ou précisément chaque être humain est avant toute autre considération un agent économique qui y contribue d’autant mieux qu’il est nombreux. Sans compter les effets du progrès scientifique et technique.
                          Démonstration dans “Précis de pyramidologie socialehttps://www.amazon.fr/dp/B07J3G3VMH Versions ebook en lecture gratuite, pour les pauvres et les radins.


                        • William William 2 janvier 2019 21:18

                          @Claudec
                          vous avez pourtant écrit "les écarts de richesse entre ses habitants se creusent inéluctablement d’autant"


                        • Claude Courty Claudec 3 janvier 2019 20:30

                          @William

                          N’est-il pas d’autre richesses que le revenu ? Bien avant et au-delà de cette notion de revenu, il existe celle de richesse collective, matérielle comme immatérielle. Et c’est de l’emploi de ce trésor, constitué et accumulé au cours des millénaires, qu’il faut se préoccuper pour se sortir de l’ornière sociale où l’humanité s’est embourbée par son obstination à vouloir résoudre ses problèmes par une lutte des classes dont elle ne parvient plus à se défaire en dépit de son archaïsme.
                           


                        • Spartacus Lequidam Spartacus 2 janvier 2019 11:51

                          Mais non des taxes pour la gamelle du cartel des fonctionnaires.


                          • microf 2 janvier 2019 13:54
                            Gilets Jaunes point de vue d’Afrique par Tatsinda Bertrand https://youtu.be/O7E8oJ_BUJ0

                            " Deuxième question,les hommes politiques francais, le général de Gaule va remettre sur pieds ce qu´on va appeler une échelle sociale, Bachir, oú á la tête de cette échelle sociale, se trouve pratiquement une 100e de familles, c´est eux qui ont accès á Sciences Po á Paris, á l´ENA, ils se marient entre eux, M. Hollande a rencontré Madame Ségolène Royale á l´ENA, ils font des enfants qui intègrent les grandes écoles Polytechnique, vous allez voir Polytechnique en France 99% d´enfants qui sont á Polytechnique en France, ont des parents qui ont été á l´école Supérieure Polytechnique á Paris, ils se coptent dans des conseils d Administrations, je suis au conseil d´administration de EDF, mon épouse est au conseil d´administration de VEOLA, ma fille est au conseil d´administration de... voilá l´élite politique en France. Et cette élite politique est partie de 200 mille chomeurs en 1968 quand on chasse le général de Gaule á aujourd´hui, 6 millions de chomeurs et plus de 10 millions de pauvres, échec total,"


                            • zygzornifle zygzornifle 3 janvier 2019 13:01

                              Face à une classe politique incapable de changer leur vie

                              ...

                              Si elle est incapable de changer la vie des citoyens ça serait compréhensible si ce sont des incapables, elle ne le veut surtout pas c’est hors de question ....


                              • Claude Courty Claudec 4 janvier 2019 10:46

                                Que les chemins du progrès et de son partage soient semés d’embûches et que les pouvoirs, notamment politique, scientifique et religieux en soient comptables, rien ne paraît plus vrai ni plus légitime, mais n’est-il pas d’attitude plus sensée que celle qui consiste à vouloir mettre fin, à n’importe quel prix, à une évolution conduisant, en dépit de ses lenteurs et de ses ratées, au mieux être souhaité par le plus grand nombre ?

                                Texte

                                Lorsqu’ils ne réfutent pas la structure pyramidale de la société, il en est qui prétendent la renverser sur son sommet pour atteindre cet idéal d’égalité qui reposerait sur la disparition des riches. Fantasme des partisans d’un égalitarisme exigeant la mort des nantis, la base de la pyramide sociale doit ainsi écraser la société sous son poids, jusqu’à obtenir un nivellement généralisé, évacuant la richesse dans le triomphe des pauvres. Que ce triomphe, allant à contre courant du progrès, risque être celui de la pauvreté davantage que des pauvres, conduisant à la misère pour tous avant de sombrer dans l’inexistence sociale et la barbarie, n’est qu’un détail qu’il suffira de régler le moment venu. Quoi qu’il en soit, la pyramide inversée a ceci de remarquable qu’elle n’est plus une pyramide et tient davantage de l’entonnoir que de ce volume géométrique, universellement reconnu comme représentatif de toute organisation hiérarchisée et faite d’interdépendance entre ses membres.

                                L’inversion de la pyramide sociale n’est que sa déformation, par l’illusion d’une idéologie sommaire prétendant hisser à un sommet qui n’en est plus un – et qui est même son contraire –, la masse des individus en constituant la base ; négation extrême de ces individus en tant que tels, au profit d’une puissance faite du nombre. C’est aussi oublier un peu facilement que si tous nous profitons – aussi inégalement que ce soit – de siècles de progrès, celui-ci résulte des impulsions d’une élite dirigeant la masse, pour le meilleur et pour le pire, ce qui en fait précisément l’élite. Qu’une partie de cette élite puisse usurper sa position dominante ou en abuser, qu’il arrive à certains de ses représentants d’opérer dans l’imposture et l’incompétence, est une toute autre affaire qui ne dément pas davantage l’organisation pyramidale de la société que la valeur représentative du volume qu’est la pyramide.

                                La pyramide sociale inversée ne fait qu’exprimer une volonté de soumission de la raison à la force, de l’intelligence à l’instinct, de la civilisation à la barbarie, sachant au demeurant que les révolutionnaires les plus radicaux, les pires anarchistes, sont eux-mêmes structurés pyramidalement, avec leurs chefs (instigateurs, fomentateurs et meneurs en constituant l’élite) – le premier d’entre eux siégeant au sommet –, puis leurs cadres et leurs exécutants aux niveaux intermédiaires, même quand il arrive que les uns et les autres participent également à l’action.

                                Le renversement de la pyramide sociale est un geste dicté par l’angoisse existentielle et la conception morbide d’un désespoir tournant le dos à la réalité plutôt que de l’affronter. Hors du temps et de la raison, il préfigure cette déshumanisation à laquelle nous aboutissons tous ; ce néant où la politique pas davantage que la sociologie ou la démographie, l’ordre que l’anarchie ou que la dernière des idéologies, n’ont plus leur mot à dire.

                                La pyramide sociale ayant au moins le mérite d’être une représentation réaliste et suffisamment compréhensible, y compris par ceux qui la contestent, l’impossibilité absolue de la détruire peut les conduire à envisager son utopique retournement. Mais à quoi d’autre celui-ci pourrait-il conduire, qu’à édifier une autre pyramide ? Les exemples de l’aboutissement d’une telle utopie sont aussi nombreux que les échecs par lesquels se sont traduites les tentatives d’instauration du pouvoir de la base : des innombrables jacqueries qu’a connu de tous temps le monde à la révolution bolchevique et à l’effondrement du bloc soviétique, du fiasco de Cuba à l’évolution du communisme en Chine, en passant par l’Albanie, la RDA et bien d’autres pays, sans oublier le point d’orgue en la matière que fut le Cambodge de Pol-Pot et de ses Khmers rouges.

                                Il faut se souvenir que 12 ans après cette tentative de renversement de la pyramide sociale que fut sa Révolution qu’elle voulait universelle, la France avait un empereur, puis a connu d’autres monarchies et de nouvelles républiques, dont l’actuelle, qui ne satisfait pas davantage le citoyen que les précédentes, en attendant la suivante. Démonstration s’il en est que la révolte n’apporte de changement qu’en haut de la pyramide sociale, là où se joue une partie de chaises musicales, un pouvoir remplaçant l’autre. Mouvante mais impérissable, la structure de la société demeure la même et la masse qu’elle organise et qui croît sans cesse en nombre, ne fait que changer de maîtres ou s’en donne l’illusion, avec l’aide de sciences et de techniques porteuses, pour l’essentiel, de nos avancées sociales.

                                Une révolution chasse l’autre, et aucune n’a jamais rien durablement changé à l’ordre des choses.

                                D’ailleurs, qui de nos jours peut sérieusement imaginer qu’au lendemain de l’aboutissement de la lutte finale, le grand partage ayant eu lieu et chacun bénéficiant du revenu universel, la terre ne sera pas peuplée de ceux qui sauront le faire fructifier et de ceux pour qui il sera insuffisant ? Sauf bien entendu diktats d’un régime dictatorial – avec lui aussi un sommet dominant sa base – encore plus insupportable à l’homme que les pires inégalités.

                                C’est à confondre égalité devant la loi avec égalité de revenu que nous oublions que richesse et pauvreté, toujours relatives et existant l’une par l’autre, structurent la société et que les capacités faites de courage, de talent, d’ambition, de chance, de désir d’innover et d’entreprendre, de goût du risque, etc. sont des différences fondamentales de l’un à l’autre d’entre nous qui se compliquent avec le nombre.

                                 

                                Qu’en sera-t-il lorsque nous serons 10 milliards et plus ?


                                • William William 4 janvier 2019 19:16

                                  @Claudec
                                  Il ne faut pas caricaturer, l’aspiration à moins d’inégalités n’est absolument pas l’exigence d’un égalitarisme absolu. Mais une échelle de revenus de 1 à 1000 dans un grand groupe multinational devient totalement surréaliste, et par ailleurs l’accaparement d’une part de plus en plus important de richesse (au niveau national comme mondial) par les 1% du sommet de la pyramide est un phénomène récent qui augmente les distorsions. A un tel niveau de distorsions, on n’en n’est plus à des question d’égalité, ni même d’équité, mais de simple décence.


                                • Claude Courty Claudec 5 janvier 2019 08:51

                                  @William, bonjour

                                  Par pragmatisme, je préfère démesure à indécence.
                                  Le 1% du sommet de la pyramide n’a rien de nouveau, mais peut-être n’avez-vous jamais entendu parlé de Crésus et de bien d’autres richissimes personnages ayant précédés depuis la nuit des temps Bill Gates, qui n’est d’ailleurs là qu’en attendant que plus riche que lui le détrône ?
                                  La distorsion dont vous parlez n’est rien d’autre que l’écart entre le sommet dune pyramide sociale qui s’hypertrophie chaque jour un peu plus, n’en finissant pas de croître, et une base – inamovible – condamnée par définition à coïncider avec le niveau zéro de la richesse collective. L’accroissement de cette richesse étant directement lié à un développement économique croissant avec la population, la situation ne fera qu’empirer tant que le nombre d’agents économiques que nous sommes tous, avant toute autre considération, ne cessera d’augmenter.
                                  Ceci dit, je crois possible l’éradication de pauvreté profonde, la seule qui ne soit pas relative. Voir à ce sujet, ici-même : https://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=206010

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